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zuoli Borgia), neveu de Calixte, ainsi que plusieurs autres personnages, dont quelques-uns se sont fait une fâcheuse renommée.

BORGIA (César), fils naturel de Roderic Borgia (depuis pape sous le nom d'Alexandre VI) et de Vanozza, s'est rendu fameux par ses crimes et ses perfidies. Son père le créa cardinal en 1492, puis lui fit déposer la pourpre pour prendre l'épée. Envoyé en France auprès de Louis XII, César Borgia gagna la faveur de ce prince, auquel il apportait une bulle de divorce, fut nommé par lui duc de Valentinois(1498), et obtint la main d'une fille de Jean d'Albret, roi de Navarre. A son retour en Italie, il entreprit, de concert avec son père, de reprendre la Romagne aux feudataires du St-Siége qui s'y étaient rendus indépendants, fit périr par le fer, la corde ou le poison, la plupart des petits princes qui régnaient dans ce pays, et se fit investir en 1501 du titre de duc de la Romagne. Alexandre VI étant mort peu après (1503), César Borgia vit aussitôt renverser toute sa puissance : le pape Jules II le fit arrêter, et le força a livrer toutes ses forteresses; à peine sorti de prison, il fut arrêté de nouveau par Gonsalve de Cordoue, et envoyé au roi d'Espagne, qui avait des griefs contre lui. Étant parvenu à s'échapper, il se réfugia auprès du roi de Navarre, son beau-frère, et l'accompagna dans une expédition contre l'Espagne; il fut tué au siége de Viana, en 1507. Machiavel présente Borgia comme le modèle du tyran. Outre les crimes politiques, dont il se faisait un jeu, on l'accuse d'avoir fait assassiner son frère aîné, le duc de Gandie, dont il était jaloux, et d'avoir entretenu un commerce incestueux avec Lucrèce Borgia, sa sœur.

BORGIA (Lucrèce), sœur du précéd., femme célèbre par sa beauté et par son esprit, l'est encore plus par ses désordres. Elle fut mariée trois fois : à J. Sforze, seigneur de Pesaro; à Alphonse, fils d'un roi d'Aragon, et enfin à Alphonse d'Este, fils du duc de Ferrare. Les désordres qu'on lui attribue ont été contestés : Arioste et Bembo ne parlent d'elle qu'avec honneur. Victor Hugo a fait de Lucrèce Borgia le sujet d'un de ses plus beaux drames.

BORGIA (S. François), duc de Gandie, grand d'Espagne, et 3e général des Jésuites, né à Gandie (Valence) en 1510, mort en 1572, était issu d'une branche de la famille Borgia qui était restée en Espagne. Il vécut d'abord dans le monde, et jouit de toute la faveur de Charles-Quint, qui le nomma vice-roi de la Catalogne. Ayant perdu sa femme, dont il avait eu 8 enfants, il renonça au monde et entra dans l'ordre des Jésuites; il en fut nommé général, malgré sa résistance, en 1565, et donna l'exemple des vertus religieuses. Il fut canonisé par Clément IX : on l'honore le 10 octobre. Le célèbre duc de Lerme, ministre de Philippe III, était son petit-fils.

BORGIA (François), prince de Squillace, écrivain espagnol, descendait du pape Alexandre VI. Établi en Espagne, il devint un des plus puissants seigneurs de ce pays, et fut nommé en 1614 vice-roi du Pérou. Il mourut en 1658. On a de loi des Poésies, trop vantées par ses contemporains, et un poëme de Naples reconquise, assez médiocre.

BORGO, bourg de Corse, ch.-l. de cant., à 25 k. S. de Bastia; 684 hab.

BORGO ou BORGA, v. et port de Russie (Finlande), ch.-I. de district, sur le golfe de Finlande, à 44 k. N. E. de Helsingfors; env. 4000 h. Évêché luthérien; collège.

BORGO-SAN-DONNINO, Julia Chysopolis ou Fidentia, v. forte de l'anc. duché de Parme, à 33 kil. S. E. de Plaisance; 5000 hab. Évêché, cathédrale, ancien collége des Jésuites. Étoffes de soie et lin.

BORGO-SAN-SEPOLCRO, v. de Toscane, près du Tibre, à 19 kil. N. E. d'Arezzo; 3300 hab. Évêché.

BORIES, sergent-major au 45e de ligne, entra, avec trois autres sergents du même régiment, Pommier, Raoulx et Goubin, dans un complot dirigé contre les Bourbons, et connu sous le nom de conspiration de La Rochelle. Arrêtés à La Rochelle, où le régiment était en garnison, les quatre sergents furent amenés à Paris, condamnés à mort et immédiatement exécutés, quoiqu'il n'y eût eu aucun commencement d'exécution (1822).

BORINAGE, petit pays de Belgique (Hainaut), où se trouve Mons, Jemmapes, Quarégnon, Wasmes, Frameries; 32 000 h. Riche bassin houiller.

BORISSOV, petite v. de Russie (Minsk), 455 kO. N. E. de Minsk; 2700 hab. C'est aux env. qu'eut lieu en 1812 le désastreux passage de la Bérésina.

BORKUM, Byrchanis ou Fabaria, îlot de la mer du Nord, sur la côte du Hanovre, auquel elle appartient, et à l'emb. de l'Ems; 600 hab. Il a 17 kil. de tour. Phare fort élevé.

BORMIDA, riv. du Piémont, se forme à Bistagno de la réunion de 2 branches (la Bormida orient, et la Bormida occid.), baigne Acqui, reçoit l'Orba, et tombe dans le Tanaro, par la r. dr., après 50 kil. de cours. Il se livra plusieurs combats sur ses bords à la fin du XVIIIe s., pendant les guerres d'Italie.

BORMIO, v. de la Lombardie (Valteline), à 46 kil. N. E. de Sondrio, sur l'Adda; 3000 hab. Eaux thermales. Dessoles y vainquit les Autrichiens en 1799.

BORMONIS AQUÆ, auj. Bourbonne-les-Bains.

BORN (pays de), anc. subdivision du Bordelais; ch.-l. St-Pol-en-Born. Beaucoup de pins.

BORN (Bertrand de), comte de Hautefort en Périgord, troubadour et guerrier du XIIe siècle, fut sans cesse en guerre avec ses voisins. Ayant voulu lutter même avec le roi d'Angleterre Henri II, qui possédait alors la Guyenne, il fut pris dans son château, avec toute sa garnison; mais Henri eut la générosité de lui rendre la liberté. Il vécut depuis en repos et mourut dans un cloître. On a de Bertrand de Born et de son fils quelques sirventes qui peignent leur caractère et les mœurs du temps.

BORN (Ignace, baron de), minéralogiste, né en 1742 à Carlsbourg en Transylvanie, mort en 1791, parcourut l'Allemagne, la France, la Hollande et la Hongrie, acquit de grandes connaissances en histoire naturelle, fut nommé en 1770 assesseur à la direction des mines et des monnaies à Prague, et fut appelé en 1776 à Vienne par Marie-Thérèse pour classer et décrire le cabinet impérial d'histoire naturelle. Il publia cette description sous le titre de Lithophylacium bornianum, index fossilium, etc., Prague, 1772. On a encore de lui : Sur les amalgames des minéraux qui contiennent de l'or et de l'argent, Vienne, 1786; Voyage minéralogique de Hongrie et de Transylvanie, Leipsick, 1774. Il introduisit en Europe la méthode d'extraire les métaux précieux, qui était déjà appliquée en Amérique.

BORNÉO, grande île de la mer des Indes, entre 106° 25' et 116° 5' long E., 7° 7' lat. N. et 4° 12' lat. S.; 1280 kil. sur 1200; c'est la plus grande île du globe après la Nouvelle-Hollande; 3 000 000 d'hab. Ville principale, Bornéo. On y trouve plusieurs riv. assez fortes : le Bornéo, le Banjermassing, la Lara ou Pontiana, etc. Climat varié, grandes pluies dans l'Ouest, brises de mer sur les côtes, beaucoup d'endroits malsains. Riches mines d'or, de cuivre, de fer, d’étain et de plomb; diamants, perles. Bois immenses, épices, sandal, plantes tropicales, etc. Bornéo est habitée par des Javanais, des Malais (féroces et presque tous pirates), des Biadjous, des Chinois, des Hollandais, des Anglais. L'intérieur est peu connu; les côtes seules sont bien peuplées et offrent des villes. L'île Bornéo se divise en partie dépendante des Européens et partie indépendante. La partie dépendante est aux Hollandais et forme 2 provinces, dites Résidence de la côte occident. (ch-1. Pontianak), et Résidence de la côte orient. (ch.-l. Banjermassing). La partie indépendante contient plusieurs roy. particuliers, dont les principaux sont ceux de Bornéo, Cotti, Soulou, et le territoire des Biadjous. — Les Portugais découvrirent Bornéo en 1521, et tentèrent en vain d'y fonder des établissements. Les Hollandais y ont pris pied depuis 1604; ils ont conclu en 1643