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BAUDIER (Michel), historiographe de France sous Louis XIII, né en Languedoc vers 1589, mort en 1645, a écrit : Hist. de la guerre de Flandre, 1618 ; Hist. générale de la religion des Turcs, avec la vie de Mahomet et des quatre premiers califes, 1626 ; Hist. du cardinal d’Amboise, 1634 ; — du maréchal de Thoiras, 1644 ; — de Suger, — de Ximenès, 1645, etc.

BAUDIN (Charles), amiral, né en 1784, à Sedan, mort en 1854, était fils du conventionnel Baudin, dit des Ardennes. Il se distingua en 1808 dans la mer des Indes, eut le bras droit emporté en combattant les Anglais, mais n’en continua pas moins à servir ; gagna, en 1812, le grade de capitaine de frégate, en luttant dans la Méditerranée contre un brick anglais de force supérieure ; quitta le service à la rentrée des Bourbons et fonda au Havre une maison de commerce que ruina la révolution de 1830, rentra alors dans la marine et fut bientôt nommé contre-amiral. Chargé en 1838 de tirer vengeance d’actes de violence commis au Mexique contre des négociants français, il attaqua et détruisit, avec quatre vaisseaux seulement, le fort de St-Jean d’Ulloa, réputé imprenable, et, par ce coup hardi, termina glorieusement la guerre. Il venait d’être élevé par Napoléon III à la dignité d’amiral lorsqu’il mourut. Baudin était protestant : il fut élu par ses coreligionnaires président du conseil central des églises réformées.

BAUDIUS (Dominique), poëte latin moderne, et professeur d’éloquence, né en 1561 à Lille, mort en 1613, exerça quelque temps la profession d’avocat à La Haye ; fut chargé par les États généraux de Hollande de plusieurs missions diplomatiques à Londres et à Paris (ou il resta 10 ans) ; fut nommé en 1606 professeur d’éloquence à Leyde, puis enseigna l’histoire et le droit. Il était lié avec Sully, Mornay, de Thou. Achille de Harlay, Phil. Sidney, et leur adressa des Lettres et des Discours qu’on a recueillis, Amsterdam, 1654 et 1662, ainsi que des Poésies estimées, publ. à Leyde sous le titre de Baudii Amores.

BAUDOT DE JULLY (Nicolas), né à Paris en 1678, mort en 1759, était fils d’un receveur des tailles de Vendôme, et fut lui-même délégué de l’intendant à Sarlat. Il a publié, étant encore fort jeune, plusieurs ouvrages, écrits pour la plupart avec assez d’art, mais d’un style négligé : Hist. de Catherine de France, reine d’Angleterre, 1696 ; Hist. secrète du connétable de Bourbon, 1696 ; Relation historique et galante de l’invasion d’Espagne par les Maures, 1699 ; Hist. de la conquête d’Angleterre par Guillaume, duc de Normandie, 1701 ; Hist. de Philippe-Auguste, 1702, etc. Il fit aussi paraître quelques autres écrits sous le pseudonyme de Mlle de Lussan.

BAUDOUIN. Ce nom a été porté par plusieurs comtes de Flandre, dont voici les plus connus : Baudoin I Bras de fer, fils d’un gouverneur de la Flandre : il épousa en 863 Judith fille de Charles le Chauve, qu’il avait enlevée, obtint la Flandre avec le titre de comte, et mourut en 879. — Baudouin V, qui épousa une fille de Robert, roi de France. Il ajouta le Hainaut à ses États. Après la mort du roi de France Henri I, il fut chargé de la régence pendant la minorité de Philippe I (1060), et se montra digne de la confiance qu’avait eue en lui la nation. Il mourut en 1067. Sa fille Mathilde avait épousé, en 1050, Guillaume le Conquérant. — Baudouin IX, qui devint empereur de Constantinople sous le nom de Beaudoin I. V. l’art. suivant.

BAUDOUIN I, 1er empereur latin de Constantinople, né en 1171, était d’abord comte de Hainaut et de Flandre sous le nom de Baudouin IX et se croisa en 1200. Il établit sur le trône de Constantinople Alexis IV, fils d’Isaac-l’Ange ; ces deux princes étant morts, il se fit proclamer lui-même empereur, en 1204. Il indisposa les Grecs par ses mépris ; les mécontents appelèrent à leur secours Joannice, roi des Bulares, qui vint l’attaquer pendant qu’il assiégeait Andrinople révoltée, le battit, le prit et le fit mourir dans les tortures, 1206. Cependant on douta de sa mort, et 20 ans plus tard, un faux Baudouin parut en Flandre. V. HAINAUT (Jeanne de).

BAUDOUIN II, dernier empereur latin de Constantinople (1228-1261), était fils de Pierre de Courtenay, et n’avait que 11 ans quand il monta sur le trône. Le gouvernement fut confié pendant sa minorité à Jean de Brienne. Pressé par deux puissants ennemis, Asan, roi des Bulgares, et J. Ducas Vatace, empereur grec de Nicée, ce prince faible, au lieu de résister par lui-même, vint plusieurs fois en Europe pour mendier des secours, mais sans succès. En 1261, Michel Paléologue s’empara de Constantinople, et Baudouin se retira en Italie, où il mourut en 1273, âgé de 56 ans. C’est ce prince qui fit don à S. Louis de la couronne d’épines pour laquelle fut construite la Ste-Chapelle.

BAUDOUIN I, roi de Jérusalem (1100-1118), frère et successeur de Godefroy de Bouillon, était fils d’Eustache, comte de Boulogne. Il avait pris la croix en 1095, et s’était emparé pour son propre compte de la principauté d’Édesse (1097). Devenu roi, il fit perpétuellement la guerre aux Sarrasins, fut battu par eux à Rama, mailles vainquit à Jaffa et leur enleva Tripoli, Ptolémaïs, Béryte et Sidon.

BAUDOUIN II, cousin du préc., lui succéda d’abord dans sa principauté d’Édesse (1100), puis sur le trône de Jérusalem (1118-1131). Après avoir obtenu quelques succès et avoir battu les Musulmans devant Antioche, il fut fait prisonnier par eux en 1124, et ne fut délivré que plusieurs années après, par Josselin de Courtenay, comte d’Édesse. Il eut pour successeur Foulques, comte d’Anjou, son gendre.

BAUDOUIN III, fils de Foulques, régna de 1144 à 1162, perdit Édesse, et sollicita une nouvelle croisade, qui fut dirigée par Louis VII et Conrad III, mais qui eut peu de résultats : cependant, il prit Ascalon, 1153. Il eut Amaury pour successeur.

BAUDOUIN IV, fils et successeur d’Amaury (1174-1185), était mineur à la mort de son père. Accablé d’infirmités et affligé de la lèpre, ce jeune prince fut battu par Saladin, près de Sidon, en 1178 ; incapable de gouverner par lui-même, il confia le gouvernement de ses États à Guy de Lusignan, puis à Raymond III, comte de Tripoli.

BAUDOUIN V, fils de Guillaume de Montferrat et de Sibylle, et neveu de Baudoin IV, fut désigné par ce prince pour lui succéder, quoiqu’en bas âge. Il ne régna que de nom (1185), et mourut au bout de 7 mois. Un an après, Jérusalem tombait au pouvoir de Saladin.

BAUDOUIN (J.), fécond traducteur, membre de l’Académie française, né en 1590 dans le Vivarais, mort en 1650, était lecteur de la reine Marguerite. Il a traduit Tacite, Suétone, Xiphilin, le Tasse et les œuvres morales de Bacon, et a publié une Iconologie, 1636, et des Emblèmes, 1638.

BAUDRAND (Mich. Ant.), géographe, né à Paris en 1633, mort en 1700, fut secrétaire du cardinal Barberini, qu’il accompagna aux conclaves de 1655 et 1667, et fit plusieurs voyages qui étendirent ses connaissances. On lui doit Geographia ordine litterarum disposita, 2 vol. in-fol., 1681-82 (c’est un des plus anciens recueils de ce genre) ; Dictionnaire géographique et historique, en partie traduit du précédent, et achevé par dom Gelé, 2 vol. in-fol., 1705.

BAUDRAND (Henri, comte), général, 1774-1848, fit avec distinction les campagnes de la République et de l’Empire, figura comme chef d’état-major à la bat. de Mont-St-Jean (1815), comme aide de camp du duc d’Orléans au siége d’Anvers (1832), et fut nommé en 1837 gouverneur du comte de Paris.

BAUDRICOURT (Robert, sire de), gouverneur de Vaucouleurs, accueillit Jeanne d’Arc et l’envoya à Charles VII. V. JEANNE D’ARC.

BAUDRILLART (Jos.), savant forestier, né en 1774 à Givron (Ardennes), mort en 1832, fut dans sa jeunesse employé aux hôpitaux ambulants, profita de ses voyages pour étudier l’aménagement des forêts en Allemagne, acquit sur cette partie de pré-