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ment de tomber entre les mains des insurgés, il se fit sauter avec la partie du palais qu'il habitait.

BEIRAM. On nomme ainsi deux fêtes des Musulmans : le Grand Beïram, qui se célèbre le 10e jour du dernier mois de l'année, en commémoration du pèlerinage de la Mèque que tout Musulman doit faire dans ce mois, et le Petit Beïram, qui tombe le 1re de la lune de Chaval et met fin au jeûne du Ramazan. La 1re de ces fêtes dure quatre jours et la 2e trois. Pendant le Beïram, on cesse tout travail et l'on se fait des visites et des cadeaux. L'année mahométane étant lunaire et beaucoup plus courte que la nôtre, il est impossible d'assigner d'une manière fixe l'époque correspondante de ces deux fêtes.

BEIT-EL-FAKIH, v. forte de l'Arabie (Yémen), dans l'État de Sana, à 30 k. S. O. de Sana, à 150 k. N. de Moka; 7000 hab. Entrepôt du café des environs. Plusieurs puissances y ont des résidents.

BÉJA, Pax Julia, puis Pax Augusta, v. de Portugal (Alentejo), à 130 k. S. E. de Lisbonne: 5500 h. Évêché. Fort, bâti par le roi Denis; cathédrale, antiquités. Environs délicieux; plantations d'oliviers.

BÉJAR, v. d'Espagne (Salamanque), à 70 kil. S. de Salamanque, sur le versant E. des montagnes du même nom. Eaux minérales. Ancien duché.

BÉJART, famille de comédiens qui faisait partie de la troupe de Molière, a fourni Jacq. Béjart, qui joua avec succès dans les Précieuses ridicules; Louis Béjart, qui créa le rôle de La Flèche dans l’Avare et y obtint un succès prodigieux; Madeleine et Armande Béjart, qui réussirent surtout dans les rôles de soubrettes. Armande épousa Molière en 1662, et empoisonna ses dernières années par sa coquetterie.

BEKES, v. de Hongrie, dans le comitat de même nom, à 16 k. N. O. de Gyula; 17 000 h. Ville grande, commerçante, et jadis forte. — Le comitat, situé entre ceux de Bihar, Arad, Csanad, Csongrad, Hevesch et la Grande Cumanie, a l55 000 h. Il a pour ch.-l. Gyula, et non la ville qui lui donne son nom.

BEKKER (Balthazar), né dans la Westfrise, en 1634, mort à Amsterdam en 1698, fut pasteur dans différentes églises de Hollande. Partisan de Descartes et suspect de Socinianisme, il fut inquiété pour ses opinions philosophiques et religieuses. Ses principaux ouvrages sont : le Monde ensorcelé, 1691, traduit en français dès 1694, dans lequel il réfute l'opinion vulgaire sur l'influence du démon; Recherches sur les comètes, 1683, où il combat le préjugé relatif à l'influence maligne de ces astres.

BEKKER (Élisabeth), femme auteur, née à Flessingue en 1738, morte en 1804, a donné en hollandais plusieurs romans qui se distinguent par l'intérêt et par la vérité des mœurs et des caractères : Cornélie Wildschut et Abraham Blankaart sont devenus populaires. — V. BECKER.

BEL. V. BAAL et BÉLUS.

BELA I, roi de Hongrie de 1061 à 1063, affermit la religion chrétienne récemment introduite en Hongrie (V. ÉTIENNE I). — II, dit l'Aveugle, parce que le roi Coloman, son oncle, lui avait fait crever les yeux dans sa jeunesse, fut appelé à la couronne en 1131, à la mort d’Étienne II, son cousin germain. Il s'abandonna aux excès du vin, et mourut en 1141. — III, succéda à son père Étienne III en 1173, et mourut en 1196. Il se signala par sa justice. Il avait épousé une sœur de Philippe-Auguste, roi de France. — IV, fils d'André II, lui succéda en 1235, et mourut en 1270. Les Tartares ayant ravagé ses États, il se réfugia en Dalmatie; il fut rétabli sur le trône en 1244, par les chevaliers de Rhodes. Il employa le reste de son règne à rebâtir les villes et les églises.

BELABRE, ch.-l. de canton (Indre), à 11 k. S. E. du Blanc. Grandes forges aux environs; 1238 hab.

BELAD-EL-DJÉRID. V. BILÉDULGÉRID.

BELASPOUR, v. de l'Inde anglaise (Bengale), à 290 k. N. de Delhi; 15 000 h. Autrefois capit. d'un État indépendant ; appartient aux Anglais depuis 1822.

BELBEYS, Ramsès, v. de Basse-Égypte, à 48 k. N. E. du Caire, sur la r. dr. de l'ancienne branche pélusiaque du Nil; 5000 hab. Jadis fortifiée. Bonaparte en fit réparer les fortifications.

BELCAIRE, ch.-l. de cant. (Aude), à 33 k. S. O. de Limoux; 830 hab. Bâti en amphithéâtre.

BELEM, v. de Portugal, sur la dr. du Tage, à 8 k. O. de Lisbonne, dont elle est comme un faubourg; 6000 hab. Beau palais des rois de Portugal; tour célèbre; anc. couvent d'Hiéronymites, dont l'église possède les tombeaux de plusieurs rois du pays.

BELEM, v. du Brésil. V. PARA.

BELENUS, divinité principale de quelques pays germains, surtout de l'Illyrie, de la Pannonie et au Noricum; on croit que c'est le Soleil ou Apollon.

BÉLÉSIS, prêtre chaldéen, se révolta en Babylonie contre Sardanapale, roi d'Assyrie, vers 759 av. J.-C. et détrôna ce prince, de concert avec Arbace, gouverneur de la Médie. Il se fit nommer roi de Babylone et régna jusqu'en 747.

BELESTA, bourg de l'Ariége, sur le Lers, à 28 k. S. E. de Foix; 1248 hab. Forges, marbreries. Près de là, source intermittente de Fontestorbe.

BELFAST, v. et port d'Irlande (Antrim), capit. de la province d'Ulster, à l'emb. du Lagan, à 22 kil. S. E. d'Antrim et à 135 k. N. de Dublin; 120 000 h. Évêché catholique. Ville belle et bien bâtie. Grandes manuf. de toiles de lin et de coton, verreries, vitriol, etc. — Ville et port des États-Unis (Maine), à l'entrée de la baie de Penobscot; 6000 h.

BELFORT ou BÉFORT, v. forte de France, ch.-l. d'arr., sur la r. g. de la Savoureuse, à 78 k. S. O. de Colmar, à 424 kil. E. de Paris par la route, 503 par chemin de fer; 5285 hab. Belfort (c.-à-d. beau fort) est à la base d'un roc fortifié par Vauban et que couronne un château, plus ancien que la ville. A quelque distance est la tour de la Miotte. Tribunal, lycée. Industrie active; papeterie, chapellerie, brasseries, tanneries, horlogeries, forges, etc. Comm. de grains, vins, eaux-de-vie, métaux. etc. — La v. de Belfort fit longtemps partie du comté Ferrette, qui appartenait à l'Autriche; plusieurs fois prise et reprise, elle fut cédée à la France par l'Autriche en 1648. Belle défense contre les Allemands (2 nov. 1870-16 février 1871).

BELFORT (territoire de Belfort), division administrative formée, après la guerre de 1870-71, des débris de l'ancien arrondissement de Belfort, et comprenant Belfort Delle, Fontaine et Giromagny.

BELGES, Belgæ, peuple ancien, qui a donné son nom à la Gaule Belgique, paraît avoir la même origine que les Celtes, mais être arrivé en Gaule après eux. Cependant ils différaient des Celtes par le caractère et par la langue. On a remarqué que Belgæ ou Bolgæ est le même mot que l'allemand Volk. Ce nom se retrouve dans celui des Volces Arécomiques et Tectosages, de la Gaule, ainsi que dans Venta Belgarum (Winchester), v. de la Bretagne ancienne.

BELGIOJOSO, bg de Lombardie, à 16 kil. E. de Pavie; 2700 h.; a donné son nom à une famille célèbre.

BELGIQUE, roy. d'Europe, situé entre 49° et 52° lat. N., entre 0° 15' et 3° 46' long. E., est borné an N. et au N. O. par la mer du Nord et la Manche, au N. E. par la Hollande, à l'E. par le grand-duché de Luxembourg et la prov. Rhénane de Prusse, au S. par la France ; env. 270 k. sur 200 ; 4 548 507 h. Capit., Bruxelles. La Belgique est divisée en 9 prov., savoir :

Provinces. Chefs-lieux.
Anvers, Anvers.
Brabant, Bruxelles.
Flandre occidentale, Bruges.
Flandre orientale, Gand.
Hainaut, Mons.
Liége, Liége.
Namur, Namur.
Limbourg belge, Hasselt.
Luxembourg belge, Arlon.

Le pays est généralement plat, excepté dans le Hainaut et la prov. de Namur, où les Ardennes étendent leurs ramifications; on y trouve beaucoup de