Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/240

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la Gandouana, et arrosé par le Godaveri. Villes principales : Bider, Kalberga et Nandere.

BIDLIS ou BETLIS, v. de la Turquie d’Asie (Arménie), à 130 kil. O. de Van ; 12 000 hab., moitié Kourdes, moitié Arméniens. Place très-forte. Grand commerce de tabac. — Suivant les Arméniens, cette ville aurait été fondée par Alexandre le Grand ; elle a été longtemps le siège d’un khan indépendant : aujourd’hui elle est régie par un bey. Les Turcs y furent battus par les Perses en 1554.

BIDOUZE, riv. de France, sort des Pyrénées à 20 kil. S. O. de Mauléon, passe à Ostabat, St-Palais, Bidache, et se perd dans l’Adour (r. g.).

BIDPAY, fabuliste indien. V. PILPAY.

BIDSCHOW, v. de Bohême, dans le cercle de Bidschow dont elle fut le ch.-l. jusqu’en 1784, à 70 k. E. N. E. de Prague ; 3900 hab. — Le cercle de B., entre ceux de Kœnigsgratz et de Bunzlau, compte 255 000 h. et a pour ch.-l. Gitschin.

BIEL. Ce mot, qui entre dans la composition d’un grand nombre de noms géographiques, veut dire blanc dans les langues slaves.

BIÉLAIA, c.-à-d. blanche, riv. de la Russie d’Europe (Orenbourg), naît dans les monts Ourals, coule au S., puis au N. ; reçoit l’Oufa, puis tombe dans la Kama après un cours de 930 k.

BIELEFELD, v. de Prusse (Westphalie), régence de Minden, sur le Lutterbach, à 62 k. E. de Munster ; 10 000 hab. Chemin de fer. Fabriques de toiles, Blanchisseries. Jadis ville hanséatique.

BIELGOROD. V. BELGOROD et AKKERMAN.

BIELLA, Bugella, ville d’Italie (Piémont), sur le Cervo, à 64 kil. N. E. de Turin par chemin de fer ; 9000 h. Évêché, colléges. Vin estimé.

BIELO-OSERO, c.-à-d. lac blanc, lac de Russie (Novogorod), par 60° lat. N. et 35° long. E., reçoit la Kovja et la Kéma et donne naissance à la Cheksna.

BIELSK, v. de Russie (Bialystok), à 13 k. N. E. de Plock ; 2600 h. Là se tint le congrès qui amena l’union de la Lithuanie et de la Pologne, 1564.

BIEN PUBLIC (Ligue du). V. LIGUE.

BIENNE, en allem. Biel, en lat. Petinesca ? v. de Suisse (Berne), à 27 k. N. O. de Berne, au pied du Jura et près du lac de Bienne ; 1360 h. Cette ville, mentionnée dès 814 dans les actes, appartint successivement au prieur de Moutiers, aux comtes de Neuchâtel, aux évêques de Bâle. Elle s’allia en 1279 avec Berne, fut incendiée par l’évêque de Bâle en 1367, embrassa la réforme en 1528, devint alors alliée des Suisses tout en restant sous la suzeraineté de l’évêque de Bâle ; forma de 1797 à 1814 un canton du dép. français du H.-Rhin, et fut réunie au canton de Berne en 1815. — Au S. O. de la ville est le lac de Bienne, qui reçoit les eaux du lac de Neuchâtel par la Thiele, et au milieu duquel est la jolie île St-Pierre, séjour de J. J. Rousseau en 1765.

BIERLING (Fréd. Guill.), théologien, né en 1676 à Magdebourg, mort en 1728, professa la théologie à Rinteln, se distingua par son talent pour la prédication, ainsi que par l’étendue de ses connaissances et fut en correspondance avec Leibnitz. Il est auteur de beaucoup de dissertations savantes, entre autres : De Pyrrhonismo historico, Leipsick, 1724.

BIERNÉ, ch.-l. de cant. (Mayenne), à l2k. E. de Château-Gontier ; 950 h.

BIERVLIET, vge de Hollande (Zélande), sur la r. g. de l’Escaut, à 18 k. E. de Sluis. Patrie de Beukels, inventeur du moyen d’encaquer le hareng.

BIÈVRE, riv. de France, naît à 4 kil. S. O. de Versailles, passe au village de Bièvre et à la manufacture de tapisseries des Gobelins (d’où elle prend aussi le nom de rivière des Gobelins), et tombe dans la Seine à Paris même, près du pont d’Austerlitz, après un cours de 31 k. Jadis elle se jetait beaucoup plus bas dans la Seine ; mais on a détourné son cours toutes les fois qu’on a reculé l’enceinte de Paris. Eau excellente pour la teinturerie ; il y a sur ses rives beaucoup d’établissements de teinturiers et de tanneurs. Assainie et canalisée de 1846 à 1848. — Le village de Bièvre (Seine-et-Oise) est à 8 k. S. de Versailles, à 24 k. S. O. de Paris ; 1200 h.

BIÈVRE (N. MARÉCHAL, marquis de), né en 1747, mort en 1789, était petit-fils de G. Maréchal, 1er chirurgien de Louis XIV et servit d’abord dans les mousquetaires. Il acquit bientôt de la célébrité par ses reparties et ses calembours, qui devinrent à la mode. Outre plusieurs facéties, qui ne sont en quelque sorte que des recueils de calembours, telles que Lettre à la comtesse Talion (contestation) par le sieur (scieur) de Bois (flotté), étudiant en droit (fil), 1770 ; l’Almanach des calembours, 1771 ; les Amours de l’ange Lure (engelure), 1772, on a de lui une comédie en 5 actes et en vers qui eut du succès, le Séducteur, 1783. Le marq. de Bièvre avait inutilement tenté de se faire admettre à l’Académie : l’abbé Maury l’ayant emporté sur lui, il se consola de cet échec par un calembour, en parodiant ce vers connu :

Omnia vincit amor, et nos cedamus amori (à Maury).

On a publié en 1800, sous le titre de Bievriana, un recueil de ses calembours.

BIGA, v. de la Turquie d’Asie (Anatolie), à 99 kil. E. S. E. de Gallipoli ; 2000 h. ; ch.-l. d’un livah de même nom, situé entre ceux de Kodavenkiar et de Karassi, sur la mer de Marmara et l’Archipel, et qui répond à une portion de l’anc. Mysie. On y trouve les ruines de Troie, d’Abydos, de Lampsaque.

BIGERRONES, peuple de la Novempopulanie, entre les Osquidates à l’O. et les Convenæ à l’E. Ch.-l., Turba (Tarbes). Leur pays a formé le Bigorre

BIGLAND (John), historien anglais, 1750-1832, fut d’abord maître d’école, puis se voua aux lettres. Ses principaux ouvrages sont une Histoire d’Espagne (jusqu’en 1809), trad. par le gén. Mathieu Dumas, et un Précis de l’histoire de l’Europe depuis 1783, trad. et continué par Maccarthy, 1819.

BIGNON (Jérôme), célèbre magistrat, né à Paris en 1589, mort 1656, se fit remarquer par une érudition aussi précoce que vaste, et publia dès l'âge de 10 ans une Chorographie de la terre sainte. D’abord précepteur du Dauphin, il entra ensuite au barreau, fut nommé en 1620 avocat général au grand conseil, puis conseiller d’État et avocat général au parlement de Paris (1626). Ayant résigné sa charge en 1641, il devint l’année suivante bibliothécaire du roi. Ses principaux ouvrages sont des traités De l’élection des papes, 1604 ; De l’excellence des rois de France, 1610 ; et une édition des Marculphi monachi formulæ,1613. Il mérita d’être surnommé le Varron français ; — Son petit-fils, J. P. Bignon, oratorien, 1661-1743, fut aussi bibliothécaire du roi, et se distingua également par une grande instruction. On lui doit l’Explication historique des médailles dit règne de Louis XIV. Il était de l’Académie française. Il légua à la bibliothèque royale 50 000 volumes.

BIGNON (L. Pierre Édouard), diplomate, né en 1771 à La Meilleraye (Seine-Inf.), mort en 1841, était fils d’un teinturier de Rouen. Engagé volontaire en 1792, il fut remarqué de son général, qui le prit pour secrétaire, devint en 1798 secrétaire de légation, remplit avec succès de nombreuses missions sous l’empire (en Suisse, en Piémont, à Berlin, à Cassel, à Carlsruhe, à Vienne, enfin a Varsovie, où il dirigea les affaires pendant 4 ans), administra avec autant de modération que d’intégrité plusieurs des pays conquis, reçut en récompense le titre de baron, et fut un des plénipotentiaires à Dresde (1813). Sous-secrétaire d’État aux affaires étrangères pendant les Cent-Jours, il se vit en cette qualité forcé de signer la capitulation de Paris (3 juillet 1815). Député depuis 1817, il fut un des plus constants et des plus redoutables adversaires du gouvernement de la Restauration. Après la révolution de 1830, il tint quelques instants le portefeuille des affaires étrangères ; il fut élevé à la pairie en 1837. Napoléon lui avait légué 100 000 fr., en l’invitant à écrire une