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de la 2e Aquitaine, et au moyen âge, celle du duché de Guyenne. Elle fut la capitale des possessions des Anglais en France depuis 1204, et ne fut réunie qu'en 1453. Elle devint depuis la capit. du grand gouvernement de Guyenne et Gascogne. Insurgée en 1548 et 1630, elle fut bientôt réduite. Elle se déclara la 1re pour les Bourbons en 1814. Bordeaux eut dès le temps des Romains des écoles florissantes. Cette ville est la patrie de S. Paulin, Ausone, Montesquieu, Berquin, Gensonné, Boyer-Fonfrède, Desèze, Martignac, etc.

BORDELAIS, subdivision de la prov. de Guyenne, avait à l'O. l'Océan Atlantique, et à l'E. le Bazadais, au S. la Gascogne, au N. la Saintonge, et se divisait en 13 parties : le Bordelais propre (qui avait pour places principales Bordeaux, St-Macaire, Rions, Ambarez), le Médoc, le Captalat de Buch, les Landes de Bordeaux, le pays de Born, le comté de Benauge ; le pays d'Entre-deux-Mers, le pays de Libourne, le Fronsadais, le Bourgès, le Blayès, le Cubzaguès, le Vitrezay. Ch.-l. Bordeaux.

BORDÈRES, ch.-l. de cant. (H.-Pyrénées), sur la Neste, à 36 k. S. E. de Bagnères ; 476 hab.

BORDES (Ch.), poëte et philosophe, né à Lyon vers 1720, mort en 1781, publia une réfutation du discours de J. J. Rousseau contre les sciences, composa de petites Épîtres en vers et plusieurs écrits philosophiques, dont quelques-uns purent être attribués à Voltaire. On a encore de lui une Tragédie (Blanche de Bourbon), des Comédies, des Proverbes, etc. Ses œuvres ont été recueillies en 4 v. in-8, Lyon, 1783.

BORDESOULE (Ét. Tardif de), général de division, né en 1771 à Luzeret (Indre), mort en 1837, fit toutes les campagnes de la Révolution et de l'Empire, contribua puissamment à la vict. de Médellin en 1809, prit Mohilev en 1812, fit des prodiges de valeur à Lutzen, Bautzen, Leipsick, et dans la campagne de France, se rallia aux Bourbons en 1814, commanda la garde royale dans la guerre d'Espagne, et fut élevé à la pairie en 1823. Il s'opposa vainement en 1830 aux fatales ordonnances de Charles X.

BORDEU (Théophile), célèbre médecin, né en 1722 à Iseste (Béarn), mort à Paris en 1776, exerça d'abord à Montpellier, où il se signala dès le début par son opposition aux doctrines de Boerhaave qui dominaient alors ; puis vint se faire recevoir docteur à Paris, et se fixa dans cette ville. Propagateur zélé d'idées nouvelles, il eut de vifs démêlés avec plusieurs de ses confrères, et fut quelque temps interdit. Bordeu s'est surtout attaché à prouver que tout ne s'explique pas dans les fonctions vitales par les simples lois de la mécanique ou de la chimie, et qu'il faut admettre une force spéciale pour en rendre compte ; il la nomme sensibilité, et il attribue à chaque organe une sensibilité qui lui est propre. On lui doit en anatomie d'importantes découvertes sur l'usage des glandes, sur la structure des tissus, découvertes qui ont ouvert la voie à Bichat. Dans la médecine pratique, il insista sur l'utilité des eaux minérales pour la guérison des écrouelles, sur la nécessité de consulter le pouls et d'en distinguer les espèces, sur les avantages de l'inoculation. Outre de savants mémoires sur ces diverses questions, et d'excellents articles dans l’Encyclopédie, on a de lui : Recherches sur les glandes, 1752 ; Sur le tissu muqueux et l'organe cellulaire, 1767. Il avait commencé à publier des Recherches sur les maladies chroniques, qu'il n'a pu achever. Ses Œuvres ont été réunies par Richerand, 2 vol. in-8, Paris, 1818.

BORDONE (Pâris), peintre de l'école vénitienne, né en 1500 à Trévise, mort en 1570, fut l'élève de Titien, dont il excita, dit-on, la jalousie par son talent, et se fixa à Venise. Il fut appelé en France en 1528 par François I, fit le portrait de ce prince et de plusieurs dames de sa cour, et revint comblé de richesses. Son chef-d'œuvre est l’Anneau de St-Marc, qui figura au Louvre sous l'Empire, et fut rendu à Venise en 1815. Son coloris est riant et varié, son dessin délicat, sa manière de composer judicieuse.

BORE (Catherine de), femme de Luther, née en Saxe en 1499, morte en 1552, était religieuse dans un couvent près de Wittemberg : mais, dès qu'elle eut lu les écrits du réformateur, elle embrassa sa doctrine, avec plusieurs de ses compagnes. Luther l'enleva de son couvent en 1522 et l'épousa en 1525.

BORÉAL (OCÉAN). V. Arctique (Océan).

BORÉE, Boréas, dieu du vent du Nord, était fils d'Astræus, l'un des Titans, et de l'Aurore, et habitait le Thrace. Il enleva Chloris, fille d'Arcture, et Orithyie, fille d'Érechthée, roi d'Athènes. On le représentait sous les traits d'un vieillard dont la chevelure et la barbe sont pleines de flocons de neige.

BOREL (Pierre), savant médecin français, né à Castres en 1620, mort en 1689, exerça d'abord dans sa ville natale, vint en 1653 s'établir à Paris, fut nommé médecin du roi et entra en 1674 à l'Académie des sciences. On a de lui : Les Antiquités de Castres, 1649 ; Bibliotheca chimica, 1654 ; Trésor de recherches et d'antiquités gauloises et françaises, 1665 (c'est son principal titre); Historiarum et observationum medico-physicarum centuriæ II; De vero Telescopii inventore ; Discours prouvant la pluralité des mondes ; Auctarium ad Vitam Peirescii ; Vita Renati Cartesii, etc.

BORELLI (J. Alphonse), médecin et physiologiste, né à Naples en 1608, mort en 1679, enseigna la médecine à Pise et a Florence, et essaya d'appliquer aux phénomènes de la vie les mathématiques et la mécanique ; il y réussit fort bien pour le système musculaire et le mouvement des os, mais il échoua pour tout le reste. Son principal ouvrage est De motu animalium, publié après sa mort en 1680, et trad. en français par Giraud-Teulon en 1857. Il a aussi écrit sur la mécanique, l'astronomie et la physique, et a donné des éditions d’Euclide et d’Apollonius de Perge, 1661, avec trad. latine. Il avait exprimé dès 1666 l'idée de la gravitation universelle, démontrée depuis par Newton.

BORGHÈSE, riche et puissante famille romaine, originaire de Sienne, s'est surtout signalée par son goût pour les arts, et a rassemblé dans le palais qu'elle habitait à Rome, la villa Borghese (près de la Porta del Popolo), une des plus belles collections qui existent. — Cette famille a fourni à l’Église un pape, Paul V, et plusieurs cardinaux. — Son dernier héritier, Camille Borghèse, prince de Sulmone, né à Rome en 1775, mort à Florence en 1832, avait épousé une sœur de Napoléon, Pauline Bonaparte ; sous l'Empire, il fut chargé du gouvernement du Piémont. Après la chute de Napoléon, il se retira à Florence. Il avait cédé à la France une grande partie de sa précieuse collection de sculpture antique, entre autres le Gladiateur, qu'on voit encore au Louvre.

BORGHESI (Bartolomeo, comte), épigraphiste et numismate, né en 1781 à Savignano près de Rimini, mort en 1860, reçut de son père un riche cabinet de médailles, qu'il augmenta considérablement, se retira pendant les troubles de l'Italie à St-Marin pour s'y livrer en paix à l'étude, publia sur la numismatique et l'épigraphie de nombreux travaux qui attirèrent sur lui l'attention de l'Europe savante et fut agrégé à l'Institut de France et à l'Académie de Berlin. Son principal titre est la publication de Nouveaux fragments des Fastes capitolins, Milan, 1818-1820. Il a laissé de nombreux manuscrits que Napoléon III fait publier à ses frais (1860 et ann. suiv.).

BORGHETTO, v. de Vénétie, sur le Mincio, à 25 kil. S. O. de Vérone ; 2500 hab. Les Français y battirent les Autrichiens en 1796.

BORGHOLM, v. de Suède, sur la côte occid. de l'Ile d'Œland, dont elle est le ch.-l. Bon port.

BORGIA, et mieux BORJA, Belsinum, v. d'Espagne (Saragosse), à 68 kil. O. N. O. de Saragosse ; 5000 hab. Berceau de la célèbre famille des Borgia.

BORGIA, célèbre famille romaine, originaire de Borja en Espagne, a fourni deux papes, Calixte III (Alphonse Borgia), et Alexandre VI (Roderic Len-