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Porcelaine, papeterie. — On y voit une grosse tour, où Pierre d'Aubusson détint Zizim, fils de Mahomet II, par suite d'un traité conclu avec Bajazet II.

BOURGAZ, Apollonia, v. de Turquie (Roumélie), sur la mer Noire, au fond du golfe de Bourgaz, par 42° 29' lat. N. Grains, poteries, pipes.

BOURGELAT (Claude), habile vétérinaire, né à Lyon en 1712, mort en 1779, fonda à Lyon en 1762 la 1re école vétérinaire que nous ayons eue en France. Il en établit peu après une autre à Alfort près Paris. On peut le regarder comme le fondateur de l'hippiatrique en France. Il a écrit un Traité de cavalerie, des Éléments de l'art vétérinaire, et plusieurs autres ouvrages estimés.

BOURGES, Avaricum, puis Bituriges, anc. capit. du Berry. ch.-l. du dép. du Cher, sur l'Auron, à 221 k. S. de Paris par la route, 233 par le chemin de fer; 28 064 hab. Archevêché; cour impériale, lycée, grand séminaire. Belle cathédrale gothique, hôtel de ville (anc. maison de Jacq. Cœur), salle du Palais de Justice, salpêtrerie, fonderie, arsenal, etc. Sociétés savantes; bibliothèque, cabinet de physique. Commerce de moutons du Berry, laine, draps, chapellerie, coutellerie, vins; confiserie, pralines. Lieu natal de Louis XI, Jacques Cœur, Bourdaloue. — Anc. capit. des Bituriges Cubi, florissante dès le temps des Gaulois; prise et brûlée par César en 52 av. J.-C., et par Chilpéric I en 583 ; relevée par Charlemagne et agrandie par Philippe-Auguste. Son archevêché fut fondé au IIIe siècle. Louis XI la dota en 1465 d'une Université, qui fut longtemps célèbre. Il se tint à Bourges plusieurs conciles; c'est là que fut rédigée la Pragmatique Sanction, en 1438. Charles VII y tint sa cour pendant l'invasion des Anglais, d'où lui vint le surnom de roi de Bourges. Le prétendant don Carlos y séjourna de 1839 à 1845.

BOURGÈS, petit pays de l'anc. Bordelais, avait pour villes Bourg et Ambez.

BOURGET (LE), v. de France (Savoie), à 9 k. N. de Chambéry, sur le lac du Bourget; 2000 h. — Le lac a 16 kil. sur 5 et communique avec le Rhône.

BOURGET, vge de 800 h. (Seine), à 11 kil. N. de Paris. Combats au siége de Paris (28-30 oct. 1870).

BOURGMESTRE (de deux mots allemands, burger, bourgeois, et meister, maître), nom que porte le premier magistrat civil dans un grand nombre de villes en Allemagne et dans les Pays-Bas. Les attributions de ces magistrats n'ont rien de précis : le plus souvent ils réunissent les fonctions de nos maires et celles de nos commissaires de police.

BOURGNEUF, ch.-l. de cant. (Loire-Inférieure), a 28 k. S. E. de Paimbœuf et à 35 k. S. O. de Nantes, au fond d'une baie dite Baie de Bourgneuf; 818 h. Petit port ; marais salins. Bourgneuf était jadis sur l'Océan, mais la mer s'en retire tous les jours.

BOURGOGNE, anc. prov. de France, était bornée au N. par la Champagne, à l'E. par la Franche-Comté, à l'O. par le Bourbonnais et le Nivernais, au Sud par le Lyonnais et au S. E. par la Savoie. Elle se divisait en duché de Bourgogne, comprenant 5 parties : le Dijonnais, le Châlonnais, l'Autunois, l'Auxois et le pays de la Montagne; et en 4 comtés: Charolais, Maçon, Auxerre et Bar-sur-Seine; elle avait pour capit. générale Dijon. Sol fertile ; grains, fruits et surtout vins renommés (Beaune, Chambertin, Pomard, Volnay, Nuits, Mâcon, Tonnerre). Elle correspond à la plus grande partie des dép. de la Côte d'Or, de l'Yonne, de Saône-et-Loire, de l'Ain, et à de petites fractions de ceux de l'Aube et de la Nièvre. — La Bourgogne, habitée jadis par les Éduens et les Mandubiens, et conquise par César après une glorieuse résistance (V. ALISE), avait été comprise par les Romains dans la Lyonnaise 1re. Elle doit son nom aux Burgundes ou Bourguignons, peuple teutonique qui envahit la Gaule en 406, et y fonda, sous la conduite de Gondicaire (411), le Premier royaume de Bourgogne. Ce roy. eut pour noyau la partie S. de la Germanie 1re et la Grande Séquanaise, c.-à-d. une partie de l'Alsace et de la Suisse; puis il descendit au S., atteignit la Loire à l'O., et s'étendit dans tout le bassin du Rhône, moins la portion comprise entre la Durance et la mer. Il eut 8 rois : Gondicaire, 411-436; Gondioc, 463; Gondemar I, 476; Chilpéric, 491; Godégisile, 600; Gondebaud, 516; Sigismond, 524; Gondemar II, 534. Déjà Clovis avait soumis les Bourguignons à un tribut : ses fils expulsèrent Gondemar et réunirent la Bourgogne à l'empire des Francs. Sous les Mérovingiens, elle fut tour à tour soumise aux rois de Neustrie ou d'Austrasie, ou au roi unique des Francs; ou bien elle fut presque indépendante sous un maire particulier. Charlemagne l'érigea en duché et en donna le gouvernement, d'abord à un seigneur nommé Sanson, qui fut tué à la bataille de Roncevaux, puis à Hugues, son fils naturel. Lors du partage de l'empire de Charlemagne, en 843, la Bourgogne entra dans le lot de Charles le Chauve; mais elle ne tarda pas à se scinder en diverses parties; elle forma : 1° au N. un duché de Bourgogne, composé de presque toute la Bourgogne propre, et compris entre le Rhône, le Jura et le Rhin; 2° au S. un Second royaume de Bourgogne, qui d'abord se partagea en deux roy. distincts, nommés Bourgogne cisjurane et Bourgogne transjurane, parce qu'ils étaient séparés par la chaîne du Jura. — Boson, comte d'Autun, se fit élire roi de la Bourgogne cisjurane en 879 : son roy. comprenait la Provence, le Comtat, le Dauphiné, le Bugey et la Bresse, la partie du Languedoc entre la Loire et le Rhône, et de petites portions de la Bourgogne propre. Boson eut pour successeurs Louis l'Aveugle (889-923), et Hogues de Provence (923-33). — Rodolphe, comte d'Auxerre, s'empara de la Bourgogne transjurane en 888; ce roy. répondait au Bugey, à la Suisse jusqu'à la Reuss et à la Savoie. Rodolphe II, son fils, après avoir hérité de la Bourgogne transjurane, se fit céder par Hugues (933) la Bourgogne cisjurane, et des deux roy. n'en fit plus qu'un seul, appelé royaume d'Arles. Après la mort de Rodolphe III (1032), Conrad le Salique réunit le roy. d'Arles à l'empire germanique. Toutefois un grand nombre de fiefs puissants s'en détachèrent et se déclarèrent indépendants. Tels furent les comtés et le marquisat de Provence, le Dauphiné, la Savoie, le comté palatin de Bourgogne ou Franche-Comté, le Comtat Venaissin, etc. — Quant au duché de Bourgogne, il ne releva jamais de l'empire germanique, bien que le comté palatin de Bourgogne, possédé par les ducs, fît partie du roy. d'Arles. De 884 à 1002, le duché de Bourgogne, appartint à des princes issus de Robert le Fort, savoir : Thierry, Richard le Justicier, Raoul, roi de France, Hugues le Blanc, Henri, frère de Hugues-Capet. Après ce dernier, le duché de Bourgogne fut pendant 30 ans réuni à la couronne (1002-1032). — Robert le Vieux, fils du roi de France Robert, commença, en 1032, une nouvelle maison de ducs de Bourgogne, qui est la 1re comme maison capétienne. Elle finit en 1301 à Philippe de Rouvres, fils de Jeanne de Boulogne, qui avait épousé en secondes noces le roi de France Jean II. — Philippe le Hardi, 4e fils du roi Jean, fut alors investi du duché de Bourgogne (1363). Cette 2e maison capétienne, dite maison de Valois, ne comptait que 4 ducs : Philippe le Hardi, 1363; Jean sans Peur, 1404; Philippe le Bon, 1419, et Charles le Téméraire, 1467-77; mais elle fut la plus brillante : elle réunit un nombre immense de fiefs, et balança longtemps le pouvoir des rois de France. Charles le Téméraire ne laissa qu'une fille, Marie. Le duché de Bourgogne proprement dit revint alors à la couronne de France comme fief mâle ; mais Marie, en épousant Maximilien d'Autriche, lui apporta tous les autres États de son père, les duchés de Brabant, Limbourg et Luxembourg, la Franche-Comté, le comté palatin, les comtés de Flandre, Hainaut, Namur, Artois, Hollande, Zélande, le marquisat d'Anvers et la seigneurie de Malines. Toutes ces provinces, avec quelques autres qu'y joignit Charles-Quint, composèrent