Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/283

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

BOYER-FONFRÈDE. V. FONFRÈDE.

BOYLE (Robert), savant anglais, né à Lismore en Irlande en 1626, mort en 1691, était le 7e fils de Richard Boyle, comte de Cork. Maître d'une fortune considérable, il la consacra à l'avancement des sciences naturelles; il fut, en 1645, l'un des fondateurs du Collége philosophique qui devint depuis la Société royale de Londres. Comme Bacon, qu'il avait choisi pour guide, il s'éleva contre la philosophie scolastique, préconisa la méthode expérimentale et en donna lui-même les plus beaux exemples. On lui doit le perfectionnement de la machine pneumatique, la connaissance de l'absorption de l'air dans la combustion, et de l'augmentation de poids des chaux métalliques dans la calcination; il a en outre rassemblé une foule d'observations qui ont contribué plus tard à établir des théories solides. Aussi ardent ami de la religion que de la science, il a écrit un grand nombre d'ouvrages pour la défendre, et a fondé par son testament (1691) une lecture annuelle sur les principales vérités de la religion naturelle et révélée : c'est à cette fondation que l'on doit les traités de Clarke, de Bentley, de Derham, etc. Ses principaux ouvrages sont, dans la philosophie naturelle : Expériences physico-mécaniques sur le ressort de l'air; Considérations sur l'utilité de la physique expérimentale; Traité des causes finales; le Chimiste sceptique, et un grand nombre de petits traités sur le froid, les couleurs, les cristaux, etc.; et, pour la religion : le Chrétien naturaliste, le Virtuose chrétien, Conciliation de la raison et de la religion, etc. Ses œuvres forment 5 vol. in-f., Londres, 1744. Boyle a laissé son nom à une célèbre liqueur fumante de son invention (sulfure hydrogéné d'ammoniaque). — Son fils, Ch. Boyle, comte d'Orréry, né en 1676, mort en 1731, se distingua dans les armes et dans les lettres, et donna une savante édition des Lettres de Phalaris, Oxford, 1718. C'est de son nom qu'on a nommé Orréry une machine astronomique représentant le système planétaire, qui lui avait été dédiée par l'inventeur, l'horloger Graham.

BOYLEAUX (Étienne), prévôt de Paris sous Louis IX, né à Angers, mort vers 1269. On lui doit l'établissement d'une bonne police dans Paris. Il modéra et fixa les impôts qui, sous les prévôts-fermiers, se levaient arbitrairement sur le commerce et les marchandises; rangea les marchands et les artisans en différents corps et communautés, sous le titre de confréries, et leur donna des statuts et des règlements. Le recueil de ces règlements, connu sous le nom de Livre des métiers, a été imprimé pour la 1re fois par Depping, 1 vol. in-4, Paris, 1837, parmi les Documents inédits de l'Histoire de France. Sa statue décore la façade de l'hôtel de ville de Paris.

BOYNE, Boandus, riv. d'Irlande, naît dans le comté de la Reine, et tombe dans la mer d'Irlande à 7 k. de Drogheda, après un cours de 90 k. Les Jacobites furent défaits sur ses bords, à 4 k. de Drogheda, par les troupes de Guillaume III, en 1690 : cette défaite enleva définitivement la couronne d'Angleterre à Jacques II. Un monument a été récemment élevé (1836) sur l'emplacement de la bataille.

BOZE (Claude GROS de), savant antiquaire, né à Lyon en 1680, mort à Paris en 1753, fut reçu fort jeune à l'Académie des inscriptions, et en devint secrétaire perpétuel en 1706, n'ayant que 26 ans; il fut également de l'Académie française. Nommé en 1719 garde des médailles, il introduisit dans cette collection un classement méthodique. Il publia les 15 premiers vol. des Mémoires de l’Académie des inscriptions, 1717-1740, et y inséra lui-même un grand nombre de savants mémoires. Il fut le protecteur et l'ami de l'abbé Barthélemy.

BOZOULS, ch.-l. de cant. (Aveyron), à 17 kil. N. E. de Rodez· 2000 h. Mines de fer.

BRA, v. des États Sardes, à 20 k. O. d'Alba; 12 000 h. Soie. On croit que c'est l'anc. Barderate.

BRABANÇONS, habitants du Brabant. — Ce nom a été appliqué dans le moyen âge à des bandes de troupes mercenaires et de brigands qui parcouraient la France en y commettant les plus affreux désordres, et dont le plus grand nombre provenait du Brabant. On les appelait encore Soutiers, Écorcheurs et Cottereaux. Les premiers parurent au XIIe siècle. Jean sans Terre et Philippe-Auguste prirent des Brabançons à leur service et les disciplinèrent.

BRABANT, anc. duché de l'empire germanique, dans le cercle de Bourgogne, avait au N. la Hollande, à l'E. Liége et la Gueldre, au S. le Hainaut et Namur, à l'O. la Flandre. Après la trêve de 1609, le Brabant se trouva partagé en 2 parties : 1° au S., Brabant espagnol (dit Brabant autrichien depuis 1714), subdivisé en quatre régions : la ville et le quartier de Louvain, la ville et le quartier de Bruxelles, la ville et presque tout le quartier d'Anvers, la seigneurie de Malines; ch.-l., Louvain; 2° au N., Brabant non espagnol ou non autrichien, subdivisé en trois régions, le quartier de Bois-le-Duc, la baronnie de Kuick avec la ville de Grave, la seigneurie de Ravenstein; ch.-l. Bois-le-Duc. — Le Brabant, pays des anc. Ménapiens, fut conquis par les Francs au Ve s. Il fit successivement partie du roy. d'Austrasie, du roy. d'Italie de Lothaire I, du roy. (ensuite duché) de Lotharingie, du duché de Lothier ou B.-Lorraine, dont Godefroy le Barbu, comte de Louvain et de Bruxelles, fut investi en 1106. Henri I le Guerroyeur changea ces titres en celui de duc de Lothier et de Brabant en 1190. Jean I le Victorieux, en 1288, conquit le duché de Limbourg, qui fut toujours depuis ce temps uni au Brabant. Après Jean III, dernier mâle de cette dynastie (1355), Anvers et une partie de Malines passèrent à sa fille cadette, Marguerite, duchesse de Bourgogne; l'aînée, Jeanne, eut le reste du Brabant et du Limbourg; elle l'abandonna en 1404 à son neveu, Antoine, 2e fils de Marguerite et de Philippe le Hardi, tige des ducs de Bourgogne de la maison de Valois; mais cette branche cadette s'éteignit en 1430, et Philippe le Bon, héritant des deux duchés, réunit ainsi le Brabant propre, le Limbourg, Anvers, Malines. Le tout passa avec la main de Marie de Bourgogne à Maximilien d'Autriche (1477), puis à la branche austro-espagnole (1553). Les 7 Provinces-Unies, en s'insurgeant, conquirent presque tout le Brabant (1581-85). La trêve de 1609 leur en laissa la partie N., qu'elles gardèrent jusqu'à l'incorporation de la Hollande à la France (1810). En 1815, les 2 parties du Brabant se trouvèrent réunies dans le roy. des Pays-Bas; mais la dissolution de ce nouvel État en 1830 les sépara de nouveau. Auj. les 2 Brabants existent à part, avec les noms de Brabant sept. et Brabant mérid., et chacun forme une province. Le Brabant sept. appartient à la Hollande, le Brabant mérid. à la Belgique. Anvers et Malines forment une 3e prov. distincte de l'un et l'autre Brabant et appartenant au roy. de Belgique. — Les Français conquirent en 1746 le Brabant autrichien, mais le rendirent à la paix d'Aix-la-Chapelle (1748). Ils le reprirent en 1794, et en formèrent le dép. de la Dyle (Brabant mérid.) et des Deux-Nèthes (Brab. sept.).

BRABANT-MÉRIDIONAL, prov, du roy. de Belgique, entre celles d'Anvers au N., de Namur, de Hainaut au S.; 93 k. sur 53; 680 000 hab. Ch.-l., Bruxelles, qui est aussi la capit. de toute la monarchie belge. Sol fertile, bétail, chevaux. Industrie renommée : toiles, dentelles, cotons, papiers, etc.

BRABANT SEPTENTRIONAL, prov.de Hollande, entre celles de Gueldre au N., d'Anvers et de Limbourg au S.; 129 k. sur 66; 380 000 h. Ch.-l. Bois-le-Duc. Sol maigre, landes et marais, sauf au N. et à l'E. Élève d'abeilles et de bétail; laines, toiles, etc.

BRACCATA (GALLIA), nom donné par les Romains à la Gaule narbonnaise à cause des braies (braccæ), espèce de pantalon large que portaient ses habitants.

BRACCIANO, Arcenum, v. du territoire romain, sur le bord mérid. du lac de même nom, à