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d’agriculture. Revêtu en 1789 de fonctions civiles, il devint ensuite membre de l’Assemblée législative, entra dans le parti des Girondins et fut proscrit avec eux ; il erra quelque temps en Espagne, en Portugal, et visita Maroc, utilisant ses courses pour le progrès de l’histoire naturelle. Rentré en France sous le Consulat, il fut nommé consul à Mogador, puis aux Canaries, et enfin professeur de botanique à Montpellier. Broussonnet est le premier qui ait appliqué à la zoologie le système de nomenclature et de description de Linnée. Il a aussi rendu de grands services à l’agriculture. Ses principaux ouvrages sont : Ichthyologiæ decas prima, Londres, 1782 ; l’Année rurale, calendrier à l’usage des cultivateurs, Paris, 1787 ; la Feuille du Cultivateur, avec Parmentier, Dubois, etc. ; et une foule de mémoires. On lui, doit l’introduction en France des premiers troupeaux de mérinos et de chèvres d’Angora, ainsi que la découverte de l’arbre qui donne la résine sandaraque.

BROUVELIEURES, ch.-l. de cant. (Vosges), à 16 k. S. O. de St-Dié ; 451 h.

BROUWERSHAVEN, vge de Hollande (Zélande), dans l’île de Schouwen, sur la côte N. O., à 10 k. N. O. de Zirikzée ; 700 h. Patrie de Catz.

BROWN (Robert), sectaire anglais, né vers 1550 à Northampton, mort en 1630, s’éleva contre la hiérarchie ecclésiastique, la liturgie anglicane et la forme des sacrements, et enseigna une doctrine très-analogue à celle des Puritains, avec une forte teinte de républicanisme. Persécuté et emprisonné pour ses opinions, il se réfugia dans la Zélande, où il continua à prêcher sa doctrine. Revenu en Angleterre en 1585, il finit par se soumettre et obtint une paroisse dans le comté du Northampton. On a de lui : Réformation sans concessions, Middelbourg, 1582.

BROWN (Maximilien), feld-maréchal au service de l’Autriche. issu d’une famille irlandaise, né à Bâle en 1705, mort en 1757, rendit de grands services à Marie-Thérèse : il gagna en 1746 la bataille de Plaisance, s’empara de Gênes, repoussa en 1756 le roi le Prusse qui avait envahi la Bohême, et lui livra la même année la bataille de Lowositz, qu’il perdit. Il fut blessé mortellement à la bataille de Prague.

BROWN (James), ministre anglican, né en 1715 à Rothbury (Northumberland), mort en 1766, a composé un Essai sur la satire, en vers, 1750 ; une Appréciation des mœurs du temps, 1757, ouvrage qui, selon Voltaire, ranima l’esprit public ; une Histoire de la poésie, 1764 (trad. en français par Eidous) ; des tragédies, des sermons et des écrits sur l’éducation : ces derniers lui firent une telle réputation que l’impératrice de Russie lui proposa de venir à Pétersbourg organiser les écoles ; mais au moment de partir il se coupa la gorge dans un accès de mélancolie.

BROWN (John), médecin écossais, né en 1736 dans le comté de Berwick, mort en 1788, était fils d’un pauvre journalier. Ayant montré de bonne heure une grande aptitude à l’étude, il fut envoyé à Édimbourg, où il étudia la médecine, tout en donnant des leçons pour vivre. Il s’y acquit une grande réputation par ses cours et sa pratique, devint en 1780 président de la Société médicale d’Édimbourg, publia des Elementa medicinæ, où il exposait un nouveau système de médecine, et eut bientôt un grand nombre de sectateurs, connus sous le nom de Brownistes. Ayant dissipé par son inconduite la fortune qu’il avait acquise par ses talents, il fut forcé de s’éloigner d’Édimbourg, se rendit en 1786 à Londres, où sa misère ne fit qu’augmenter, et fut emprisonné pour dettes. Il y mourut au moment où l’ambassadeur de Prusse lui proposait un établissement avantageux à Berlin. Brown expliquait tout par une propriété vitale qu’il nommait incitabilité, et réduisait la médecine à l’art d’augmenter ou de diminuer l’incitation par le sage emploi des stimulants. Ses Éléments de médecine ont été trad. par Bertin et Fouquier, 1805.

BROWN (Thomas), professeur de philosophie à Édimbourg, né en 1778 à Kirkmabreck près d’Édimbourg, mort en 1820, exerça d’abord la médecine, puis professa la philosophie et suppléa Dugald-Stewart dans sa chaire de philosophie morale à partir de 1810. Il a composé un Essai sur la relation de cause et effet, 1814, des Esquisses de la physiologie de l’esprit humain, 1820 (inachevées), et a laissé des Leçons sur la philosophie de l’esprit humain, qui ont été pub. après sa mort, 1822 ; cet ouvrage, généralement bien écrit, est devenu classique dans la Grande-Bretagne et aux États-Unis ; l’auteur s’éloigne souvent de Reid et Stewart, pour suivre Hume. Thomas Brown a aussi compose des poésies estimées.

BROWN (Ch. BROCKDEN), romancier et publiciste américain, né à Philadelphie en 1771, mort en 1810, donna six romans qui eurent un grand succès, Wieland, 1798, Ormond, 1798, Arthur Merwyn, 1799, Edgar Huntley, 1800, Clara Howard, les Mémoires d’Ét. Colvert, 1801, et publia plusieurs revues : The Monthly Magasin and American review, the Literary Magazine and American register, etc.

BROWNE (Thom.), médecin, né à Londres en 1605, mort en 1682, s’est fait connaître par un ouvrage intitulé : la Religion du médecin, 1642, qui fut traduit en français (par Nic. Lefebvre, 1668), et par un essai sur les erreurs vulgaires, Pseudodoxia epidemica, 1646, trad. par Souchay, 1733.

BROWNE (Will. George), voyageur anglais, né à Londres en 1768, pénétra le premier dans le Darfour (1793), et y fut retenu 3 ans prisonnier, puis explora les bords de la mer Caspienne et fut assassiné en 1813, en allant de Tauris à Téhéran. Il avait publié ses Voyages en Afrique, en Égypte et en Syrie ; ils ont été traduits par Castéra, 1800.

BROWNISTES. V. BROWN (John).

BRUANT (Libéral), architecte du XVIIe s., m. vers 1690, s’est immortalisé en élevant l’hôtel des Invalides (1671-1675) : c’est lui qui donna les plans de ce magnifique monument, et qui en dirigea l’exécution, à l’exception du dôme qui est de J. Hardoin Mansart. On doit encore à Bruant, entre autres œuvres remarquables, l’église de la Salpêtrière à Paris et le château de Richemont en Angleterre. Son style est noble, grand et simple. Bruant fut membre de l’Académie d’architecture dès la fondation (1671).

BRUAT (Armand Joseph), amiral, né à Colmar en 1796, mort en 1855, était capitaine de vaisseau lorsqu’il fut nommé, en 1843, gouverneur des îles Marquises, puis des établissements de l’Océanie. Il réussit, malgré les intrigues anglaises, à faire accepter par la reine de Taïti, Pomaré, le protectorat de la France, obtint à son retour le grade de contre-amiral, fut nommé en 1849 gouverneur des Antilles, maintint l’ordre et le travail dans les colonies malgré la récente émancipation des esclaves, fut appelé en 1854, pendant la campagne de Crimée, à prendre le commandement en chef de la flotte française, se distingua par une expédition hardie dans la mer d’Azov, ainsi que par la prise de Kinburn (15 oct. 1855), et reçut en récompense le titre d’amiral ; mais il fut peu après enlevé par une maladie sur le vaisseau même qui le ramenait en France.

BRUCE (Robert), comte d’Annandale, seigneur écossais, issu de la maison royale, fils de Robert Bruce le Noble, disputa le trône à Bailleul après la mort d’Alexandre III (1286), et s’unit au roi d’Angleterre, Édouard I, pour triompher de son rival ; mais il fut trompé par le monarque anglais qui, après la victoire, refusa de lui donner le trône. Il s’unit ensuite à Wallace pour délivrer l’Écosse, mais il l’abandonna par jalousie, et s’allia de nouveau avec les Anglais ; cependant il revint à la cause nationale après la défaite de Wallace à Falkirk (1298).

BRUCE (Robert), d’abord comte de Carrick, puis roi d’Écosse sous le nom de Robert I, était fils du précéd. Il vécut d’abord à la cour d’Édouard I, puis s’esquiva de Londres, souleva l’Écosse et se fit couronner à Scône, 1306. Il défit Édouard II à la bat. de Bannockburn (1314). Après de nombreux combats,