Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/300

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il fit reconnaître son indépendance par Édouard III, en 1329. Il mourut dans la même année. Il est le héros d'un poëme composé vers 1380, par J. Barbour, d'Aberdeen. — Son frère, Édouard Bruce, fut proclamé en 1315 roi d'Irlande : il périt à Dundalk, dans un combat singulier contre un Anglais.

BRUCE (David), roi d’Écosse sous le nom de David II, fils de Robert Bruce, succéda à ses droits en 1329. Privé pendant quelque temps de ses États par Édouard III, qui avait placé Bailleul sur le trône, il y rentra en 1342 avec le secours de Philippe de Valois, roi de France, et fit la guerre à Édouard III, Après avoir obtenu quelque succès, il fut vaincu et pris à Nevill's Cross (1346), et resta pendant 10 ans captif à la tour de Londres. Édouard lui rendit enfin la liberté, à la sollicitation de sa sœur Jeanne, que Bruce avait épousée. Il mourut en 1371, laissant la couronne à Robert Stuart, son neveu.

BRUCE (Jacq.), voyageur écossais, né à Kinnaird en 1730, mort en 1794. Après s'être enrichi dans le commerce, il se mit à voyager pour se distraire du chagrin que lui causait la perte de sa femme. Il visita l'Espagne, le Portugal, fut nommé en 1763 consul à Alger, profita des facilités que lui offrait ce titre pour parcourir toute l'Afrique septentrionale, puis pénétra dans l'Abyssinie, et se mit à la recherche des sources du Nil (1768-72). Après une longue absence, il revint en Angleterre où on le croyait mort, et y publia en 1773 la relation de son Voyage à la recherche des sources du Nil, trad.par Castéra, 1790. Bruce a beaucoup ajouté aux connaissances que l'on avait sur la géographie et l'histoire naturelle de l'Abyssinie, mais il n'a pas découvert, comme il le croyait, les sources du vrai Nil; il a seulement remonté jusqu'à la source du Bahr-el-Azrek, un des principaux affluents du fleuve.

BRUCHIUM, quartier d'Alexandrie. V. ALEXANDRIE.

BRUCHSAL, v. du grand-duché de Bade, ch.-l. de cercle, à 19 kil. N. E. de Carlsruhe: 8000 hab. Hôtel de ville, château qui était jadis la résidence de l'évêque de Spire. École de jeunes aveugles; haras. Mine de sel, commerce de sel.

BRUCKER (J. J.) savant allemand, né à Augsbourg en 1696, mort en 1770, fut professeur d'histoire de la philosophie à Iéna, puis pasteur de l'église de St-Ulric à Augsbourg, et fut élu membre de l'Académie de Berlin. Il est auteur de l’Historia critica philosophiæ a mundi incunabulis ad nostram usque ætatem deducta, Leipsick, 1741-44 et 1767, 6 vol. in-4, vaste et savante compilation où les opinions des philosophes sont exposées avec exactitude, et jugées avec une grande liberté. L'auteur en donna lui-même un abrégé sous le titre d’Institutiones historiæ philosophicæ, 1747 et 1756. Il avait préludé à son grand ouvrage par plusieurs dissertations dont la plus importante est Historia philosophica de ideis, Augsbourg, 1723. Il publia aussi en 1747, sous le titre de Pinacotheca scriptorum, une biographie des savants, avec portraits, et en 1748 : Miscellanea historiæ philosophicæ, litterariæ, criticæ, etc.

BRUCTÈRES, Bructeri, peuple germanique, qui habitait sur les bords de l'Ems, entre les Frisii au N., les Batavi à l'O., les Usipii au S., les Dulgibini à l'E., s'étendait jusqu'à la Lippe, le Weser et le Weept. Ils occupaient l'emplacement de la Westphalie et du roy. de Hanovre, territoire marécageux d'où ils avaient tiré leur nom (brüch, marais). Ils combattirent Drusus sur l'Ems l'an 12 av. J.-C., contribuèrent à la défaite de Varus (9 de J.-C.), soutinrent les Chérusques et les Marses dans leurs guerres contre les Romains, et favorisèrent la révolte de Civilis, 69. Ils fuient subjugués plus tard par les Saxons. Beaucoup d'entre eux entrèrent alors dans la milice romaine; le reste se mêla aux Francs.

BRUÉ (A. H.), un de nos meilleurs cartographes, né en 1796, mort en 1832 à Paris, a donné divers atlas et des cartes spéciales également remarquables par la pureté de la gravure et l'exactitude des renseignements. Son principal titre est son Atlas universel : publié d'abord en 1820 en 36 cartes, cet atlas a été graduellement augmenté par lui et par Picquet. Brué dessinait directement sur cuivre (en grec cypron) : il a donné aux cartes dressées par ce procédé le nom de cartes encyprotypes.

BRUEYS (David Augustin de), poëte et théologien, né à Aix en 1640, mort à Montpellier en 1723, fut élevé dans la religion protestante, fut converti par Bossuet (1681), écrivit plusieurs ouvrages en faveur de sa nouvelle religion et finit par entrer dans l'état ecclésiastique. S'étant alors fixé à Paris, il prit du goût pour le théâtre et composa, soit seul, soit en société avec Palaprat, son compatriote et son ami, plusieurs comédies qui eurent du succès. Ses pièces les plus connues sont : le Grondeur, 1691 ; le Muet, 1691 ; l'Important de cour, 1693 ; le Sot toujours sot, 1693; les Empiriques, 1698; l'Avocat patelin, 1706, imité d'une ancienne farce attribuée à tort à P. Blanchet. Il s'est aussi essayé, mais avec moins de succès, dans la tragédie. Ses œuvres littéraires ont été publiées en 1735, 3 vol. in-12, et en 1812, par Auger, 2 vol. in-18.

BRUEYS (Fr. Paul de), contre-amiral, né en 1753 à Uzès, commandait la flotte qui conduisit en Égypte l'armée aux ordres de Bonaparte (1798). Ayant trop tardé, après avoir débarqué ses troupes, à quitter les côtes de l’Égypte, il fut attaqué par l'amiral Nelson près d'Aboukir; son escadre fut presque entièrement détruite, et il périt lui-même après avoir fait des prodiges de valeur (1er août 1798). Une statue lui a été érigée à Uzès (1857).

BRUGELETTE, bourg de Belgique (Hainaut), sur la Dendre, à 22 kil. N. O, de Mons; 1800 hab. Les Jésuites y ont eu un collége florissant, qu'ils ont abandonné depuis leur retour en France.

BRUGES, v. de Belgique, ch.-l. de la Flandre occid., à 121 kil. N. O. de Bruxelles, sur le canal de Gand à Ostende; 50 000 h. Évêché, université, sociétés savantes, bibliothèque, musée. Église N.-Dame où se trouve le tombeau de Charles le Téméraire, hôtel de ville, palais épiscopal, palais de justice (anc. palais de Philippe le Bon), halle, dont la tour possède le plus beau carillon de l'Europe ; chemin de fer, canal qui unit Bruges à Ostende. Dentelles renommées, toiles, serges, étoffes de laine, draps, savon, eau-de-vie, bière, fonderie de cloches. Patrie de Berken, Stévin, etc. Le peintre J. Van Eyck s'y fixa, d'où il fut dit Jean de Bruges. — Anc. capit. des comtes de Flandre, Bruges passa ensuite aux comtés de Bourgogne, contre lesquels elle se révolta fréquemment : les Français y furent massacrés en 1302. La ville fut occupée par les Français en 1745 et 1794. Ch.-l. du dép. de la Lys sous l'Empire, elle fut comprise dans le roy. des Pays-Bas en 1815, et dans la Belgique en 1832. Très-riche au moyen âge, grâce à l'industrie du tissage des laines, des tapisseries, de la taille des diamants, Bruges était un des principaux entrepôts de la Hanse; elle est auj. fort déchue.

BRUGG, bourg de Suisse (Argovie), sûr l'Aar, prèe de l'emb. de la Reuss. Beau port. Patrie de Zimmermann. Près de Brugg était le château de Habsbourg.

BRUGNATELLI (Louis Gaspard), médecin et chimiste italien, membre de l'Institut de Milan, né à PavIe en 1761, mort en 1818, fut professeur de l'Université de Pavie, et contribua puissamment, par ses écrits et ses découvertes, à répandre en Italie le goût des études physiques et chimiques. On lui doit plusieurs publications importantes : Journal physico-médical, 20 vol., 1792-1796; Annales de chimie, 22 vol; 1790-1805; Journal de physique, de chimie et d'histoire naturelle, 11 vol. 1808-1818; Pharmacopée générale, 2 vol. 1811; Éléments de chimie, etc. Il avait proposé une réforme de la nomenclature chimique qui ne fut pas adoptée.

BRUHL, v. des États prussiens (prov. Rhénane), à 13 kil. S. de Cologne; 2500 hab. Aux environs, superbe château, dit des Électeurs et d’Augusten-