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fut élevé par les soins de Corne de Médicis, qui le nomma surintendant des bâtiments civils et militaires; il jouit sous ce prince et sous son fils François de la plus grande faveur. Il construisit le magnifique château de Pratolino, dans l'Apennin, orna Florence d'une foule de monuments, palais, églises, galeries, maisons de plaisance, dirigea avec autant de goût que d'imagination les fêtes et cérémonies publiques, introduisit sur le théâtre les décorations mobiles, les machines pour les changements à vue, excella dans les feux d'artifice à un tel degré qu'on le surnomma Bernardo della girandole; se distingua également comme ingénieur militaire, donna les plans des fortifications de Livourne, de Pistoie, de Porto-Ferraio, perfectionna les bouches à feu et inventa des grenades incendiaires. Ruiné par ses prodigalités, il serait mort dans la misère si le grand-duc ne lui eût assuré une pension.

BUPALUS, sculpteur, né à Chio, florissait ainsi qu'Anthermus, son frère et son émule, vers 540 av. J.-C. Il avait représenté Hipponax sous des traits ridicules; ce poëte, pour se venger, lança, dit-on, contre lui une satire tellement sanglante que l'artiste se pendit de désespoir. Pline dément cette tradition.

BUQUOI. V. BUCQUOI.

BURA, anc. v. d'Achaïe, près de la mer, au S. d'Hélice, fut renversée par un tremblement de terre en même temps qu'Hélice était submergée.

BURCKHARD (Jacq.), bibliothécaire et conseiller du duc de Brunswick, né à Sulzbach en 1681, mort à Brunswick, 1753. On a de lui : De linguæ latinæ in Germania fatis, 1713; De Ulrichi de Hutten fatis ac meritis, 1717-1723; Historia bibliothecæ Augustæ quæ Wolfenbutteli est, 1744-1745; Historia musæi Burckhardiani, 1750.

BURCKHARDT (J. Ch.), astronome et mathématicien, né à Leipsick en 1773, mort à Paris en 1825, prit part aux travaux de Zach et de Lalande, et fut adjoint au bureau des longitudes à Paris. Il publia à Paris, de 1812 à 1825, des Tables de la lune, qui sont les plus exactes que l'on possède.

BURCKHARDT (J. L.), voyageur, né à Lausanne en 1784, fut chargé en 1806 par la Société Africaine de Londres de visiter l'intérieur de l'Afrique. Ayant fait une étude profonde de la langue et de la religion des Musulmans, il se fit passer pour un marchand arabe, et put ainsi visiter l'Arabie, la Nubie, et pénétrer jusqu'à Dongola (1812). Dans un 2e voyage, il se disposait à partir pour le Fezzan, quand il mourut au Caire en 1817. Les notes qu'il avait rédigées ont été publiées à Londres, sous les titres de Voyage en Nubie, 1819, — en Syrie, 1822, — en Arabie, 1829. Elles sont remarquables par leur exactitude.

BURDIGALA, Bordeaux, v. florissante de l'Aquitaine, capit. des Bituriges Vivisci, donna naissance à S. Paulin et au poëte Ausone.

BUREAU (Jean), seigneur de Montglat, grand maître de l'artillerie, puis trésorier de la couronne sous Charles VII, était fils de J. Bureau de La Rivière, 1er chambellan de Charles V et de Charles VI. Il mit l'artillerie française sur un pied formidable, se signala dans toutes les guerres de cette époque, contribua à la prise de Meaux, 1439, de Pontoise, 1441, d'Harfleur, 1449, enleva aux Anglais en 1453 Castillon, Cadillac et Bordeaux, fut nommé, après la prise de cette dernière ville, maire de Bordeaux et y fit construire le fort de Hâ ainsi que le Château-Trompette. Il mourut en 1463. — Gaspard, son frère, le seconda puissamment et fut créé en 1444 maître de l'artillerie. Il mourut en 1470.

BUREAUX DE PUSY (J. Xav.), ingénieur militaire, 1750-1805, fut député à l'Assemblée constituante, fit décréter en 1790 la nouvelle division du royaume (en 83 départements), ainsi que l’uniformité des poids et mesures, servit après la session sous Lafayette, fut arrêté avec lui par les Autrichiens et enfermé à Olmutz (1792), recouvra la liberté en 1797, visita l'Amérique, et fut sous l'Empire préfet à Lyon, puis à Gênes, où il introduisit d'utiles réformes.

BURETTE (P.), érudit, né à Paris en 1665, mort en 1747, se distingua dès son enfance comme musicien, renonça à la musique pour étudier la médecine, et devint professeur de chirurgie. Il embrassa en outre l'étude de l'antiquité et celle des langues orientales, se fit attacher à la bibliothèque du roi, fut admis à l'Académie des inscriptions en 1705, et y donna un grand nombre de savants mémoires, notamment sur les usages et les arts des anciens, musique, danse, gymnastique, lutte, course, pugilat, etc. Il travailla 33 ans au Journal des Savants.

BURGDORF ou BERTHOUD, v. de Suisse (Berne) sur l'Emmen, à 17 kil. N. E. de Berne; 3650 hab. Eaux sulfureuses. Entrepôt de fromages des environs. — Au XIIe siècle, Berthoud faisait partie de la Petite-Bourgogne et fut une des résidences des ducs de Zæhringen, dont plusieurs se nommaient Berthold, d'où son 2e nom. Elle passa ensuite aux comtes de Kybourg, qui la vendirent aux Bernois en 1384.

BURGER (Geoffroy Aug.), poëte allemand, né en 1748 près de Halberstadt, mort en 1794, devint professeur à Gœttingue, après avoir mené une vie romanesque et désordonnée. Il excella dans la ballade et exploita avec talent les légendes et les superstitions populaires. On estime Lénore, le Chasseur sauvage, la fille du pasteur. Il a aussi écrit de charmantes romances (Fleur de merveille, l'Adieu, l'Élégie à Molly). Ses œuvres ont été réunies en 4 vol., Gœttingue, 1796-98, et Leipsik, 1857.

BURGLEN, bourg de Suisse (Uri), à 3 k. S. E. d'Altdorf ; 1200 h. Patrie de Guillaume Tell.

BURGOS, Bravum Burgi, v. d'Espagne, ch.-l. de l'intendance de Burgos, près d'Arlanzon, à 213 k. N. de Madrid; 15 000 h. Archevêché. Place forte, vieux château fort, murailles, belle cathéd. gothique, couvent de Las Huelgas, fondé en 1175. Quelques fabriques de draperie, flanelle, toile, etc. Commerce en laines. — Ville jadis très-commerçante et riche, capit. de la monarchie castillane avant Tolède et Madrid. On y fait naître le Cid. Les Français y battirent les Espagnols en 1808. Ils y furent vainement assiégés par lord Wellington en 1812, mais elle tomba aux mains des Anglais en 1813. — L'intend. de Burgos, dans la Vieille-Castille, est située entre celles de Santander et de Vittoria au N., de Soria à l'E., de Valladolid, de Palencia à l'O., de Ségovie au S. ; 160 k. sur 88; 240 000 h.

BURGOYNE (J.), général anglais, fut battu par les Américains et se vit réduit en 1777 à signer la capitulation de Saratoga, qui assura l'indépendance des États-Unis. Renonçant alors à la carrière militaire, il s'adonna à la littérature, et fit représenter quelques pièces de théâtre. Mort en 1792.

BURGRAVE (de l'allemand burggraf, c.-à-d. comte du château), nom donné en Allemagne pendant le moyen âge au commandant militaire d'une ville ou place forte lorsqu'il exerçait en même temps sur les bourgeois le droit de juridiction. Ce titre était quelquefois héréditaire : tels étaient les burgraves d'Anvers, de Magdebourg, de Friedberg, de Nuremberg. Ce dernier titre appartenait à la maison de Hohenzollern. — Quelques familles nobles d'Allemagne ont conservé le titre de burgraves, sans qu'il s'y attache aucune possession territoriale.

BURGUETE, bourg d'Espagne (Navarre), à 30 k. N. E. de Pampelune, dans la vallée de Roncevaux. C'est près de là que périt Roland, neveu de Charlemagne (778). Moncey y battit les Espagnols en 1794.

BURGUNDES, Burgundi et Burgundiones en latin, appelés plus tard Bourguignons, peuple teutonique, habitait d'abord la Germanie sept., entre l'Oder et la Vistule, sur les deux rives de la Warta. Chassés au IIIe s. par les Gépides, ils se divisèrent en deux bandes, dont l'une occupa l'île de Bornholm dans la mer Baltique, tandis que l'autre envahit la Gaule (280). Expulsés des Gaules par Probus,