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lesque d’Hudibras. Dans ce poëme, qui eut le plus grand succès, il attaquait par le ridicule les puritains et les indépendants. Il rendit ainsi un service immense à la cause royaliste. Néanmoins il ne fut pas généreusement traité par Charles II, et mourut dans la misère. Le poëme d’Hudibras se compose de trois parties qui ont été publiées séparément (1663, 64, 78) ; il n’est pas achevé. Il est rempli d’allusions qui le rendent aujourd’hui presque inintelligible, surtout pour les étrangers. Il a été traduit en vers français par l’Anglais Townley. 3 vol., Lond., 1757, avec une clef. Butler a aussi laissé quelques autres écrits. Les éditions les plus estimées de ses œuvres ont paru à Londres, 1744, 2 vol. in-8 ; 1793, 3 vol. in-4 ; 1819, 3 vol. in-8, et 1855, 3 vol. in-8.

BUTLER (Joseph), théologien, né en 1692 à Wantage (Berks), mort en 1752, se fit connaître dès l’âge de 21 ans par des objections adressées à Clarke, et qui se trouvent à la suite du Traité de l’existence de Dieu. Après avoir possédé différents bénéfices, il devint secrétaire du cabinet de la reine Caroline, puis évêque de Bristol (1738), et enfin de Durham (1750). Il publia en 1736 l’Analogie de la religion naturelle et révélée avec le cours de la nature, ouvrage où l’on trouve les réponses les plus solides à plusieurs objections spécieuses (trad. en français, Paris, 1812). On a aussi de lui des sermons estimés.

BUTLER (Alban), prêtre catholique anglais, né en 1710, dans le comté de Northampton, mort en 1773, étudia au collége anglais de Douay, y enseigna ensuite la philosophie et la théologie, et devint principal du collége anglais de St-Omer. Il est auteur de la Vie des Saints, en anglais. Cet ouvrage, très-estimé, parut pour la première fois en 1745, 5 vol. in-8 ; il a depuis été souvent réimprimé, a reçu de grandes augmentations, et a été traduit par les abbés Godescard et Marie, 1784, 12 vol., 1836, 14 vol. in-8. - Son neveu, Ch. Butler, 1770-1832, avocat, se distingua comme jurisconsulte et comme écrivain catholique, compléta la Vie des Saints, et composa 2 ouvrages remarquables : Horæ biblicæ et Horæ juridicæ.

BUTO ou BOUTO, v. d’Égypte. V. BUTUS.

BUTRINTO, Buthrotum, v. de Turquie (Albanie), vis-à-vis du Corfou ; 2000 h. Évêché grec. Butrinto appartenait aux Vénitiens, lorsque les Français s’en emparèrent, en 1797. Les Russes réunis aux Turcs la reprirent en 1799 ; ces derniers l’ont conservée.

BUTTMANN (Philippe Charles), philologue, né en 1764 à Francfort-sur-le-Mein, mort en 1829, se fixa dès 1789 à Berlin, y devint bibliothécaire, professeur de philologie au gymnase de Joachimstadt, membre et secrétaire de l’Académie, fut chargé d’enseigner les langues anciennes au prince royal de Prusse et rédigea de 1808 à 1812 la Gazette de Spener. Il a laissé un grand nombre de travaux d’érudition ; le plus important est sa Grammaire grecque, qui parut sous trois formes différentes : 1° Grammaire classique abrégée, 2° Grammaire à l’usage des hautes classes, 3° Grammaire développée : cette dernière est restée incomplète. La Grammaire de Buttmann est, avec celle de Matthiæ, l’ouvrage de ce genre le plus estimé en Allemagne : on la suit dans plusieurs colléges de ce pays.

BUTTON (Thomas), navigateur anglais, fut chargé par Jacques I, en 1611, de continuer les découvertes faites par Hudson au N. de l’Amérique ; découvrit les terres qu’il nomma Nouvelle-Galles, terre de Carey’s-Swans-Nest, les caps de Southampton, de Pembroke, les îles Mansfield, l’île et la baie de Button. Parvenu jusque vers le 65° de lat., il se convainquit de la possibilité d’un passage au N. O. Il revint en Angleterre en 1612. Purchas a donné un extrait de son journal.

BUTTURA (Antoine), littérateur italien, né près de Vérone en 1771, mort à Paris en 1832, se fit naturaliser français, et remplit en France des fonctions administratives. On a de lui un Dictionnaire italien-français et français-italien, une traduction de l’Art poétique de Boileau, quelques poésies lyriques et des éditions annotées de classiques italiens.

BUTUS ou BUTOPOLIS, c.-à-d. la ville de Bouto, v. de la B.-Égypte, ch.-l. du nome Butique, sur le Buticus lacus, et près de la bouche sébennytique du Nil, était consacrée à la déesse Bouto. V. ce nom.

BUTZOW, v. du grand duché de Mecklenbourg-Schwérin, à 25 kil. S. O. de Rostock ; 3368 hab. Château ; université fondée en 1760, supprimée en 1788. Fabriques de cartes à jouer, fonderie.

BUXENTIUS, Bussento, riv. de Lucanie, se jetait dans le Sinus Laüs, à Buxentum (Policastro). Alaric fut enterré dans le lit de ce fleuve.

BUXTORF (Jean), fameux hébraïsant, né en 1564 à Camen en Westphalie, mort en 1629, se fixa, à Bâle et y remplit pendant 38 ans la chaire de langue hébraïque. Il avait une connaissance fort étendue des livres des rabbins. Ses principaux ouvrages sont : Epitome grammaticæ hebrææ ; Thesaurus grammaticus linguæ hébrææ ; Grammatica chaldaica et syriaca ; Lexicon hebraicum et chaldaicum ; Lexicon thalmudicum et rabbinicum ; Tiberias, ouvrage où il traite de la Massore. Buxtorf et son fils, qui le remplaça dans la chaire, eurent de vives discussions avec le savant Cappel au sujet des points voyelles, dont ils attribuaient l’invention à Esdras, mais qui paraissent être d’une date moins ancienne.

BUXY, ch.-l. de cant. (Saône-et-Loire), à 14 kil. S. O. de Chalon-sur-Saône ; 1242 hab. Bons vins.

BUYTRAGO, Litabrum, bourg d’Espagne (Guadalaxara), à 80 kil. N. de Madrid. Anc. évêché.

BUZANÇAIS, ch.-l. de cant. (Indre), à 22 kil. N. O. de Châteauroux, sur l’Indre, qu’on y traverse sur 5 ponts ; 3366 hab. Anc. seigneurie. Forges et fonderies, lainages, sangsues. Émeute sanglante en 1846 à l’occasion de la cherté des grains.

BUZANCY, ch.-l. de cant. (Ardennes), à 18 kil. E. de Vouziers ; 853 h. Le tribunal de 1re instance y siégea de 1798 à 1803. — Vge du dép. de l’Aisne, à 8 kil. S. de Soissons ; 200 hab. Château du marquis de Puységur.

BUZENVAL, parc près de Saint-Cloud, théâtre du dernier combat du siége de Paris (19 janvier 1871).

BUZET, bg de Lot-et-Garonne, à 16 kil. N. de Nérac.

BUZOT (Franç. Nicolas Léonard), conventionnel, né à Évreux en 1760, fut d’abord avocat. Député aux États généraux, puis à la Convention, il devint un des chefs du parti de la Gironde, et dénonça Robespierre, l’accusant d’aspirer à la dictature. Proscrit au 31 mai 1793 comme fédératiste, il tenta inutilement de soulever le Calvados, se réfugia dans la Gironde, et fut trouvé mort avec Péthion dans un champ près de St-Émilion : il s’était empoisonné.

BUZRUKOMID, fils adoptif d’Haçan-Sabah, lui succéda en 1124 comme prince de la secte des Ismaéliens ou Assassins, et mourut en 1138. Il résidait dans la forteresse de Roudbar.

BYBLOS, Djébel, v. et port de Phénicie, sur la Méditerranée, entre Tripolis et Béryte, près de l’emb. du fleuve Adonis, célèbre par les fêtes de Thammouz (l’Adonis des Grecs). Patrie d’Hérennius Philon. — Ville de B.-Égypte, à égale distance des bras Atarbéchique et Thermutiaque du Nil.

BYNG (George), amiral anglais, né en 1663 au comté de Kent, mort en 1733, commanda l’escadre qui prit Gibraltar, 1704, porta des secours à Barcelone assiégée par le duc d’Anjou, 1706, s’opposa avec succès aux invasions tentées à diverses reprises par la France et la Suède en faveur du prétendant, et battit la flotte des Espagnols près du cap Passaro, 1718. Il fut, en récompense, créé chevalier du Bain et vicomte de Torrington. Appelé au ministère comme trésorier et lord de l’amirauté, il y soutint sa réputation d’habileté et de prudence. - Son fils, John Byng, né en 1704, fut aussi amiral. Ayant échoué en 1756 devant Minorque, et s’étant laissé battre à la hauteur de Port-Manon par l’amiral français La Ga-