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AHENOBARBUS, c’est-à-dire barbe rousse, surnom d’une branche de la famille Domitia.

AHMED, est le même nom qu’Achmet. V. ce nom.

AHMED-ABAD, v. de l’Inde anglaise (Bombay), à 422 kil. N. de Bombay, par 70° 22' long. E., 23° 1' lat. N., sur le Sabermaty. Jadis très-grande et commerçante, auj. bien déchue ; cependant on lui donne encore 100 000 hab. — Fondée en 1426 par le tartare Ahmed-Nizam, elle fut prise au XVIIIe siècle par les Mahrattes, puis tomba au pouvoir des Anglais. Anc. capit. du Guzzerate, elle est auj. ch.-l. d’un district.

AHMED-CHAH-ABDALLY, général afghan, servit longtemps sous Nadir-chah, qui lui avait sauvé la vie, se fit reconnaître, à la mort du conquérant, souverain du Kandahar, 1747, et bientôt après de tout l’Afghanistan 1756 ; envahit les États du Grand-Mogol, mais fit alliance avec lui en obtenant pour son fils la main d’une des nièces de ce prince, et le défendit même contre les Mahrattes, sur lesquels il remporta une grande victoire à Panipot 1761 ; puis il alla châtier les Sykes, qui avaient envahi le Lahore, et conquit le Kachemir. Il mourut en 1773, laissant à son fils Timour-chah le trône qu’il avait fondé.

AHMED-NAGOR, v. de l’Inde anglaise (Bombay), ch.-l. d’un district de même nom, à 260 kil. E. de Bombay, et 60 N. E. de Pounah, au pied des monts Balaghat ; env. 30 000 hab. Remarquable par sa citadelle. — C’est dans cette v. que mourut Aureng-Zeb (1707). Prise en 1803 par Wellington.

AHR, Obringa, petite riv. d’Allemagne, arrose Aremberg, Ahrweiler et se jette dans le Rhin près d’Andernach, après un cours de 50 kil.

AHRIMAN. V. ARIMANE.

AHRIMANS, c’est-à-dire hommes de guerre. On nommait ainsi chez les Germains et les Francs les guerriers libres qui après la conquête avaient droit au partage. V. ALLEU et LEUDES.

AHRWEILER, v. de Prusse (prov. Rhénane), sur l’Ahr, à 40 kil. N. E. de Coblentz ; à 2600 hab. Ch.-l. d’un cercle de même nom. Vins estimés.

AHUN, Agedunum, Acitodunum, ch.-l. de c. (Creuse), à 18. k. S. E. de Guéret ; 885 h. Houille. Commerce de cheveux. Anc. abbaye de l’ordre de Cluny, bâtie au Xe siècle par Boson, comte de la Marche.

AI. V. AY.

AIA SOLOUK, Éphèse, v. de la Turquie asiatique, à 118 kil. S. E. de Smyrne, importante au moyen âge, dépeuplée auj. Antiquités.

AIAS, AIAZZO, Issus, Adjacium, Nicopolis, v. et port d’Anatolie, au coude N. E. de la Méditerranée ; très-commerçante au moyen âge. V. ISSUS.

AÏBAR. V. AYBAR.

AICHAH, 2e femme de Mahomet, et fille d’Abou-Bekr, morte à la Mecque en 677, était d’une grande beauté. Elle combattit avec violence le parti d’Ali. Les Musulmans lui donnent le titre de prophétesse.

AIDES, COUR DES AIDES. V. ces mots au Dictionnaire universel des Sciences, des Lettres et des Arts.

AIDIN, v. de Turquie (Anatolie), ch.-l. du livah de Guzei-Hissar, à 60 kil. S. de Smyrne. Grand commerce avec Smyrne, à laquelle l’unit un chemin de-fer ; fruits secs très-estimés.

AIGLE. Cet oiseau, emblème de la force et de la majesté, a figuré de tout temps comme symbole des peuples des rois et des armées. Il se voyait sur les étendards des rois de Perse et des Ptolémées d’Égypte. Sous la république romaine (depuis Marius) et sous l’empire, l’aigle surmontait les enseignes des légions. Charlemagne adopta le même signe, et après lui les empereurs d’Allemagne. Napoléon I le reprit en 1804 ; il fut rétabli sur nos drapeaux en 1852. Il avait été aussi adopté par l’ordre teutonique et la Pologne ; il figure encore, sous différentes formes, dans les armes d’Autriche, de Russie, de Prusse, de Pologne, de Sicile, d’Espagne, de Sardaigne, etc. ; l’Autriche, la Russie et la Prusse portent l’aigle à deux têtes.

Il y a en Prusse deux ordres de ce nom, l’un de l’Aigle-Noir, l’autre de l’Aigle-Rouge. Le 1er, fondé en 1701, est porté par les membres de la famille royale et les grands du royaume : on ne peut l’obtenir qu’après avoir été en possession du second. Celui-ci, fondé en 1705 par le prince de Bayreuth pour les sujets de son margraviat, ne devint ordre prussien qu’après la cession du margraviat à la Prusse, en 1790. — L’ordre de l’Aigle-Blanc, en Pologne, fut institué en 1705 par Auguste II. Il a été récemment réuni aux ordres impériaux de Russie. — Le Wurtemberg possède depuis 1702 un ordre de l’Aigle-d’Or, et le duché de Modène eut, depuis 1856, un ordre de l’Aigle-d’Este.

AIGLE (L'), Aquila en latin moderne, jolie petite v. du dép. de l’Orne, ch.-l. de c., à 35 kil. N. E. de Mortagne ; 5454 hab. Ville industrieuse, célèbre par ses fabriques d’épingles et d’aiguilles.

AIGNAN, ch.-l. de c. (Gers), à 36 kil. N. O. de Mirande ; 657 hab. Église gothique.

AIGNAN (S.). V. AGNAN.

AIGNAN (Étienne), homme de lettres, né en 1773, à Beaugency, mort en 1824, fut, sous Napoléon I, aide des cérémonies et secrétaire de l’introducteur des ambassadeurs, et fut reçu à l’Académie française en 1814. Il a traduit en vers l’Iliade, 1809, et l’Essai sur la critique de Pope ; en prose, le Vicaire de Wakefield, et quelques autres romains anglais. Il a aussi composé plusieurs tragédies, mais elles ont eu peu de succès. Il fut sous la Restauration un des collaborateurs de la Minerve, journal libéral.

AIGNAY-LE-DUC, ch.-l. de c. (Côte-d’Or), à 40 kil. N. O. de Dijon, à 31 kil. S. E. de Châtillon, sur une mont. au pied de laquelle coule l’Aignay ; 836 hab. Quelques antiquités (médailles, tombeaux).

AIGRE, ch.-l. de c. (Charente), à 23 kil. S. O. de Ruffec ; 1423 hab.

AIGREFEUILLE, ch.-l. de c. (Charente-Inf.), à 20 kil. N. de Rochefort ; 997 hab. Station. Bonne eau-de-vie. — Ch.-l. de c. (Loire-inf.), à 20 kil. S. E. de Nantes ; 563 hab.

AIGUEBELLE, Carbonaria, Aquabella en lat. moderne, bg de France (Savoie), ch.-l. de c., sur l’Arc et sur la route d’Italie par le Mont-Cenis, à 27 kil. N. O. de St-Jean-de-Maurienne ; 1117 hab. Station. Cuivre et fer aux environs. — Détruite par les Burgundes au Ve s. et par les Sarrasins en 855, elle fut rebâtie par Bérold de Saxe en 998. Anc. résidence des comtes de Savoie, Charles-Emmannel III, duc de Savoie, y fut vaincu par les Franco-Espagnols en 1742.

AIGUEBELLE, bourg de la Drôme, à 8 kil. N. O. de Grignan. Anc. abbaye, fondée par S. Bernard, occupée auj. par des Trappistes.

AIGUEPERSE, Aquæ sparsæ, ch.-l. de c. (Puy-de-Dôme), à 16 kil. N. E. de Riom ; 2745 hab. Station. Près de là naquirent L’Hôpital et Delille.

AIGUES-MORTES, Aquæ mortæ, ch.-l. de c. (Gard), à 31 kil. S. de Nimes, à l’embranchement de plusieurs canaux ; 3865 hab. Aux environs sont les immenses salines du Peccais, ainsi que des marais qui ont valu à la ville son nom et qui y rendent l’air malsain. Aigues-Mortes était jadis sur la mer ; elle en est auj. éloignée de près de 5 kil. S. Louis l’acheta en 1248, et s’y embarqua deux fois pour la croisade (1248, 1270) ; une statue équestre lui a été érigée dans cette ville en 1849. Une entrevue y eut heu en 1538 entre François I et Charles-Quint.

AIGUES-VIVES, village, du dép. du Gard, à 18 kil. S. O. de Nîmes ; 1600 hab. Station. Eaux-de-vie.

AIGUILLE (l'), mont. inaccessible du dép. de l’Isère, à 5 kil. de Corps, s’élève à pic à une hauteur de 2000m : c’est une des 7 merveilles du Dauphiné.

AIGUILLES, ch.-l. de c. (Hautes-Alpes), à 22 kil. S. E. de Briançon ; 717 hab.

AIGUILLES (cap des), le cap le plus mérid. de l’Afrique, à 130 kil. E. S. E. du cap de Bonne-Espérance.

AIGUILLON, bourg du dép. de Lot-et-Garonne, à 28 kil. N. O. d’Agen, au confluent du Lot et de la Garonne ; 2313 hab. Station. Vins, eaux-de-vie, ta-