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marbres, jaspes, etc. Industrie florissante; grand commerce; ports nombreux. — Les anciens habitants de cette contrée furent les Ceretani, les Indigètes, les Ausetani, etc. Soumis les premiers par les Romains, ils furent compris d'abord dans l'Hispanie Citérieure, ensuite dans la Tarraconaise. Au Ve s., Barcelone fut le 1er siège de la monarchie des Visigoths. Enlevée à ces derniers par les Maures (712), la Catalogne ne tarda point à être réunie au vaste empire de Charlemagne. Sous les successeurs de ce prince, elle se divisa en fiefs indépendants, parmi lesquels se distinguait le comté de Barcelone, qui finit par absorber les autres. En 1137, Raimond-Bérenger, comte de Barcelone, obtint la couronne d'Aragon en épousant l'héritière de ce royaume; c'est à cette époque que le nom de Catalogne, qui date sans doute de la domination des Goths, et qui semble être une corruption de Gothalania, commença à remplacer officiellement celui de comté de Barcelone. Devenue à la fin du XVe siècle partie intégrante de la monarchie espagnole, la Catalogne conserva néanmoins ses lois et ses privilèges (fueros); en 1641, elle se révolta contre Philippe IV, qui avait voulu les lui enlever, et se donna à Louis XIII; rendue en 1659, elle fut encore occupée par les Français de 1694 à 1697. En 1713, elle résista un an à Philippe V, et en 1808, à l'invasion française. En 1812 elle fut presque organisée en départements français. En 1823 elle s'insurgea et, sous la conduite de Mina, résista longtemps aux troupes de Ferdinand VII. Les Catalans ont un idiome particulier, très-rapproché de l'ancienne langue d'Oc ou provençale, qui s'est répandue dans le roy. de Valence, dans les Baléares et dans le Roussillon, et qui a eu du XIe au XVIIe siècle sa littérature à part.

CATAMARCA, un des États de la Confédération Argentine, au N. O., borné à l'E. par le Tucuman, au S. par le Rioja, à l'O. par le Chili, et au N. par la Bolivie; 105 000 h. Ch.-l. San-Fernando-do-Catamarca. Pays très-fertile, arrosé par la Catamarca.

CATANE, Catana ou Catina, v. de Sicile, ch.-l. de l'intend. de Catane, à 160k. E. S. E. de Palerme, à 38 k. S. de Messine, sur la côte orient. de l'île, à l'extrémité S. de l'Etna; env. 60 000 h. Évêché, université. Ville bien bâtie et pavée en dalles de lave; belle cathédrale, couvents remarquables, bibliothèques, musées. Soieries, savons, huiles, cuirs, laines, grains, soufre, etc. Port peu fréquenté, quoiqu'un des plus grands de la Sicile. Belles ruines romaines. — Fondée vers 746 ou 704 av. J.-C, par une colonie naxienne ou chalcidienne, Catane a été plusieurs fois ruinée par des tremblements de terre et les éruptions de l'Etna (1669, 1693, 1783, 1818); en 1669, il y périt 18 000 h. L'anc. Catane est la patrie du législateur Charondas. — L'intend. est située entre celle de Messine au N. et de Syracuse au S., sur la côte orient. de l'île; 410 000 h. Territoire très-fertile, qu'on appelle le Grenier de l'Italie.

CATANZARO, v. de l'Italie mérid., ch.-l. de la Calabre Ult. 2e, à 280 k. S. E. de Naples; 14 500 h. Évêché. Draps, soieries, velours. Elle a beaucoup souffert du tremblement de terre de 1783.

CATAONIE, région de l'Asie-Mineure, sur la frontière de la Cilicie, d'abord comprise dans le roy. de Cappadoce, puis dans la prov. de Cappadoce 2e, avait pour capitale Comana de Cappadoce.

CATAPAN (du grec kata pan, sur tout, c.-à-d. préposé général), nom donné sous le Bas-Empire, du IXe au XIe siècle, à des gouverneurs généraux qui administraient la Pouille et la Calabre pour les empereurs grecs. Ils résidaient à Bari.

CATARACTES. Les plus célèbres sont celles du Nil et du Sénégal en Afrique; du Niagara, du Mississipi, du Missouri, de la Magdalena, en Amérique; celles de Schaffouse, de Staubach, en Suisse; d'Orco, en Piémont.

CATAWBA (GRANDE-), riv. de la Caroline septentr. sort des montagnes Bleues et tombe dans le Congarée, après un cours de 355 k. Elle reçoit la Petite-Catawba. Ces deux riv. tirent leur nom de la tribu indigène des Catawbas, qui en habitaient les bords.

CATAY ou CATHAY, nom donné dans le moyen âge à la partie sept. de la Chine, qui avait pour capit. Cambalu (Pékin).

CATEAU-CAMBRÉSIS ou LE CATEAU, ch.-l. de c. (Nord), à 24 k. S. E. de Cambray; 6015 h. Collége. Mérinos, calicots, percales, etc. Patrie du maréchal Mortier, à qui la ville a érigé une statue. Il y fut signé en 1559, après la bataille de St-Quentin, un traité entre Henri II, roi de France, et Philippe II, roi d'Espagne, par lequel ce dernier recouvra Thionville, Montmédy, Damvilliers, etc.; la France recouvrait St-Quentin et Ham; la possession de Calais, reprise l'année précédente, lui était assurée.

CATEL (Guill.), conseiller au parlement de Toulouse, 1560-1626, débrouilla le premier l'histoire de son pays : on lui doit une Histoire des comtes de Toulouse (de 710 à 1270), 1623, et des Mémoires sur l'hist. du Languedoc, publiés après sa mort, 1635.

CATEL (Ch. Simon), compositeur, membre de l'Institut, né à L'Aigle en 1770, mort en 1830, était élève de Gossec. Il composa avec ce maître de beaux morceaux de musique militaire pour les cérémonies de la République, entre autres l’Hymne à la Victoire (paroles de Lebrun) et le Chant du départ (paroles de Chénier), et fut nommé professeur d'harmonie au Conservatoire dès la création, mais il fut destitué en 1814. On a de lui un Traité d'harmonie (1802), plusieurs compositions dramatiques : au Grand-Opéra, Sémiramis, les Bayadères; à l'Opéra-Comique, les Artistes par occasion, l’Auberge de Bagnères (1807), Wallace (1817); des Symphonies, des Quatuor, etc. Catel posa les principes de la science des accords tels qu'on les comprend auj. Ses mélodies se distinguent par une élégante et gracieuse pureté.

CATELET (Le), ch.-l. de c. (Aisne), sur l'Escaut, à 19 k. N. de St-Quentin; 250 h. Bonne pierre de taille. Forteresse bâtie par François I en 1520. Prise par les Impériaux en 1557, et reprise en 1638.

CATESBY (Marc), naturaliste anglais, né en 1680, mort en 1750, visita la Virginie, la Caroline, la Floride et les îles Bahama. De retour en Angleterre, il publia l’Histoire naturelle de ces contrées, en 2 magnifiques vol. in-fol. Il était membre de la Société royale de Londres. — Un autre Catesby (Robert) est connu comme l'instigateur de la conspiration des Poudres (V. POUDRES). Il périt les armes à la main, en se défendant après la découverte du complot.

CATHAY. V. CATAY et CASSAY.

CATHARES, c.-à-d. purs. V. ALBIGEOIS.

CATHELINEAU (Jacques), chef de Vendéens, né en 1758, exerçait la profession de tisserand au Pin-en-Mauges (Maine-et-Loire), lorsqu'en 1793 une insurrection éclata parmi les jeunes gens de St-Florent appelés à tirer au sort. Cathelineau, quoique exempt de service comme marié, se mit à la tête des insurgés, attaqua hardiment, et toujours avec succès, plusieurs postes républicains, et fut au bout de quelques mois nommé général en chef des armées vendéennes. Il ne craignit pas d'attaquer Nantes (29 juin 1793), mais il fut repoussé et blessé mortellement.

CATHERINE (Ste), vierge et martyre, vivait, à ce qu'on croit, à Alexandrie, au commencement du IVe s., et subit le martyre sous Maximin Daïa, vers 312. Elle avait une instruction au-dessus de son sexe et de son âge : à 18 ans, elle convertit plusieurs philosophes qui avaient été chargés par l'empereur de la faire renoncer à sa foi. Elle est la patronne des écoles de filles; longtemps aussi les élèves de philosophie l'ont prise pour patronne. On croit que cette sainte s'appelait Dorothée, et que le nom de Catherine (du mot syriaque kéthar, couronne) lui fut donné parce qu'elle remporta, dit S. Jérôme, la triple couronne du martyre, de la virginité et de la science. On la représente appuyée sur une roue à demi rompue et teinte de sang. On la fête le 25 nov.