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CHABANNES (Ant. de), comte de Dammartin, se distingua au siége d'Orléans en 1428, et partagea les exploits de Jeanne d'Arc. Il se mit ensuite à la tête des bandes connues sous le nom d’Écorcheurs, et ravagea avec elles la Bourgogne, la Champagne et la Lorraine. Il les quitta en 1430 pour s'attachera Charles VII, qui lui donna la charge de grand maître de France : il lui rendit, quelques années après, un important service en lui révélant une conspiration du Dauphin (Louis XI). A l'avènement de ce dernier, en 1461, Chabannes fut enfermé à la Bastille, mais il s'échappa en 1465; il rentra en grâce en 1468, devint même le confident du prince qui l'avait fait jeter dans les fers et le servit toujours depuis avec courage et fidélité. Il mourut en 1488 gouverneur de Paris pour Charles VIII.

CHABANON (A. D. de), littérateur, né en 1730 à St-Domingue, mort en 1792, membre de l'Académie des inscriptions (1760) et de l'Académie française (1780), a traduit en prose Pindare (1771), Théocrite (1775). Horace (1773); a fait des vers, des éloges, des pièces de théâtre, entre autres une tragédie d’Éponine. Il cultivait aussi la musique avec succès et a écrit un traité De la musique (1785), qui est son meilleur ouvrage. Ses trad. sont peu fidèles, mais ne manquent pas d'élégance et de facilité.

CHABERT (Jos. Bernard, marquis de), marin et astronome, né en 1724 à Toulon, mort en 1805, se signala comme chef d'escadre dans la guerre d'Amérique, fut promu vice-amiral en 1792 et n'en émigra pas moins. C'est surtout par ses travaux scientifiques qu'il est connu : il rectifia les cartes marines des côtes orientales de l'Amérique ainsi que celles de la Méditerranée et prépara la plus grande partie du Neptune français. Il avait été admis en 1758 à l'Académie des sciences et fut attaché en 1803 au Bureau des Longitudes. — (Philibert), savant vétérinaire, né à Lyon en 1737, mort en 1814, professeur à Alfort, puis inspecteur des écoles vétérinaires, a donné d'utiles travaux sur les maladies des animaux (charbon, gale, dartre, morve, etc.).

CHABEUIL, Cerebelliaca, ch.-l. de cant. (Drôme), à 10 kil. S. E. de Valence; 4295 hab. Anc. château. Papeteries, filatures de soie.

CHABLAIS, Caballica provincia, anc. prov. des États sardes (Savoie), bornée au N. par le lac Léman, à l'E. par la Suisse, à l'O. et au S. par les prov. de Carouge et de Faucigny; 52 000 hab.; ch.-l., Thonon. — Les Romains entretenaient des haras dans ce pays, d'où le nom de Caballica provincia, dont Chablais n'est qu'une corruption. Le Chablais fit partie du roy. de Bourgogne; il fut donné par l'empereur Conrad à Humbert, comte de Savoie, dont les héritiers prirent dans la suite le titre de comtes de Chablais. Sous l'Empire, ce pays fut compris dans le dép. du Léman. En 1814, il a été rendu à la Savoie; en 1860 il a été cédé à la France : il forme un arrondissement du dép. de Haute-Savoie. Le Chablais participe à la neutralité de la Suisse.

CHABLIS, Cabliacum, ch.-l. de c. (Yonne), sur le Serain, à 21 kil. E. d'Auxerre; 2456 hab. Vins blancs renommés, surtout ceux des clos de Valmur, Vaudesir, Bouquereau.

CHABORAS, riv. de Mésopotamie, auj. le Khabour.

CHABOT, illustre maison du Poitou, connue dès le XIe s., a formé les branches de Retz, Brion, La Grève, Jarnac, Mirebeau et s'est alliée aux Rohan.

CHABOT (Philippe), seigneur de Brion, amiral de France, gouverneur de Bourgogne et de Normandie sous François Ier, fut fait prisonnier à la bataille de Pavie en 1525 avec le roi, dont il était le favori. Envoyé en Piémont à la tête d'une armée en 1535, il y fit de rapides conquêtes; mais Montmorency et le cardinal de Lorraine, jaloux de son crédit, l'accusèrent de malversation : il fut livré à une commission présidée par le chancelier Poyet, destitué de sa charge en 1541 et condamné à une forte amende qu'il ne put acquitter. Après plus de deux ans de détention, il obtint, par les instances de la duchesse d’Étampes, la révision de son procès, fut élargi, et même rentra en grâce; mais il mourut peu après, en 1543. On a de lui des cartes maritimes, dressées avant l'invention de la gravure. — Léonor de Chabot, son fils, gouverneur de la Bourgogne, refusa d'exécuter les ordres sanguinaires de Charles IX lors de la St-Barthélemy.

CHABOT (François), né en 1759 à St-Geniez, dans le Rouergue, était capucin à Rhodez lorsque éclata la Révolution. Il en exagéra les principes, jeta le froc, se maria, et fut successivement nommé député à l'Assemblée législative et à la Convention nationale. Il vota toutes les mesures violentes et sanguinaires qui furent prises à cette époque, et devint l'un des membres les plus redoutés du club des Jacobins : c'est lui qui créa la dénomination de sans-culottes. En 1794, il fut accusé de malversation par Robespierre, qui immolait alors tous ses rivaux, et fut décapité le 5 avril. Il avait été un des principaux rédacteurs du Catéch. des sans-Culottes, journal populaire.

CHABOT-ROHAN. V. ROHAN.

CHABRIAS, général athénien, excellait surtout dans les combats sur mer. Il défit en plusieurs rencontres les Lacédémoniens commandés par Agésilas, battit leur flotte à Naxos en 376 av. J.-C., et rétablit sur son trône le roi d’Égypte Nectanébus. Il périt dans un combat naval, en attaquant l'île de Chios, 358 av. J.-C. : il coula bas son navire plutôt que de se laisser prendre. Démosthène a fait de ce général un grand éloge; Cornélius Népos a écrit sa Vie.

CHABROL, noble et ancienne famille d'Auvergne, comptait déjà avant 1789 plusieurs membres distingués dans la magistrature et la science, entre autres Arnauld et Sirmond. Elle s'est divisée en plusieurs branches, dont les principales sont celles de Tournoël, de Chaméane, de Crousol, de Volvic. A cette famille appartenait le comte Chabrol de Crousol, 1771-1850, préfet sous l'Empire, ministre de la marine sous Charles X; et Chabrol de Volvic, 1773-1843, préfet de Montenotte en 1806, auteur de la magnifique route de la Corniche, préfet de la Seine de 1812 à 1830, qui a laissé les meilleurs souvenirs.

CHACAPOYAS. V. SAN-JUAN-DE-LA-FRONTERA.

CHACO (GRAN-), vaste territoire de la Confédération de la Plata, est situé entre la Bolivie au N., le Paraguay à l'E. ; 840 kil. sur 620. Montagnes hautes et très-froides, plaines très-chaudes; forêts immenses. Rivières : le Pilcomayo, le Vérmejo et autres grands affluents du Paraguay. Sol très-fertile. Les habitants sont des Indiens indépendants : Abipons, Lenguas, Tobas, Mocobis, etc.

CHACON, en latin Ciacconius. V. ce nom.

CHACTAS ou TÊTES-PLATES, peuplade indigène de l'Amérique du Nord, habite, au nombre d'environ 25 000, de gros villages dans les États du Mississipi et de l'Alabama. Ils sont assez civilisés, se livrent à l'agriculture et ont des lois écrites. Les missionnaires en ont converti un grand nombre.

CHAGNY, ch.-l. de c. (Saône-et-Loire), sur la Dheune, à 16 k. N. O. de Chalon-sur-Saône; 2400 h. Station. Vin excellent, pierre de taille.

CHAGOS (îles), groupe d'îlots de la mer des Indes, par 68° 53'-70° 20'long. E., 4° 30'-7° 27' lat. S. La principale, dite aussi Chagos ou Diego Garcia, a 58 k. de tour. Elles dépendent de l'île Maurice.

CHAGRES, v. maritime de l'Amérique du Sud (Nouv.-Grenade), à 70 k. N. O. de Panama, sur la mer des Antilles, à l'emb. d'un fleuve nommé aussi Chagres; 1500 h. Ch. de fer conduisant à Panama.

CHAH ou SHAH, nom qui signifie roi ou empereur, et que prennent les rois de Perse en l'ajoutant à leur nom propre. V. le nom propre.

CHAH-AALEM, dernier souverain de la dynastie de Tamerlan dans l'Inde, né en 1723, monta sur le trône en 1759, et fut tour à tour le jouet des Anglais et des Mahrattes, dont sa faiblesse et son irrésolution accrurent de plus en plus l'audace. Un de ses