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de la pierre (1723), sur l’Ostéographie (1732); mais il s'est surtout fait un nom pour avoir le premier fait l'opération de la cataracte sur des aveugles-nés. En 1728, il rendit la vue par ce procédé à un jeune homme de 14 ans, et donna, dans un mémoire inséré dans les Transactions philosophiques, les plus intéressants détails sur les progrès du nouveau sens que ce jeune homme venait d'acquérir.

CHESNE-POPULEUX (le), ch.-l. de cant. (Ardennes) sur le canal des Ardennes, à 14 kil. N. de Vouziers; 1201 h. C'est un des 5 passages de l'Argonne.

CHESTER, Deva ou Cestria, ville d'Angleterre, ch.-l. du comté de Chester, sur la Dee, à 270 kil. N. O. de Londres; 23 000 hab. Évêché anglican, belle cathédrale. Prisons remarquables, château fort, construit par Guillaume le Conquérant. Tabac, plomb à tirer, céruse; chantiers de construction, etc. Grand commerce, 2 grandes foires. — Le comté de Chester est situé sur la mer d'Irlande, au S. du comté de Lancaster, au N. de ceux de Shrop et de Flint; 82 k. sur 48; 334 000 hab. Agriculture florissante. Sel gemme et houille; fromages de Chester renommés. — Ce pays, habité jadis par les Cornavii, fit, sous les Romains, partie de la Flavia Cæsariensis. Guillaume le Conquérant l'érigea en comté palatin en faveur de son neveu Hugues, et lui accorda de grands priviléges, que restreignit Henri VIII. Depuis Édouard III, le fils aîné du roi a toujours porté le titre de comte de Chester.

CHESTERFIELD, v. d'Angleterre (Derby), à 28 k. N. de Derby; 11 000 h. Grande et vieille église, hôtel de ville. Forges, tapis, cotonnades. Titre de comté, appartenant à une branche de la famille Stanhope.

CHESTERFIELD (Philippe DORMER STANHOPE, comte de), connu comme homme d'esprit et comme le modèle du bon ton, né à Londres en 1694, mort en 1773, fut d'abord membre de la Chambre des Communes, entra dans celle des Lords à la mort de son père (1726), et se fit remarquer dans toutes les deux par son éloquence insinuante. Il remplit avec succès les fonctions d'ambassadeur en Hollande (1728), de vice-roi en Irlande, et de secrétaire d'État (1748). Il fut lié avec les hommes les plus distingués de l'Angleterre et de la France, particulièrement avec Voltaire et Montesquieu. On a de lui des discours, des morceaux détachés et des Lettres à son fils (enfant naturel, né d'une Française, mort en 1768, à 36 ans), où il lui donne des conseils sur sa conduite dans le monde, et sur ses études pendant un voyage qu'il faisait sur le continent; ces lettres sont écrites avec une élégance remarquable, mais elles contiennent une morale fort relâchée. Elles ont été trad. en français, avec quelques suppressions, Amsterdam, 1777, et Paris, 1842 (par Am. Renée, 2 vol. in-12). Les Œuvres diverses de Chesterfield ont été publiées à Londres, 1774, 4 vol. in-4, et 1853, 5 vol. in-8.

CHEVAGNES, ch.-l. de cant. (Allier), à 18 kil. E. de Moulins; 900 hab.

CHEVALIERS, ordre du peuple romain qui tenait le milieu entre les patriciens et les plébéiens. On les fait remonter jusqu'à Romulus, sous lequel ils formaient le corps des Celeres, mais ils ne formèrent un ordre constitué qu'au VIe siècle de Rome. Leur nombre était illimité. Pour entrer dans cet ordre il fallait posséder une certaine fortune, constatée par le cens : c'était, sous Servius Tullius, 100 000 as (5250 fr.), sous les empereurs, 400 000 sesterces (107 560 fr.). Les chevaliers avaient le privilège d'avoir un cheval entretenu aux frais de l'État, de porter un anneau d'or, d'occuper dans les jeux publics les 14 premiers siéges. C. Gracchus leur fit donner l'administration de la justice (122 av. J.-C.) ; Sylla la leur ôta.(82); Pompée, qui appartenait à leur ordre, la leur rendit (70), mais en leur associant les sénateurs. Ils eurent aussi la ferme des impôts publics, ce qui les fit appeler publicains. Ils avaient pour marques distinctives l’anneau d'or, l’angusticlave et la trabée.

Au moyen âge le titre de chevalier appartenait de droit et exclusivement aux personnes nobles de nom et d'armes; mais on n'y parvenait qu'après avoir passé par les rangs de varlet ou damoiseau, de page et d’écuyer. La réception d'un chevalier était accompagnée de cérémonies religieuses et militaires destinées à rehausser l'éclat et l'importance de ce titre : après la veillée d'armes et la messe du St-Esprit, le chevalier recevait l'épée bénite et l'accolade. Les chevaliers seuls pouvaient porter bannière, paraître dans les tournois et y disputer les prix, revêtir un collier d'or et une armure dorée, placer une girouette sur le haut de leur manoir; ils portaient dans leurs armoiries un sceau particulier; ils prenaient le titre de messire ou de monseigneur, et leurs femmes celui de madame. En échange de ces prérogatives, ils juraient de combattre partout l'injustice, d'être les défenseurs de la veuve et de l'orphelin, et d'obéir sans réserve aux ordres de leur dame et de leur roi. Le chevalier qui manquait à ses devoirs était déclaré félon et perdait ses privilèges. C'est sous les règnes d'Arthur et de Charlemagne qu'on plaçait les plus brillants exploits des preux chevaliers (V. TABLE BONDE). Le temps des croisades fut l'époque la plus glorieuse de cette institution, qui finit avec le régime féodal. V. l’Hist. de la Chevalerie en France, de Libert, 1856.

Le titre de chevalier était aussi donné aux membres des ordres religieux et militaires (Templiers, Porte-glaive, Hospitaliers, etc.). On a depuis donné par extension le nom de chevalier à toute personne décorée d'un ordre honorifique, tels que ceux de St-Michel, de la Légion d'honneur. Le titre de chevalier désignait le dernier degré de la noblesse, et venait après ceux de comte et de baron.

CHEVALLET (Albin, baron d'Abel de), philologue, né en 1812 à Orpierre (Htes-Alpes), m. en 1858. On lui doit d'importantes recherches sur l’Origine et la formation de la langue française, 1857, 3 vol. 8°.

CHEVERT (François de), général français, né en 1695 à Verdun, m. en 1769, entra au service comme simple soldat. Il était lieutenant colonel lors du siége de Prague par le comte de Saxe, en 1741; on lui dut la prise de cette place. L'année suivante, il défendit cette même place pendant 18 jours, avec 1800 hommes, contre toute l'armée autrichienne,et ne capitula qu'aux conditions les plus honorables.

CHEVERUS (J. LEFÉBURE de), cardinal, né en 1768 à Mayenne, mort en 1836, émigra en 1792, passa en Angleterre, puis aux États-Unis; accomplit de périlleuses missions parmi les sauvages, qu'il convertit en grand nombre; fut sacré évêque de Boston en 1808 et fit bénir son nom dans ce diocèse par ses vertus évangéliques. Il fut depuis évêque de Montauban (1823), archev. de Bordeaux (1826), cardinal (1836). Sa Vie a été écrite par l'abbé Hamon.

CHEVILLON, ch.-l. de cant. (Hte-Marne), à 17 k. N. E. de Vassy; 860 hab. Station.

CHEVILLY, vge auprès d'Orléans. Combats des armées française et allemande (3 et 4 déc. 1870).

CHEVIOT (monts), chaîne de montagnes qui sépare l'Angleterre de l’Écosse, s'étend du N. E. au S. O., depuis les rives du Glen jusqu'à celles du Liddel, sur une longueur de 75 kil. Les plus hautes cimes atteignent 812m. Gras pâturages où l'on élève les moutons dits cheviots dont la laine est fort estimée.

CHEVREAU (Urbain), écrivain, né à Loudun en 1613, mort en 1701, passa presque toute sa vie en voyages, et fit un assez long séjour à la cour de Suède, où il fut secrétaire des commandements de la reine Christine. On a de lui : Scanderbeg, Paris, 1644; Remarques sur les poésies de Malherbe, 1660; plusieurs pièces de théâtre, parmi lesquelles on remarque la Suite et le Mariage du Cid, tragi-comédie, 1638; un recueil intitulé Chevræana, 1700. Ses Œuvres mêlées ont paru à La Haye, 1717.

CHEVREUSE, ch.-l. de c. (Seine-et-Oise), à 13 k. S. O. de Versailles, et à 18 kil. E. N. E. de Rambouillet, sur l'Yvette; 1700 hab. Près de là, beau