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Montmédy, Carignan, et se perd dans la Meuse a 7 kil. S. E. de Sedan, après un cours de 88 kil.

CHIESE, Clusius, riv. de Lombardie, prend sa source dans le Tyrol, à 37 k. O. de Trente, traverse le lac d'Idro, arrose les prov. de Brescia et de Mantoue, et se perd dans l'Oglio après un cours de 130 kil.

CHIETI, Teate Marrucinorum, v. de l'Italie méridionale, ch.-l. de l'Abruzze Citer., sur la Pescara, à 64 kil. E. d'Aquila; 14 000 h. Archevêché; place de guerre, cour de justice; société d'agriculture, arts et commerce; draps, étoffes diverses, huile, etc. — Cette ville était une des principales des Marrucini; elle devint, après la chute de l'empire romain, la proie des Goths, puis celle des Lombards. Pépin, roi d'Italie, la prit sur ces derniers et la ravagea. Elle fut plus tard relevée par les Normands. Les Français s'en emparèrent en 1802. C'est à Chieti (Teate) que fut fondé l'ordre des Téatins ou Théatins.

CHIÈVRES, Cervia, v. de Belgique (Hainaut), sur le Hunel, à 17 k. N. O. de Mons; 2500 h. Brasseries, distilleries, corroieries, raffinerie de sel.

CHIÈVRES (Guill. DE CROY, seigneur de), né en 1458, d'une anc. maison de Picardie, fit avec distinction les guerres d'Italie sous Charles VIII et sous Louis XII, puis passa au service de l'Autriche et fut nommé gouverneur et tuteur du jeune Charles d'Autriche (Charles-Quint). Quand celui-ci devint empereur, il nomma Chièvres son premier ministre. Son incapacité et ses déprédations excitèrent une révolte à Valladolid, 1520. Il mourut à Worms, empoisonné, en 1521. Sa Vie a été écrite par Varillas, 1684, sous ce titre : La Pratique de l'éducation des Princes, ou l’Histoire de Guillaume de Croy; mais cet ouvrage trop flatteur est peu exact.

CHIFFA, riv. d'Algérie (prov. d'Alger), naît dans le Petit Atlas, près et au N. de Médéah; s'unit à l'Oued-Ger pour former le Mazafran, et se jette dans la mer à 8 kil. de Sidi-Feruch. Il s'est livré sur ses bords plusieurs combats entre les Français et les Arabes. Dans celui du 31 décembre 1839, l'infanterie régulière d'Abd-el-Kader fut écrasée.

CHIFFLET, famille de la Franche-Comté, qui, pendant les XVIe et XVIIe siècles, a fourni un grand nombre d'érudits distingués. Les principaux sont : Claude, né à Besançon en 1541, m. en 1580, professeur de droit à Dôle; il a écrit sur les substitutions, les partages, les fidéicommis, et s'est aussi occupé avec succès de numismatique et d'histoire : on lui doit un ouvrage intit. De Ammiani Marcellini vita et libris, Louvain, 1627, et une savante dissertation De Antiquo numismate. — Jean Jacques, neveu du précéd., médecin et antiquaire, né à Besançon en 1588, mort en 1660 : il visita Paris, Montpellier, voyagea en Italie, en Allemagne; occupa à son retour les premières places dans sa ville natale, et fut choisi pour médecin par le roi d'Espagne Philippe IV. On a de lui : Vesuntio, histoire de Besançon fort estimée, Lyon, 1618; Portus Iccius Julii Cæsaris (il place ce port à Mardick), 1627; le Blason des chevaliers de la Toison d'Or, 1632, et des écrits politiques où il soutient les droits de l'Espagne et de l'Autriche contre la France. — Il eut deux fils : Jules, jurisconsulte et historien, auteur du Breviarium ordinis velleris aurei, Anvers, 1652; et Jean, ecclésiastique, auteur de dissertations historiques fort curieuses, dont une sur la papesse Jeanne, Anvers, 1666. — Pierre François, frère de Jean Jacques, jésuite, né en 1592, m. en 1682, avait enseigné avec distinction dans divers colléges de son ordre, lorsque Colbert l'attira en France, 1675, et lui confia la garde du médaillier du roi. On lui doit Scriptores veteres de fide catholica, Dijon, 1656; Paulinus illustratus, 1622; Victoris Vitensis et Vigilii opera, 1664; des Dissertations sur Denys l'Aréopagite, sur S. Martin, etc. — Philippe, savant ecclésiastique, né à Besançon en 1597, mort vers 1663, chanoine de Besançon, était l'ami du célèbre Henri Dupuis. Il a publié : Concilii Tridentini canones, cum præfatione et notis, Anvers, 1640 , estimé, et a donné une bonne édition ainsi qu'une traduction de l’Imitation de J.-C.Laurent, Jésuite, né en 1598, mort en 1658. Il a écrit de nombreux ouvrages ascétiques, et a composé une Parfaite Grammaire de la langue française, Anvers, 1659, qui eut de la vogue. Il prit part à la rédaction du Calepin en huit langues, 2 vol. in-fol.

CHIGI (Fabio), pape. V. ALEXANDRE VII.

CHIHUAHUA, v. du Mexique, capit. de l'État de même nom, à 1300 kil. N. O. de Mexico; 14 000 h. École militaire. — L'État, situé au centre du Mexique, compte env. 150 000 hab. Une partie de son territoire a été cédée aux États-Unis en 1854.

CHILDEBERT I, 3e fils de Clovis, eut en partage le roy. de Paris, et commença à régner en 511. Il se joignit à ses frères Clodomir et Clotaire I contre Sigismond, roi de Bourgogne, le fit périr avec sa famille (524), puis démembra ses États (534). Il eut part à l'assassinat de ses neveux, fils de Clodomir, qui devaient hériter du roy. d'Orléans, et partagea leur héritage avec Clotaire. Il tourna ensuite ses armes contre les Visigoths d'Espagne pour venger sa sœur Clotilde, maltraitée par leur roi Amalaric, qui l'avait épousée : il prit Pampelune, mais échoua devant Saragosse. Il mourut à Paris en 558, sans enfants mâles, laissant son frère Clotaire seul roi des Francs. C'est lui qui fit bâtir l'église St-Vincent, nommée depuis St-Germain-des-Prés.

CHILDEBERT II, fils de Sigebert et de Brunehaut, succéda à son père dans le roy. d'Austrasie en 575. A la mort de son oncle Gontran, 593, il réunit à l'Austrasie les roy. de Bourgogne, d'Orléans et une partie de celui de Paris. Il mourut en 596, à l'âge de 26 ans, empoisonné, dit-on, par Frédégonde. Il laissait deux fils, Thierry et Théodebert.

CHILDEBERT III, dit le Juste, fils de Thierry III et frère de Clovis III, succéda en 695 à ce dernier, à l'âge de 12 ans, et réunit les roy. d'Austrasie, de Neustrie et de Bourgogne. Il ne régna que nominalement, sous la domination de Pépin le Gros, maire du palais, qui ne lui laissa prendre aucune part au gouvernement. Il mourut en 711.

CHILDEBRAND, fils de Pépin le Gros et frère de Charles Martel, accompagna celui-ci dans ses expéditions contre les Sarrasins et se signala par son courage. Quelques historiens ont nié l'existence de ce prince, d'autres font de lui la tige des Capétiens. Carel de Sainte-Garde a célébré ses exploits imaginaires dans un mauvais poëme intitulé les Sarrasins chassés de France, dont Boileau a fait justice.

CHILDÉRIC I, roi des Francs de 458 à 481, succéda à son père Mérovée. Il fut, dit-on, chassé de ses États (Flandre et Picardie) pour son incontinence, et se réfugia dans la Thuringe, chez le roi de ce pays, dont il séduisit la femme, nommée Basine. Égidius, maître de la milice romaine, gouverna en son absence; mais ce général s'étant bientôt rendu odieux à son tour, Childéric put rentrer dans ses États; il y amena Basine et l'épousa; il en eut Clovis. On croit qu'il mourut à Tournay, où son tombeau a été retrouvé en 1654.

CHILDÉRIC II, 2e fils de Clovis II, eut en partage l'Austrasie, et commença à y régner en 656. A la mort de CIotaire III, son frère aîné (670), il réunit à sa couronne les royaumes de Bourgogne et de Neustrie, malgré Ébroin, maire du palais de Neustrie, qui voulait donner pour successeur à Clotaire III Thierry, 3e fils de Clovis II. Childéric eut pour ministre le vertueux S. Léger, évêque d'Autun, et suivit pendant quelque temps ses sages conseils. Mais bientôt, fatigué de ses remontrances, il le relégua dans le monastère de Luxeuil, et s'abandonna à son caractère violent et cruel. Bodillon, seigneur qu'il avait fait battre de verges, l'assassina en 673. Il laissait un fils, Chilpéric II.

CHILDÉRIC III, dernier roi de France de la 1re race, fils de Chilpéric II, fut tiré du cloître en 742 pour être placé sur le trône par Pépin le Bref, alors maire