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47' lat. S.); il offre un aspect majestueux lorsqu'on le contemple de la mer. Visité en 1802 par Humboldt et Bonpland, et en 1831 par M. Boussingault.

CHIMÈNE ou XIMÈNE, épouse du Cid, était fille du comte Lozano de Gormaz, issu des rois de Léon. Après la mort de son époux, elle défendit héroïquement Valence contre les Maures, mais sans pouvoir la sauver. Le rôle que lui prête Corneille dans le Cid est tout entier de l'invention du poëte.

CHIMÈRE (la), Chimæra, monstre fabuleux, né en Lycie, de Typhon et d'Echidna, avait la tête d'un lion, la queue d'un dragon, le corps d'une chèvre, et vomissait des tourbillons de flammes et de feu. Bellérophon combattit ce monstre par l'ordre d'Iobate, roi de Lycie, et le tua. La Chimère était, à ce qu'on croit, une des cimes du Cragus, montagne de la Lycie, au sommet de laquelle était un volcan.

CHINALADAN ou SARAC, dernier roi de Ninive, monta sur le trône en 647 avant J.-C. Nabopolassar, gouverneur de Babylone, allié avec Cyaxare, roi des Mèdes, prit Ninive en 625 av. J.-C., et obligea Chinaladan à se donner la mort.

CHINALAPH, riv. de l'Afrique anc., auj. le Chelif.

CHINCHAS, îles de l'Océan Pacifique, d'où l'on extrait le guano.

CHINCHILLA, Salaria, v. d'Espagne, dans la prov. d'Albacète, à 13 k. de cette v.; 8000 h. Château fort. Commerce de soieries.

CHINE. On entend sous ce nom : 1° toute l'étendue des contrées que comprend l'empire chinois; 2° la Chine proprement dite.

EMPIRE CHINOIS. Cet empire, appelé par les indigènes Tath-ching-koun (le Céleste empire), forme un vaste et puissant État, situé dans l'Asie orientale, entre 69°-141° long E., 18°-51° lat. N. Il est borné au N. par le Turkestan et l'Asie Russe; à l'E. par les mers d'Okhotsk, du Japon, de la Chine; au S. par l'empire d'An-nam, le roy. de Siam, l'empire Birman et le royaume de Népal; à l'O. par la confédération des Seikhs et le Turkestan. Cette immense étendue de pays comprend près de 3500 k. du N. au S. et 8000 de l'E. à l'O. Sa population peut être évaluée à 400 000 000 d'hab. Ch.-l. général, Pékin. Les contrées que comprend l'empire chinois peuvent se partager ainsi : 1° Chine proprement dite; 2° pays soumis : Mandchourie, Mongolie, Thian-chan-pe-lou (ou Dzoungarie et pays des Kirghiz), Thian-chan-nan-lou (ou Petite Boukharie), Khou-khounoor; 3° pays tributaires : Sizzang (ou Thibet), Deb-radjah (ou Boutan), roy. de Corée et roy. des îles de Lieou-kieou.

CHINE proprement dite, en chinois Tien-hia (c.-à-d. ce qui est sous le ciel), Tchong-koue (l'empire du milieu), Tchong-hoa (la fleur du milieu), le Catay du moyen âge, partie principale de l'empire chinois, comprise entre 105°-120° long. E. et 21°- 41° lat. N., a pour bornes : au N. la Mongolie, dont elle est séparée par une grande muraille de 2500 k.; à l'O., le pays du Khoukhounoor et le Thibet; au S. O. le roy. de Siam et l'empire d'An-nam, au S. E. et à l'E. le Grand Océan ; 2800 k. du N. au S, et 2900 de l'E. à l'O; 180 000 000 h. Ch.-l. Pékin. La Chine se divise en 18 prov. qui se partagent en 5 groupes :

Au N., Pé-tchi-li, ch.-l., Pékin.
Chan-si, Thaï-youan.
Chen-si, Si-an.
Kan-sou, Lan-tchéou.
A l'O., Szu-tchouan, Tching-tou.
Youn-nan, Youn-nan.
Au S., Kouang-si. Koueï-lin.
Kouang-toung, Kouang-tchéou (Canton).
A l'E., Fou-kian, Fou-tchéou.
Tche-kiang, Hang-théou.
Kiang-sou, Kiang-ning (Nankin).
Chang-toung. Tsi-nan.
Honan, Khaï-foung.
Au Centre, An-hoéi, An-king.
Houpé, Wou-tchang.
Khiang-si, Nan-tchang.
Hou-nan, Tchang-cha.
Koueï-tchéou, Koueï-yang.

Chaque prov. se subdivise en département (fou), en arrondissements (tchéou) et en districts (hian).

La Chine a de hautes montagnes, surtout à l'O. et au S. Elle est arrosée par un grand nombre de fleuves dont les principaux sont le Hoang-ho (fleuve Jaune) et le Yang-tsé-kiang (fleuve Bleu), qui tous deux coulent de l'O. à l'E. et se jettent dans le Grand Océan. Le climat de la Chine varie suivant les latitudes, mais il est chaud en général; les hivers y sont secs et les étés pluvieux. Le sol, d'une fertilité extraordinaire, produit en abondance toutes les plantes tropicales, principalement, le thé, le riz, le bambou, le coton, la canne à sucre, le poivre, le tabac, le bétel; on cultive dans les prov. mérid. le palmier, le mûrier, le cocotier, le cèdre, l'érable, le cannellier, etc. Cette contrée possède de riches mines d'or, d'argent, de cuivre, de fer, de plomb, de mercure, de houille et de sel; des carrières d'ardoise, de marbre, de lapis-lazuli, de cristal, de jaspe, etc. — Les Chinois sont en général de petite taille. Ils ont le teint jaune, la tête de forme conique, la figure triangulaire et les yeux petits; leurs sourcils sont placés très-haut et presque sur une ligne droite, la racine du nez est large et la lèvre supérieure fait saillie sur l'inférieure. Ils sont sujets à une lèpre contagieuse. Leur naturel est doux et pacifique, mais ils sont rusés et méfiants. Nulle part la famille n'est plus respectée et les liens plus étroits entre le père et les enfants. Cependant on tolère l'exposition des nouveau-nés. L'agriculture est chez eux en honneur ; elle reçoit du gouvernement de grands encouragements. Les arts mécaniques sont assez avancés; néanmoins, quoique les Chinois aient connu longtemps avant les Européens la boussole, l'imprimerie, la poudre à canon, leurs habitudes routinières les ont empêchés de perfectionner ces inventions. Leur architecture est bizarre, mais légère; le tracé de leurs jardins élégant. Quant à leur dessin, c'est une servile représentation de la nature, sans aucune perspective et dépourvue de toute espèce d'art. Les sciences sont fort arriérées; les mathématiques, l'astronomie, l'histoire naturelle sont celles qui ont fait le plus de progrès. La littérature des Chinois est riche, variée, surtout en fait d'histoire, de romans, de pièces de théâtre. Les deux langues principales sont le mandchou et le chinois; l'écriture est comme une langue à part : de même que nos chiffres, elle exprime, non les sons, mais les idées; on n'y compte pas moins de 100 000 caractères : très-peu de personnes les connaissent tous. — L'industrie est très-active chez les Chinois : ils excellent dans la fabrication de la porcelaine, dans les vernis, les papiers de soie et de tenture, l'encre de Chine, les soieries, les nankins et autres tissus. Ils exécutent avec une perfection inimitable les ouvrages de laque, d'ivoire et da bambou, les figurines, les instruments de musique et les fleurs artificielles. Le commerce extérieur est très-restreint; longtemps les ports de Canton et de Macao étaient seuls ouverts aux étrangers; on y a joint en 1842 Fou-tcheou, Amoy, Ning-po, Chang-haï. Le commerce intérieur se fait par les fleuves et canaux, et emploie un nombre infini d'habitants qui vivent sur des barques ou jonques, dont la multitude forme en certaines localités des villes flottantes. — Le gouvernement est monarchique et absolu, mais tempéré par le droit de représentation accordé à certaines classes de magistrats et par l'obligation où est l'empereur de ne choisir ses ministres que dans le corps des lettrés et d'après des règles fixées. Les lettrés, qui sont au nombre de 500 000, forment, avec les officiers militaires, la noblesse de l'Etat. Ils ne reçoivent ce titre de lettré qu'après un examen sévère; eux seuls ont le droit de prétendre aux em-