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marquable par leur beauté, il trouva dans sa propre famille ses plus beaux modèles. Son talent déclina dans la seconde moitié de sa vie, et il eut le chagrin de se voir surpasser par ses rivaux, surtout par Annibal Carrache. On lui reproche un peu de mollesse et de monotonie. Ses chefs-d’œuvre sont les Amours de Vénus et d'Adonis, gravés par Audran; la Toilette et le triomphe de Vénus; les Quatre Éléments; Europe sur le taureau, etc. Il a traité aussi un grand nombre de sujets de piété et a écrit sur son art.

ALBANI, illustre famille italienne, originaire de l'Albanie, d'où elle fut chassée par les Turcs vint s'établir à Bergame et à Urbin. Elle a fourni à l'Église un grand nombre de prélats distingués, dont le plus célèbre est Jean-Franç. Albani, devenu pape en 1700 sous le nom de Clément XI (V. ce nom). Clément XI laissa plusieurs neveux qui devinrent cardinaux et qui jouèrent un rôle assez important : – Annibal A., né à Urbin en 1682, m. en 1751, évêque d'Urbin; – Alexandre A., frère d'Annibal, né à Urbin en 1692, mort en 1779, connu par son goût pour les arts et par sa villa, dite villa Albani, ou il avait rassemblé des chefs-d'œuvre de toute espèce; - Jean-Franç. A., né en 1720, mort en 1809, évêque d'Ostie : il prit parti contre les Français à leur entrée en Italie, fut en conséquence forcé de quitter Rome, et n'y rentra qu'après l'élévation de Pie VII, à laquelle il eut la plus grande part. – Joseph A., neveu de Jean-Franç., né en 1750, m. en 1834, fit partie du sacré collége depuis 1801, fut chargé d'affaires à Vienne (1796), puis secrétaire des brefs et légat du pape à Bologne (1814), et enfin commissaire apostolique des quatre Légations. Il eut à réprimer des troubles à Bologne : on l'accuse, à cette occasion, de quelques actes de rigueur.

ALBANIE, Albania, auj. CHIRVAN et DAGHESTAN, nom donné par les anciens à une contrée de l'Asie supérieure, entre la mer Caspienne à l'E. et l'Ibérie à l'O., était bornée au S. par le fleuve Cyrus. Région montueuse et presque sauvage. Ce pays fit nominalement partie de l'empire perse, de celui des Parthes, puis du roy. d'Arménie.

ALBANIE, l'ancienne Épire et partie mérid. de l’Illyrie, région de la Turquie d'Europe, bornée au N. par la Bosnie et le Montenegro à l'O. par la mer Adriatique, à l'E. par la Roumélie, au S. par la Grèce, forme les pachaliks de Janina et de Scutari, a pour v. princip. Scutari, Janina, Tricala, Avlone, Ochrida, Croïa, et compte env. 17 00 000 hab., la plupart Grecs ou Slaves. C'est un pays montagneux (d'où son nom, dérivé d’Alb ou Alp, montagne, en celtique). Les Albanais sont nommés par les Turcs-Arnauts, et se donnent à eux-mêmes le nom de Skipetars (montagnards). C'est un peuple belliqueux, mais indocile. Ils forment le noyau des armées ottomanes. – L'Albanie obéit successivement aux rois d'Épire, de Macédoine, aux Romains, aux empereurs d'Orient. A partir du XIe siècle, les Normands de Naples, les Vénitiens, les Hongrois envahirent ce pays et y formèrent de petits États; les Turcs y entrèrent en 1435; ils en furent chassés par Scanderbeg en 1444, mais ils ne tardèrent pas à s'en rendre maîtres de nouveau; toutefois, les Albanais n'ont jamais été complètement soumis. Plusieurs des beys chargés de les gouverner ont profité de leur disposition à l'indépendance pour se révolter contre la Porte : le plus célèbre est Ali, pacha de Janina.

ALBANIE VÉNITIENNE, c.-à-d. possessions vénitiennes en Albanie. C'étaient vers 1448 les villes et territoires de Duras, de Scutari et d'Arta. En outre, à la mort de Scanderbeg, presque toute la principauté de Croïa échut aux Vénitiens. Ils cédèrent aux Turcs Scutari et Croïa en 1479, Duras en 1502; mais ils gardèrent Arta, conquirent Prevesa en 1684, et, par la paix de Passarovitz (1718), ils acquirent Vonitza et Butrinto.

Le nom d'ALBANIE a aussi été donné à toute l’Écosse, et est resté à une prov. de ce pays. V. ALBANY.

ALBANIENNES (portes), Albanicæ portæ ou pylæ, passage qui conduisait du Caucase dans l'Albanie. C'est auj. le défilé de Derbend.

ALBANO, Albanum, v. de l'État ecclésiastique, à 22 kil. S. E. de Rome près d'un lac de même nom; 6000 hab. Évêché: Bons vins; tombeaux prétendus d'Ascagne, des Horaces. Cette v. s'est formée autour d'une maison de campagne du grand Pompée, dite Albanum. L'air y est pur, ce qui y attire les habitants de Rome en été.

ALBANO (lac d'), Albanus lacus, petit lac situé à 20 kil. environ au S. E. de Rome, a 12 kil. de tour et 330 m. de profondeur. Il paraît n'être qu'un cratère de volcan éteint. Sur ses bords, on remarque plusieurs monuments, le Castel Gandolfo, palais de plaisance du pape, et un magnifique canal souterrain creusé pour l'écoulement des eaux du lac. L'antique Albe-la-Longue était située sur ses bords.

ALBANY, nom donné primitivement à toute l'Écosse, puis à un duché formé dans la partie septentrionale et comprenant les districts de Bread-Albane, Athol, Glenurchy, avec partie de ceux de Perth et d'Inverness. Le 2e fils des rois d’Écosse portait le titre de duc d'Albany. (V. ci-après l'art. historique).

ALBANY, ville et port des États-Unis, dans l'État de New-York, sur la rive dr. de l'Hudson, à 230 kil. N. de New-York, donne son nom à un comté; 70 000 hab. Ville bien bâtie, beaux monuments: capitole ou palais de l'État, banque, musée, hôpital, nouvelle prison, quais, théâtre, arsenal. Quelques établissements littéraires et scientifiques : société des arts, société d'agriculture Albany institute (école normale) fondé en 1844, observatoire. Albany est, pour le commerce, la première ville de l'État, après New-York. Les goëlettes remontent l'Hudson jusqu'à cette ville. – C'était d'abord un simple fort bâti par les Hollandais en 1623; il fut pris par les Anglais en 1664.

ALBANY, district de la colonie anglaise du Cap, au S. E., et sur la mer, a pour v. principales Graham et Bathurst; 12 000 hab.

ALBANY (ducs d'). Sous ce nom, qui était porté par le 2e fils des rois d'Écosse, on connaît surtout Robert Stuart le Jeune, premier duc d'Albany (1402), fils de Robert II, roi d'Écosse, qui fut régent du roy. après la mort de Robert III, 1406, et mourut en 1420. Cette ligne des ducs d'Albany s'éteignit en la personne de Henri Stuart, m. vers 1539. – Une 2e ligne eut pour chef Alexandre Stuart, duc d'Albany, 2e fils de Jacques II, roi d'Écosse. Il fut exilé par son frère Jacques III, et mourut en France, 1485. – Jean Stuart, fils du précédent et dernier duc d'Albany, s'attacha à Louis XII, qu'il accompagna à Gênes. Rappelé en Écosse, il devint gouverneur du royaume en 1516; mais il le quitta pour suivre François I en Italie. Après la bataille de Pavie, il revint se fixer en France, où il mourut en 1536.

ALBANY (le comte d'), nom que prit le prétendant au trône d'Angleterre. V. STUART (Charles-Édouard).

ALBANY (Caroline, comtesse d'), née à Mons en 1753, de la famille noble des Stolberg, épousa en 1772 le prétendant Charles-Édouard, qui avait pris le titre de comte d'Albany; mais cette union fut malheureuse et elle quitta le prince en 1780. Elle vécut depuis avec Alfieri, à qui sa beauté et son esprit avaient inspiré la plus vive passion, et qu'elle épousa, dit-on, secrètement après la mort du comte d'Albany. Alfieri étant mort en 1803, la comtesse se retira à Florence, où elle se lia avec le peintre Fabre et où elle mourut en 1824. V. ALFIERI et FABRE (Fr.)

ALBARRACIN, v. d'Aragon (Téruel), à 28 kil. N. O. de Téruel; 2500 hab. Ch.-l. de district, évêché. – Cette v. donne son nom à une chaîne de mont. située dans la partie S. O. de l'Aragon.

ALBATEGNI, Albatenius, astronome arabe du IXe siècle, né à Batan en Mésopotamie, mort vers 929, fit de nombreuses observations, remarquables