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Ch.-l. de bailliage. Évêché luthérien. Cathédrale remarquable. Toiles à voiles ; chantiers, tanneries ; commerce de bois. — Fondée en 1641 par Christian IV.

CHRISTIANSTAD, v. et port de Suède (Scanie), ch.-l. d'un gouvt de même nom, sur l'Helgea, près de son emb. dans la mer Baltique; 7000 h. Place forte. Quelque industrie. Assez de commerce. — La ville fut fondée en 1614 par Christian IV. Les Suédois l'assiégèrent inutilement en 1644; mais ils la prirent plus tard. Les Danois s'en emparèrent en 1676; Charles XI la reprit l'année suivante.

CHRISTIANSTAD, ch.-l. de l'île Ste-Croix (Antille Danoise), sur la côte N. E.; 5000 hab. Port sûr.

CHRISTIANSUND, v. et port de la Norvége (Nordenfields), ch.-l. du bailliage de Romsdal, à 130 k. S. O. de Drontheim, sur trois petites îles; 3200 h. Pêche abondante. Cette ville fut fondée en 1734 par Christian VI, roi de Danemark.

CHRISTIERN, rois de Danemark. V. CHRISTIAN.

CHRISTINE (Ste), vierge et martyre, était, selon la légende, fille d'un païen nommé Urbain, gouverneur d'une ville de Toscane, et fut mise à mort sous Dioclétien. On la fête le 24 juillet.

CHRISTINE DE FRANCE, fille de Henri IV et de Marie de Médicis, née en 1606, morte en 1663, épousa en 1619 Victor-Amédée, duc de Savoie, resta veuve en 1637, fut régente de Savoie pendant la minorité de son fils Charles-Emmanuel II, gouverna avec beaucoup de prudence et de fermeté, et fit rentrer dans le devoir le prince Thomas, son beau-frère, qui lui disputait la régence.

CHRISTINE, reine de Suède, née en 1626, succéda à son père Gustave-Adolphe, qui avait péri à la bat. de Lutzen, en 1632. Elle se mit à la tête des affaires en 1644, et jusque vers l'année 1649, elle régna avec sagesse et avec quelque éclat, grâce aux conseils d'un ministre habile, le comte d'Oxenstiern. Mais à cette époque elle éloigna ses plus sages ministres, s'entoura d'hommes corrompus, et bientôt de grands embarras se manifestèrent dans l'administration. Lasse de cet état de choses, elle abdiqua en 1654 en faveur de Charles-Gustave, son cousin. Elle voyagea dans diverses parties de l'Europe, abjura le luthéranisme, passa quelque temps en France où elle se souilla du meurtre de Monaldeschi, son écuyer et son amant (1657), puis alla se fixer à Rome, où elle mourut en 1689. Christine avait reçu une éducation brillante, et toute sa vie elle professa pour les sciences, les lettres et les arts une espèce de culte. Pendant son règne, elle avait attiré auprès d'elle des hommes illustres, entre autres Descartes. Elle a laissé quelques écrits, qui ont été pour la plupart recueillis dans les Mémoires d'Archenholz, Amst., 1751-59, 4 vol. in-4. Lacombe a donné la Vie de Christine (accompagnée de lettres fabriquées); d'Alembert, des Réflexions et anecdotes sur cette reine. Elle a été plusieurs fois mise sur la scène : par Brault, Christine en Suède, 1829; Fréd. Soulié, Christine à Fontainebleau; Alex. Dumas, Stockholm, Fontainebleau et Rome, 1830.

CHRISTINE DE PISAN. V. PISAN.

CHRISTMAS, île du Grand Océan équinoxial, par 1° 45' lat. N. et 160° 5' long. E., a 90 kil. de tour. Ainsi nommée par Cook, parce qu'il la vit le jour de Noël (en anglais Christmas) de l'année 1777.

CHRISTOPHE (S.), en grec Christophoros, c.-à-d. Porte-Christ, natif de Syrie ou de Palestine, subit, à ce que l'on croit, le martyre sous Dèce vers 250, dans l'Asie-Mineure. On le fête le 25 juillet. — La Légende fait de ce saint, dont la vie est peu connue, une espèce d'Hercule chrétien : on le représente, sans doute par allusion à son nom, portant le Christ sur ses épaules. On voyait jadis à l'entrée de Ne-Dame de Paris une statue colossale de ce saint, qui fut abattue en 1784. S. Christophe était au moyen âge le héros d'un Mystère célèbre.

CHRISTOPHE, empereur d'Orient, fils de Romain I, fut associé par son père à l'empire en 919, avec ses frères Étienne et Constantin VIII, et mourut en 931, sans avoir rien fait de remarquable.

CHRISTOPHE I, roi de Danemark, fils de Waldemar II, succéda à son frère Abel en 1252. Il fut sans cesse en lutte avec les évêques de son roy., surtout avec l'archevêque de Lunden. Il mourut à Riben en 1259 : on prétendit qu'il avait été empoisonné dans un festin. — II, fils d'Éric VII, succéda en 1320 à son frère Eric VIII, et fut déposé en 1320, après s'être aliéné l'esprit de tous ses sujets par sa perfidie et ses cruautés. Il parvint cependant à reconquérir une partie de ses États; mais il fut excommunié et tomba dans un mépris général. Il mourut en 1334; son fils (Waldemar IV) régna depuis 1340. — III, roi de Danemark et de Suède, fils de Jean de Bavière et neveu d'Éric IX, fut élu roi de Danemark en 1440, de Suède en 1441, et de Norvége en 1442. Il donna au Danemark et à la Suède des lois qui ont été en vigueur jusque vers le milieu du XVIIIe siècle. Il mourut en 1448.

CHRISTOPHE (Henri), roi d'Haïti sous le nom de Henri I, né en 1767, était noir et esclave de naissance. Il se signala dans l'insurrection de St-Domingue en 1790, fut nommé général de brigade par Toussaint, défendit en 1802 le Cap contre les Français, mit à mort Dessalines, de concert avec Pétion, fut proclamé président en 1806; prit en 1811 le titre de roi (Henri I), régna 9 ans sur la partie N. de l'île, malgré l'opposition de Pétion et de Boyer, et gouverna avec fermeté. Mais en 1820, une insurrection ayant éclaté parmi ses sujets, il se donna lui-même la mort pour ne pas la recevoir. Voulant copier les rois de l'Europe, il avait créé une noblesse et des institutions féodales, qui le rendirent ridicule.

CHRUDIM, v. de Bohême, ch.-l. de cercle, sur la Chrudimka, à 97 kil. O. de Prague: 6000 hab. Grand commerce de chevaux. — Le cercle, riche en céréales, a 95 kil. sur 40, et 300 000 hab.

CHRYSÉIS, fille de Chrysès, prêtre d'Apollon, fut prise par Achille lors du sac de Lyrnesse et échut en partage à Agamemnon. Ce prince n'ayant pas voulu la rendre à son père qui était venu le supplier dans son camp, Apollon vengea son prêtre en frappant l'armée des Grecs d'une peste terrible; le fléau ne cessa que quand Agamemnon eut rendu Chryséis. Cet événement est chanté par Homère au début de l’Iliade.

CHRYSIPPE, philosophe stoïcien, né en Cilicie, à Soles ou à Tarse, l'an 280 av. J.-C., mort vers 208, succéda à Cléanthe dans l'enseignement et fut regardé comme la colonne du Portique; il combattit les Épicuriens et les Académiciens, et eut pour principal adversaire Carnéade, Il cultiva la dialectique et poussa quelquefois la subtilité jusqu'à l'excès. On lui attribue l'invention de plusieurs sophismes, entre autres de celui du crocodile. Il ne reste presque rien de ses nombreux ouvrages. Cicéron a imité dans ses Offices un de ses traités de morale. Baguet a donné un travail estimé De Chrysippi vita et reliquiis, Louvain, 1822, et Peterson : Philosophiæ chrysippeæ fundamenta, Hambourg, 1827.

CHRYSOLOGUE (Noël André, dit le P.), capucin, né en 1728 à Gy en Franche-Comté, mort en 1808, se livra avec succès à l'étude de l'astronomie et de la géographie et donna en 1778 les meilleurs planisphères qui eussent paru jusque-là. On estime sa Théorie de la surface de la Terre, 1806.

CHRYSOLORAS (Emmanuel), savant grec du XIVe siècle, fut envoyé en Europe par l'empereur de Constantinople, Jean II Paléologue, pour implorer l'assistance des princes chrétiens contre les Turcs. Il enseigna ensuite à Florence (1394), à Venise, à Pavie et à Rome, et fut un des principaux restaurateurs des lettres en Italie. Il mourut à Constance en 1415, à 47 ans. On a de lui une Grammaire grecque, sous le titre d’Erotemata (Interrogations), Ferrare, 1509, des Lettres, des Discours, etc.

CHRYSOPOLIS, Scutari? v. de Bithynie, sur le