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La Harpe et plusieurs autres poëtes dramatiques ont mis ce personnage sur la scène.

CORIOLES, Corioli, anc. v. du Latium, chez les Volsques, à 36 kil. S. E. de Rome, à 8 kil. N. de Suessa Pometia, fut prise, en 493 av. J.-C., par C. Marcius, surnommé pour cette raison Coriolan.

CORIPPUS (Flav. Cresconius), poëte latin, né en Afrique, vécut de 530 à 585, et devint évêque en 570. On a de lui : Johannis, poëme en 8 chants, où il chante Jean Troglita, général de Justinien, qui soumit les tribus de l'Atlas, publié pour la 1re fois en 1820 à Milan par P. Mazzuchelli (il y manque le VIIIe chant et la fin du VIIe); De laudibus Justini, panégyrique de l'empereur Justin, en 4 ch. Anvers, 1581, Paris, 1610, Leipsick, 1653, Rome, 1777. Ces 2 poëmes, assez bien écrits pour avoir valu à Corippus l'honneur d'être appelé le dernier poëte latin, sont surtout précieux pour l'histoire du temps.

CORISANDE, (la belle) V. GUICHE (la comtesse de).

CORISOLITES, CORIOSOPITES, peuples de l'Armorique. V. CURIOSOLITES et CURIOSOPITES.

CORK, v. d'Irlande, ch.-l. du comté de Cork, sur une île de la Lee, à 22 k. de la mer, à 220 k. N. O. de Dublin; 106 000 h. Évêchés catholique et anglican. Port sûr et commode, dit baie de Cork. Quelques édifices assez remarquables : cathédrale, hôtel de ville, douane, bourse, etc. Établissements d'instruction et de bienfaisance. Toiles à voiles, colle forte, draps communs, savons, etc.; tanneries, ganterie, verreries. Commerce d'exportation assez important. — Cork fut fondée au VIe s. par les Danois, et forma longtemps, avec son territoire, un petit État indépendant, régi par les Maccarthys. Henri II s'en empara en 1172. Jacques II, chassé d Angleterre, vint y résider en 1688; le comte de Marlborough la prit en 1690. — Le comté de Cork, dans le Munster, entre ceux de Tipperary, Kerry, Limerick, Waterford et la mer, a 165 kil. sur 85 et 774 000 hab.

CORLAY, ch.-l. de c. (Côtes du Nord), à 30 k. N. O. de Loudéac; 1407 h. Vieux château.

CORMEILLES, ch.-l. de c. (Eure), à 15 k. S. O. de Pont-Audemer; 1300 h. Tanneries, bonneterie, papeterie, moulins à huile. — Il y a près de Paris un autre Cormeilles, dit Cormeilles-en-Parisis, dans le dép. de Seine-et-Oise, à 20 k. N. de Paris; 1400 h.

CORMONTAIGNE, officier du génie, né à Strasbourg vers 1680, mort en 1752, fut le régénérateur de son arme. Il fit les siéges les plus célèbres pendant les guerres de 1713 à 1745, notamment ceux de Philipsbourg et de Forbach en 1734, et devint maréchal de camp. On lui doit les grands travaux ajoutés sous Louis XV aux fortifications de Metz et de Thionville; et un traité d’Architecture militaire, 1741. M. Bayard, capitaine du génie, a publié d'après ses Mémoires : Mémorial pour l'attaque des Places, Paris, 1805; Mémorial pour la défense des Places, 1806; Mémorial pour la fortification permanente et passagère, 1809. M. Augoyat en a donné en 1825 une nouv. édit avec une Notice.

CORNA, Apamea ou Digba, v. de la Turquie d'Asie (Bagdad), à 58 k. N. O. de Bassora, et au confluent du Tigre et de l'Euphrate qui s'y réunissent pour former le Chat-el-Arab; 5000 h.

CORNARIUS (Jean HAGENBUT, dit), médecin, né en 1500 à Zwickau en Saxe, mort en 1558, professa la médecine à Marbourg et à Iéna. On lui doit la publication et la traduction d'un grand nombre d'auteurs grecs (S. Basile, Galien, Parthenius, Dioscoride, Aétius). Son principal mérite est d'avoir un des premiers rappelé l'attention sur Hippocrate : il donna en 1538, à Bâle, une édition complète de ses œuvres en grec, et en fit paraître en 1546 la traduction latine; cette traduct. (surtout l'édit. de 1558) est une des meilleures que l'on possède. On a aussi de lui un poëme latin : Humanæ vitæ miseriæ.

CORNARO, famille patricienne de Venise, a donné trois doges à la république : Marc C., 1265; Jean C., 1625; Jean II C., 1709. Ce dernier fit la guerre aux Turcs et signa le traité de Passarowitz qui fixait les limites des États de Venise et de ceux des Turcs. Outre les doges, cette famille a produit plusieurs personnages célèbres.

CORNARO (Catherine), reine de Chypre, née à Venise en 1454, épousa en 1470 Jacques de Lusignan III, roi de Chypre et de Jérusalem. Chargée du gouvernement à la mort de ce prince, 1475, elle éprouva de grandes difficultés. Après 14 ans de règne et de luttes, elle remit ses États aux Vénitiens et se retira à Venise, où elle mourut en 1510.

CORNARO (Louis), né à Venise vers 1462, mort en 1566. Cet homme s'était livré jusqu'à l'âge de 40 ans à tous les genres d'excès et avait contracté les maladies les plus graves : se voyant menacé d'une mort prochaine, il résolut de changer complètement de régime, et vécut avec la plus grande sobriété, réduisant sa nourriture à 12 onces d'aliments par jour. Il réussit par ce genre de vie, non-seulement à se guérir de tous ses maux, mais à prolonger sa vie jusqu'à cent ans, et même au delà selon quelques uns. Voulant faire profiter ses semblables de cette heureuse expérience, il composa, à l'âge de 80 ans, un traité sur les avantages de la sobriété, Discorsi della vita sobria (Padoue, 1558). Ce livre a obtenu un très grand succès. Il a été traduit en latin par Léon Lessius, Anvers, 1613 et en français par La Bonardière, 1701, et par plusieurs autres.

CORNE d'Abondance. V. ABONDANCE.

CORNE D'OR. V. CONSTANTINOPLE.

CORNEILLE (S.), centurion romain, fut baptisé par S. Pierre à Césarée en Palestine, l'an 40 de J.-C. L’Église célèbre sa fête le 2 février.

CORNEILLE (S.), pape, élu en 250 ou 251, eut pour adversaire Novatien, qui se fit élire par ses partisans. Corneille fut exilé par l'empereur Gallus à Centum Cellæ (Civita-Vecchia), et y mourut après un an et trois mois de Pontificat. On le fête le 16 septembre.

CORNEILLE (Pierre), le père de la tragédie française, né à Rouen en 1606, mort en 1684, était fils d'un avocat général et fut d'abord destiné au barreau; mais il préféra le théâtre. Il débuta par des comédies qui, bien qu'oubliées aujourd'hui, eurent alors beaucoup de succès (Mélite, 1629; Clitandre, 1632, etc.). En 1635, il donna sa première tragédie, Médée, qui annonça ce qu'il devait être. L'année suivante parut le Cid, imitée de Guilhem de Castro : cette pièce excita un enthousiasme universel, mais aussi elle provoqua l'envie; le ministre Richelieu, jaloux du succès du poëte, voulut faire condamner la pièce par l'Académie. Corneille ne se vengea qu'en produisant de nouveaux chefs-d'œuvre : Horace et Cinna, tous deux en 1639, Polyeucte (1640), Pompée (1641), Rodogune (1646). Le succès de ces nouvelles œuvres fit taire la critique; Richelieu, renonçant à une rivalité ridicule, fit obtenir au poëte une pension, et l'Académie, qui l'avait critiqué, l'admit dans son sein (1647). Après Rodogune, Corneille commença à décliner. Affligé de la chute de Pertharite (1653), il s'éloigna pendant quelques années du théâtre. Il employa ce temps de retraite à traduire en vers l’Imitation de J.-C. Cependant les instances de ses amis le déterminèrent à rentrer dans la carrière; il produisit alors Œdipe (1659), Sertorius (1662), Othon (1664), où l'on retrouve de belles scènes; mais son génie s'éclipsa entièrement dans Agésilas (1666), dans Attila (1667), et dans quelques autres pièces, dont la dernière, Suréna fut jouée en 1674. Outre ses tragédies, Corneille avait donné en 1642 le Menteur, que l'on regarde comme la meilleure comédie qui eût paru jusque-là. On a en outre de lui des Mélanges poétiques (1632), des Discours sur l'Art dramatique, l’Examen de ses pièces fait par lui-même, l’Imitation de J.-C. en vers, 1656 (cet ouvrage a eu jusqu'à 40 éditions), et quelques autres poésies pieuses. Ce poëte, que ses contemporains eux-mêmes ont à juste titre nommé le Grand Corneille, est le