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artificielle. Il a laissé un Traité des maladies des yeux, Paris, 1818, où sont consignés les fruits de l'expérience du père et du fils.

DEMOUSTIER (Ch. Albert), écrivain, né à Villers-Cotterets en 1760, mort en 1801, exerça quelque temps avec distinction la profession d'avocat, et se livra ensuite à la littérature. On a de lui : Lettres à Émilie sur la mythologie, 1786-98, ouvrage mêlé de prose et de vers qui eut un succès prodigieux, mais auquel on reproche de l'afféterie ; le Conciliateur, comédie en 5 actes; les Femmes, comédie en 5 actes; Alceste à la campagne, comédie; le Divorce, l'Amour filial, Agnès et Félix, opéras; le Siége de Cythère, la Liberté du cloître, poëmes, 1790, etc. — Son oncle, P. Ant. Demoustier, 1755-1803, fut un de nos meilleurs ingénieurs : c'est lui qui construisit le pont Louis XV, ainsi que le pont des Arts, en fer fondu.

DEMPSTER (Thomas), savant écossais, né en 1579, mort en 1625, quitta son pays à cause de son attachement au Catholicisme, enseigna les humanités à Louvain, à Paris, à Rome et à Bologne, où il mourut. On a de lui : Etruria regalis, composée par ordre de Cosme II de Mêdicis, et publiée seulement en 1723 ; Antiquitatum romanarum corpus post Rosinum, 1613; Apparatus ad historiam scoticam, 1622; Hist. ecclesiastica Scotorum, 1627 : dans ces deux derniers ouvrages il montre une grande partialité.

DENAIN, vge du dép. du Nord, dans l'anc. Hainaut, à 9 kil. O. de Valenciennes; 9496 h. Mines de houille; forges importantes, laminoirs, fonderies. Station de chemin de fer. Villars y remporta en 1712, sur les Impériaux et les Hollandais, commandés par le prince Eugène, une victoire qui sauva la France d'une invasion : un obélisque rappelle cette victoire.

D'ÉNAMBUC. V. ÉNAMBUC (d').

DENBIGH, v. d'Angleterre (pays de Galles), ch.-l. de comté, à 330 k. N. O. de Londres; 3800 h. Ruines d'une anc. abbaye de Bénédictins et d'un château bâti par Édouard I. Le comté de Denbigh, entre la mer d'Irlande et les comtés de Flint et de Caernarvon, a 75 kil. sur 25, et 97 000 hab. Pays montagneux, belles et fertiles vallées; plomb, houille.

DENDERAH, Tentyra ou Tentyris, v. de la Hte-Égypte, à 80 k, S. E. de Djirdjeb, à l'O. du Nil. Ruines magnifiques, parmi lesquelles on distingue celles d'un grand temple où se trouvait le fameux zodiaque transporté en France en 1822 et à l'aide duquel on a voulu, bien à tort, faire remonter très-haut l'origine de l'astronomie égyptienne. Il parait que ce zodiaque ne remonte pas au delà des Ptolémées.

DENDERMONDE ou TERMONDE, v. de Belgique (Flandre orientale), à 26 k. E. de Gand, au confluent de la Dender et de l'Escaut; 6000 hab. Château fort dont on peut inonder les approches. Louis XIV l'assiégea en 1667, mais ne put le prendre; les Français s'en emparèrent en 1745.

DENDRE, riv. de Belgique, prend sa source au N. de Mons, passe à Ath, Lessines, Grammont, Alost, et se jette dans l'Escaut à Dendermonde; 75 k. de cours.

DENHAM (J.), poëte irlandais, né à Dublin en 1615, mort en 1668, étudia à Oxford où il se fit la réputation de joueur et de dissipé, puis réforma sa conduite et écrivit même un Essai sur le jeu, 1636. Il donna en 1641 le Sophi, tragédie qui eut du succès, et publia deux ans après la Colline de Cooper, le premier poëme descriptif qui ait été publié en anglais et le meilleur de ses ouvrages. Pendant la guerre civile, il prit parti pour Charles I et l'aida à correspondre avec la reine. Il obtint à la Restauration un emploi lucratif. Denham est un de ceux qui ont le plus contribué à former la langue poétique.

DENHAM (le major), officier anglais, né à Londres en 1786, visita de 1822 à 1825 le Bournou, le lac Tchad, et le pays des Fellatahs, fut ensuite nommé directeur de Sierra-Léone sur la côte occidentale d'Afrique, et y mourut des fièvres en 1828. Il avait publié en 1825 à Londres la relation de ses voyages avec celle de Clapperton : elle a été trad. par Eyriès.

DENIA, Hemeroscopium, Dianium, v. murée d'Espagne (Alicante), à 81 kil. N. E. d'Alicante, près de la Méditerranée; 3000 h. Port d'un accès dangereux. Forte tour. — Ville très-anc. ; elle avait jadis un temple consacré à Diane, d'où son nom latin.

DENIER, monnaie romaine et française. V. ce mot au Dict. univ. des Sciences, des Lettres et des Arts.

DENINA (Carlo), littérateur italien, né à Revel en Piémont en 1731, mort en 1813, enseigna d'abord la rhétorique au collége de Turin, puis obtint la chaire d'éloquence italienne et de langue grecque à l'université de la même ville. Frédéric II l'appela à Berlin en 1782, et le fit entrer dans son Académie. Napoléon le nomma en 1804 son bibliothécaire; il vint alors se fixer à Paris. Il a laissé un grand nombre d'ouvrages, la plupart en italien; les principaux sont : Discours sur les vicissitudes de la littérature, 1760; Révolutions d'Italie, 1769 et 1820 (trad. par Jardin, dès 1770) ; Histoire politique et littéraire de la Grèce, 1781 ; Essai sur la vie de Frédéric II, 1788 (en français); la Prusse littéraire sous Frédéric II, 1790; Révolutions de la Germanie, 1804; Hist. du Piémont, 1805; la Clef des langues (en français), 1805; Hist. de l'Italie occid., 1809. Cet auteur écrit avec indépendance, mais il manque de style.

DENIS. V. DENYS et SAINT-DENIS.

DENISART (J. B.), procureur au Châtelet, né près de Guise en 1712, mort en 1765, a donné une Collection de décisions, plusieurs fois réimprimée de 1754 à 1771. Cet ouvrage renfermait des inexactitudes qu'on a cherché à faire disparaître dans le Nouveau Denisart, publié de 1783 à 1808.

DENNER (J. Chr.), né à Leipsick en 1655, mort à Nuremberg en 1707, est l'inventeur de la clarinette. — Un autre D. (Balthazar), né à Hambourg en 1685, s'est distingué comme peintre de portraits.

DENNEWITZ, vge de Prusse (Brandebourg), près de Potsdam : 250 h. Bernadotte et le général prussien Bulow y défirent en 1813 le maréchal Ney; Bulow reçut en récompense le titre de comte de Dennewitz.

DENNIS (J.), critique anglais, né à Londres en 1657, mort en 1733, fut le Zoïle des poëtes contemporains, et attaqua surtout Pope, qui se vengea en lui donnant place dans sa Dunciade. Il finit ses jours dans la misère et l'isolement. On a de lui, outre des pamphlets oubliés auj., deux tragédies: la Liberté défendue et Appius Claudius; des comédies ; un Essai sur la critique.

DENON (le baron Dominique VIVANT), célèbre par son goût pour les arts, né à Chalon-sur-Saône en 1747, mort à Paris en 1825, puisa le goût de l'antique dans les entretiens de Caylus, fit établir sous Louis XV un cabinet de pierres gravées, dont il reçut la direction ; puis entra dans la diplomatie, fut sept ans chargé d'affaires à Naples (1782), entra en 1787 à l'Académie de peinture, accompagna Bonaparte en Égypte, fut à son retour nommé directeur général des musées et conserva cette place jusqu'en 1815. Il recueillit dans les pays conquis un grand nombre d'objets d'art dont il enrichit les musées français. Denon était lui-même habile dans le dessin et la gravure : il donna les dessins de plusieurs monuments, entre autres celui de la colonne de la place Vendôme. On a de lui : Voyage en Sicile, 1788, Voyage dans la Haute et la Basse-Égypte pendant les campagnes de Bonaparte, 1802; Monuments des arts du dessin, publiés et décrits par Amaury Duval, 1829.

DENTATUS V. CURIUS et SICINUS.

DENTELIN (duché de), ancien pays de France, situé en partie dans la Normandie actuelle, s'étendait, à ce qu'on croit, le long des côtes de la Manche entre la Seine et la Somme, ayant l'Oise au S. E. Ce duché forma sous les Mérovingiens, aux VIe et VIIe siècles, un grand fief qui appartint d'abord aux rois de Neustrie ; mais l'an 600, Clotaire II fut obligé de le céder à Théodebert II, roi d'Austrasie. Les successeurs de ce dernier le conservèrent jusqu'au règne de Dagobert qui, de son vivant (634), le donna en