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tous ces tourbillons circulaient eux-mêmes autour de la terre. Il s'occupa aussi beaucoup de physiologie et d'anatomie. Les ouvrages de Descartes, outre ceux que nous avons déjà cités, sont les Passions de l'âme, Amsterdam, 1649 ; le Monde ou Traité de la lumière, 1664 (posthume) ; Traité de l'homme et de la formation du fœtus, 1664, Compendium musicæ, 1650; la Mécanique, 1668 ; et de nombreuses Lettres, 1657-67. Plusieurs de ses ouvrages, qui avaient été écrits en latin, ont été traduits par Clersellier, notamment : les Lettres, 1667, 3 vol. in-4; les Méditations, 1673 (déjà trad. dès 1647 par le duc de Luynes) ; le Traité de l'Homme, 1677; les Principes, 1681. L'édition de ses Œuvres la plus complète est celle de M. V. Cousin, en 11 volumes in-8, Paris, 1824-1826; M. Ad. Garnier a donné à part les œuvres purement philosophiques, 1835, 4 vol. in-8, avec des notes ; M. Foucher de Careil a publié en 1859-60 deux volumes d’Œuvres inédites. La Vie de Descartes a été écrite par Baillet, 1691; son Éloge, par Thomas et par Gaillard, 1761. — Malgré l'opposition que la philosophie de Descartes avait rencontrée à son début, elle ne laissa pas de se propager dans toute l'Europe, et d'y obtenir, sous le nom de Cartésianisme, un grand nombre de partisans, qui furent appelés Cartésiens. Parmi ceux-ci, les uns, comme Delaforge, Clersellier, Clauberg, Sylvain Régis, Jacques Rohault, se contentèrent de reproduire la doctrine du maître, et de la commenter timidement; les autres, comme Malebranche, Spinosa, Fardella, en tirèrent des conséquences chacun à leur manière, et bâtirent des systèmes qui s'en écartaient fort; d'autres enfin n'empruntèrent à Descartes que son esprit et sa méthode, dont ils se servirent, tantôt pour défendre les vérités religieuses et morales, comme Arnauld, Bossuet, Fénelon, Nicole, et la plupart des Jansénistes de Port-Royal; tantôt, comme Bayle, pour battre en brèche toutes les croyances. Après une vogue de plus d'un demi-siècle, le cartésianisme s'éclipsa rapidement devant la faveur qui s'attachait aux systèmes nouveaux de Locke, de Newton, de Leibnitz; cependant il continua d'être en France la philosophie dominante jusqu'à Condillac. Voltaire lui porta les derniers coups. M. Fr. Bouillier a donné l’Histoire de la philosophie cartésienne, 1854.

DESCHAMPS (Eustache), dit Morel, à cause de son teint basané ou parce qu'il aurait été prisonnier chez les Maures, vieux poëte français, né vers 1325 à Vertus en Champagne, mort en 1421, fut huissier d'armes de Charles V et Charles VI. On le regarde comme le créateur de la ballade et de la chanson à boire. Son ouvrage le plus étendu est intitulé : Miroir du mariage, satire fort hostile aux femmes. Il a écrit un grand nombre de fables; La Fontaine en a imité quelques-unes, notamment la Cigale et la Fourmi et le Conseil tenu par les Rats. La Bibliothèque impériale possède toutes ses œuvres en manuscrit. M. Crapelet a publié en 1832 un choix de ses poésies, quia été complété en 1850 par M. Tarbé.

DESCHAMPS (Chrétien), poëte, né près de Troyes en 1683, mort en 1747, fut abbé, militaire et enfin financier : devenu premier commis du célèbre Paris-Duverney, il ne tarda pas à faire fortune. On a de lui plusieurs tragédies médiocres : Caton d'Utique, 1715; Antiochus et Cléopâtre, 1717; Médus, 1739. On lui doit aussi des Recherches historiques sur le théâtre français, 1735.

DESCOUTURES, traducteur. V. COUTURES (DES).

DESCROIZILLES (Fr. Ant. H.), chimiste, né à Paris vers 1750, mort en 1825, se forma sous Rouelle et fut successivement professeur de chimie à Rouen et secrétaire du Conseil des manufactures à Paris. Ou lui doit plusieurs applications importantes de la science, entre autres l’Alcalimètre, l’Alambic d'essai (perfectionné par Gay-Lussac), et une méthode très-simple pour conserver les grains (1819).

DESENNE (Alex.), dessinateur, né à Paris en 1785, mort en 1827, était fils d'un libraire. Il se consacra de bonne heure à la vignette et orna les plus belles éditions de nos classiques, Boileau, Racine, Molière, J. J. Rousseau, Voltaire, etc., de dessins qui se distinguent par la simplicité, le naturel et la grâce.

DESENZANO, v. de Lombardie, à 63 k. E. S. E. de Brescia, sur le lac de Garda; 3500 h. Bon port. Pêche active. Vins estimés.

DES ESSARTS (Pierre), surintendant des finances sous Charles VI, dut son élévation à la protection du duc de Bourgogne Jean sans Peur. En 1411 il était prévôt de Paris : les Parisiens lui donnèrent le titre de Père du peuple pour avoir assuré les approvisionnements de la capitale au milieu des troubles qui l'agitaient; mais il ne sut pas conserver longtemps leur amour. On l'accusa d'avoir dilapidé les finances ; il fut obligé de fuir, et demeura quelque temps caché dans ses terres. Il chercha à rétablir son crédit en s'attachant au duc de Guyenne, et s'empara, au nom de ce seigneur, de la Bastille, qu'il voulait livrer aux Armagnacs. Mais il y fut assiégé, obligé de se rendre, poursuivi comme dilapidateur par les Cabochiens, accusé d'avoir voulu enlever le roi, condamné à mort et pendu à Montfaucon en 1413.

DES ESSARTS (Charlotte), comtesse de Romorantin, devint maîtresse de Henri IV en 1590, en eut deux filles. Elle vécut ensuite dans la plus grande intimité avec Louis de Lorraine, cardinal de Guise, et, après la mort de ce prélat, épousa, en 1630, le maréchal de l'Hôpital, alors connu sous le nom de Du Hallier. Elle mourut en 1651.

DESESSARTS (N. LEMOYNE), bibliographe, né en 1744, mort en 1810, d'abord avocat, puis libraire, est auteur ou éditeur de volumineuses compilations, dont les plus connues sont : Causes célèbres, 1773-89, 196 vol. in-12; Bibliothèque de l'homme de goût, 1798, 3 vol. in-8 (refondu en 1808, avec Barbier); Siècles littéraires de la France, 1800-1803, 7 vol. in-8.

DESESSARTZ (Jean Charles), docteur régent de la faculté de Paris, membre de l'Institut, né en 1729 à Bragelogne (Aube), mort en 1811, devint en 1776 doyen de la faculté, il a donné : un Traité sur l'éducation corporelle des enfants en bas âge, 1760, qui servit à J. J. Rousseau dans la composition de son Émile; Discours sur les inhumations précipitées; Traité sur le croup, 1807; et une édit. des Fundamenta materiæ medicæ de Cartheuser, 1769.

DE SÈZE (Raym.), célèbre avocat, né à Bordeaux en 1748, d'une famille ancienne, mort en 1828; plaida d'abord dans sa ville natale ; fut appelé à Paris par le ministre Vergennes; défendit à son début la cause des filles d'Helvétius; fut choisi pour être le conseil de Marie-Antoinette dans l'affaire du Collier, fit acquitter Besenval, accusé de haute trahison (1789); fut désigné par Louis XVI, au refus de Target, pour être adjoint à ses défenseurs Tronchet et Malesherbes, et prononça avec courage la défense du roi devant la Convention, le 26 déc. 1792, fut par suite arrêté comme suspect, et ne sortit de prison qu'après le 9 thermidor. En 1815, il fut nommé président de la Cour de cassation et pair de France; il fut élu à l'Académie franç. en 1816, et fait comte en 1817.

DESFAUCHERETS (J. L. brousse), né à, Paris en 1742, mort en 1808, a donné plusieurs comédies qui brillent par l'esprit et la gaieté. La meilleure est le Mariage secret, 178G, en 3 actes et en vers, Il remplit avec intégrité des fonctions municipales pendant la Révolution et fut censeur sous l'Empire.

DESFONTAINES (P. guyot, abbé), critique, né à Rouen en 1685, mort à Paris en 1745, était fils d'un conseiller. Il entra d'abord chez les Jésuites, mais il les quitta en 1715. Il prit alors le rôle d'aristarque et publia, soit seul, soit avec Fréron, Grasset, etc., différents recueils périodiques, notamment le Journal des Savants, auquel il rendit quelque éclat; le Nouvelliste du Parnasse (1731); Observations sur les écrits modernes; Jugements sur les écrits nouveaux, 1745. Ses critiques pleines d'âpreté lui firent de