Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/545

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

poëme moral, mêlé de prose et de vers; et ses fabes, trad. par Langlès, 1788. Djamy appartenait à la secte des Sophis : il a exposé leur doctrine dans un de ses ouvrages et a donné la vie de 619 sophis. La Bibliothèque impériale possède en ms. un grand nombre de ses ouvrages.

DJANIK, v. de Turquie d'Asie (Sivas), à 100 kil. N. O. de Rivas, est le ch.-l. d'un livah de même nom qui s'étend le long de la mer Noire, entre les pachaliks d'Anatolie et de Trébizonde. Pays montagneux et humide ; beaucoup de grains et de chanvre.

DJAPARA, v. de l'île de Java, sur la côte N., ch.-l. d'une prov. de même nom, qui compte 150 000 hab.

DJÉANGIR. V. GÉANGIR.

DJEBEL, GEBEL ou GIBEL, c.-à-d. en arabe montagne. Pour ceux des mots commençant ainsi qui ne seraient pas ici, cherchez Gibel ou le mot qui suit.

DJEBEL ou DJEBAÏL, Byblos, v. et port de la Syrie (Tripoli), à 53 k. S. O. de Tripoli; 6000 hab., Druses et Maronites. Évêché maronite. Fort où réside l'émir des Maronites, église chrétienne, d'architecture byzantine; belles ruines. — Les Arabes s'en emparèrent sous le califat d'Omar; les Chrétiens la prirent en 1100 et la conservèrent pendant les croisades : on l'appelait alors Gebelet ou Bersabée. Elle tomba ensuite au pouvoir des Turcs, qui la possèdent encore. Les Anglais l'enlevèrent en 1840 à Méhémet-Ali.

DJEBEL-EL-KAMAR ou KOUMR. V. lune (monts de la).

DJEBEL-EL-TARIK. V. GIBRALTAR.

DJEBEL-NOUR, mont de la lumière, mont. d'Arabie (Hedjaz), près de La Mecque. C'est là, selon les Musulmans, que l'ange Gabriel apporta le premier chapitre du Coran à Mahomet.

DJEBEL-SELSELEH, Silsilis, mont. d’Égypte, voisines de Koum-Ombou, et dont les vastes carrières ont fourni ces blocs énormes qui ont servi aux constructions colossales de Thèbes.

DJEDDAH, v. et port d'Arabie (Hedjaz), sur la mer Rouge, à 90 k. O. de La Mecque; 15 000 h. Elle est regardée comme le port de La Mecque. Parfums, café; tissus, marchés d'esclaves. Port sûr et très-fréquenté avant les conquêtes des Wahabites. Résidence d'un pacha turc et de consuls européens. Elle a été le ch.-l. d'un des 4 pachaliks turcs de l'Arabie. Conquise sur les Wahabites en 1811 par Méhémet-Ali. Djeddah est une ville sainte, où règne un violent fanatisme : le consul français Eveillard y fut assassiné en 1858, ce qui attira sur la v. un sévère châtiment.

DJELALABAD, v. de l'Afghanistan, ch.-l. du Seistan, sur un canal dérivé de l'Helmend, à 1050 k. E. de Kaboul et à 520 k. de Kandahar. — Une autre v. de l'Afghanistan, du nom de Djelalabad, sur la riv. le Kaboul, a été saccagée en 1842 par les Anglais.

DJELAL-EDDIN, c.-à-d. Gloire de la Religion, sultan seldjoucide de Perse. V. MÉLIK-CHAH.

DJELAL-EDDIN-ROUMY, poëte persan, de la secte des sophis, né à Balkh en 1203, mort vers 1271, était issu du sang royal. Il quitta sa patrie pour se soustraire à la jalousie du sultan, vint se fixer à Konieh dans le Roum (Asie-Mineure), d'où son nom de Roumy, et y tint une école célèbre. On a de lui le Metsnevi, poëme moral, allégorique et mystique de 40 000 strophes, et le Divan, recueil de poésies lyriques. Les Persans le regardent comme un saint. Il fonda un ordre de derviches, les Mevlevis.

DJELALPOUR, v. de l'Indostan, dans l'État fédératif des Seikhs, à 142 k. N. O. de Lahore. On croit que c'est près de là qu'eut lieu la célèbre bataille entre Alexandre et Porus. — Plusieurs autres villes de l'Inde portent le nom de Djelalpour : une d'elles, dans la présidence de Calcutta, à 30 k. de Kalpi, donne son nom au district anglais de Dakka-Djelalpour.

DJELEM, Hydaspes, riv. de l'Inde, une des cinq grandes rivières du Pendjab, sort de l'Himalaya, dans la prov. de Cachemire, traverse le roy. de Lahore, et se jette dans le Tchenab, affluent du Sind, à 130 k. N. E. de Moultan; cours, env. 700 k.

DJEM, prince turc. V. ZIZIM.

DJEMALABAD, v. forte de l'Inde anglaise (Madras), dans le district de Kanara, par 13° 3' lat. N., 73° 5' long. E. Fort bâti par Tippou-Saïb et pris par les Anglais après la chute de Seringapatam.

DJEMCHID, ancien roi de la Perse ou Iran, de la race des Pichdadiens, est un personnage à la fois fabuleux et historique. Il est regardé comme le père de la civilisation en Perse : il régnait à une époque fort incertaine : selon les uns vers l'an 1890, selon les autres seulement vers 800 av. J.-C. Il agrandit Istakhar (Persépolis), inventa plusieurs arts et fonda plusieurs institutions utiles. Il fut détrôné par Zohak, venu d'Arabie, et laissa un fils, Féridoun, qui remonta dans la suite sur le trône. — Les Grecs ont changé son nom de Djemchid en celui d'Achéménès et ont donné le nom d'Achéménides aux rois de Perse qu'ils regardaient comme ses descendants.

DJEMMA-GHAZOUAT (c.-à-d. Assemblée de Pirates), dit aussi NEMOURS, v. et port d'Algérie (Oran), ch.-l. de cercle, à 162 k. N. O. d'Oran, près du Maroc. Poste fortifié en 1844. Monument en mémoire des Français massacrés près de là, à Sidi-Brahim.

DJENGIS-KHAN. V. GENGIS-KHAN.

DJENNY, v. de l'Afrique centrale, capit. du Bas-Bambarra, sur le Djoliba, à 180 k. N. E. de Ségo; 10 000 h. Commerce d'esclaves et de poudre d'or. Visitée par Caillié en 1828.

DJESSALMIRE, principauté de l'Inde, dans le Radjepoutanah, est comprise dans les domaines médiats de la Grande-Bretagne, et a pour ch.-l. Djessalmire, v. de 20 000 h., à 130 k. N. O. de Bikanir.

DJESSORE, district de l'Inde anglaise (Bengale), borné à l'E. par le district de Dakka-Djelalpour, au N. par le Gange, au S. par le golfe de Bengale, à l'O. par l'Hougly; env. 12 000 hab.; ch.-l. Moorlay. Indigo, riz, tabac, vers à soie.

DJEYPOUR, v. de l'Inde anglaise, ch.-l. d'une principauté de même nom, dans le pays des Radjepoutes, à 240 kil. S. O. de Dehli; env. 60 000 hab. Belle et bien bâtie. On y remarque le palais du Radjah dont l'architecture représente une queue de paon. Fabriques de drap, de tissus de coton. Commerce considérable, surtout en, chevaux. — La principauté est située dans la partie S. E. du Guzzerat ; 800 000 h.

DJEZZAR (Ahmed), pacha de St-Jean-d'Acre, né vers 1720 en Bosnie, mort en 1804. Vendu comme esclave en Égypte, il s'éleva successivement du rang de simple Mamelouk à la dignité de gouverneur du Caire, puis de Beyrouth, 1773. Nommé ensuite pacha de St-Jean-d'Acre, 1775, il s'y rendit indépendant lors de l'expédition des Français en Égypte, 1799. Enfermé dans St-Jean-d'Acre, il soutint contre les Français un siége mémorable, où la fortune de Bonaparte éprouva son premier échec. Sa cruauté lui avait valu le surnom de Djezzar (boucher).

DJIGELLI ou GIGERI, Igilgilis des anc., v. d'Algérie (Constantine), à 100 kil, N. O. de Constantine, à l'entrée du golfe de Bougie. Petit château fort. Les Français s'emparèrent de cette v. en 1664, mais ils l'abandonnèrent la même année, décimés par le climat. Duquesne y fonda le Fort-français, qui existe encore auj. Les Français l'ont prise de nouveau et occupée définitivement en 1839. Elle a été presque ruinée en 1856 par un tremblement de terre.

DJIHAN. V. CHAH-DJIHAN et GÉANGIR.

DJIHOUN, dit aussi Amou, Amou-Daria, l'ancien Oxus, un des plus grands fleuves de l'Asie, naît par 69° 30' long. E., 38° 25' lat. N., dans la chaîne du Belour, traverse le Badakchan et les pays de Bokhara et de Khiva, reçoit le Kafernihan, le Toupabak, le Golam, le Termedz-roud ; se divise dans le khanat de Khiva en 2 bras, et se perd dans la mer d'Aral après un cours d'env. 1600 kil. On présume que le cours du Djihoun a changé par l'effet d'un tremblement de terre, et que ce fleuve se jetait autrefois dans la mer Caspienne.

DJIMILLAH, Gemellæ ou Cuiculum, v. d'Algérie, entre Constantine et Sétif. Ruines romaines, théâ-