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gypte (1814), enfin du pacha d’Égypte, qui en fit la conquête en 1820 et auquel il obéit encore.

DONI (Ant. François), né à Florence en 1053, m. en 1574, fut d'abord servite, et ensuite prêtre séculier. Il écrivit des satires et s'adonna au genre plaisant. Il se lia avec l'Arétin et avec Domenichi, dont il devint ensuite l'ennemi. Il a laissé, entre autres ouvrages, des Lettres italiennes ; La Libraria, 1557; La Zucca, 1565, collection d'anecdotes, de bons mots et de proverbes, en 4 parties; I Mondi celesti, terrestri ed infernali, 1562, trad. par G. Chapuis, 1580. Les Lettres italiennes sont à l’Index.

DONI (J. B.), antiquaire, né à Florence en 1594, mort en 1647, fut professeur d'éloquence à Florence et secrétaire du Sacré Collége à Rome. Il a écrit des ouvrages très-savants sur la musique des anciens et a laissé un précieux recueil d'inscriptions, de vases et autres objets curieux, publié par Gori, Florence, 1731. J. B. Doni parait être le premier qui ait employé le do au lieu de l’ut dans la solmisation.

DONIZETTI (Gaëtan), compositeur, né à Bergame en 1798, mort en 1850, était fils d'un employé, il se voua à la carrière musicale malgré son père qui le destinait au barreau, reçut à Bergame les leçons de J. Simon Mayer, et à Bologne celles du P. Mattei, savant contre-pointiste; débuta à Venise en 1818 par l'opéra Enrico di Borgogna, écrivit à Rome en 1822 Zoraïde di Granata, qui commença sa réputation, fit représenter à Milan en 1831 Anna Bolena, en 1834 Lucrezia di Borgia, qui renferment des beautés supérieures; vint en 1835 à Paris où il donna Marino Faliero; composa la même année à Naples, en six semaines, la Lucia di Lammermoor, son chef-d'œuvre, qui fit bientôt le tour du monde; revint en 1840 à Paris, donna en cette seule année à l'Opéra-Comique la Fille du régiment, à l'Académie de musique les Martyrs, opéra tiré du Polyeucte de Corneille, qui, malgré de mâles beautés, eut peu de représentations; puis, la Favorite, l'une des plus admirables partitions de notre scène lyrique, et fit enfin représenter en 1843 Don Sébastien, vaste ouvrage qu'il avait écrit en deux mois. La composition hâtive de cette dernière œuvre, jointe à l'abus des plaisirs, épuisa ses forces : atteint bientôt d'aliénation mentale, puis frappé de paralysie, il fut transporté dans sa ville natale, où il mourut à 50 ans. Doué d'une facilité prodigieuse, Donizetti avait, dans sa courte carrière, composé plus de 60 opéras. Aux œuvres déjà citées nous ajouterons : la Parisina, Florence, 1833 ; Gemma di Vergi, Milan, 1835 ; Linda di Chamouni, qui fut représentée avec un grand succès à Vienne en 1842; l’Élixir d'amour et Don Pasquale, qui brillent par une musique vive et piquante; Catarina Cornaro, sa dernière œuvre, donnée à Naples en 1844. Donizetti avait été nommé en 1836 professeur de contre-point à Naples et en 1842 maître de chapelle à Vienne. Ce maître procède de Rossini, mais il s'attacha davantage à la vérité de l'expression : il sait unir à la tendresse du sentiment la noblesse et la vigueur ; il est à regretter qu'il ait quelquefois abusé de sa facilité jusqu'à la négligence. P. Scudo lui a consacré une bonne notice dans la Revue des Deux Mondes (juillet 1848).

DONJON (Le), ch.-l. de c. (Allier), à 16 k. N. E. de La Palisse; 1900 h. Fabrique de draps.

DONNADIEU (le général), né à Nîmes en 1777, mort en 1849, avait fait avec distinction les campagnes de la République et de l'Empire lorsqu'il fut compromis dans une conspiration contre Napoléon et interné à Tours (1812). En 1814, il s'empressa d'offrir ses services aux Bourbons : commandant en 1816 la 7e division militaire, il eut à réprimer, à Grenoble, l'insurrection que dirigeait Didier : il déploya dans cette occasion une rigueur excessive que l'opinion publique taxa de cruauté. Après avoir été d'abord récompensé par le ministère, il fut désavoué, et se livra à de violentes récriminations à la suite desquelles il fut emprisonné. Cependant il ne tarda pas à rentrer en grâce et eut même un commandement dans la guerre d'Espagne (1823). Il a publié quelques écrits de circonstance, ou il attaque surtout le ministre Decazes, qui l'avait désavoué.

DONNE (John), poëte et théologien, né à Londres en 1573, mort en 1631, fut d'abord secrétaire du chancelier Egerton (lord Ellesmere), dont il épousa la nièce, perdit sa place à cause de ce mariage, auquel la famille du lord s'opposait, puis entra dans la carrière ecclésiastique, en 1613, réussit dans la prédication et devint doyen de St-Paul. On a de lui, outre quelques écrits historiques, des poésies légères, des satires, des épigrammes, des chansons, œuvres de sa jeunesse, où l'on trouve beaucoup d'esprit, mais où règne le goût alambiqué qui dominait alors. Ses Œuvres ont été réunies à Londres en 1839, 6 v. in-8. On raconte de Donne un trait fort surprenant de seconde vue.

DONNEMARIE, ch.-l. de c. (Seine-et-Marne), sur la Vielle, à 14 k. S. O. de Provins; 1200 h.

DONNEZAN, petit pays de France, faisait jadis partie du comté de Foix (Ariége) et avait pour place principale Quérigut. Ce fut une petite souveraineté depuis le XIVe siècle jusqu'à Henri IV, qui le réunit à la couronne.

DONOSO CORTÈS (don Juan), marquis de Valdegamas, publiciste espagnol, né en 1809, m. en 1853, fut dès l'âge de 20 ans professeur de philosophie à Cacérès, devint en 1834 secrétaire des commandements de la reine mère Marie-Christine, en 1836 chef de division au ministère de la justice, en 1837 député de Cadix aux Cortès, accompagna dans son exil la reine mère (1840), rentra avec elle en Espagne en 1843, fut nommé secrétaire et directeur des études de la jeune reine Isabelle, et bientôt appelé au Sénat, et fut envoyé comme ambassadeur en Prusse, puis en France. Après avoir longtemps professé les idées les plus libérales, il les abjura tout à coup, en 1849, pour adopter les doctrines théocratiques des Bonald et des De Maistre, Outre plusieurs ouvrages de circonstance en espagnol, on a de lui un livre écrit en français: Essai sur le Catholicisme, le Libéralisme et le Socialisme, Paris, 1851. Une éd. complète de ses œuvres a été donnée a Madrid après sa mort.

DONZENAC, ch.-l. de c. (Corrèze), à 8 k. N. de Brives; 4000 h. Ardoises.

DONZY, ch.-l. de c. (Nièvre), sur le Nohain, à 15 k. S. E. de Cosne; 4000 hab. Forges, hauts fourneaux. Commerce en bois et en fer. Jadis titre d'une baronnie, réunie au domaine en 1477.

DOOMSDAY-BOOK. V. DOMESDAY.

DOPHRINES. V. DOFRINES.

DORAT (Jean), Auratus, savant du XVIe siècle, né vers 1510 à Limoges, mort en 1588, se fit d'abord remarquer par des poésies françaises, qui lui valurent la faveur de François I et le firent placer parmi les poëtes de la Pléiade, fut nommé en 1560 professeur de grec au Collége de France, et se fit une grande réputation par ses vers latins et grecs. Il forma Ant. Baïf et Ronsard. Il publia en 1586 le recueil de ses poésies : elles contiennent des Poëmes, des Épigrammes, des Anagrammes, des Odes, des Églogues. On y remarque le Tumulus Caroli (Charles IX). — Il laissa deux fils et une fille qui se distinguèrent aussi comme poëtes et érudits.

DORAT (Claude Joseph), poëte français, né à Paris en 1734, d'une famille de robe, mort en 1780, mena une vie fort dissipée et épuisa son patrimoine en dépenses pour ses plaisirs, et pour l'impression de ses ouvrages. Il réussit dans la poésie légère, tout en restant loin de Voltaire, qu'il avait pris pour modèle; mais il voulut aussi être auteur dramatique, faire des odes, des héroïdes dans le genre d'Ovide, des fables, des romans, et il échoua le plus souvent. Il se déclara l'ennemi des philosophes, qui en revanche lui firent une rude guerre : il fut accablé d'épigrammes. On reproche à Dorat de l'afféterie, un style maniéré, un ton perpétuel de persiflage et une mono-