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DOVIZI, cardinal. V. BIBBIENA.

DOW (Gérard), peintre hollandais, élève de Rembrandt, né à Leyde en 1613, mort en 1680, s'attacha à représenter les objets de la vie commune et la nature morte. Tous ses tableaux sont d'un fini admirable; on remarque surtout la Femme hydropique, son chef-d'œuvre (au musée du Louvre; la jeune Ménagère; l'Épicière de village; le Trompette; une Cuisinière hollandaise; le Peseur d'or; l'Astrologue; l'École du soir; une vieille Femme en prières; le portrait de sa famille et le sien. G. Dow forma Miéris et Metzu.

DOW (Alex.), officier écossais, mort en 1779, entra au service de la Compagnie des Indes et se distingua à la fois par ses services militaires et ses talents littéraires. Il a donné une Histoire de l'Indostan (1772), trad. de l'ouvrage persan intitulé Tarychki Ferichtah, et a traduit plusieurs Contes persans.

DOWLATABAD, v. de l'Inde. V. DAOULATABAD.

DOWN, comté maritime de l'Irlande, dans l'Ulster, au S. de celui d'Antrim : 80 k. sur 40 ; 352 500 h. Ch.-l., Down-Patrick. Sol montueux, plusieurs lacs, entre autres le Neagh, eaux thermales ; houille, cuivre, plomb, marbre, ardoises, etc. Beaucoup d'avoine et de pommes de terres ; moutons excellents.

DOWN-PATRICK, v. d'Irlande, ch.-l. du comté de Down, à 130 k. N. E. de Dublin; 4800 h. Anc. résidence des rois de l'Ulster et siège d'un évêché catholique. Commerce de toiles et de pommes de terre. Sépulture de S. Patrick, patron de l'Irlande.

DOYEN (François), peintre, né à Paris en 1726, mort en 1806, eut Vanloo pour maître et fut lui-même le maître de David. Il visita l'Italie et la Flandre pour se perfectionner et fut nommé en 1776 professeur à l'Académie de peinture. Il a donné trois tableaux remarquables : la Mort de Virginie; Ste Geneviève des Ardents (à St-Roch), et la Mort de S. Louis (pour l'École militaire). Il exécuta une suite de peintures d'après l’Iliade pour servir de modèles aux tapisseries des Gobelins. Au commencement de la Révolution, Doyen, sur les instances de la czarine Catherine II, alla s'établir en Russie : il y fut nommé directeur de l'Académie des beaux-arts et y exécuta plusieurs ouvrages remarquables.

DOZULÉ, ch.-l. de c. (Calvados), à 17 k. S. O. de Pont-l'Évêque; 930 h. Foires importantes.

DRAC, riv. de France, naît au col des Deux-Couvettes (Htes-Alpes), entre dans le dép. de l'Isère, et tombe dans l'Isère sous Sassenage, après un cours de 130 k. Son cours torrentiel cause de grands ravages.

DRACON, archonte et législateur des Athéniens, donna, vers l'an 624 av. J.-C., des lois si rigoureuses, que l'orateur Démade les disait écrites avec du sang. Aussi tardèrent-elles peu à tomber en désuétude, et à être remplacées par celles de Solon. On trouve 11 de ces lois dans un ouvrage publié à Lyon en 1588, sous le titre de Jurisprudentia vetus Draconis, Pardulpho Prateio collectore ac interprete, 1559.

DRACONTIUS, poëte latin chrétien du Ve siècle, mort vers 450, était Espagnol et prêtre. Il a compose sous le titre d’Hexaëmeron un poëme sur les 6 jours de la création, auquel Eugenius, évêque de Tolède du VIIe s., ajouta un complément pour le 7e jour. Ce poëme, fort obscur et entaché de l'emphase espagnole, a été publié pour la 1re fois à Paris en 1560, et réimprimé, avec le complément, par Carpzov, Helmstædt, 1794, et par Glaeser, 1847. On a prétendu que Milton lui avait fait des emprunts.

DRAGONNADES, nom donné aux cruelles vexations exercées par des gens armés contre les Protestants sous le règne de Louis XIV, par suite de la révocation de l'édit de Nantes (1685) ; on les nomme ainsi parce qu'on y employait surtout des dragons. Ces soldats, logés à discrétion chez les Calvinistes, y commettaient impunément toutes sortes de violences.

DRAGONS, milice française. V. ce mot au Dict. univ. des Sciences.

DRAGUIGNAN, Anteis, Dracenum, ch.-l. du dép. du Var, dans une vallée, sur l'Artuby, à 858 k. S. E. de Paris; 11 052 h. Tribunal, cour d'assises, collége, joli jardin botanique, bibliothèque, petit musée. Belle promenade d'Azemar, nombreuses fontaines. Magnaneries, filatures de soie, fabriques de bas, de gros draps; distilleries, savon, sel de saturne ; grand commerce d'huile d'olive. — Cette ville fut fondée au Ve siècle; elle eut beaucoup à souffrir aux XVIe et XVIIe s. des guerres de religion.

DRAGUT, amiral ottoman, né vers 1500 en Anatolie (sandjak de Mentech), avait été d'abord domestique d'un corsaire. Émule de Barberousse, il se signala par ses courses et ses dévastations sur les côtes du roy. de Naples et de la Calabre. Jeannetin Doria, neveu d'André Doria, le fit prisonnier en 1550, et ne le relâcha qu'à prix d'argent. Bloqué de nouveau par André Doria dans l'île de Zerbi, il échappa par son audace (1560). Il rejoignit les Turcs devant Malte, en 1565, avec 15 galères, et fut tué à ce siége par un boulet de canon.

DRAKE (François), célèbre marin anglais, né en 1540 près de Tavistock (Devonshire), fut capitaine de vaisseau dès l'âge de 22 ans. En 1572, à la tête de deux navires, il surprit et enleva aux Espagnols les places de Nombre-de-Dios et de Venta-de-Cruz situées sur la côte orientale de l'isthme de Panama. De 1577 à 1580 il fit, avec l'approbation de la reine Élisabeth, un voyage autour du monde, pendant lequel, après avoir franchi le détroit de Magellan, il attaqua les Espagnols dans leurs possessions de l'Amérique occid., prit possession de la Californie, qu'il nomma la Nouvelle-Albion, et revint en Espagne par les Indes orientales et le cap de Bonne-Espérance. En 1585 il s'acquit une nouvelle gloire en s'emparant de plusieurs places aux Canaries, au cap Vert et à Saint Domingue. La reine le nomma alors vice-amiral. En 1588 il coula à fond dans le port de Cadix 23 vaisseaux de la fameuse flotte espagnole dite l'Armada, dirigée par Philippe II contre l'Angleterre. L'année suivante, il tenta, mais sans succès, de reconquérir le Portugal pour Antonio de Crato. En 1595, il enleva aux Espagnols en Amérique Ste-Marthe et Rio-de-la Hacha; mais il échoua dans l'attaque de Panama. Le chagrin qu'il en conçut le fit mourir à Porto-Bello la même année. On attribue à Drake l'introduction en Europe de la pomme de terre, qu'il apporta de Santa-Fé (Mexique). Franç. Pretty a écrit en anglais le journal de la navigation de Drake : The famous Voyage of Drake into the south sea, Londres, 1600; trad. par Louvencour, Paris, 1627 et 1641. Son voyage autour du monde, rédigé d'après ses papiers, a été publié à Londres en 1851 seulement, sous le titre de The world encompassed, par Fr. Fletcher. Sa Vie a été racontée par Samuel Johnson.

DRAKENBORCH (Arnold), professeur et commentateur, né à Utrecht en 1684, mort dans la même ville en 1747, remplaça Burmann dans sa chaire de rhétorique et d'histoire à l'université d'Utrecht, 1716. Il a donné d'excellentes éditions de Silius Italicus, Utrecht, 1717, in-4, et de Tite Live, Amst., 1738 à 1746, 7 vol. in-4; et de savantes dissertations De offico præfectura urbis, De officio præfectorum prætorii, etc.

DRAMMEN, nom sous lequel on comprend les deux villes réunies de Strœmsoë et de Bragernaes, en Norvége, situées à 35 kil. S. E. de Christiania, sur le Drammen-elv; 6000 h. Grand commerce de bois.

DRANGIANE, contrée de l'Asie anc., entre l'Arie au N., l'Arachosie à l'E., la Gédrosie au S., et la Cannanie à l'O., formait une des prov. de l'empire perse, et avait pour ch.-l. Prophthasia. C'est auj. le Seistan, et une partie du Kandahar.

DRANSE, nom de 2 riv., la Dranse savoyarde, qui vient du S. et tombe dans le lac de Genève, à 6 kil. N. E. de Thonon; et la Dranse valaisane, formée de 2 torrents qui naissent dans le Grand-St-Bernard, qui se jette dans le Rhône à Martigny.

DRAPARNAUD (J. Raimond), naturaliste, né à Montpellier en 1772, mort en 1804, professa l'histoire naturelle à l'école de médecine de sa ville natale.