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son de Bourbon, quelque membre de cette famille en porta toujours le titre, même après que le domaine en eut été aliéné (V. ci-dessus, l'art, géographique). — On connaît surtout sous ce nom :

François de Bourbon-Vendôme, comte d'Enghien, frère d'Antoine de Bourbon, roi de Navarre, et, du prince Louis I de Condé, né à La Fère en 1519 : il fut gouverneur du Hainaut, du Piémont et du Languedoc; prit Nice en 1543 et s'illustra en gagnant sur les troupes de Charles-Quint la bataille de Cérisoles, 1544. Malheureusement il mourut dès l'année suivante par suite d'un accident.

2° Le grand Condé dans sa jeunesse : il n'était encore que duc d'Enghien quand il remporta la victoire de Rocroy, 1643 (V. CONDÉ).

Louis Antoine Henri de Bourbon, duc d'Enghien, le dernier des Condés, né à Chantilly en 1772. Il était fils de Henri Louis Joseph, duc de Bourbon, et de Louise Thérèse d'Orléans. Il suivit dans l'émigration le prince de Condé, son grand-père, fut chargé d'un commandement de cavalerie dans l'armée de Condé, et déploya la plus grande valeur dans tous les combats livrés contre les troupes républicaines. L'armée de Condé ayant été licenciée en 1801, le duc d'Enghien se retira à Ettenheim, dans le grand-duché de Bade, où habitait la princesse Charlotte de Rohan-Rochefort, qu'il aimait. Soupçonné de conspirer contre la République, il fut arrêté dans cette retraite par l'ordre de Bonaparte quoiqu'il fût en pays neutre et en paix. Conduit au château de Vincennes, il y fut jugé par une commission militaire, condamné comme ayant entretenu des relations secrètes avec les royalistes en France, et fusillé la nuit même de son arrivée (21 mars 1804). Napoléon, dans ses Mémoires, a essayé de justifier l'arrestation du duc d'Enghien comme une nécessité politique mais il blâme sévèrement ceux qui, par un zèle aveugle, n'attendirent pas ses ordres avant d'exécuter le jugement.

ENGINA ou ENGIA. V. ÉGINE.

ENGORNOU, v. de Nigritie, dans l’État de Bournou, à 23 k. S. E. de Kouka. On y compte environ 30 000 hab. Grands marchés d'esclaves ; commerce d'ambre et de corail.

ENGOYO, État de la Guinée, entre l'Océan à l'O. et le Congo au N. et au S., a pour ch.-l., Cabinda.

ENGUERRAND DE COUCY, DE MARIGNY, de MONSTHELET. V. COUCY, MARIGNY, etc.

ÉNIANES, Ænianes, peuplade grecque qui habita successivement la Perrhébie orient., dans l'Épire mérid. ; la Thessalie, près de la Locride Épionémidienne, et les côtes du golfe Maliaque. Ils avaient voix au conseil des Amphictyons.

ÉNIPÉE, Enipeus, nom commun à diverses riv. de l'anc. Grèce, dont une en Élide et une en Thessalie : celle-ci, nommée auj. Carissa, coulait à Pharsale et se jetait dans le Pénée.

ENKHUYSEN, Enchusa, ville forte du roy. de Hollande (Nord-Hollande), à 46 k. N. E. d'Amsterdam ; 8000 h. Port sur le Zuydersée (à demi comblé); digues. Anc. hôtel de l'amirauté; hôtel de la monnaie; hôtel des Indes. Chantiers de construction, fonderies de cloches; armements pour la pêche du hareng et de la morue.

ENNA, auj. Castrogiovanni, v. de la Sicile anc., sur le fl. Himère, était, selon les anciens, au centre de l'île. Elle est célèbre dans la Fable comme étant le lieu près duquel fut enlevée Proserpine. C'est dans Enna et Agrigente que commença la 1re guerre des esclaves (138 ans av. J.-C.) ; cette ville fut reprise la dernière, en 132. Les env. étaient très-fertiles.

ENNEZAT, ch.-l. de c. (Puy-de-Dôme), sur la riv. d'Eubenne, à 9 k. E. de Riom; 2500 hab. Église du XIe siècle. Fabriques de sucre indigène.

ENNIS, v. d'Irlande, capit. du comté de Clare, sur le Fergus, à 31 kil. N. O. de Limerick; 10 000 hab. Anc. couvent de Franciscains, fondé en 1240.

ENNISCORTHY, v. d'Irlande, dans le comté de Wexford, à 16 k. N. O. de Wexford. Une insurrection y éclata en 1798 contre le gouvernement anglais.

ENNISKILLEN, v. d'Irlande, ch.-l. du comté de Fermanagh, à 137 kil. N. O. de Dublin; 6000 hab. Fondée en 1641 par sir W. Cole, à la famille duquel elle a fait donner le titre de comte. Elle se défendit bien en 1689 contre Jacques II.

ENNIUS (QUINTUS), poète latin, né à Rudies en Calabre 240 ans av. J.-C., mort vers 169, suivit d'abord la carrière militaire, fut amené à Rome par Caton l'Ancien, qui avait remarqué son mérite, y enseigna les lettres grecques et latines et se concilia l'estime et la faveur des plus grands personnages : il était l'ami des Scipions. Ennius composa des comédies, des tragédies, des satires et un poème intitulé : les Annales de la république, en 18 chants. Bien que son style se sentit de la rudesse qu'avait encore la langue dans le siècle où il vivait, il renfermait un grand nombre de beautés. Virgile lui faisait de fréquents emprunts : aussi Horace dit-il (Odes, IV, 8) que ce poëte tirait des perles du fumier d'Ennius. Les fragments qui restent de lui se trouvent dans le Corpus poetarum de Maittaire, dans le Théâtre des Latins publié par Levée et ont été publiés à part par J. Wahlen, Leips., 1854.

ENNODIUS MAGNUS, écrivain ecclésiastique latin, d'une famille illustre d'Arles, né vers 473, mort en 621, jouit de la faveur du roi Théodoric, fut consul en 511, puis renonça aux dignités civiles pour entrer dans le clergé, devint évêque de Pavie, fut deux fois choisi pour légat par le pape Hormisdas, et mérita d'être canonisé : on le fête le 17 juillet. Ses principaux ouvrages, écrits d'un style déclamatoire, sont un Panégyrique de Théodoric; la Vie de S. Épiphane, celle de S. Antoine. Ils ont été publiés par Sirmond, 1612.

ÉNOCH ou HÉNOCH, fils de Caïn, bâtit, avec son père, la première ville et la nomma Énochie. Il était né vers l'an 4729 av. J.-C.

Patriarche, fils de Jared et père de Mathusalem, naquit vers l'an 4342 av. J.-C., vécut 365 ans, et fut enlevé au ciel, sans avoir subi la mort. Il existe sous le nom d’Énoch un recueil de prophéties apocryphes.

ÉNOPÉE, nom primitif d'Égine.

ÉNOS, Ænos, V. de la Turquie d'Europe (Roumélie), à 58 k. N. O. de Gallipoli, sur le golfe d'Énos; 8000 h. Port sûr, mais ensablé. Laines, coton, soie, cuirs, cire, safran, etc.

ENS, Anisus ou Anesus, riv. des États autrichiens, prend sa source dans la Hte-Autriche (cercle de Saltzbourg), passe à Rastadt, arrose en partie le duché de Styrie, rentre dans la Haute-Autriche, passe à Steyer et à Ens, et se jette dans le Danube après 250 kil. de cours. Elle reçoit la Salza et la Steyer. Cette riv. sert de limite à la Haute et à la Basse-Autriche, dites aussi Pays au-dessus et Pays au-dessous de l'Ens.

ENS, Anisia, Ensium civitas, v. de là Hte-Autriche (cercle de Traun) sur l'Ens, à 19 k. N. de Steyer; 4000 hab. — Ville très-ancienne : elle existait déjà du temps des Romains et fut rebâtie aux Xe siècle sous le nom d’Ensburg (bourg de l'Ens). L'Autriche et la Bohême y signèrent un traité de paix en 1336.

ENSENADA (Zénon Silva, marquis de LA), né en 1690 à Seca près de Valladolid, mort en 1762, fut porté par son seul mérite aux plus hauts emplois, gagna la confiance de Ferdinand VI, qui le nomma ministre des finances, et sut, par une sage administration, rétablir les finances épuisées et faire fleurir le commerce et les colonies, A l'avénement de Charles III, il fut renversé par des cabales de cour, 1759.

ENSISHEIM, Urunca, ville d'Alsace-Lorraine, à 23 kil. S. E. de Colmar, sur l'Ill; 2734 hab. Anc. collége des Jésuites, qui sert auj. de maison de détention. Hôtel de ville dans le genre gothique. Calicots, chapeaux de paille. — Cette v. était jadis le ch.-l. de la Hte-Alsace ou Alsace autrichienne; le conseil souverain d'Alsace y a siégé de 16S7 à 1674.