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est le sujet de l’Ériphyle de Voltaire. — Le fatal collier d'Ériphyle fut depuis donné par Alcméon à Alphésibée, fille du roi Phégée, qu'il avait épousée.

ÉRISTIQUE (École), V. EUCLIDE de Mégare.

ÉRIVAN, Eroanum, v. forte de la Russie d'Asie, autrefois dans l'Arménie, ch.-l. du gouvt d'Érivan ou Arménie Russe, sur le Zenghi, à 55 kil. N. E. du mont Ararat; 12 000 hab. Archevêché arménien ; églises gréco-russes et arméniennes, mosquées. Fonderie de canons, casernes, etc. Commerce assez actif en tanneries, poterie, tissus de coton, avec la Russie et la Turquie. — Érivan occupe la place du champ de bataille où Érovant, qui avait chassé Ardaschès du trône d'Arménie, fut défait par les Perses à la fin du 1er siècle de notre ère. Déjà puissante au VIIe s., elle devint au XVIe la résidence des Sophis de Perse. Les Turcs la prirent en 1553 et 1582. Abbas le Grand la recouvra en 1604. Les Turcs s'en emparèrent de nouveau en 1635; ils la perdirent, pour la reprendre en 1724. Thamas Rouli-khan s'en rendit maître en 1735; elle se soumit à la Perse en 1769. Les Russes l'assiégèrent en vain en 1808; mais en 1827, le général Paskévitsch s'en empara, ce qui lui valut le titre d'Érivansky. Par le traité de Tourkmank-tchaï, 1828, la Perse l'a cédée définitivement à la Russie. — Le gouvt d'Érivan, dit aussi Arménie russe, situé entre la Géorgie, l'Aderbaïdjan et la Turquie d'Asie, est formé de l'anc. province persane d'Érivan et de la presque totalité du pachalik turc d'Akhal-tsikhé et compte 180 000 h. Il est arrosé par le Kour, l'Aras, l'Arpatchai, et contient un grand lac, le Sevanga ou Goktcha. Habitants : Arméniens, Tadjiks, Kourdes et Russes.

ERIZZO (Séb.), Erycius, antiquaire et littérateur vénitien, né en 1522, mort en 1585, était membre du Conseil des Dix. Il a publié un Traité sur les médailles et les monnaies des anciens, Venise, 1559, ouvrage estimé. On a aussi de lui un recueil de nouvelles morales, intitulé les Six Journées, qui n'a été publié qu'en 1794 (Livourne, 1 v. in-4); et une trad. italienne de plusieurs Dialogues de Platon, Ven., 1574.

ERIZZO, doge de Venise de 1632 à 1645, équipa une flotte pour délivrer Candie assiégée par les Turcs, mais mourut au moment du départ.

ERLACH, Cerlier en français, petite v. de Suisse (Berne), sur le lac de Bienne, à 27 kil. N. O. de Berne; 1100 h. Château seigneurial, berceau de la famille d'Erlach, famille originaire de Bourgogne, qui depuis le XIIe siècle joua un rôle important soit à Berne, soit en France. Les Bernois occupèrent le château en 1474, au commencement de la guerre contre la Bourgogne, et ils l'ont gardé depuis.

ERLACH (Rod. d'), noble bernois, illustre au XIVe s., défendit Berne contre le comte de Nydau et plusieurs autres seigneurs voisins, et gagna sur eux en 1339 la bataille de Laupen qui assura l'indépendance des Bernois. Il mourut en 1360 assassiné par son gendre. — J. Louis d'Erlach, lieutenant général, né en 1595, mort en 1650, servit avec gloire pendant la guerre de Trente ans sous Gustave-Adolphe et Bernard de Saxe. Après la mort de ce dernier, il entra au service de la France, eut une grande part à la victoire de Lens, 1648, et fut en récompense nommé gouverneur de Brisach et maréchal de France — Charles Louis d'Erlach, né en 1725 à Berne, servit d'abord en France, revint dans sa patrie en 1789, y reçut le commandement en chef de l'armée suisse lors de l'invasion des Français en 1798, et résista courageusement aux généraux Brune et Schauenbourg, mais ne put empêcher la prise de Berne et périt dans une sédition, assassiné par ses propres soldats. — Rodolphe Louis d'Erlach, 1749-1817, tenta vainement en 1801 de rétablir l'anc. constitution du pays et commanda l'armée fédérale en 1802; voyant ses efforts inutiles, il rentra dans la vie privée.

ERLANGEN, v. de Bavière (Franconie centrale), sur la Regnitz, à 15 k. N. de Nuremberg: 12 000 h. Elle se divise en Vieille-Ville et Nouv.-Ville ou Christian-Erlangen : celle-ci fut fondée en 1688, après la révocation de l'édit de Nantes, par les émigrés français. Université, instituée en 1743 par Frédéric de Brandebourg-Bayreuth ; 2 bibliothèques, jardin botanique, etc. L'Académie Léopoldine-Caroline, transférée depuis 1808 à Bonn, était jadis établie à Erlangen. Toiles, lainages, passementerie, miroiterie, papeteries, distilleries, etc.

ERLAU, Eger en hongrois, Agria en latin moderne, v. de Hongrie, ch.-l. du comitat de Hevesch, à 130 k. N. E. de Bude; 20 000 h. Archevêché catholique, université, observatoire, bibliothèque; quelques édifices. Eaux thermales; bons vins. — Fondée en 1010 par le roi Étienne. Les Mongols la saccagèrent en 1256. Elle soutint en l552 un siège célèbre contre les Turcs; en 1596, elle fut prise par eux. Après la paix de 1606, elle appartint tantôt à la Turquie, tantôt aux princes de Transylvanie.

ERLON (DROUET d'), V. ERLON.

ERMELAND, anc. pays de la Pologne, auj. à la Prusse, est compris dans le gouvt de Kœnig-berg. Évêché fondé en l244 et dont le titulaire était prince d'Empire. L’évêque réside à Frauenburg.

ERMENONVILLE, vge du dép. de l'Oise, à 12 k. S. E. de Senlis et à 50 N. E. de Paris, sur un affluent de la Nonnette; 500 h. Anc. vicomte. Ce village est célèbre par le château et le parc où J. J. Rousseau, recueilli en 1778 par le comte de Girardin, passa ses derniers moments; on y voit son tombeau dans l'île des Peupliers; le corps du philosophe en fut tiré en 1794 pour être transféré au Panthéon. Grétry mourut aussi à Ermenonville. — La terre d'Ermenonville fut en 1603 érigée en vicomte par Henri IV, en faveur de son ami de Vic, gouverneur de Calais. Le château fut habité un instant par Gabrielle d'Estrées.

ERMITAGE (l'), coteau sur les bords du Rhône (Drôme), au-dessous de Tain. Vins estimés, dont les crus les plus célèbres sont ceux de Bessas, Greffieu, Méal, Rocoulé. — On connaît aussi sous le nom de l'Ermitage une jolie retraite offerte par Mme d'Épinay à J. J. Rousseau dans la vallée de Montmorency.

ERMITES, pieux solitaires. V. ce mot dans notre Dictionn. univ. des Sciences.

ERNE, riv. et lac d'Irlande (Ulster), dans le comté de Fermanagh. La riv. tombe dans la baie de Donegal, à 4 kil. au-dessous de Ballyshannon, après 110 kil. de cours; bords pittoresques.

ERNÉE, ch.-l. de c. (Mayenne), sur l'Ernée (affluent de la Mayenne), à 23 k. O. de Mayenne; 4000 hab. Collége.

ERNEST, princes des maisons de Saxe, de Hesse, de Hanovre, etc. V. ces noms et ERNESTINE.

ERNEST-AUGUSTE, roi de Hanovre de 1837 à 1851, né en 1771, était le dernier des fils du roi d'Angleterre George III et fut connu avant son avènement sous le titre de duc de Cumberland. Il annula en montant sur le trône la constitution que le Hanovre avait obtenue en 1833 et en octroya en I840 une nouvelle, toute favorable à la noblesse. Toutefois il se vit forcé en 1848 d'accorder quelques réformes.

ERNESTI, famille qui a donné à l'Allemagne plusieurs philologues. J. Auguste, né à Tennstadt (Thuringe) en 1707, mort en 1781, devint en 1781 recteur de l'école St-Thomas à Leipsick ; fut nommé en 1742 professeur de littérature ancienne à l'université de cette ville, en 1758, professeur de théologie, et se distingua également dans ces deux branches de l'enseignement. La pureté de son style latin l'a fait surnommer le Cicéron de l'Allemagne. On a de lui des éd. estimées d’Homère, Leipsick, 1759-65, de Callimaque, 1761; de Polybe, 1763; de Cicéron, cum clave, 1737 et 1775; de Suétone, 1748 et 1775; de Tacite, 1752 et 1801. Il a publié aussi des œuvres diverses, parmi lesquelles on remarque un excellent cours de littérature, Initia doctrinæ solidioris, 1736-83; et une Explication du Nouveau Testament, classique parmi ses coreligionnaires. — Aug. Guill., neveu du préc., professeur de philosophie et d'éloquence