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Les Étoliens, pour se venger, firent alliance avec les Romains contre Philippe, lors des deux premières guerres de Macédoine, et leur rendirent des services essentiels; mais bientôt, mécontents de ces alliés, ils appelèrent en Grèce le roi de Syrie Antiochus, 192. Après la défaite de ce prince (190), ils furent soumis par Fulvius Nobilior, 189, et réunis à la prov. romaine d'Achaïe. Ils conservèrent néanmoins leurs lois. Sous Constantin, l'Étolie fut comprise dans la Nouv.-Épire et fit partie de la préfecture d'Illyrie. Après la prise de Constantinople par les Latins, Théodore l'Ange, de la famille impériale grecque, forma une principauté indépendante dans l'Épire et l'Étolie; mais la discorde s'étant mise entre ses descendants, le sultan Amurath II s'empara du pays en 1432; Scanderbeg chassa un instant les Turcs de l'Étolie, et il la laissa en mourant aux Vénitiens; mais ceux-ci ne purent la conserver, et elle retomba bientôt sous le joug ottoman. A la fin du dernier siècle, une peuplade étolienne, les Souliotes (V. ce nom), opposa une héroïque résistance aux agressions d'Ali-Pacha: mais ce n'est que lors de l'insurrection de 1821 que l'Étolie recouvra son indépendance. Auj. l'Étolie est partagée entre la Turquie et le nouveau royaume de Grèce : une petite fraction est comprise dans la Basse-Albanie, et fait partie de l'eyalet de Roumélie; le reste forme la nomarchie d’Étolie et Acarnanie, qui a pour ch.-l. Missolonghi.

ETON, v. d'Angleterre (Buckingham), sur la Tamise, à 30 k. N. O. de Londres et à 55 k. S. E. de Buckingham, vis-à-vis de Windsor, avec laquelle elle communique par un pont; 3500 h. Eton est célèbre par une grande école, dite King's College, fondée en 1440, où l'on fait d'excellentes études.

ÉTREPAGNY, ch.-l. de canton (Eure), à 26 kil. N. E. des Andelys; 386 hab. Les Mérovingiens y eurent un manoir. Ce fut plus tard une seigneurie qui appartint aux comtes de Melun, aux ducs de Longueville et enfin à la famille Turgot.

ÉTRETAT, vge du dép. de la Sefne-lnf., sur la Manche, à 23 kil. N. E. du Havre ; 1600 hab. Église Notre-Dame, qui reproduit en petit l'abbaye de Fécamp. Bains de mer. Pêche d'huîtres et de homards renommés; rochers à pic et percés à jour qui s'élèvent comme des pyramides au milieu de la mer.

ÉTRURIE, Etruria, auj. Toscane et patrimoine de S. Pierre, région de l'Italie, entre l'Apennin, la mer Tyrrhénienne, la Ligurie, le Latium, avait pour bornes la Macra au N., le Tibre au S. On la divisait en 12 lucumonies, qui avaient pour ch.-l. Cæré, Tarquinies, Veies, Vulsinies, Cortone, Vétulonies, Clusium, Perusia, Ruselles, Arretium, Volaterres, Populonie. Plus tard, elle eut pour v. principales Florence, Pise, Lucques. Ses hab., qu'on nomme indifféremment Étrusques, Tyrrhéniens et Tusques, paraissent descendre des Pélasges. C'est à tort qu'une tradition les faisait venir de la Lydie. Au XIe siècle avant J.-C., ils furent asservis par les Rasena, qu'on croit venus de la Rhétie. Ceux-ci fondèrent dans leur pays une confédération de 12 cités (nommées plus haut) ; ils en avaient déjà auparavant fondé une autre plus au N., dans le bassin du Padus (Brixia, Vérone, Mantoue, Felsine ou Bononia, Melpum, Hadria, etc.), et vers 800 avant J.-C. ils en fondèrent une 3e, plus au S., entre le Vulturne et le Silare (Nole, Vulturne, Atelle, Acerres, etc.). Les 3 ligues, bien qu'indépendantes, étaient unies par un lien fédéral. Vulsinies était le chef-l. général de la conféd. : c'est là que se tenaient les assemblées générales. Les trois conféd. avaient longtemps fleuri, celle du N. par l'agriculture, celles du centre et du sud par le commerce maritime. L'opulence, la mollesse, les vices qui en sont inséparables, préparèrent leur chute. De 587 à 521 les invasions gauloises brisèrent la conféd. du nord et ne laissèrent indépendantes que quelques cités des Rasena. À partir de 424, les Samnites rompirent de même la conféd. du sud en prenant Vulturne (Capoue). La ligue du centre fut celle qui résista le plus longtemps. Une de ses lucumonies, Tarquinies, donna deux rois à Rome (Tarquin l'Ancien, et Tarquin le Superbe), et même, le lars (ou roi) de Clusium, Porsenna, conquit Rome un instant, 507 av. J.-C.; une autre des cités étrusques, Véies, la mit à deux doigts de sa perte, 485-77; mais enfin Rome prit le dessus, conquit Véies, 395; assujettit Faléries. Tarquinies, Cæré, 385-352, et soutint trois grandes guerres contre les Étrusques unis aux Samnites ou aux Gaulois, 313-309, 302-299, 296-383 : après avoir subi de sanglantes défaites à Sutrium, à Pérouse, au lac Vadimon, l'Étrurie fut contrainte à subir le joug. Au IVe siècle de l'empire, l’Étrurie, sous le nom de Tuscie ou Toscane, fut une des huit prov. du diocèse d'Italie. Elle forma au IXe siècle un duché particulier. Voy. TOSCANE. — Le peuple étrusque est un des plus singuliers de l'antiquité. Ses prêtres avaient une haute réputation de science : ils employaient certaines formules secrètes; ils inventèrent les augures, l'art des aruspices, l'art des expiations; c'est d'eux que les Romains empruntèrent les noms de leurs dieux et presque toute leur religion, surtout les cérémonies du culte. Leur religion semble avoir été cruelle et sanguinaire : ils immolaient des victimes humaines, qui pour la plupart étaient des prisonniers de guerre. Les sépultures étaient très soignées, et l'on a retrouvé dans les tombeaux des Étrusques nombre d'antiquités précieuses, qui prouvent que chez eux l'industrie était portée très-loin, surtout pour l'an de la poterie, du vernis, de la teinture : on estime particulièrement les vases étrusques, le plus souvent rouges et ornés de peintures noires. Les constructions de ce peuple, solides et colossales, ont donné naissance à l’ordre toscan, qui a pour caractère des pilastres carrés un peu lourds. On a beaucoup d'inscriptions, non encore déchiffrées, en langue étrusque. L'empereur Claude avait écrit une Histoire d'Étrurie, dont on regrette la perte. On doit à Ottfried Muller (1828) et à Lepsius (1842), d'intéressants travaux sur les Étrusques. Voir, Sur l'art étrusque, L’Étrurie et les Étrusques, ou Dix ans de fouilles, par Noël Des Vergers, 1864, 2 vol. in-8.

ÉTRURIE (Royaume d'). Par le traité de Lunéville, 1801, l'ancien grand-duché de Toscane fut enlevé à Ferdinand III, de la maison d'Autriche, pour être érigé en royaume sous le titre de Royaume d'Étrurie, et fut donné par échange au fils unique de l'infant Ferdinand, duc de Parme, au jeune Louis de Parme, que la guerre avait privé de ses États. Ce prince fut installé la même année (1801), mais il mourut bientôt après (1803). Après la mort de Louis, le roy. d’Étrurie fut gouverné par sa veuve, Marie-Louise, fille de Charles IV, roi d'Espagne, qui administrait comme tutrice de son-fils en bas âge, Louis II. En 1807, la roy. d'Étrurie fut absorbé dans l'empire français, et forma les 3 dép. de l'Arno, de l'Ombrone et de la Méditerranée : en 1809, ce pays fut donné à Élisa, sœur de Napoléon, qui prit le titre de grande-duchesse de Toscane. En 1814, il fut restitué à l'archiduc Ferdinand III. V. TOSCANE.

ETTENHEIM, v. du grand-duché de Bade, à 30 k. N. de Fribourg-en-Brisgau, et près de la frontière de France (25 kil. S.-E. de Strasbourg); 2700 hab, Château, qui était une des résidences des évêques de Strasbourg. C'est de là que fut enlevé le duc d'Enghien pour être amené à Vincennes, 1804.

ETTLINGEN, v. du Grand-duché de Bade, sur l'Alb, à 7 kil. S. de Carlsruhe; 3000 hab. Les lignes d'Ettingen furent forcées en 1734 par le maréchal de Berwick. Les Français y battirent les Autrichiens le 9 juillet 17S16.

ETYMANDER. auj. Helmend, fleuve d'Asie, descendait du Paropamise, arrosait la Drangiane et se jetait dans le lac Arien (Aria palus).

EU, Alga ou Auga, ch.-l. de cant. (Seine-Infér.), sur la Bresle, à 31 kil. N. E. de Dieppe, à 3 kil. de la mer, au milieu d'une vaste forêt: 3609 hab. Trib.