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homme, faisait procéder le S.-Esprit du Fils seul, rejetait les miracles attribués aux martyrs et le culte des reliques. Ses disciples sont nommés Eunomiens. Ses erreurs ont été réfutées par S. Basile, Grégoire de Nazianze et Grégoire de Nysse. Sa vie a été écrite en allemand par W. Klose, Kiel, 1832.

EUNUS, chef de 1re révolte des esclaves contre les Romains, était un esclave natif de Syrie. Il réussit par des prestiges à acquérir une grande influence sur ses compagnons d’esclavage, se mit à la tête de 50 000 d’entre eux en Sicile, et défit plusieurs généraux romains. Ayant été pris par Perpenna, il fut mis en croix, 136 av. J.-C.

EUPATOR. V. ANTIOCHUS et MITHRIDATE VII.

EUPATORIA, la Kozlov des Tartares, v. et port de Crimée, sur la côte occid., par 45° 14′ lat. N. ; env. 9000 hab. Bonne rade, belle mosquée. Kozlov était l’entrepôt du commerce des Tartares avec l’Anatolie. Prise en 1736 et 1771 par les Russes, à qui la possession en fut confirmée en 1783, elle reçut d’eux le nom d’Eupatoria en souvenir de l’antique Eupatoria, v. fondée en Tauride par Mithridate Eupator et située dans le voisinage, sur la baie actuelle de Sébastopol, à l’E. de Cherson. Eupatoria a été occupée de 1854 à 1856 par l’armée anglo-française.

EUPATRIDES, c.-à-d. nés de pères illustres, nobles. On donnait ce nom à Athènes aux plus anciennes familles, celles qui descendaient de ces Ioniens que la conquête dorienne avait chassés du Péloponèse et qui s’étaient réfugiés en Attique : tels étaient les Alcméonides, les Pisistradites, les Mélanthides, les Pæonides. On opposait les Eupatrides aux Montagnards et aux Paraliens (habitants de la côte).

EUPEN, Neaux en français, v. des États prussiens (Prov. rhénane), à 16 kil. S. O. d’Aix-la-Chapelle ; 12 000 hab. Manufactures renommées de draps et de casimirs (fondées par des réfugiés français). — Cette ville appartenait jadis aux Pays-Bas autrichiens : elle fut cédée à la Prusse en 1815.

EUPHÉMIE (Ste), vierge de Chalcédoine, souffrit le martyre vers 307. On la fête le 16 sept.

EUPHORBE, guerrier troyen qui porta le premier coup à Patrocle et fut tué par Ménélas. Son bouclier fut suspendu dans le temple de Junon à Mycènes. On conte que Pythagore, pour appuyer sa doctrine de la métempsycose, disait avoir vécu sous le nom d’Euphorbe et prétendait reconnaître son bouclier.

EUPHRANOR, peintre et sculpteur grec, né à Corinthe, contemporain et rival de Parrhasius et de Phidias, florissait vers l’an 350 av. J.-C. On admire surtout de lui un tableau de la bataille de Mantinée, des statues de Minerve, de Latone, de Pâris.

EUPHRASIE (Ste), religieuse solitaire de la Thébaïde, morte vers 410, était fille d’Antigone, gouverneur de la Lycie et parent de Théodose l’Ancien. On la fête le 13 mars. — Une autre Ste Euphrasie, d’Alexandrie, née en 413, m. vers 467, quitta la maison paternelle pour s’enfermer dans un monastère où elle resta jusqu’à sa mort cachée sous des habits d’homme et se livrant aux pratiques les plus rigides. Les Grecs l’hon. le 25 nov. et les Latins le 11 févr.

EUPHRATE, le Pherat des Hébreux, le Frat des Turcs, riv. de la Turquie d’Asie, naît dans les montagnes de l’Arménie mérid., près de Diadin, arrose le pachalik d’Erzeroum, sépare celui de Diarbekir de ceux de Sivas et de Marach, et traverse les pachaliks de Bagdad et de Bassora ; il baigne les villes de Semisat, Bir, Rakka, Kerkisieh, Annah, Hit, Hillah, Samava, reçoit le Kara-Sou, l’Erzen, le Mourad-Tchaï, le Khabour, s’unit au Tigre à Corna, et prend, à partir de ce point, le nom de Chat-el-Arab ; reçoit ensuite le Kerkah, passe à Bassora, et tombe enfin dans le golfe Persique par 5 bouches, après un cours d’env. 1850 k. Ce fleuve éprouve comme le Nil des crues périodiques et dépose sur les terres un limon qui les fertilise. L’anc. Babylone, Samosate, Nicéphorie, Circesium, Cunaxa, étaient jadis sur ses rives. Le vaste pays compris entre l’Euphrate et le Tigre, qui se nomme auj. Aldjezireh (c.-à-d. les îles), portait, chez les anciens, le nom de Mésopotamie, qui signifie entre les fleuves. L’Euphrate commence à être sillonné par les bateaux à vapeur ; il offre par là à l’Europe, et surtout à l’Angleterre, un moyen de communications promptes avec l’Inde.

EUPHROSYNE, une des Grâces. V. GRÂCES.

EUPOLIS, poëte comique d’Athènes, contemporain d’Alcibiade et rival d’Aristophane, né vers 446 av. J.-C., m. vers 410, appartenait à l’ancienne comédie. Il s’attira de fâcheuses aventures par la hardiesse de ses critiques. On ne sait du reste que fort peu de chose sur la via de ce poëte : il périt, à ce qu’on croit, dans un combat naval contre les Lacédémoniens. On trouva quelques fragments d’Eupolis dans Stobée, Athénée, Pollux, etc. Ils ont été recueillis par Runkel, Leipsick, 1829, dans les Poetæ comici de Meinecke, i839, et dans les Comicorum fragm. de la collection Didot, 1855.

EURE, Ebura, Autura, riv. de France, naît à 20 k. N. E. de Mortagne (Orne) : baigne Courville, Chartres, Maintenon, Nogent-le-Roy, Anet, Ivry, Pacy ; devient navigable à St Georges, reçoit la Blaise, l’Avre et l’Iton, et tombe dans la Seine près de Pont-de-l’Arche, après un cours de 180 kil env.

EURE (dép. de 1'), entre ceux de la Seine-inf. au N., d’Eure-et-Loir et de l’Orne au S., du Calvados à l’O., de S.-et-Oise et de l’Oise à l’E. ; 5811 k. c., 398 661 h. ; ch.-l., Évreux. Il est formé de l’ancien Vexin normand, d’une partie du Perche et du comté d’Évreux. Sol plat ; fer, grès à paver, pierre meulière, pierre de taille ; eaux minérales ; bonnes terras à blé ; cidre, légumes, fourrages ; belles forêts ; culture bien entendue. Belle race de chevaux normands, vaches, mules, ânes, mérinos, gros porcs, etc. Forges et fourneaux ; draps fins et autres (surtout à Louviers), tissus de coton, bonneterie, filatures, papeteries. — Ce dép. a 5 arr. (Évreux, Louviers, Pont-Audemer, Bernay, les Andelys), 36 cant. et 794 comm. ; il dépend de la 2e division militaire, de la cour impériale de Rouen, et forme le diocèse d’Évreux.

EURE-ET-LOIR (dép. d'), un des dép. de l’intérieur, au N. de celui de Loir-et-Cher, au S. de celui de Seine-et-Oise, à l’E. des dép. de la Sarthe et de l’Orne, à l’O. de celui du Loiret : 6028 kil. carrés : 290 455 h. ; ch.-l., Chartres. Il est formé en partie de la Beauce, du Dunois, du Perche, du comté de Dreux et du Thimerais. Sol plat ; quelques collines et vallées, étangs. Fer, belles pierres de taille, grès à paver, marne, terre à faïence, à porcelaine, à poterie, Blés excellents ; lin chanvre, vin, fruits à cidre. Gros bétail, mérinos, beaucoup d’abeilles. Assez d’industrie (usines à fer, toiles, filatures, gros lainages, bonneteries, papeteries. etc.). Commerce de grains et farines, bestiaux, volaille, laines, etc. — Ce dép. a 4 arr. (Chartres, Châteaudun, Dreux, Nogent-le-Rotrou) ; 24 cant. et 437 communes ; il fait partie de la 1re division militaire, dépend de la cour imp. de Paris et forme le diocèse de Chartres.

EURIC ou ÉVARIC, roi des Visigoths de 466 à 484, succéda à Théodoric II, son frère, après l’avoir fait assassiner. Le sénat romain lui ayant abandonné les provinces au delà des Alpes, il ravagea la Gaule, prit Bourges, Clermont, Arles, en 480, puis Marseille, en 481, et contraignit Odoacre à lui céder ses droits sur l’Espagne et sur les Gaules. Son royaume finit par embrasser toute la Gaule entre la Loire et la Méditerranée et toute l’Espagne. Arien zélé, il eut à lutter contre la population orthodoxe de ses États. Il recueillit les anciennes lois et en rédigea de nouvelles. Il m. à Arles, laissant le trône à son fils Alaric.

EURIPE, auj. Canal de Négrepont, détroit qui séparait l’île d’Eubée de l’Attique et de la Béotie, était célèbre à cause des flux et reflux qui s’y manifestaient, phénomène dû à de violents courants se dingeant en sens contraires et que l’on ne remarque nulle part ailleurs dans la Méditerranée.

EURIPIDE, célèbre poëte tragique grec, naquit à