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Fahrenheit. Il a fourni de savants mémoires aux Acta eruditorum de Leipsick, et aux Transactions philosophiques de Londres.

FAI-FO, v. de Cochinchine. V. HUÉ-AN.

FAIN (Agathon J. Franç., baron), né à Paris en 1778, mort en 1837, fut successivt employé dans les bureaux du Directoire ; secrétaire archiviste du cabinet de l’Empereur et depuis 1813 son secrétaire particulier. Après la 2e abdication de Napoléon, il consacra ses loisirs à recueillir et à publier ses souvenirs sur l’Empereur. Depuis 1830 il fut appelé à deux reprises différentes à l’intendance générale de la liste civile, et fut élu député en 1834. On a de lui : le Manuscrit de l’an III (1828) ; le Manuscrit de 1812 (1827) ; le Manuscrit de 1813 (1824-25) ; le Manuscrit de 1814 (1823-25). On trouve dans tous ses écrits, avec une grande exactitude, une vive admiration pour Napoléon.

FAINÉANTS (rois). On désigne sous ce nom les derniers rois mérovingiens, qui abandonnaient l’exercice du pouvoir aux maires du palais. On les montrait au peuple dans les Champs de Mars, puis on les faisait rentrer dans leur retraite. Les rois fainéants commencent à Thierry III (673-691), qui se laissa gouverner d’abord par Ebroïn, puis par Pepin-d’Héristal. Los autres furent Clovis III, Childebert III, Dagobert III, Chilpéric II, Thierry IV et Childéric III qui fut détrôné par le maire du palais Pépin le Bref (752). — On a aussi surnommé le Fainéant Louis V, le dernier des rois carlovingiens en France (986-987).

FAIRFAX (lord Thomas), un des généraux les plus célèbres dans les guerres civiles de l’Angleterre, né en 1611 à Denton dans le comté d’York, mort en 1671, appartenait par sa famille à la secte religieuse et politique des Presbytériens. Son père, Ferdinand Fairfax, était général en chef de l’armée du Nord, opposée par le Parlement à l’armée royale : il servit sous lui en qualité de général de cavalerie : tous deux remportèrent en 1644 sur les troupes de Charles I la sanglante victoire de Marston-Moor. En 1645 Thomas Fairfax fut lui-même nommé général en chef, et il écrasa, de concert avec Cromwell, l’armée royale à Naseby. Néanmoins, lorsque Cromwell voulut perdre le malheureux Charles I, Fairfax refusa de siéger parmi les juges de ce prince ; et après l’exécution de la fatale, sentence, il refusa encore une place dans le conseil qui exerçait le pouvoir exécutif ; il conserva cependant son commandement en chef. A la mort de Cromwell, il concourut, en secondant Monk, à la restauration de Charles II, se réconcilia entièrement avec le nouveau roi, et passa le reste de sa vie dans la retraite. Thomas Fairfax est compté au nombre des poëtes et des orateurs de son temps. Il a laissé des églogues et des Mémoires qui ont été publiés en 1699, in-8.

FAIRFAX (Édouard), poëte, de la même famille, vivait à la fin du XVIe siècle et mourut en 1632. Il est auteur d’une traduction estimée de la Jérusalem délivrée, publiée en 1600 sous le titre de Godefroy de Bouillon.

FAIRHEAD (c.-à-d. belle tête), cap d’Irlande sur la côte N. E., a env. 200m de hauteur.

FAISANS (île des). V. BIDASSOA.

FAKHR-EDDYN ou FACARDIN, émir, prince des Druses, était maître des montagnes du Liban et d’une partie de la côte de Phénicie. Attaqué par Amurat IV, il fut vaincu après une vigoureuse résistance, et périt étranglé par ordre du sultan, 1635. - On connaît encore sous ce nom un historien musulman du XIIIe siècle, auteur d’une Histoire chronologique des dynasties, qui n’est qu’une histoire des califes jusqu’à la destruction du califat en 1258. Elle est conservée en manuscrit à la Bibliothèque impériale. S. de Sâcy en a donné des extraits dans sa Chrestomathie arabe. Freytag (Bonn, 1823), M. Cherbonneau (Paris, 1846, dans le Journal asiatique), en ont traduit des parties importantes.

FAKHR-EDDYN-RAZI, docteur musulman, né à Rei (Perse) vers 1150, mort en 1210, enseigna la théologie musulmane et la philosophie, et écrivit un grand nombre d’ouvrages dont les principaux sont : Traité des principes de la religion ; Traité de métaphysique et de théologie, Sources de la philosophie ; Commentaire sur l’Alcoran.

FAKIRS ou FAQUIRS (c.-à-d. pauvres), espèce de religieux mahométans répandus en grand-nombre dans différents pays de l’Orient, surrout dans l’Inde, parcourent le pays en vivant d’aumônes. Ils se soumettent aux jeûnes les plus austères et aux tortures les plus affreuses pour mériter une félicité éternelle et pour obtenir la vénération des fidèles, qui les regardent comme de saints personnages. Les plus fanatiques croient se sanctifier par des pratiques extravagantes : on en voit rester debout plusieurs années sans s’asseoir ni se coucher ; tenir jusqu’à la mort les bras élevés en l’air ; demeurer exposés nuit et jour à la chaleur, au froid, aux piqûres des insectes ; s’enterrer dans des fosses pour plusieurs jours ; se mettre du feu sur la tête, et laisser brûler la peau et la chair jusqu’à l’os ; se condamner au silence durant de longues années, ou s’absorber dans la contemplation, en fixant leur nombril, etc. Le plus souvent ils vivent isolés comme des ermites ; quelquefois ils vont par bandes nombreuses, exigeant un tribut partout où ils passent et se livrant aux plus grands excès.

FALAISE, Falesia, ch.-l. d’arr. (Calvados), à 35 k. S. E. de Caen ; 9498 hab. Jolie ville. Ancien château fort, belle tour. Collège, tribunal. Bonneterie, mousselines, calicots, siamoises, dentelles, tanneries, mégisseries. Falaise était jadis importante. C’est là qu’est né Guillaume le Conquérant, qui y a une statue. Les ducs de Normandie y résidèrent souvent. Philippe-Auguste la leur enleva en 1204. Henri V, d’Angleterre, la reprit en 1418, et Charles VII en 1450. Henri IV la prit d’assaut en 1690, - A Guibray, faubourg de Falaise, se tient du 10 au 25 d’août une foire célèbre, la première de France après celle de Beaucaire. Elle a été instituée au XIe siècle par Robert, due de Normandie.

FALBAIRE (Ch. G. FENOUILLOT de), auteur dramatique, né à Salins en 1727, mort en 1800, occupait un emploi dans les finances, et devint inspecteur général des salines de l’Est. Il a laissé un assez grand nombre de pièces de théâtre, dont les plus remarquables sont : l’Honnête criminel (V. FABRE), drame en 5 actes et en vers, représenté en 1767 et qui eut un grand succès comme pièce de circonstance ; les Deux Avares, comédie en 2 actes et en prose, mêlée d’ariettes, 1771. Ses Œuvres ont été publiées à Paris en 1787, 2 vol. in.-8..

FALCON (Cap), cap d’Algérie, prov. et au N. O. d’Oran, par 35° 50′ lat. N. et 3° 7′ long. O.

FALCONER (Will.), poëte écossais, né à Édimbourg vers 1730, servait dans la marine. Il composa en 1751 un poème sur la mort de Frédéric, prince de Galles ; publia en 1762 le Naufrage, poème descriptif où cette terrible catastrophe est peinte avec une admirable vérité, et dédia cette œuvre au duc d’York, qui lui accorda sa protection et lui procura de l’avancement dans la marine. Il s’embarqua en 1769 pour le Bengale ; mais le vaisseau qui le portait périt après avoir quitté le cap de Bonne-Espérance. On doit à Falconer un excellent Dictionnaire de marine, 1769. — Un autre Will. Falconer, né à Chester en 1741, mort en 1824, fut un médecin distingué. On lui doit des recherches estimées sur l’Influence du climat (1781) et sur l’Influence des passions (1788).

FALCONER (Thomas), écrivain anglais, lié à Chester en 1736, mort en 1792, a laissé des Tables chronologiques depuis Salomon jusqu’à Alexandre le Grand, Oxford, 1796, et a préparé une édition de Strabon, publiée par son neveu, Oxford, 1807.

FALCONET (Ét. Maurice), statuaire, né à Paris en 1716 de parents originaires de Suisse, mort en 1791, exécuta à St-Pétersbourg, 1766, la statue équestre en bronze de Pierre le Grand, ouvrage gigantesque qui coûta 12 années de travail, ainsi qu’un groupe colossal en marbre blanc, représentant l’An-