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gène qui tentait de s'opposer à ses progrès (1071), soumit le Kharizm et passa l'Oxus à la tête de 200 000 combattants ; mais il périt peu après, assassiné par le gouverneur d'une forteresse qu'il venait de prendre d'assaut, 1072. Il est le premier de sa race qui ait embrassé l'Islamisme. Il eut pour successeur son fils Malek-chah, qui étendit encore ses conquêtes. — Un autre Alp-Arslan fut sultan d'Alep de 1114 à 1115. — ALP-TEKIN. V. TEKIN.

ALPES (du celtique Alp, montagne), grand système de mont. de l'Europe, situé entre la France, l'Italie et l'Allemagne, prend successivement les noms suivants : 1° Alpes Maritimes, qui s'étendent du S. au N., depuis les côtes du golfe de Gênes jusqu'au Mont-Viso ; l° Alpes Cottiennes, depuis le Mont-Viso jusqu'au Mont-Cenis ; 3° Alpes grecques, depuis le Mont-Cenis jusqu'au Mont-Blanc et au col du Bonhomme (elles renferment le Petit St-Bernard) ; 4° Alpes Pennines, qui vont de l'O. à l'E. depuis le col du Bonhomme jusqu'au Mont-Rosa (c'est là que se trouve le Grand St-Bernard) ; 5° Alpes Lépontiennes ou Helvétiques, entre les monts Rosa et Bernardin (là se trouve le St-Gothard) ; 6° Alpes Rhétiques, du Mont-Bernardin au Drey-Herren-Spitz ; 7° Alpes Noriques, qui traversent le Saltzbourg la Styrie, la Haute et Basse-Autriche. A droite et à gauche de cette ligne principale s'étendent plusieurs chaînes secondaires, dont les plus importantes sont : 1° les Alpes Bernoises, qui se détachent du St-Gothard et forment, avec le Jorat, une longue arête, séparant les affluents de l'Aar de ceux du Rhône ; 2° les Alpes du Vorarlberg, qui ont leur nœud aux env. du Monte dell' Oro et qui isolent les affluents du Rhin de ceux du Danube (on les nomme souvent Alpes de Souabe) ; 3° les Alpes Carniques, qui se détachent au S. du Drey-Herren-Spitz, séparant les bassins de l'Adige et de la Drave ; 4° les Alpes Juliennes, qui se lient aux Alpes Carniques et forment une vallée dans laquelle coule la Save ; 5° les Alpes Dinariques, qui unissent les Alpes proprement dites avec le Balkan ; 6° l’Apennin, qui se détache des Alpes Maritimes et sépare en deux la presqu'île italique. Les plus hauts sommets des Alpes se trouvent dans les Alpes Pennines. ce sont le Mont-Blanc, 4810m ; le Mont-Rosa, 4636 ; le Mont-Cervin, 4500 ; le Mont-Combin, 4308 ; le Mont-Géant, 4210. Viennent ensuite : le Mont-Olan, 4200 ; le Mont-Pelvoux de Valouise, 4093 ; le Mont-Iseran, 4053 ; l'Orteler Spitz, 3908 ; le Gross Glockner, 3890 ; le Grand St-Bernard, 3470 ; le St-Gothard, 3300 ; le Mont-Cenis, 3493 ; le Mont-Viso, 3840. Ces hauteurs, qui dépassent toutes celles de l'Europe, restent encore loin de celles de l'Asie et de l'Amérique (V. HIMALAYA, ANDES). Les Alpes sont couvertes de neiges éternelles ; elles offrent d'immenses glaciers, surtout en Suisse et sur la lisière N. de l'Italie : la fameuse Mer de glace est au pied du Mont-Blanc. Un grand nombre de fleuves et de riv. descendent des flancs des Alpes ; les princip. sont : le Rhin, le Rhône, le Pô, l'Adige, le Danube. Les Alpes forment comme un mur infranchissable ; on y rencontre très-peu de passages : les passes les plus célèbres sont celles du Mont-Genèvre, entre la France et le Piémont ; des Échelles entre la France et la Savoie ; du Mont-Cenis et du Petit St-Bernard, entre la Savoie et le Piémont ; du St-Gothard, entre la Suisse et l'Italie ; du Sœmmering, entre l'Autriche et la Styrie. Annibal en 217 av. J.-C., et Bonaparte, en 1800, ont franchi les Alpes avec de grandes armées ; ce qui était généralement regardé comme impossible. Napoléon I y fit ouvrir les magnifiques routes du Simplon (1801-6) et du Mont-Cenis (1805). Plus récemment, l'archiduc Régnier y ajouta la route par le Splugel (1820). Aujourd'hui, on les traverse en chemin de fer.

Les anciens donnaient aux différentes parties de l'immense chaîne des Alpes les noms de : Alpes Maritimæ, depuis le Ligusticus sinus jusqu'au Mons Vesulus (Viso) et aux sources du Padus (Pô) ; — Alpes Cottianæ, depuis le Vesulus mons jusqu'à l’Alpis Cottia (Mont-Cenis) : elles reçurent ce nom sous Auguste, en souvenir de la route que le roi Cottius avait ouverte aux Romains dans la vallée de Suse; on les nommait auparavant Alpes Juliæ; — Alpes Graiæ, appelées aussi Cremonis juga (Mont-Craimon, au N. E. de la vallée de la Thuille), depuis le Mont-Cenis jusqu'aux sources de la Duria major (Doire) ; — Alpes Penninæ, depuis la Duria jusqu'au Mons-Adulas (St-Gothard) : elles étaient ainsi nommées d'un mot du pays qui signifiait haute montagne; on y distinguait le Penninus-Mons (Grand St-Bernard); — Alpes Helveticæ ou Lepontiæ, au midi de la Suisse; — Alpes Rheticæ ou Tridentinæ, qui traversaient les deux Rhéties, — et enfin Alpes Carnicæ ou Noricæ, qui séparaient le Noricum du pays des Carni.

ALPES GRECQUES, Alpes Graiæ, une des 17 prov. de la Gaule au ive siècle, entre les prov. nommées Alpes Maritimæ, Viennensis, Maxima Sequanorum et l'Italie, avait pour capit. Civ. Helvetiorum ou Aventicum (Avenches), et pour v. principales Darantasia ou Civitas Centronum (Moustiers en Tarentaise), Octodurus ou Civitas Vallensium (Martinach). Ce territoire représente à peu près le bassin du Haut-Rhône jusqu'au lac Léman, la vallée de Suse, le Briançonnais et le val de Prégalas.

ALPES MARITIMES, Alpes Maritimæ, une des 17 prov. de la Gaule au IVe siècle, au S. des Alpes Graiæ, entre le Ligusticus sinus, l'Italie et la Narbonensis 2e, avait pour capit. Civitas Ebrodunensium (Embrun). Elle répond à parties du Dauphiné et de la Provence.

ALPES-MARITIMES (dép. des), entre ceux des B.-Alpes et du Var à l'O., le Piémont au N., la prov. de Gênes à l'E. et la Méditerranée au S.; 194 578 h. ch.-l., Nice. Formé du comté de Nice et de partie de l'anc. dép. du Var. Il a 3 arr. (Nice, Grasse, Puget-Théniers), dépend de la cour imp. d'Aix et a un évêché à Nice. – Ce dép., qui avait déjà existé sous le 1er, empire, est revenu à la France en 1860.

ALPES (dép. des BASSES-), dép. frontière, entre ceux des H.-Alpes, du Var, de Vaucluse et les États sardes; ch.-l. Digne. Il est formé d'une partie de l'anc. Provence. Surface, 7450 kil. carrés; popul., 146 368 hab. Mont., mines : fer mêlé d'or, argent, plomb, houille, jayet, albâtre, ardoise, marbres. Oranges, châtaignes, truffes, plantes aromatiques; vers à soie; délicieuses prairies naturelles. Industrie presque nulle. – Ce dép. a 5 arr. (Digne; Castellane, Barcelonette, Forcalquier, Sisteron), 30 cant. et 257 communes. Il fait partie de la 9e div. milit. et dépend de la cour impér. d'Aix. Il a un évêché à Digne.

ALPES (dép. des HAUTES-), dép. frontière, entre ceux des B.-Alpes, de l'Isère, de la Drôme et les États sardes; ch.-l. Gap. Il est formé d'une partie du Haut-Dauphiné. Surface, 5453 kil. carrés; popul., 125 100 h. Mont. très hautes : dans quelques vallées, la neige séjourne 7 mois; vastes forêts, remplies de bêtes fauves; riches pâturages. Marbres, albâtre, porphyre, syénite, etc. Céréales, châtaignes, vin, chanvre, etc. Mulets, belles bêtes à laine. Commerce peu actif, grains, fruits, gros draps, craie, mine de plomb noir, térébenthine, albâtre, etc. – Ce dép. a 3 arr. (Gap, Embrun, Briançon), 24 cant. et 189 communes. Il fait partie de la 8e div. milit. et dépend de la cour impériale de Grenoble. Il a un évêché à Gap.

ALPES SCANDINAVES. V. DOFRINES.

ALPHÉE, riv. de l'ancienne Élide, prenait sa source en Arcadie, aux env. de Mégalopolis, passait prés d'Hérée, arrosait la plaine d'Olympie et de Pise, et tombait dans la mer Ionienne. On croyait que ce fleuve, qui disparaît plusieurs fois sous terre, allait s'unir aux eaux de l'Aréthuse, fontaine de Syracuse en Sicile. – Selon la Fable, Alphée était un jeune chasseur épris de la nymphe Aréthuse. Celle-ci s'étant métamorphosée en fontaine pour échapper à ses poursuites, il fut lui-même changé en fleuve afin de pouvoir unir ses eaux aux siennes.

ALPHÉE (S.), lecteur et exorciste dans l'église de Césarée en Palestine, subit le martyre dans la pre-