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FERMO, Firmum, v. d'Italie, ch.-l. de l'anc. Marche de Fermo, à 180 k. N. E. de Rome et à 4k. O. de l'Adriatique ; 18 000 h. Petit port. Archevêché. Patrie de Lactance ? — La Marche de F., entre celles de Macerata, de Camerino, d'Ascoli et l'Adriatique, avait 42 k. sur 29 et 112 000 h. Annexée en 1860 au roy. d'Italie. ,

FERNAMBOUC, v. du Brésil. V. PERNAMOUC '

FERNAND, pour Ferdinand. V. FERDINAND.

FERNANDEZ (Juan), Portugais. Employé dans l'expédition envoyée en 1446 par l'infant don Henri pour l'exploration des cotes d'Afrique et dirigée par Antonio Gonzalès, il fut pris par les Maures du Sahara, voisins du Rio-de-Ouro, et put pénétrer dans ces terres inhospitalières. A son retour, il fit connaître les mœurs des tribus barbares dans des récits qui ont été recueillis par les historiens portugais. Dans un second voyage, en 1448, il voulut pénétrer plus avant dans l'intérieur ; mais il fut abandonné par ses compagnons, et ne reparut plus.

FERNANDEZ (Denis), navigateur portugais, découvrit en 1445 l'embouch. du Sénégal et le cap Vert.

FERNANDEZ (Alvaro), un des marins portugais qui montaient le St-Jean, galion qui échoua en 1552 sur les côtes de Natal, échappa à ce naufrage et en donna un récit, qui fut publié à Lisbonne en 1554, et dont le plus grand intérêt est dans la fin tragique du capitaine Manuel de Souza et de sa famille. Esménard a fait de ce funeste événement un des épisodes de son poëme de la Navigation.

FERNANDEZ (Juan), pilote espagnol du XVIe siècle, découvrit en 1572, sur les côtes du Chili, les îles qui portent son nom, et en 1574 celles de St-Félix et de St-Ambroise, au N. des précédentes. Parti du Chili en 1576, il rencontra à son retour une côte qui avait toutes les apparences d'un continent et que l'on croit être la Nouv.-Zélande; mais il ne put pousser plus loin ses recherches, et la mort l'empêcha de revenir.

FERNANDEZ Navarette, peintre. V. NAVARETTE.

FERNANDEZ (île de JUAN). V. JUAN-FERNANDEZ.

FERNANDO-PO, île d'Afrique, dans le golfe de Biafra, par 6° 20' long. E., 3° 28' lat. N., à 60 k. O. de la côte de Guinée ; 14 000 h. Découverte en 1486 par un Portugais qui lui donna son nom. Cédée en 1778 par le Portugal à l'Espagne ; occupée temporairement de 1827 à 1834 par les Anglais en vue de la répression de la traite.

FERNEL (Jean), médecin, né en 1497 à Clermont (Oise), mort en 1558, commença par étudier avec passion les mathématiques et l'astronomie, se livra ensuite à la médecine, et acquit bientôt une telle célébrité que Henri II lui donna le titre de son premier médecin. Ses principaux ouvrages sont : Cosmotheoria, 1528, où il indique le moyen de mesurer avec exactitude un degré de méridien ; De naturali parte medicinæ, 1542 (c'est un traité de physiologie); Universa medicina, 1567, ouvrage capital, qui a eu plus de 30 éd. ; Therapeutices universalis libri septem, 1571 ; Febrium curandarum methodus generalis, 1577. Fernel n'est pas moins remarquable par l'élégance du style que par la solidité des doctrines : Véritable éclectique, il avait recueilli et systématisé ce qu'il y avait de mieux dans tous ses prédécesseurs, grecs, latins et arabes. Il a mérité d'être surnommé le Galien moderne.

FERNEY ou FERNEX, ch.-l. de c. (Ain), au pied du Jura, à 9 k. S. E. de Gex, à 7 k. N. O. de Genève ; 1200 hab. Horlogerie, faïence, poterie. Voltaire en devint seigneur en 1758 et y résida 20 ans : d'un pauvre hameau, il fit une petite ville, y favorisa l'industrie et y répandit l'aisance. On y voit encore son château, qui a passé depuis par plusieurs mains.

FERNS, bourg d'Irlande (comté de Wexford), à 24 k. N. de Wexford ; 700 h. Anc. résidence des rois de Leinster ; anc. évêché catholique, supprimé en 1835.

FÉROË (archipel de), groupe d'îles de l'Océan Atlantique, entre l'Islande et les lies Shetland, par 7° 55'-10° 25' long. O., 61° 20'-62° 30' lat. N., se compose de 22 îles, dont 17 habitées ; 8000 h. Baies et anses nombreuses, détroits semés de récifs. Pêche de la morue, du hareng ; chasse du phoque et des oiseaux aquatiques, entre autres l’eider qui fournit l'édredon. — Cet archipel appartient au Danemark et forme un bailliage dont le ch.-l. est Thorshavn, dans l'île de Stromoë. Découvert au IXe siècle par des Norvégiens, il passa avec la Norvège sous la domination danoise. Les Anglais l'ont occupé de 1807 à 1814.

FÉRONIE, divinité romaine, dont le culte était originaire d’Étrurie, présidait aux travaux de l'agriculture et aux limites des champs ; ses prêtres, au dire de Strabon, marchaient nu-pieds sur les charbons ardents sans se brûler. Elle avait un temple célèbre, Feroniæ fanum, en Étrurie, au S. E. de Luna.

FERRAH, v. forte de l'Afghanistan, par 60° 6' long. E., 32° 48' lat N., sur le Ferrah-Roud. On croît que c'est l'anc. Parra, v. importante de l'empire des Parthes. Elle fut restaurée au XIe siècle par Mahmoud le Gaznévide ; fortifiée en 1749 ; occupée en 1857 par les Persans. — Ferrah est le ch.-l. d'une prov. de même nom, bornée au N. O. par le Khoraçan, au S. E. par le Kandahar, au S. par le Séistan, à. l'O. par la Perse, et qui compte 250 000 hab.

FERRAND (Ant. François Claude, comte), ministre d'État et pair, de France, né en 1758, mort en 1825, avait d'abord été conseiller aux enquêtes dans le parlement de Paris, et proposa un des premiers à cette compagnie de demander à Louis XVI la convocation des États généraux. Effrayé bientôt de la direction que prenaient les affaires, il émigra en 1790 ; pendant l'emigration, il fit partie du conseil du prince de condé. Rentré en 1801 ; il partagea ses loisirs entre les lettres et les travaux politiques. Il eut pendant un temps la confiance de Louis XVIII, qui le nomma ministre d'État, directeur des postes, et qui même le consulta pour la rédaction de la Charte. On a de lui : l'Esprit de l'histoire, 1802, ouvrage estimé et souvent réimprimé ; Théorie des révolutions, 1817. Il avait été nommé par ordonnance en 1816 membre de l'Académie française.

FERRAND DE LA CAUSSADE (J. H. BEGAYS), général, né en 1736 à Monflanquin, mort en 1805, fit avec honneur plusieurs campagnes sous Louis XV, commanda l'aile gauche de l'armée du Nord à Jemmapes, refusa de livrer Valenciennes que Dumouriez voulait ouvrir aux ennemis, et s'y défendit avec 9000 hommes contre 150 000. Il n'en fut pas moins arrêté comme noble sous la Terreur et emprisonné jusqu'au 9 thermidor. Sous le Consulat, il fut préfet de la Meuse-Inférieure. Il a publié : Précis de la défense de Valenciennes, Paris, 1805.

FERRARE, le Forum allieni des anciens, Ferrara en italien, v. du nouveau roy. d'Italie, précédemment ch.-l. de légation dans l'État ecclésiastique, à 324 kil. N. O. de Rome, sur une branche du Pô et sur le canal Panfilio ; 30 000 hab. : elle en comptait jadis 60 000. Archevêché, université ; citadelle, cathédrale, beau palais d'Este, villa Bevilacqua ; très-beau théâtre ; chartreuse, hôtel de ville ; belle place. Nombreux établissements littéraires ou d'instruction ; riche bibliothèque. Industrie et commerce peu actifs. Patrie de Savonarole, T. V. Strozzi, Guarini, G. Bentivoglio ; séjour de Boïardo, Arioste, Tasse, etc. — Fondée vers 452 par les habitants de la v. d'Aquilée, qui venait d'être détruite par les Huns, Ferrare fût d'abord peu importante. Après avoir été soumise à l'empire d'Occident, aux Hérules, aux Ostrogoths, aux empereurs byzantins, elle tomba, au VIIIe siècle, entre les mains des Lombards, puis fut comprise dans la donation que Pépin fit au pape Étienne II, mais ne fut que vassale de l'Église. Au Xe s., elle, s'érigea en république. Après avoir passé par plusieurs mains, elle devint en 1208 la possession de la maison d'Este. Les princes de cette maison en firent leur résidence et leur capitale. C'est de ce moment que date importance de Ferrare, qui devint bientôt un des principaux centres littéraires de l'Italie. Rétablis en 1317 par le pape dans leurs États, dont ils