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simples, qui relevaient directement de la couronne, et arrière-fiefs, dont les possesseurs ne relevaient qu'indirectement de la couronne et dépendaient d'un seigneur qui lui-même était feudataire et soumis à un suzerain plus puissant. Le nombre des fiefs varia en France d'une manière infinie.

FIELDING (Henri), romancier anglais, né en 1707 a Sharpham-Park (Somerset), mort à Lisbonne en 1754, était fils d'un lieutenant général et fut d'abord destiné au barreau. Ayant épuisé sa fortune dans la dissipation, il fit des comédies et des romans pour vivre, puis il obtint une place de juge de paix à Londres, emploi qui le tira de la misère et qu'il remplit avec zèle et talent. Walter Scott appelle Fielding le créateur du roman anglais : il est en effet le peintre fidèle de la société anglaise de son temps ; il combattit à outrance l'hypocrisie puritaine; ses tableaux sont vrais, ses intrigues bien conduites; sa gaieté, un peu grivoise, mais de bon aloi. Il se place entre Cervantes et Lesage. Le plus célèbre de ses romans est Tom Jones ou l'Enfant trouvé, 1750, qu'on regarde comme un modèle du genre. On a encore de lui : Jonathan Wild, Joseph Andrews, 1742; Amélia, 1751. Plusieurs de ses comédies sont imitées de Molière. Tom Jones a été trad. par Laplace, 1750, Chéron, 1804, Labédollière, 1833, Dufauconpret, 1836, L. de Wailly, 1846; Jonathan Wild par Picquet, 1763; Amélia, par Mme Riccoboni. Les Œuvres complètes de Fielding ont été plusieurs fois publiées, notamment à Londres, 1833, 10 vol. in-8. — Sa sœur, Sarah Fielding, a donné le roman de David Simple, 1749, et quelques autres écrits.

FIENNES (Robert MOREAU de), connétable de France, né vers 1308 au château du même nom, dans le Boulonnais, mort vers 1385. Après le désastre de Poitiers, où périt le connétable Gautier de Brienne, 1356, il reçut la dignité de connétable comme récompense des services qu'il avait déjà rendus dans la guerre de Cent ans. Il seconda le Dauphin (Charles V) dans ses efforts contre les Anglais, reprit Auxerre en 1360, et chassa les Grandes compagnies de Routiers de Pont-St-Esprit, de Frontignan, de La Charité (1361-65). Après la signature du traité de Brétigny, qui cédait aux Anglais le territoire où se trouvait sa baronnie de Fiennes, il refusa l'hommage au roi étranger et soutint un siège dans son château contre 25 000 hommes (1369). Il se démit en 1370 de la dignité de connétable, et la fit déférer à Du Guesclin.

FIESCHI (Joseph), exécrable assassin, né en Corse en 1790, tenta en 1835 de faire périr d'un seul coup le roi de France Louis-Philippe et les princes de la famille royale. Dans ce but il dressa une machine infernale dans une maison du boulevard du Temple, et le 28 juillet, pendant une grande revue, il la fit partir au moment où le roi passait devant ses fenêtres, accompagné de son état-major : 18 personnes perdirent la vie, au nombre desquelles le maréchal Mortier; le roi n'échappa que par miracle. Fieschi fut pris et condamné à mort avec Pépin et Morey, ses complices. Cet homme, qui avait d'abord été berger, puis soldat et enfin garde-moulin, se trouvait sans place et sans ressources au moment de l'attentat, et s'était laissé gagner par l'appât d'un modique salaire.

FIESOLE, Fæsulæ, v. de Toscane, à 6 kil. N. E. de Florence; 2200 hab. Évêché. V. FÉSULES.

FIESOLE (Giovanni DA), peintre. V. GIOVANNI

FIESQUE, en italien Fiesco, au pluriel Fieschi, illustre famille de Gênes qui remonte aux premiers temps du moyen âge. Elle posséda d'abord en pleine souveraineté et à titre de comté la ville de Lavagna, située à l'E. de Gênes; mais elle la céda à cette république en 1198, et reçut en échange le droit de bourgeoisie et de noblesse. Les Fiesques possédaient de nombreux fiefs dans la Ligurie, le Piémont, la Lombardie, l'Ombrie, et même dans le royaume de Naples. Ils ont donné à l’Église deux papes (Innocent IV et Adrien V), un grand nombre de cardinaux, de patriarches, d'évêques et d'archevêques. On compte parmi eux plusieurs nobles du St-Empire, un maréchal de France sous Louis IX, plusieurs généraux, quatre amiraux; le plus célèbre de tous est J. L. Fiesque (qui suit), auteur de la conspiration dite Conjuration de Fiesque.

FIESQUE (J. Louis), noble génois, né vers 1524, conspira en 1547 contre André Doria, qui exerçait le pouvoir suprême à Gênes, et contre Jeannetin Doria, neveu d'André, qui devait lui succéder. Il était déjà maître de la ville, et avait fait massacrer Jeannetin Doria, lorsqu'il tomba à la mer en passant sur une planche et se noya. Après sa disparition, la conspiration fut bientôt étouffée; ses complices furent cruellement punis. L'histoire de cette conspiration a été écrite en italien par Mascardi, 1629, et en français par le cardinal de Retz. Schiller a mis sur la scène la Conjuration de Fiesque; Ancelot a donné en 1824 une tragédie de Fiesque.

FIÉVÉE (J.), écrivain, né à Paris en 1767, mort en 1839, fut d'abord imprimeur, renonça à sa profession pour les lettres, donna en 1798 la Dot de Susette, roman qui offrait un heureux mélange de grâce et de simplicité, puis s'adonna à la politique et se jeta dès 1795 dans une opposition qui était alors périlleuse. Depuis, il se rallia aux divers gouvernements, fut censeur, puis préfet sous l'Empire, et rédigea tour à tour la Chronique de Paris, la Gazette de France, le Journal de l'Empire, genre de travail dans lequel il montra beaucoup de talent. Sous la Restauration, il se montra royaliste ardent, écrivit dans le Journal des Débats, et contribua par l'habileté de sa polémique au succès de cette feuille. On a de lui une Correspondance politique et administrative, 15 vol. in-8, 1814-20. Ses Œuvres ont été publiées par J. Janin, 1842.

FIFE, comté maritime de l'Écosse, appelé d'abord Othelinia, est situé dans la partie S. E. de l'Écosse, au N. du golfe de Forth, à l'E. des comtés de Perth, Clackmannan, Kinross, et sur la mer : 65 kil. sur 25; 160 000 hab.; ch.-l., Cupar. Hauts pics de Lomond, lac de Kilkonghar, où est la grotte de Macduff. — On croit que ce pays fut érigé en comté en 840 par Kenneth, roi d'Écosse, en faveur de Fife-Macduff qui lui donna son nom. Ce comté fut le théâtre des premiers troubles qui éclatèrent en Écosse au XVIe siècle.

FIFE (comtes de), illustre famille d'Écosse, dont l'origine remonte selon les uns au roi d'Écosse Duffus, tué dans un combat en 965, selon les autres à Fife-Macduff, qui reçut le titre de comte du roi Kenneth II vers 840, en récompense des services qu'il avait rendus dans les guerres contre les Pictes. Ses descendants, parmi lesquels on remarque Macduff qui soutint Malcolm contre l'usurpateur Macbeth, portèrent le titre de comtes de Fife jusqu'en 1353. Le nom de Duff subsista seul à partir de cette époque; mais en 1759, W. Duff de Bracco reprit le titre de comte de Fife. Ce titre est encore auj. porté par un pair d'Angleterre.

FIGEAC, ch.-l d'arr. (Lot), à 50 kil. N. E. de Cahors; 6237 hab, Trib. de 1re inst., collége, société d'agriculture. Toiles, étoffes de coton. Patrie des Champollion. — Figeac doit son origine à une abbaye de Bénédictins, fondée vers 819, par Pépin 1er, roi d'Aquitaine. Les Calvinistes s'en emparèrent en 1576 et y construisirent des fortifications, démolies en 1622.

FIGUEIRA (Jacques), navigateur portugais, s'empara de l'île de Sumatra en 1510, au nom d'Emmanuel le Grand, son souverain.

FIGUEIREDO (Ant. PEREIRA de), oratorien portugais, né en 1725 à Macao, mort en 1797, publia d'abord des ouvrages de grammaire, puis s'attacha à la politique, écrivit en faveur du pouvoir royal, fut nommé membre du tribunal de censure en 1768, puis interprète dans les bureaux des affaires étrangères et de la guerre et membre de la junte de l'instruction publique. Il était membre de l'Académie de Lisbonne. Ses principaux ouvrages sont : Exercices des langues latine et portugaise, latin et portugais, Lisbonne, 1751 ; Novo methodo da Grammatica latina, 1752,