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(Bombay), ch.-l. d'un district de même nom, à 130 k. S. E. de Surate. Prise par les Anglais en 1804.

GAULOS, île de la Méditerranée. V. GOZZO.

GAULTIER (N.), Gualterius, chevalier français, fit partie de la croisade entreprise par Godefroy de Bouillon; devint chancelier de Roger, prince d'Antioche; fut pris par les Musulmans, après la fin malheureuse de ce prince, et écrivit à son retour les événements qu'il avait vus (1115-1119), sous le titre de Bella Antiochena (dans le recueil de J. Bongars).

GAULTIER (Philippe), Gualterus de Insulis, G. de Castellione (de Châtillon), né à Lille en Flandre au XIIe siècle, mort vers 1201, a composé vers 1180 un poëme héroïque latin intitulé Alexandreis, sive Gesta Alexandri Magni, qui a été publié à Strasbourg, 1513, et à Lyon, 1558. Ce poëme, qui n'est pas sans mérite, fut longtemps regardé comme classique. L'auteur y suit Quinte-Curce; il peint avec force et chaleur; mais on lui reproche de l'emphase, des négligences de style et des fautes de prosodie.

GAULTIER (Claude), avocat au parlement de Paris, né en 1590, mort à Paris en 1666, a laissé des Mémoires et des Plaidoyers, qui ont été réunis à Paris, en 1662. Il n'est plus guère connu que par ces vers de Boileau (sat. IX) :

Dans vos discours chagrins, plus aigre et plus mordant Qu'une femme en furie, ou Gaultier en plaidant.

GAULTIER (Édouard Camille, dit l'abbé), instituteur, né en 1746 à Asti en Piémont d'une famille française, mort en 1818, fut ordonné prêtre à Rome, vint se fixer à Paris en 1780, et se consacra à l'éducation de l'enfance. Il avait imaginé, pour aplanir au premier âge les difficultés de la science, de réduire les études élémentaires à une espèce de jeu, de tout mettre en action, de provoquer sans cesse l'activité de l'esprit par des interrogations et de récompenser immédiatement les efforts au moyen de jetons. Il ajouta plus tard à cette méthode l'enseignement mutuel. Forcé pendant la Révolution de se réfugier en Angleterre, il y obtint des succès brillants; il revint en continuer l'application en France en 1800. Il a laissé un cours complet d'études élémentaires (lecture, écriture, arithmétique, langues française, latine; géographie, histoire, etc.), formant 21 vol. in-18. Voici les principaux: Leçons de géographie par le moyen du jeu, 1788; Jeu raisonnable et moral pour les enfants, 1791 ; Exposé du cours complet des jeux instructifs, 1802. Il a formé des élèves distingués qui ont propagé et amélioré sa méthode.

Voy. GAUTHIER et GAUTIER.

GAUR, v. de l'Inde. V. GOUR.

GAURE (comté de), anc. petit pays de France, dans le Bas-Armagnac, avait pour ch.-l. Fleurance. Ce comté fut possédé successivement par les comtes de Fezensac, par ceux d'Armagnac et par les sires d'Albret, d'où il passa à la couronne. Il est auj. compris dans le dép. du Gers et forme l'arr. de Lectoure.

GAURES, c.-à-d. infidèles, nom donné en Orient par les Musulmans aux sectateurs de Zoroastre.

GAURIDES. V. GOURIDES.

GAURISANKAR ou EVEREST, un des pics les plus élevés de l'Himalaya, entre le Népal et le Sikkim. On lui donne 8840m.

GAURUS MONS, auj. Monte-Gauro (Terre de Labour), mont. des env. de Capoue. Le consul Valérius Corvus y battit les Samnites en 343 av. J.-C.

GAUSS (Ch. Fréd.), astronome et mathématicien, né à Brunswick en 1777, mort en 1855, trouva dès l'âge de 18 ans la méthode des moindres carrés, devint en 1807 professeur d'astronomie à Gœttingue, et consacra toute sa vie à des études astronomiques dans l'observatoire de cette ville. On a de lui : Disquisitiones arithmeticæ (1801), ouvrage qui transforma l'arithmétique transcendante ; Theoria motus corporum cœlestium (1809), Theoria combinationis observationum erroribus minimis obnoxiæ (1823), et un Atlas du magnétisme terrestre (avec G. Weber). On lui doit de nouvelles méthodes pour calculer la révolution des planètes, l'invention du magnétomètre, celle de l’héliotrope, instrument propre à rendre visibles les stations les plus éloignées au moyen de la réflexion de la lumière solaire ; des travaux estimés sur la géodésie, la physique,du globe, etc. Il était associé de l'Institut de France.

GAUSSIN (Jeanne Catherine GAUSSEM, dite Mlle), actrice de la Comédie-Française, était fille d'un laquais de l'acteur Baron et d'une ouvreuse de loges. Elle débuta à Lille, fut appelée à Paris en 1731, parut avec succès sur la scène dans les rôles de Junie, d’Andromaque, d’Iphigénie, de Bérénice ; créa le rôle de Zaïre, et reçut de Voltaire à ce sujet l'épître la plus flatteuse. Elle ne montra pas moins de talent dans les ingénues et les amoureuses de la comédie que dans les jeunes premières de la tragédie. Sa sensibilité, la naïveté de son jeu, la grâce enchanteresse de son organe, la placèrent au premier rang. Elle quitta le théâtre en 1763, et mourut quatre ans après.

GAUTAMA. V. BOUDDHA GAOUTAMA.

GAUTHEY (Émilian Marie), ingénieur, né à Chalon-sur-Saône en 1732, mort en 1806, fut directeur général des canaux de la Bourgogne, et inspecteur général des ponts-et-chaussées. On lui doit les quais de Chalon-sur-Saône, le pont de Navilly sur le Doubs, le canal qui joint la Saône à l'Yonne, celui qui va du Doubs à la Saône, etc. On a de lui : Application de la mécanique à la construction des voûtes, 1772; Projet de dérivation jusqu'à Paris des riv. d'Ourcq, Thérouenne et Beuvronne, 1803; Traité complet sur la construction des ponts et canaux navigables, 2 vol. in-4, 1809-13, publié par M. Navier, son neveu.

GAUTIER ou GAUTHIER (S.), premier abbé de St-Martin de Pontoise, fut élu vers 1060, et mourut en 1099. On le fête le 8 avril.

GAUTIER, dit Sans avoir, chevalier français, bourguignon selon les uns, normand selon d'autres, se croisa à la voix de Pierre l'Ermite en 1096, et fut choisi par lui pour commander l'avant-garde des Croisés qui ne voulaient point attendre le départ du général en chef, Godefroy de Bouillon. Il les conduisit avec des peines extrêmes à travers l'Allemagne, la Hongrie, la Bulgarie, où presque tous furent tués par les habitants, irrités de leur indiscipline et de leurs rapines. Cependant Gautier put arriver à Constantinople, où il fut accueilli par l'empereur Alexis Comnène. Il s'empressa de passer en Asie pour y combattre les Turcs; mais il périt dans une embuscade aux env. de Nicée.

GAUTIER DE BRIENNE, duc d'Athènes. V. BRIENNE.

GAUTIER DE ST-VICTOR, abbé de la communauté de ce nom, qui vivait au XIIe siècle, écrivit vers 1180 un traité intitulé : Contre les quatre labyrinthes, où il combat certaines opinions d'Abélard, de Gilbert, de Pierre Lombard et de Pierre de Poitiers. Ce livre curieux pour l'histoire du temps est resté manuscrit.

GAUTIER-GARGUILLE, fameux acteur et auteur de farces au temps de Louis XIII, né en Normandie, était camarade de Turlupin et de Gros-Guillaume, et épousa la fille de Tabarin. Attaché au théâtre de l'hôtel de Bourgogne, il excellait à contrefaire les Gascons et les vieillards dupés : son jeu était d'une bouffonnerie et d'un naturel achevés. Il a publié (1631) un recueil, réédité par Ed. Fournier (1855).

GAUTIER D'AGOTY (Jacques), membre de l'Académie de Dijon, né à Marseille en 1710, mort en 1785, cultiva à la fois avec succès la peinture, la gravure, l'anatomie et l'histoire naturelle. Il partage avec Leblond l'honneur d'avoir inventé la gravure en couleurs. On a de lui une Myologie complète en 20 planches imprimées en couleurs, 1746. Il avait commencé un Journal d'observations sur la physique qui a été continué par l'abbé Rosier. — Arnaud Éloi, son fils, a publié d'excellentes planches d'anatomie et d'histoire naturelle, 1757-73, gravées aussi en couleurs.

GAUTIER DE SIBERT, membre de l'Académie des