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GÉDOYN (l'abbé), savant ecclésiastique, né à Orléans en 1667, mort en 1744, entra chez les Jésuites, professa la rhétorique dans leur collége de Blois, puis rentra dans le monde, fut admis chez Ninon de Lenclos, sa parente, et obtint par le crédit de ses amis des bénéfices avantageux. Il fut reçu en 1711 à l'Académie des inscriptions et en 1719 à l'Acad. française. Il a laissé une Traduction de Quintilien, 1718, réimprimée plusieurs fois, et assez estimée ; une Traduction de Pausanias, 1731, des Réflexions sur le goût, et divers opuscules qui ont été réunis sous le titre d’Œuvres diverses, 1745.

GÉDROSIE, Gedrosia, auj. le Mekran, grande prov. de l'empire des Perses, entre la Carmanie à l'O., l'Inde et l'Indus à l'E., la Drangiane et l'Arachosie au N., s'étendait au S. le long de la mer Érythrée, était arrosée par l’Arbis et avait pour capitale une ville de Poura. On a peu de renseignements sur l'intérieur de cette contrée. Elle fut conquise par Darius I, puis par Alexandre.

GEEFS (Guill.), sculpteur belge, né en 1806 à Anvers, mort en 1860. On lui doit le monument de la place des Martyrs, à Bruxelles, le monument de Rubens, à Anvers, etc.

GEEL ou GHEEL, v. de Belgique. V. GHEEL.

GÈFLE ou GEFLEBORG, v. de la Suède propre, ch.-l. du gouvt de même nom, à l'embouch. du Gefle dans le golfe de Botnie et à 158 k. N. N. O. de Stockholm ; 9000 h. Évêché. Maisons en bois ; rues larges et bien pavées ; commerce maritime florissant ; pêche active. — Le gouvt de Gefle, formé des anc. prov. de Gestrikland et Helsingland, compte 111 000 hab.

GEHENNE, vallée située au S. de Jérusalem, près de la porte dite des Potiers, sur les frontières des tribus de Juda et de Benjamin. Cette vallée, qui était riante et fertile, ayant été souillée par des sacrifices sanglants offerts au dieu Moloch, fut abandonnée ; on y jeta depuis les cadavres des malfaiteurs et des animaux, et elle ne fut plus pour les Juifs qu'un lieu d'horreur et le symbole de l'enfer.

GEISPOLTZHEIM, v. d'Alsace-Lorraine, à 11 kil. S. O. de Strasbourg, sur le chemin de fer de Strasbourg à Bâle ; 2200 hab. Rubans, amidon.

GÉLA, d'ab. Lindes, auj. Terranova ou Alicata ? v. de Sicile, sur la côte mérid., à l'emb. du Gelas. Fondée par les Rhodiens et les Crétois vers 690 av. J.-C, elle fonda à son tour Agrigente, puis Phintiade qui prit aussi le nom de Gela. Gélon, tyran de Syracuse, avait été d'abord tyran de Gela.

[[w:Malik Chah Ier|GÉLAD-EDDYN]]. V. DJÉLAD.

GELÆ, peuple d'Asie. V. CADUSII.

GÉLANOR, fils de Sthénélus, roi d'Argos, régnait vers 1572 av. J.-C. Il se vit enlever la couronne par Danaüs. Il fut le dernier des Inachides.

GÉLASE I (S.), pape de 492 à 496, approuva ce que son prédécesseur, Félix I, avait fait contre Acace ; refusa d'admettre à sa communion Euphémius, patriarche de Constantinople, qui ne voulait pas condamner la mémoire de cet hérésiarque ; combattit également les erreurs des Eutychéens, et convoqua en 494 à Rome un concile dans lequel fut dressé le canon des saintes Écritures. On lui doit le Sacramentaire de l'Église romaine, imprimé à Rome en 1640. On le fête le 21 nov.

GÉLASE II, pape, né à Gaëte et connu d'abord sous le nom de Jean de Gaëte, fut élu en 1118. Cincio Frangipani, consul de Rome, qui avait voulu faire élire un autre pape, le contraignit à sortir de Rome, et, de concert avec l'empereur Henri V, fit élire à sa place Maurice Bourdin, sous le nom de Grégoire VIII. Gélase se retira à Gaëte, d'où il excommunia l'antipape et ses protecteurs. Il rentra un instant dans Rome, mais il en fut bientôt chassé de nouveau par Frangipani. Il se réfugia alors en France, où il fut reçu avec honneur, et termina ses jours dans l'abbaye de Cluny, en 1119.

GELBOÉ (mont), auj. Djilbo, petite chaîne de mont. de la Palestine, dans les tribus d'Issachar et de Zabulon, est célèbre par la défaite et la mort de Saül, qui y fut battu par les Philistins (1040 av. J.-C).

GELÉE (Claude), peintre. V. LORRAIN (Claude).

GELHEIM ou GŒLHEIM. V. GŒLHEIM.

GELIMER, roi des Vandales. V. GILIMER.

GELLERT (Christophe), littérateur allemand, né en 1715, à Hainichen, près de Freyberg en Saxe, enseigna avec succès la philosophie morale à Leipsick, et mourut dans cette ville en 1769. Il a laissé des ouvrages de genres fort divers, des poésies religieuses, des comédies, des dissertations littéraires ; mais il est surtout célèbre par ses Fables et ses Contes, dont un 1er recueil parut en 1746 et un 2e en 1748, et qui obtinrent une vogue populaire. On lui doit aussi des Leçons de Morale estimées, publiées après sa mort, 1770. Ses Fables ont été traduites en prose par Toussaint, Berlin, 1768, et mises en vers par Stévens, Breslau, 1777 ; sa Morale a été trad. par Pajon, Utrecht 1775. Ses œuvres complètes en 10 vol. in-8 ont paru à Leipsick, 1784, 1841, etc. — Son frère, Christlieb G., savant métallurgiste, 1713-95, fit à Freyberg des cours de minéralogie, de métallurgie et fut nommé administrateur des forges et fonderies de cette ville, 1764. On a de lui des Éléments de Métallurgie chimique, Leipsick, 1750, et des Éléments de Docimasie, 1755, trad. par d'Holbach, 1758. Il a le premier appliqué en grand le procédé d'extraction des métaux précieux par l'amalgamation à froid.

GELNHAUSEN, v. de Prusse (Cassel), sur une haute mont., et près de la Kinzig, à 20 kil. N. E. de Hanau ; 4000 hab. Anc. ville impériale. Ruines d'un palais de l'emp. Frédéric I.

GÉLON, tyran de Sicile, s'empara d'abord du pouvoir à Géla, l'an 491 av. J.-C., puis vint régner à Syracuse, en 484, et fit le meilleur usage de l'autorité qu'il avait usurpée. Il allait secourir la Grèce envahie par Xerxès, quand les Carthaginois, à l'instigation de ce prince, attaquèrent la Sicile avec 300 000 h. Gélon les battit près d'Himère, les réduisit à demander la paix, et stipula pour 1re condition que Carthage abolirait les sacrifices humains, 480. Il voulut ensuite abdiquer la puissance, mais le peuple le força de la garder. Il régna avec autant de justice que de sagesse, embellit Syracuse, reforma les mœurs et mérita d'être appelé le Père de la patrie. Il mourut l'an 478 av. J.-C, et eut pour successeur Hiéron.

GÉLONS, Geloni, peuple sarmate, entre le Danaster et le Danapris, habitait au S. des Budini. Les villes grecques d’Olbia et d’Odessus étaient dans le pays qu'ils occupaient, mais sans leur appartenir. Les Gelons étaient d'origine grecque ; ils étaient connus dès le temps d'Hérodote. A la fin du IIe siècle de notre ère ils furent compris dans l'empire goth.

GEMARA. V. TALMUD.

GEMBLOUX ou GEMBLOURS, v. de Belgique (Namur), à 15 kil. N. O. de Namur ; 2500 hab. Institut agricole. Ville jadis fortifiée ; anc. abbaye de Bénédictins. En 1578, don Juan d'Autriche y battit à la tête des Espagnols l'armée des États généraux ; en 1794, les Autrichiens, commandés par Beaulieu, y furent défaits par les Français.

GEMBLOUX (Sigebert de), bénédictin. V. SIGEBERT.

GÉMEAUX, Gemini, le 3e des 12 signes du zodiaque, représente les deux Tyndarides, Castor et Pollux. Cette constellation était favorable aux navigateurs.

GEMELLI-CARERI (J. Fr.), voyageur, né à Naples en 1651, m. en 1724, exécuta de 1680 à 1698 un long et difficile voyage dans presque toutes les parties du monde ; visita l'Europe, l'Asie et l'Afrique, s'avança jusqu'à la grande muraille qui sépare la Chine de la Tartarie ; puis parcourut le Mexique et plusieurs autres États de l'Amérique. En 1699, il publia à Naples la relation de ses voyages sous le titre de Giro del mondo (Tour du monde) ; elle a été trad. par Dubois de St-Gelais, Paris, 1719.

GEMENOS, bourg de France (B.-du-Rhône), à 20 kil, E. de Marseille ; 1835 h. Verrerie, exploitation de la craie. Château et parc chantés par Delille.