Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/800

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l'empereur même. Dans le nouveau roy. de Grèce, la religion est régie par un synode supérieur.

GREDOS (Sierra de), en Espagne, chaîne de montagnes qui sépare le bassin du Duéro de celui du Tage, s'étend de l'O. à l'E., entre les prov. de Salamanque et d'Avila d'une part, de Cacerès et de Tolède de l'autre. Sa longueur est de 90 kil.

GREENLAW, v. d’Écosse, ch.-l. du comté de Berwick, à 57 kil. S. E. d’Édimbourg ; 1500 hab.

GREENOCK, v. d’Écosse (Renfrew), sur le golfe de la Clyde, à 31 kil. N. O. de Glasgow ; 37 000 hab. Port spacieux et commode, creusé en 1707. Plusieurs écoles. Construction maritime ; toiles à voiles, savon, chandelles, poterie, verrerie, raffineries, etc. Pêche du hareng. Commerce maritime fort étendu, surtout avec les Indes occidentales. Patrie de J. Watt.

GREENWICH, Grenovicum, v. d'Angleterre (Kent), sur la Tamise, r. dr., à 10 kil. S. E. du pont de Londres, par 2° 20' 15" long. O., 51° 28' 40" lat. N.; 65 000 hab. (et, avec Deptford et Woolwich, plus de 100 000 hab.) Magnifique hôpital des Invalides de la marine, fondé en 1696, et bâti sur l'emplacement d'un anc. palais des rois d'Angleterre. Observatoire célèbre, fondé par Charles II en 1675, par lequel les Anglais font passer leur 1er méridien et où se fabriquent les instruments d'optique et de navigation. Beau parc, dessiné par Le Nôtre. Greenwich est la station des yachts royaux. Sur la riv. opposée de la Tamise, sont les docks et chantiers de la Compagnie des Indes.

GRÉES (du grec graia, græa, vieille femme), filles aînées de Phorcys et de Céto, et sœurs des Gorgones, étaient ainsi appelées parce qu'elles vinrent au monde avec des cheveux blancs. On en comptait trois, Enyo, Péphrédo et Dino. Elles n'avaient qu'une dent et qu'un œil, qu'elles se prêtaient tour à tour ; cet œil unique leur fut enlevé par Persée, à qui elles avaient refusé d'indiquer la demeure des Gorgones.

GRÉGEOIS (FEU). V. CALLINICUS, DUPRÉ, et l'art. FEU au Dict. univ. des Sciences.

GRÉGOIRE (S.), le Thaumaturge, c.-à-d. le faiseur de miracles, né à Néocésarée dans le Pont, d'une famille païenne, fut converti et instruit par Origène ; devint évêque de Néocésarée en 240, et convertit presque toute sa province. Il eut à subir, ainsi que son église, de cruelles persécutions sous Dèce ; mais il échappa miraculeusement au supplice. Il mourut en 264 ou 270. On le fête le 17 nov. Il opéra des miracles extraordinaires, qui ont été racontés par S. Basile et S. Grégoire de Nysse, et qui l'ont fait regarder comme un autre Moïse. On a de lui quelques écrits, publiés par Gér. Vossius, Mayence, 1604, in-4, gr.-lat., et réimp. à Paris, 1622, in-fol., et dans la Patrologie de l'abbé Migue, 1857.

GRÉGOIRE (S.), surnommé l’Illuminateur, apôtre de l'Arménie, né en 257, mort en 331, était fils d'un prince parthe. Il convertit la nation arménienne, ainsi que son roi Dertad (Tiridate), et fut le 1er évêque et le 1er patriarche de cette contrée. En 319, il accompagna Tiridate à Rome, où Constantin les reçut avec honneur. On a de lui une vingtaine d’Homélies, en arménien, Venise, 1837 ; des Hymnes et des Prières, insérées dans l'office arménien. On l'hon, le 30 sept.

GRÉGOIRE (S.) de Nazianze, le Théologien, un des Pères de l'Église grecque, né en 328 près de Nazianze en Cappadoce, étudia à Césarée de Palestine et à Alexandrie, puis se rendit à Athènes avec S. Basile, son compatriote. Ordonné d'abord évêque du bourg de Sasima, en Cappadoce, Grégoire gouverna ensuite comme coadjuteur l'église de Nazianze dont son père était évêque ; plus tard il vint à Constantinople (375), opéra un grand nombre de conversions parmi les Ariens, et s'attacha, par ses instructions, à faire revivre la foi du concile de Nicée. L'empereur Théodose l'éleva au siège de Constantinople, et assembla un concile dans cette capitale pour faire confirmer cette élection (381); mais les évêques d’Égypte attaquèrent le nouvel archevêque, et Grégoire, abandonné de l'empereur même, se démit de ses fonctions. Il retourna en Cappadoce, et y vécut dans la solitude, se livrant à la composition des nombreux ouvrages qui attestent la beauté de son génie. Il mourut vers 389. On le fête le 9 mai. On a de lui 50 discours ou Sermons, traduits par l'abbé de Bellegarde, Paris, 1698 ; 178 poëmes, trad. par Gaulleyer, 1718, parmi lesquels on remarque un poëme Sur les vicissitudes de sa propre vie, trad. par Lefranc de Pompignan ; et beaucoup d'épigrammes. On lui a attribué la Passion du Christ, poëme scénique qui n'est qu'un centon des auteurs classiques grecs. L'abondance, l'élégance, la grâce, la facilité, sont les caractères distinctifs de son style. On y trouve aussi une sensibilité vive et une imagination riche, mais qui l'entraîne quelquefois au delà des bornes. Ses œuvres ont été publiées à Bäle, 1550, à Paris, 1609, 2 vol. in-fol., avec version latine, à Venise, 1753, 2 vol. in-fol., et réimp. dans la Patrologie de l'abbé Migne, 4 vol. gr. in-8. Sa Vie a été. écrite par Hermant, 1675. J. Planche a donné un Choix de poésies et de Lettres de S. Grégoire de Naziance, avec trad. franç. Paris, 1827.

GRÉGOIRE (S.), évêque de Nysse, frère de S. Basile, né à Sébaste vers l'an 330, fut forcé par les Ariens de quitter son siége, qu'il ne reprit qu'après la mort de Valens. Il assista au grand concile d'Antioche (379), au 2e concile œcuménique de Constantinople (381), et mourut vers 396. On le fête le 9 mars. Il a laissé de nombreux ouvrages qui se font remarquer par la supériorité de la raison et la pureté du style, mais qui sont d'un logicien plus que d'un orateur. Les principaux sont des traités de la Formation de l'homme, du Destin, de la Virginité, de la Perfection chrétienne ; des homélies sur l’Ecclésiaste, le Cantique des Cantiques, l’Oraison dominicale ; des Discours et des Panégyriques, entre autres celui de S. Basile ; des Oraisons funèbres ; des Vies de saints ; enfin des Lettres. Ses Œuvres ont eu un grand nombre d'éditions : la 1re parut en latin, Cologne, 1537, in-fol. ; les autres, à Bâle, 1567 et 1571 ; à Paris, 1573 et 1603, même format. Fronton du Duc les a publiées grec-latin, Paris, 1615 et 1618, 2 vol. in-fol. Elles ont été rééditées par Cl. Morel, Paris, 1638, et par l'abbé Migne, 1858. Plusieurs de ses sermons ont été traduits en français par Goulu.

GRÉGOIRE de Tours (S.), Georgius Florentius Gregorius, historien et évêque, né en Auvergne en 539, m. en 593, élu évêque par la ville de Tours en 573, est honoré le 17 nov. Il défendit contre Chilpéric et Frédégonde le jeune Mérovée, qui était venu chercher un asile auprès du tombeau de S. Martin, prit également la défense de l’évêque Prétextat, accusé devant le concile de Paris, et montra en toute circonstance un caractère énergique. Il possédait des lumières au-dessus de son siècle et a écrit un assez grand nombre d'ouvrages (Traités de la Gloire des martyrs ; de la Gloire des confesseurs ; des Miracles de S. Martin de Tours ; des Miracles de S. André, etc.) ; mais il est surtout connu par son Histoire ecclésiastique des Francs (Historia Francorum, en 10 liv.), qui comprend 174 ans (417-591) : c'est un des ouvrages les plus précieux pour les premiers temps de notre histoire. Elle fait partie du Recueil des historiens de France, par dom Bouquet, et de la Collection des Mémoires relatifs à l’histoire de France donnée par M. Guizot. Guadet et Taranne en ont publié une trad. avec le texte, 4 vol. in-8, 1836-39. H. Bordier en a donné une nouvelle trad., Paris, 1859-60.

GRÉGOIRE I (S.), le Grand, pape, né à Rome vers l'an 540, mort en 604, embrassa la vie religieuse après avoir été préteur a Rome. Une vie pieuse, une naissance illustre, une grande fortune, de grands talents pour l'administration, le firent élire à l'unanimité, en 590. Lors de l'invasion des Lombards en Italie, il conclut avec ces Barbares un traité honorable. Il s'efforça d'introduire le Christianisme parmi les vainqueurs, travailla à l'abolition de l'esclavage, fonda des monastères et fit observer une disciplina sévère par le clergé. C'est à lui qu'on doit la conver-