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Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/137

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ciations, Paris, 1656, in-fol., ouvrage très-estimé des diplomates : elles ont été réimprimées en 1819, 3 vol. in-8, et dans la collection Petitot.

JEBB (Samuel), savant anglais, né en 1690, mort en 1772, exerça la médecine avec succès, tout en cultivant les lettres par goût. On a de lui des éditions très-estimées, entre autres celle de l’Opus majus de Roger Bacon, Londres, 1733, in-fol., et un recueil des Écrits publiés sur Marie-Stuart, 1725 (en latin).

JÉBUSÉENS, ancien peuple de la Terre de Chanaan, habitait à l’O. de la mer Morte, dans le pays qui forma depuis la tribu de Benjamin, et avait pour capitale Jébus, depuis Jérusalem.

JÉCHONIAS, roi de Juda, succéda en 597 av. J.-C. à Joachim son père, et fut détrôné trois mois après par Nabuchodonosor, qui l’emmena captif à Babylone.

JEDBURGH, v. d’Écosse, ch.-l. du comté de Roxburgh à 60 kil. S. E. d’Édimbourg ; 6000 hab. Bel hôtel de ville. Sources minérales antiscorbutiques. Cette ville remonte au delà du Xe siècle.

JEDDAH, JEDDO. V. DJEDDAH, YEDDO.

JEFFERSON (Thomas), 3e président des États-Unis, né en 1743, à Shadwell (Virginie), mort en 1826, débuta au barreau, entra de bonne heure dans la législature de la Virginie, prit une part glorieuse à l’insurrection des colonies contre la métropole, rédigea la déclaration d’indépendance en 1776, fut envoyé en France en l784 comme adjoint à Franklin, le remplaça, après son départ, comme représentant des États-Unis, devint secrétaire d’État en 1789, vice-président de la république en 1797, fut élu président en 1801 et réélu en 1805, et resta ainsi 8 ans a la tête de l’administration. Il se retira ensuite, en refusant une continuation de pouvoir qui eût été contraire aux lois de son pays. Il employa ses dernières années à faire fleurir une université qu’il avait fondée. À la fois diplomate, législateur, philosophe, financier et homme d’État, Jefferson a laissé les meilleurs souvenirs. C’est lui qui réunit la Louisiane aux États-Unis. Il a publié plusieurs ouvrages philosophiques et politiques, entre autres des Notes sur la Virginie, trad. par Morellet, 1786, et des Mélanges, trad. par Conseil, 1823.

JEFFRYS, JEFFREYS ou JEFFERY (George), magistrat anglais fameux par ses iniquités, né à Acton (Dennigh), mort en 1689, remplit les premiers emplois de la magistrature sous Charles II et Jacques II, et fut nommé grand chancelier à l’avènement de ce dernier. Il fut l’instigateur et l’instrument de la plupart des actes arbitraires et tyranniques de Charles II et Jacques II, et poursuivit les adhérents du duc de Monmouth (1635) et le malheureux Sidney avec une cruauté qui a rendu sa mémoire exécrable. À la révolution de 1688, il tenta de s’évader du royaume ; mais il fut reconnu par le peuple et conduit à la Tour de Londres où il mourut de chagrin l’année suivante.

JEGUN, ch.-l. de c. (Gers), à 16 kil. N. O. d’Auch ; 2200 hab. Toiles, tuileries.

JEHAN, une des formes du nom de Jean au moyen âge. V. JEAN.

JÉHOVA (c.-à-d. Celui qui subsiste par lui-même), un des noms que les Israélites donnent à Dieu. Ils ne prononcent que fort rarement ce nom mystérieux et lui substituent, par respect, celui d’Adonaï.

JÉHU, roi d’Israël, 876 à 848 av. J.-C., était d’abord officier de Joram. Par ordre d’Élisée, il monta sur le trône de l’impie Joram, après avoir tué ce prince d’un coup de flèche. Il fit en outre périr Ochosias, roi de Juda, ainsi que Jézabel, avec tous les princes de la maison royale et les prêtres de Baal. S’étant écarté lui-même du vrai culte, il fut battu par Hazaël, roi de Syrie. Il eut pour successeur son fils Joachaz.

JÉHU (COMPAGNIES DE). On donna ce nom pendant la Révolution à des bandes réactionnaires et royalistes qui, après le 9 thermidor an II (1794), exercèrent de sanglantes représailles contre les Terroristes. Elles avaient pris ce nom par allusion au roi Jéhu, qui avait reçu d’Élisée la mission de punir par l’extermination les crimes de la maison d’Achab.

JÉLYOTTE (Pierre), chanteur célèbre, né dans le Béarn en 1710, mort en 1788, débuta à 23 ans, avec éclat, à l’Opéra de Paris, et pendant 28 années ce cessa d’obtenir les plus brillants succès. Sa voix était une haute-contre, remarquable par le volume et la plénitude des sons, et par un timbre argentin.

JEMMAPES, vge de Belgique (Hainaut), à 5 kil. O. de Mons, sur la Haine ; 5000 hab. Commerce considérable de houille. Les Français, commandés par Dumouriez, y remportèrent, le 6 nov. 1792, sur les Autrichiens, une victoire qui amena la conquête de la Belgique. — Jemmapes a donné son nom à un dép. de l’Empire français, formé à peu près de l’anc. Hainaut ; il avait pour ch.-l. Mons, et pour sous-préfectures Tournay et Charleroy.

JEMSCHID. V. DJEMCHID.

JENIL. V. XÉNIL.

JENKINS (H.), homme remarquable par sa longévité, était né vers 1501 à Bolton (Yorkshire), et vécut 169 ans, jusqu’en 1670, conservant ses facultés jusqu’à la fin. On voit son tombeau à Bolton.

JENKINSON (Antoine), voyageur anglais du XVIe s., voyagea de 1546 à 1572, visita la Russie, pénétra un des premiers dans l’intérieur de l’Asie, séjourna chez les Tartares Uzbeks et fut à son retour envoyé en ambassade par la reine Élisabeth auprès du czar de Russie (1571). On trouve ses voyages dans les recueils de Purchas et de Thévenot. On suspecte sa véracité.

JENKINSON (Ch.), comte de Liverpool. V. LIVERPOOL.

JENNÉ, v. d’Afrique. V. DJENNY.

JENNER (Édouard), célèbre médecin anglais, né en 1749 à Berkeley (Glocester), mort à Cheltenham en 1823, est compté au nombre des bienfaiteurs de l’humanité pour avoir découvert et propagé la vaccine. Il avait fait sa découverte dès 1776, à Berkeley, où il exerçait son art, mais il ne la rendit publique qu’en 1796, après l’avoir confirmée par 20 années d’observations et de recherches. Combattue d’abord par les préjugés, elle finit par être appréciée comme elle le méritait, et se répandit rapidement en Angleterre, en France et sur tout le continent. Le Parlement, pour reconnaître le service que Jenner avait rendu à l’humanité en livrant un secret qui eût pu lui être si lucratif, lui décerna une récompense nationale de 20 000 liv. sterling. On a de Jenner : Inquiry into the causes and effects of the variolæ vaccina (cow-pox), 1798, in-4, et d’intéressants travaux sur l’ornithologie. Le docteur Bousquet a prononcé son Éloge à l’Académie de médecine en 1847.

JENSON (Nicolas), imprimeur français du XVe siècle, était d’abord graveur des monnaies et fut nommé par Charles VII directeur de la monnaie de Tours. Envoyé à Mayence par le roi pour y prendre connaissance de la découverte de Guttemberg, il se fit lui-même imprimeur et alla s’établir à Venise, où il imprima un grand nombre de livres de 1470 à 1481. Ses caractères sont encore auj. très-estimés. Il est l’inventeur des caractères romains.

JENYNS (Soame), spirituel écrivain anglais, né en 1704, à Bottesham (Cambridge), mort en 1787, fut membre de la Chambre des Communes de 1742 à 1780, et devint ensuite l’un des lords de la chambre du commerce. On a de lui : l’Art de la danse, poème estimé, qu’il publia à 24 ans ; des poésies diverses, 1752 et 1778, et un traité de l’Évidence de la religion chrétienne, 1774, trad. par Letourneur, 1774, et par Feller, 1779. Ses OEuvres complètes forment 4 vol. in-8, Londres, 1790-93.

JEPHTÉ, juge des Hébreux de 1243 à 1237 av. J.-C., délivra son pays du joug des Ammonites. Au moment de leur livrer un combat décisif, il fit vœu, s’il était vainqueur, de sacrifier à Dieu le premier être vivant qu’il verrait sortir de sa maison ; il remporta la victoire, mais, en approchant de sa maison, il en vit sortir sa fille Séila qui venait le complimenter : esclave de son serment, il la sacrifia, tout en détestant son vœu ; il lui accorda seulement un délai de deux mois pour aller, avec ses compagnes,