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début au premier rang. Il devint à la fin de sa vie directeur du théâtre de Richmond en Surrey. Il n’excellait pas moins dans la comédie que dans la tragédie. Son inconduite finit par lui faire perdre les bonnes grâces du public. Al. Dumas a donné un beau drame de Kean, ou Désordre et Génie.

KEATE (George), écrivain anglais, né vers 1729, m. en 1797, voyagea dans toute l’Europe, puis entra au barreau, et se livra enfin aux lettres. Il était lié avec Voltaire. Ses principaux ouvrages sont : Rome ancienne et moderne, poëme, 1760 ; les Alpes, son chef-d’œuvre, 1764 ; l’Abbaye de Netley, 1764 et 1769 ; Esquisses d’après nature, 1779, imitation du Voyage sentimental de Sterne. On lui doit aussi un Abrégé de la république de Genève, 1761.

KEBIR, mot arabe qui veut dire grand, entre dans la composition d’un grand nombre de noms.

KECH, v. de Boukharie, sur la Kachka, par 39° 21′ lat. N., 64° 25′ long. E. Patrie de Tamerlan.

KÉCHO, v. et port de l’empire d’Annam, ch.-l. du Tonquin et résidence du vice-roi, sur le Sang-Koï, r. dr., à 670 kil. N. de Hué ; 80 000 hab. Maisons en terre, en bois, en feuilles ou en roseaux pour la plupart (quelques-unes seulement en briques) ; beau palais royal, avec jardins, canaux, etc. Soieries porcelaine, ouvrages en laque. Les Anglais et les Hollandais y avaient jadis des comptoirs.

KECSKEMET, v. de Hongrie, comitat et à 100 kil. S. E. de Pesth, au milieu d’une vaste bruyère ; 42 000 hab. Églises, collèges, hospice d’orphelins. Savon, tanneries ; bétail, laine, suif, chevaux, tabac.

KÉDAH, v. de la presqu’île de Malacca, sur la côte O., ch.-l. d’un petit roy., à l’emb. du Kédah dans le détroit de Malacca ; 6000 hab.. Petit fort en briques. Commerce jadis très-grand. — Le roy. a 400 kil. sur 80, et compte env. 10 000 familles. Il possède plusieurs îles sur ses côtes. Montagnes, mines d’étain. Beaucoup d’éléphants.

KEDJÉ, v. du Béloutchistan, ch.-l. du Mékran, sur le Doust, à 430 kil. S. O. de Kélat ; 3000 maisons. Grand commerce avec le Kandahar, Kélat et l’Inde.

KEF (EL), Sicca Venerea, v. de l’État de Tunis, à 130 kil. S. 0. de Tunis, au S. de la Medjerda. Ruines antiques. On a trouvé dans ses fouilles deux belles statues de Vénus et de Marc-Antonin.

KEHL, v. du grand duché de Bade, à 15 kil. N. O. d’Offenbourg, sur la Kinzig et la r. dr. du Rhin, en face de Strasbourg, à laquelle elle est reliée par un magnifique pont fixe en fer et en pierre (1861) ; 3800 hab. Chemin de fer. — Kehl, fortifiée en 1688 par Vauban, fut cédée par la France au margrave de Bade en 1697. Les Français la prirent en 1703, 1773, 1793, 1796. Les Autrichiens la reprirent cette même année, 1796 ; mais les Français s’en rendirent de nouveau maîtres en 1797 ; ils la rendirent au duc de Bade en 1814. Ses fortifications furent rasées en 1816. Cette v. possédait avant 1789 de célèbres imprimeries où l’on publiait beaucoup d’ouvrages prohibés. Beaumarchais y fit imprimer, de 1784 à 1789, la belle édition de Voltaire, dite Édition de Kehl.

KE-HOA, v. de Cochinchine, ch.-l. d’une prov. de même nom, à 400 k. N. O. de Hué, sur la mer ; 30 000 h.

KEICHME, île du golfe Persique. V. KISCHM.

KEILL (J.) mathématicien d’Édimbourg, né en 1671, m. en 1721, fut nommé en 1700 prof. de philosophie naturelle à l’Université d’Oxford, et en 1710 professeur d’astronomie. Il était de la Société royale. On a de lui : Examen de la théorie de la terre de Burnet (en anglais), 1698 ; Introductio ad veram physicam, 1700 ; Introductio ad veram astronomiam, 1718. Il accusa Leibnitz, dans les Transactions philosophiques (1708), d’avoir dérobé à Newton le calcul différentiel et donna ainsi naissance à la célèbre dispute qui s’éleva à ce sujet entre Leibnitz et Newton.

KEITH (George), général écossais dit Mylord maréchal, parce que le titre de comte-maréchal d’Écosse était héréditaire dans sa famille, né en 1686, m. en 1778, servit d’abord avec distinction sous Marlborough, refusa, après la mort de la reine Anne (1715), de reconnaître pour roi George I, et voulut faire proclamer le Prétendant, fils de Jacques II, s’expatria après la fuite de ce prince, fut condamné à mort par le Parlement, alla prendre du service à l’étranger, et finit par se fixer en Prusse, où il devint l’ami de Frédéric II. — Jacq. K., son frère, 1696-1758, quitta comme lui l’Angleterre à l’avènement de George I, servit en Espagne, puis en Russie, se signala contre les Turcs à Otchakov, et fut nommé maréchal de Russie (1744). Il passa néanmoins quelque temps après au service du roi de Prusse Frédéric II et lui rendit les plus grands services dans la guerre de Sept ans. Il fut tué à Hochkirch en combattant les Autrichiens.

KEITH (George ELPHINSTONE, lord), amiral anglais, né en 1747, m. en 1823, fit ses premières armes en Amérique, prit part à la défense de Toulon sous l’amiral Hood, en 1793, fut nommé vice-amiral en 1795, enleva la colonie du cap de Bonne-Espérance aux Hollandais, transporta en Égypte le corps d’armée du général Abercromby (1800), empêcha l’exécution de la convention d’El-Arich, reçut la capitulation de Menou (1801), fut élevé en 1804 au rang d’amiral et de pair, et obtint en outre le commandement de toutes les forces maritimes de l’Angleterre dans la mer du Nord et la Manche. C’est lui qui, en 1815, dirigea l’embarquement de Napoléon pour Ste-Hélène.

KÉLAOUN (Malek-al-Mansour-Saïf-Eddia), sultan d’Égypte, avait été esclave. Il entra dans les Mamelouks en 1249, devint bientôt un des plus puissants émirs, détrôna Malek-al-Saïd, mit à sa place son jeune frère Salamesch, âgé de 8 ans, mais peu de temps après se fit reconnaître sultan d’Égypte et de Syrie (1279). Il s’affermit sur le trône par sa fermeté et sa justice, et remporta plusieurs avantages sur les Tartares et les Chrétiens. Il mourut en 1290.

KÉLAT (c-à-d. forteresse), capit. du Béloutchistan et de la prov. de Saravan ; 20 000 hab. Ville forte bâtie sur un plateau élevé de 2600m au-dessus du niveau de la mer, dans un terroir fertile, mais sous un climat froid. Manufacture d’armes.

KÉLENDRI, Celenderis, v. marit. de la Turquie d’Asie, à 59 kil. S. O. de Sélefkeh. Nombreuses ruines. Port fréquenté ; commerce de bois.

KELLER (Balthasar), habile fondeur, né à Zurich en 1638, m. en 1702, vint de bonne heure en France, fut nommé, en 1697, commissaire général de la fonte de l’artillerie, et inspecteur de la grande fonderie de Paris. Il a fondu, outre une foule de canons et de mortiers, les belles statues qui ornent les jardins de Versailles, de St-Cloud, des Tuileries, et la statue équestre de Louis XIV, d’après Girardon, qui décorait jadis la place Vendôme, à Paris. Il est le premier qui ait osé couler d’un seul jet des ouvrages de grande dimension. — Son frère aîné, J. Jacques K., 1635-1700, fut associé à tous ses travaux.

KELLER, érudit. V. CELLARIUS.

KELLERMANN (Franç. Christophe), duc de Valmy, maréchal de France, né en 1735, à Strasbourg, m. en 1820, était maréchal de camp lorsqu’éclata la Révolution. Appelé en 1792 au commandement de l’armée de la Moselle, il battit les Prussiens à Valmy, de concert avec Dumouriez, et les força à évacuer le territoire français. Il n’en fut pas moins incarcéré comme suspect en 1793, et ne fut rendu à la liberté qu’au 9 thermidor. Placé en 1795 à la tête des armées des Alpes et d’Italie, il soutint pendant toute la campagne, avec 47 000 combattants, les attaques multipliées d’une armée de 150 000 hommes. En 1804 il fut nommé par Napoléon maréchal de l’Empire, sénateur, duc de Valmy, et fut chargé depuis de divers commandements en chef, qu’il remplit toujours avec distinction. À la Restauration, il devint pair de France, et jusqu’à sa mort il vota en faveur des libertés publiques. — Son fils, Franç. Étienne K., né à Metz, en 1770, m. en 1835, fit avec distinction les campagnes de Prusse, d’Allemagne, d’Italie, d’Espagne et de France, et se signala dans les batailles