Aller au contenu

Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/197

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

commerce. — Raoul le Chauve, baron de Châteauroux, donna à son fils Ebbe II la seigneurie de La Châtre vers le milieu du XIe siècle : c’est de lui qu’est issue l’antique maison de La Châtre.

LA CHÂTRE (Claude, baron de), maréchal de France, né vers 1526, d’une famille noble du Berry, m. en 1614. Nommé par Charles IX gouverneur du Berry, il assiégea à plusieurs reprises la petite ville de Sancerre, qu’occupaient les Protestants, et ne put la prendre qu’après un blocus de 18 mois, qui y causa une cruelle famine (1575). Il embrassa dans la suite le parti de la Ligue, et fut fait maréchal par le duc de Mayenne. Il ne reconnut Henri IV qu’en 1594, et ne fit la paix qu’en stipulant les conditions les plus avantageuses. Son titre de maréchal lui fut conservé. Il a laissé quelques écrits, entre autres le Siége de Thionville en 1558. — Son fils, Louis de L., hérita de ses dignités et fut fait maréchal en 1616.

LA CHÂTRE-NANÇAY (Edme, comte de), maître de la garde robe du roi, fut nommé en 1643 colonel général des Suisses par la faveur de la reine mère, se distingua à la bataille de Nordlingue où il fut blessé et mourut à Philipsbourg en 1645, des suites de sa blessure. On a de lui de curieux Mémoires sur la minorité de Louis XIV, qui vont jusqu’en 1643.

LA CHAUSSADE, hameau de la Nièvre, cant. de Pougues, à 13 kil. de Nevers. Usines de la marine.

LA CHAUSSÉE (P. Cl. NIVELLE de), auteur dramatique, né à Paris en 1692, m. en 1754, était neveu d’un fermier général, et jouissait d’une aisance qui lui permit de se consacrer aux lettres. Il se fit connaître en 1732 par une Épître à Clio, dans laquelle il combattait Lamotte, qui voulait bannir la versification de la tragédie, et il ne commença à travailler pour le théâtre qu’à 40 ans. Il y introduisit un genre nouveau, le drame ou comédie larmoyante, et eut en ce genre un grand succès. Ses principales pièces, toutes en vers, sont : la Fausse antipathie (1734) ; le Préjugé à la mode (1735) ; l’École des amis (1737) ; Mélanide (1741) ; Amour pour amour (1742) ; l’École des mères (1745), la Gouvernante (1747). On a aussi de lui des Contes assez libres, dans le Recueil dit de ces Messieurs (avec Caylus, Duclos et autres, 1745). Ses œuvres forment 5 vol. in-12, 1762. La Chaussée est, selon Voltaire, un des premiers après ceux qui ont du génie. Il fut de l’Académie française.

LA CHAUX DE FOND et mieux LA CHAUDE FONT (la fontaine chaude), v. de Suisse (Neufchâtel), à 13 kil. N. O. de Neufchâtel, dans une très-haute vallée du Jura ; 12 000 hab. Horlogerie ; dentelles. Patrie des mécaniciens Droz et de Léop. Robert. Eaux thermales.

LACHÉSIS, une des 3 Parques. V. PARQUES.

LA CHESNAYE (NICOLE de), écrivain du XVe siècle, vivait sous Louis XII. On a de lui la Nef de Santé, avec le gouvernement du corps humain, la condamnation des banquets, à la louange de diète et sobriété, et Traité des passions de l’âme contraires à la santé, Paris, in-4, sans date ; réimprimé en 1507 et 1511.

LA CHESNAYE-DESBOIS (AUBERT de), né dans le Maine en 1699, mort à Paris en 1784, dans un hospice de vieillards, était d’abord capucin. Il quitta le cloître, se mit à la solde des abbés Desfontaines et Granet, et fit pour ces deux journalistes des articles littéraires.. On a de lui plusieurs Dictionnaires, en général médiocres : Dictionnaire d’Agriculture, 1751 ; Dict. militaire, 1758 ; — domestique, 1762 ; — des mœurs et coutumes des Français, 1767 ; — de la Noblesse, 1770. Ce dernier, le plus estimé, a été réimprimé par Magny, 1860.

LA CHÈSE, ch.-l. de c. (Côtes du Nord), à 9 kil. S. E. de Loudéac ; 420 hab.

LACHMANN (Charles), philologue, né à Brunswick en 1793, m. en 1851, professa à l’Université de Kœnigsberg, puis à celle de Berlin (1816). On a de lui un grand nombre de travaux estimés, notamment un Traité des chœurs dans la tragédie grecque (en latin), des éditions, avec notes, de l’Iliade d’Homère, de Lucrèce et de Properce, ainsi que des Institutes de Gaïus ; un Traité sur l’origine et la signification des Niebelungen et une bonne édition de ce poëme, dés éditions annotées des chants d’Iwein et de Van der Vogelweid, des Œuvres de Luther, de Lessing, etc.

LACHMI ou LAKMI, déesse de l’Abondance chez les Hindous, épouse préférée de Vichnou, naquit des flots d’un océan lacté. Le manglier et le lotos lui sont consacrés. On la représente ordinairement les mamelles chargées de lait, allaitant un enfant, tenant une fleur de lotos ou versant les richesses sur la terre.

LACINIUS, brigand redoutable, ravageait les côtes de la Grande-Grèce. Il voulut dérober les bœufs d’Hercule, qui revenait d’Espagne, vainqueur de Géryon : le héros le tua, et, en mémoire de sa victoire, bâtit un temple à Junon Lacinienne, dans le golfe de Tarente près du cap Lacinium, auj. cap Colonne.

LA CIOTAT, Citharista, ch.-l. de c. (Bouches-du-Rhône), à 23 kil. S. E. de Marseille ; 8444 hab. Bien bâtie. Port sur la Méditerranée ; fort, avec phare ; collége, école de navigation, chantiers de construction. Commerce de vins muscats, fruits secs, huile.

LACKNAU, v. de l’Inde. V. LUKNOW.

LA CLAYETTE, ch.-l. de c. (Saône-et-Loire), à 18 k. S. de Charolles ; 1562 hab. Étoffes de coton, tanneries. Patrie du naturaliste Lamétherie.

LACLOS (P. Ambr. CHODERLOS de), officier d’artillerie, et secrétaire du duc d’Orléans, né à Amiens en 1741, s’était rendu célèbre avant la Révolution par un roman plein d’intérêt, mais immoral, les Liaisons dangereuses (1784). Il fut un des affidés du duc d’Orléans, rédigea le Journal des amis de la Constitution, fit avec Brissot la fameuse pétition qui provoqua le rassemblement du Champ de Mars, et fut nommé en 1792 général de brigade. Jeté en prison à la mort de son protecteur, il fut rendu à la liberté au 9 thermidor. Il servait avec distinction à l’armée d’Italie comme général d’artillerie, lorsqu’il mourut à Tarente en 1803. Laclos a laissé des Poésies fugitives pleines de grâce. On lui doit aussi des travaux estimés sur le génie militaire et d’utiles expériences sur de nouveaux projectiles.

LACOBRIGA, v. d’Hispanie (Lusitanie), dans le Cuneus. On en voit les ruines près de Lagos.

LACOMBE (François), d’Avignon, littérateur, né en 1733, mort vers 1795 à Montpellier, où il était commissaire de police, a traduit de l’anglais plusieurs bons ouvrages, tels que : Lettres d’Orrery sur Swift, 1753 ; Lettre de Shaftesbury sur l’enthousiasme, 1762. Il a publié des Lettres choisies de la reine Christine, 1759, auxquelles il a donné pour suite, en 1762, des Lettres secrètes de Christine, dont il est le seul auteur.

LACOMBE (Jacques), de Paris, laborieux compilateur, né en 1724, mort en 1811, fut avocat, puis libraire. On a de lui, entre autres ouvrages : Abrégé chronologique de l’Histoire ancienne, 1757 ; — de l’Histoire du Nord, 1762 ; — de l’Histoire d’Espagne et de Portugal, 1759 ; Précis de l’art dramatique, 1808, en société avec Chamfort ; Dictionnaire portatif des Beaux-Arts, 1752. Il fut un des plus actifs collaborateurs de l’Encyclopédie méthodique, à laquelle il fournit les Dictionnaires des Arts et Métiers, — des Chasses, — de l’Art oratoire, — des Amusements des Sciences, et travailla longtemps au Mercure. — Son frère, Lacombe de Prezel, avocat, né à Paris en 1725, a donné : Dictionnaire d’Anecdotes, 1766 ; — d’Iconologie, 1756 ; — de Jurisprudence, 1763 ; Pensées de Pope, 1766 ; Portraits historiques, 1768.

LA CONDAMINE (Ch. Marie de), voyageur, né à Paris en 1701, mort en 1774, cultiva toutes les sciences et parcourut presque toutes les parties du monde. Choisi en 1736 avec Bouguer pour aller à l’équateur déterminer la grandeur et la figure de la terre, il parcourut dans ce voyage presque toute l’Amérique du Sud, et ne revint qu’au bout de dix ans, après des fatigues inouïes. Il publia à son retour : Voyage dans l’intérieur de l’Amérique méridionale, 1745 ; La figure de la terre, 1749 ; Journal du voyage fait par ordre du roi à l’équateur, 1751. On a de lui plusieurs autres ouvrages dont quelques-uns en anglais