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Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/198

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et en espagnol. Il a beaucoup écrit en faveur de l'inoculation, et a fait connaître le caoutchouc (1750). Il était de l'Académie des sciences, de l'Académie française, de la Société roy. de Londres, etc.

LACONIE, Laconia, contrée de l'anc. Grèce, dans le Péloponèse, à l'angle S. E., entre la mer, l'Arcadie et la Messénie: ch.-l., Sparte. Elle se divisait en 4 territoires : 1° celui de Sparte ou District politique, le long de l'Eurotas et au S. de la ville de Sparte; 2° l’Égiale, le long de la côte E.; 3° le Nome d'Amycles, à l'O. et près du District politique; 4° au S. les Périèces (Périoicoi), qui s'étendaient jusque dans la Messénie. La Laconie était très-montueuse peu fertile et très-pauvre; elle était arrosée par l'Eurotas.

Dans le nouvel État de Grèce le nom de Laconie a été donné : 1° en 1833, à l'un des dix nomes en lesquels la Grèce fut d'abord partagée (ch.-l. Mistra); 2° en 1836, à l'un des 24 gouvts qui les remplacèrent; 3° en 1845, à une nomarchie, qui a pour ch.-l. Sparte et qui compte auj. 90 000 hab.

LACORDAIRE (le P. J. B. Henri), célèbre prédicateur, né en 1802 à Recey-sur-Ource (Côte d'Or), mort à Sorèze en 1861, était fils d'un médecin. Après avoir étudié le droit et avoir débuté au barreau de Paris, il embrassa l'état ecclésiastique à 22 ans, entra au séminaire de St-Sulpice, fut ordonné prêtre en 1827, se lia bientôt après avec l'abbé La Mennais, coopéra avec lui à la rédaction de l’Avenir, journal religieux et politique, qui fut désapprouvé par le St-Siége, ouvrit en 1835 à Notre-Dame de Paris des Conférences, d'un genre tout nouveau, qui attirèrent la foule et amenèrent d'éclatantes conversions, surtout parmi les jeunes gens, conçut alors le projet de restaurer en France l'ordre des Frères prêcheurs, se rendit dans ce but, en 1839, à Rome, au couvent de la Minerve, où il prit l'habit et le nom de S. Dominique, reparut en 1841 à Notre-Dame, où il reprit ses conférences avec un nouveau succès, prêcha avec le même éclat dans plusieurs des grandes villes de France (Lyon, Bordeaux, Toulouse, Nancy, Metz, Grenoble, etc.), se fit élire en 1848 représentant à l'Assemblée nationale, mais quitta bientôt cette assemblée tumultueuse, où sa voix ne pouvait être entendue, obtint du pape en 1850 que les couvents dominicains de France fussent érigés en une province particulière et en fut nommé provincial, refusa d'être réélu à l'expiration de ses fonctions (1854), et prit alors la direction du collége libre de Sorèze. Il fut admis en 1860 à l'Académie française, en remplacement de Tocqueville. Le P. Lacordaire a été un des orateurs les plus brillants du siècle; ses prédications, appropriées au goût et aux besoins de l'époque, produisaient beaucoup d'effet; mais elles se faisaient remarquer plutôt par l'imagination, le mouvement et l'action oratoire que par la rigueur du raisonnement ou l'enchaînement des idées; on l'a surnommé le Romantique de la chaire. En religion, sa pensée fut de réconcilier le catholicisme avec la liberté et le progrès. Outre les Conférences, qui ont été publiées à mesure qu'elles paraissaient, on a de lui une Vie de S. Dominique (1840), où l'exactitude historique n'est pas toujours observée; les Oraisons funèbres de Forbin-Janson, évêque de Nancy; d’O'Connell et celle de Drouot, son chef-d'œuvre. Ses Œuvres complètes avaient paru dès 1858, Paris, 6v. in-8. — Son frère aîné, Théodore L., né en 1801, professeur à l'Université de Liége, s'est fait avantageusement connaître comme voyageur et comme naturaliste. On estime surtout ses travaux sur l’Entomologie.

LA CÔTE ST-ANDRÉ, ch.-l. de c. (Isère), à 32 k. S. E. de Vienne; 4105 hab. Jadis place forte. Liqueur renommée dite Eau de La Côte.

LACOUR (dom Didier de), bénédictin, né en 1550 près de Verdun, mort en 1623. entra jeune dans l'abbaye de Saint-Vanne, à Verdun, en fut nommé prieur en 1600, et y introduisit la réforme malgré mille obstacles. Il devint ainsi le fondateur des célèbres congrégations de St-Vanne et de St-Maur.

LA COURTINE, ch.-l. de c. (Creuse), à 36 kil. S. E. d'Aubusson; 1037 hab.

LACRETELLE (Pierre Louis), dit L. l'aîné, littérateur, né à Metz en 1751, m. en 1824, était avocat au parlement lors de la Révolution; il en embrassa les doctrines avec modération et siégea à l'Assemblée législative, puis au Corps législatif (1801). Sous l'Empire et la Restauration, il écrivit dans les journaux de l'opposition, notamment dans le Mercure et la Minerve. Il avait remplacé La Harpe à l'Académie française en 1802. On a donné en 1823 et années suiv. une édition de ses œuvres qui se divisent en Éloquence, Philosophie, Théâtre, Portraits, etc. Lacretelle a mis en ordre la Logique, la Métaphysique et la Morale dans l’Encyclopédie méthodique.

LACRETELLE (Charles), dit le jeune, frère du précédent, né à Metz en 1766, m. 1855, vint jeune à Paris où il débuta sous le patronage de son frère, rendit compte dans le Journal des Débats des travaux de l'Assemblée nationale, fut proscrit au 13 vendémiaire (an IV), puis arrêté au 18 fructidor (an VI), et ne sortit de prison qu'au 18 brumaire; fut nommé en 1800 membre du bureau de la presse et plus tard censeur; fit paraître depuis 1801 plusieurs ouvrages historiques, remarquables surtout par la netteté et l'élégance du style; fut nommé en 1809 professeur d'histoire à la Faculté de Paris et ne résigna sa chaire qu'en 1853 : son cours, qu'il fit assidûment jusqu'à l'âge le plus avancé, était un des plus suivis. Il avait été admis à l'Académie française en 1813. Adversaire du despotisme impérial, il accueillit avec empressement la Restauration: Louis XVIII l'anoblit. On a de lui : Précis historique de la Révolution française, 1801-1806, 6 vol. in-8 (le Précis de l'Assemblée Constituante, qui en forme le Ier vol., avait été rédigé par Rabaut St-Étienne); Histoire de France pendant le XVIIIe siècle, 1808, 6 vol., souvent réimprimée : c'est le plus estimé de ses écrits; Histoire de la Révolution française, 1821-1826, 8 vol.; Histoire de France depuis la Restauration, 1829-1835, 4 vol.; Histoire du Consulat et de l'Empire, 1845-46, ouvrage publié en concurrence avec l'histoire de M. Thiers sur le même sujet, mais qui se ressent de la vieillesse de l'auteur. On lui doit encore une Histoire des Guerres de Religion, 1814-1816, 4 V. in-8.

LACROIX DU MAINE (Fr. GRUDÉ de), en latin Crucimanus, bibliographe, né au Mans en 1552, est auteur d'une Bibliothèque française, Paris, 1584, in-fol., qui contient le catalogue de tous les auteurs qui avaient écrit en français jusqu'à cette époque. Elle a été réimprimée en 1777, Paris, 6 v. vol. in-4 (avec le Dictionn. des écrivains franç. de Duverdier et les notes de La Monnoye, Bouhier et Falconet). Lacroix du Maine se proposait de composer sur le même plan un catalogue des ouvrages écrits dans toutes les autres langues; mais il périt en 1562, assassiné par des fanatiques qui le soupçonnaient de calvinisme.

LACROIX (l'abbé NICOLLE de), géographe, né à Paris en 1704, m. en 1760, se consacra à l'enseignement de la géographie. On a de lui une Géographie moderne, 1747, fréquemment réimprimée et qui est restée longtemps classique. — Il ne faut pas le confondre avec un autre Lacroix, maître de langues et de géographie à Lyon, m. vers 1715, qui a composé une Géographie universelle, 1690, des ouvrages élémentaires, une Morale, 1675, une Poétique, 1675 et 1694.

LACROIX (J. François DE CASTRIES de), laborieux compilateur du XVIIIe siècle, né à Compiègne, publia sous les titres d’Anecdotes anglaises, — italiennes, — arabes, — militaires, etc., 1769 et suiv., des recueils qui eurent la vogue. On lui doit aussi des Dictionnaires des Faits et dits mémorables, 1768; — des Femmes célèbres, 1769; — des Cultes, 1770; — des Saints, 1772, etc., d'un usage fort commode.

LACROIX (Silv. Franç.), savant mathématicien, né en 1765, m. en 1843, se fit connaître dès 1787 par un travail sur les assurances maritimes, qui fut couronné par l'Académie des sciences; entra à l'Insti-