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Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/283

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trouvent enchâssées des poésies bucoliques pleines de fraîcheur ; un poëme épique, le Connétable de Portugal (1610), dont le héros est le grand connétable Nuno Alvarez Pereira ; et un livre mêlé de prose et de vers, intitulé la Cour au village ou les Nuits d’hiver (1619), recueil de conversations sur la morale, le bon ton et la littérature, qui resta longtemps populaire.

LOBO (le P.), jésuite missionnaire, né à Lisbonne en 1593, mort en 1678, fut envoyé dans les Indes en 1621, en Abyssinie en 1634, dirigea la maison de son ordre à Goa, et devint provincial. On a de lui une Histoire de l’Éthiopie (Coïmbre, 1659), trad. du portugais en franç. par Joachim Legrand, Paris, 1728.

LOBOS, petit groupe d'îles voisin de la côte du Pérou, par 7° lat. S., contient de riches bans de guano.

LOBOSITZ, v. de Bohême. V. LOWOSITZ.

LOCARNO, en allem. Luggarus, un des ch.-lx du canton du Tessin, à la pointe N. O. du lac Majeur, à 15 kil. 0. S. O. de Bellinzona ; 2700 h. Évêché. Église de la Madona del Sasso, couvent de Franciscains.

LOCATELLI (L.), dit Lucatel, médecin de Bergame, m. en 1637, allia l'alchimie à la médecine et inventa plusieurs remèdes nouveaux. Il a laissé son nom à un baume employé contre la phthisie (V. BAUME DE LUCATEL au Dictionnaire des Sciences). On a de lui un traité d'alchimie, publié d'abord en italien, puis en latin sous le titre de Theatrum arcanorum chemicorum, Francfort, 1656.

LOCH, mot écossais qui entre dans la composition de plusieurs noms géographiques, veut dire lac ou marais, et quelquefois golfe. V. le mot qui suit Loch.

LOCHES, Luccæ, v. du dép. d'Indre-et-Loire, ch.-l. d'arr., sur l'Indre, à 40 kil. S. E. de Tours ; 4753 h. Trib., collége. Curieuse église St-Ours. Vieux château où séjourna Charles VII et dont Louis XI fit une prison d'État : il sert auj. de prison départementale ; on voit encore les cachots superposés, les oubliettes et les cages garnies de fer où furent enfermés La Balue, Comines, etc. Mausolée d'Agnès Sorel. Loches était une seigneurie fort ancienne qui était passée entre les mains des Anglais. Philippe-Auguste l'enleva à Jean sans Terre en 1205. — On appelle souvent Édit de Loches l'édit rendu en 1575 par Henri III en faveur des Protestants à Beaulieu, près de Loches.

LOCHLEVEN, château d’Écosse (Fife), dans une Île du lac de Leven, est une ancienne résidence royale où Marie Stuart fut détenue en 1567 et 1568.

LOCKE (Jean), philosophe anglais, né en 1632 à Wrington près de Bristol, était fils d'un greffier de justice de paix, qui servit comme capitaine dans l'armée parlementaire. Après avoir étudié à l'Université d'Oxford, il obtint dans le Collège du Christ, qui faisait partie de cette université, un bénéfice, espèce de sinécure qui lui permit de se livrera son goût pour l'étude. Il apprit la médecine, mais sans vouloir exercer. En 1666, il se lia avec Ashley Cooper, depuis comte de Shaftesbury, qui lui confia l'éducation de son fils, et qui, devenu ministre, le chargea de rédiger les constitutions de la Caroline (1669), puis le fit nommer secrétaire des présentations aux bénéfices (1672). Locke perdit ce poste en 1673, lors de la disgrâce de son protecteur ; il suivit Shaftesbury dans son exil en Hollande (1682), fut lui-même accusé en son absence d'avoir pris part à une conspiration contre Charles II, et se vit expulsé du Collége du Christ. Il resta en Hollande jusqu'à la Révolution de 1688, s'occupant d'études philosophiques. Revenu en Angleterre avec le prince Guillaume d'Orange, il fut nommé commissaire des appels, puis commissaire du commerce et des colonies (1695), avec un traitement considérable. En 1700, l'affaiblissement de sa santé le détermina à résigner ses fonctions, et il refusa, malgré les instances du roi, de conserver les émoluments d'une place qu'il ne remplissait plus. Il se retira à Oates, auprès de lady Masham, fille du docteur Cudworth, et son amie ; c'est là qu'il mourut en 1704. Il mérita par ses vertus et par la modération de ses opinions être surnommé le sage Locke. Ses écrits valent plutôt par la solidité du fond que par le style, qui est souvent lourd et traînant. Les principaux sont : une Épître sur la Tolérance à Limborch, en latin, 1689 (il y ajouta depuis 3 autres lettres sur le même sujet); l’Essai sur l'entendement humain, en anglais, 1690, plusieurs fois réimprimé du vivant de l'auteur avec corrections et additions ; Traité sur le gouvernement civil, 1690, où il combat les partisans du droit divin ; Pensées sur l'éducation des enfants, 1693, où l'on trouve le germe des réformes proposées depuis dans l’Émile de Rousseau ; le Christianisme raisonnable, 1695, qui le fit accuser de Socinianisme ; et quelques écrits posthumes, parmi lesquels la Conduite de l'entendement, la Vie du comte de Shaftesbury, et un Recueil de Lettres. Locke fut pendant sa vie considéré surtout comme l'apôtre de la liberté politique et religieuse ; aujourd'hui il est principalement connu comme philosophe ; on le regarde comme un des pères de la métaphysique moderne. Dans son Essai sur l'entendement humain, il se propose de recherches l'origine, la valeur et l'étendue de nos connaissances ; il renverse l'hypothèse des idées innées, admise par Descartes, considère l'âme au moment de la naissance comme une table rase, explique toutes nos idées par l'expérience, d'où elles dérivent par deux canaux : la sensation et la réflexion, et n'accorde de valeur qu'aux connaissances qui viennent de cette source. On lui reproche d'avoir adopté un système incomplet, d'avoir trop donné à l'empirisme, d'avoir incliné même vers le matérialisme et le fatalisme. Sa philosophie, devenue populaire en Angleterre, fut propagée en Hollande par Leclerc et S'Gravesande, introduite en France par Voltaire, et développée par Condillac. Elle a été combattue en Angleterre par Stillingfleet, en Allemagne par Leibnitz (dans les Nouveaux essais sur l'entendement humain), en Écosse par Reid, en Italie par Gerdil, en France par Royer-Collard et V. Cousin. On a plusieurs éditions des Œuvres de Locke : une des plus complètes est celle qui a été publiée à Londres, 1824, 9 vol. in-8. La plupart des ouvrages de ce philosophe ont été traduits en français : l’Essai sur l'entendement, par Coste, 1700 ; l’Éducation des enfants et le Christianisme raisonnable, par le même, 1695 ; la Lettre sur la tolérance, ainsi que les Œuvres posthumes, par Leclerc, Rotterdam, 1710. M. Thurot a réuni les Œuvres philosophiques de Locke, trad. en français, en 7 vol. in-8, Didot, 1821-25. Lord King a donné la Vie de Locke, Londres, 1830.

LOCKHART (J. GIBSON), littérateur écossais, né en 1794, m. en 1854, abandonna le barreau pour les lettres, débuta dans le Blackwood Magazine et y donna en 1820 une traduction d’Anciennes ballades espagnoles, une Vie de Cervantès, et une série de portraits satiriques, qui causèrent quelque émotion dans la société d’Édimbourg ; puis, étant devenu le gendre de Walter Scott, il s'exerça dans le genre du roman : il publia Valerius, 1821, dont le sujet est tiré des premiers temps de l'empire romain ; Adam Blair, 1822, tableau de mœurs écossaises ; Reginald Walton, 1823 ; et Matthew Wald, 1824. En 1825, il vint prendre à Londres la direction du Quarterly Review : il fournit à ce recueil littéraire un grand nombre d'articles remarquables. On lui doit une Vie de Robert Burns, 1828, et une Vie de Walter Scott, 1838.

LOCLE (Le), v. de Suisse (Neufchâtel),'k 15 kil. N. O. de Neufchâtel et très-près de la France; 8000h. Horlogerie. Institution d'orphelines.

LOCMAN, fabuliste. V. LOKMAN.

LOCMARIAKER (c.-à-d. Ville de l'hermitage de Marie), bourg du Morbihan, à 65 kil. S. E. de Lorient ; 2187 hab. Petit port, bonnes huîtres. Curieux restes de monuments druidiques et romains.

LOCMINÉ, ch.-l. de c. (Morbihan), à 23 kil. S. de Napoléonville ; 1600 hab.

LOCRÉ DE ROISSY (Guill.), jurisconsulte, né en 1758 à Leipsick, de famille française, m. en 1840, était avocat au parlement de Paris en 1789. Chargé en 1794 de classer les lois décrétées jusqu'à cette époque,