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puis nommé secrétaire rédacteur du Conseil des Anciens, enfin secrétaire général du Conseil d’État sous le Consulat et l’Empire, il put suivre dans toutes ses phases le travail d’enfantement de la législation nouvelle, et rendit un vrai service aux jurisconsultes en publiant les ouvrages suivants : Esprit du Code Napoléon, 1806, 7 vol. in-8; Esprit du Code de Commerce, 1808-1813, 10 v. in-8; et 1829, 4 vol. in-8; Esprit du Code de Procédure, 1816, 5 vol. in-8; Législation de la France, 1826-1832, 31 vol. in-8.

LOCRES, Locri epizephyrii (c.-à-d. Occidentaux), v. de l'Italie anc., ainsi surnommée de sa situation au couchant, était dans la Grande Grèce, sur la côte E. du Brutium, au S. de l'embouchure de la Sagra. Patrie de Zaleucus et de Timée. Elle reçut divers colonies de Locriens, dont une conduite par Ajax, fils d'Oïlée, et fut occupée vers 700 av. J.-C. par des Locriens ozoles. Elle eut pour législateur Zaleucus ; fut soumise par Denys le Tyran, 394-389, servit de refuge à Denys le Jeune (357-51), chassé de Syracuse ; fut tour à tour libre et dominée par les tyrans siciliens, de 350 à 275 ; fut quelque temps l'alliée de Rome, embrassa le parti des Carthaginois sous Annibal, tomba en 205 au pouvoir des Romains et fut durement traitée. On croit la retrouver dans la v. actuelle de Gerace.

LOCRIDE, pays de la Grèce ancienne, habité par les Locriens. On distinguait 1° la L. épicnémidienne, au pied du mont Cnémis, au N. E. de la Phocide, sur la mer d'Eubée au S. du golfe Maliaque ; ch.-l., Thronium ; — 2° la L. opontienne, bornée au N. O. par la précédente, et située également sur la mer d'Eubée, à l'E. de la Phocide et au N. de la Béolie ; ch.-l., Oponte ; 3° la L. ozole (c.-à-d. puante), dite aussi épizéphyrienne (occidentale), séparée des deux précédentes par la Doride et la Phocide et située à l'O. du Parnasse, au S. de l'Étolie et de la Phocide, sur la mer de Crissa ; ch.-l., Naupacte ou Amphisse ; son surnom lui vient de ce qu'elle était couverte de marais qui exhalaient une odeur méphitique. Les trois Locrides ne jouent presque aucun rôle dans l'histoire. La première envoyait des députés aux Amphictyons. On connaît parmi les rois des Locriens Oïlée et Ajax. — Les deux premières Locrides correspondent, dans le royaume actuel de Grèce, à la partie orientale de l'éparchie de Phthiotide. La Locride occidentale ou Ozole répond à la partie S. de l'éparchie de Phocide.

LOCRIENS, habitants de la Locride. V. LOCRIDE.

LOCUSTE, empoisonneuse de Rome, fournit à Néron le poison qui fit périr le jeune Britannicus. Néron la combla de faveurs, la logea dans son palais, et voulut qu'elle formât des élèves pour son art odieux ; mais Locuste ayant, dit-on, tenté de l'empoisonner lui-même, il la fit mettre à mort. Selon une version plus vraisemblable, elle ne fut mise à mort que sous Galba.

LODÈVE, Luteva, ch.-l. d'arr. (Hérault), au pied des Cévennes et sur l'Ergue, à 54 kil. N. O. de Montpellier, à 737 k. S. de Paris ; 11 208 h. Trib. de 1re inst. et de commerce, collége, promenade. Filatures, fabriques de draps pour le Levant et pour les troupes ; tanneries; eau-de-vie; huile d'olive. — Lodève, ville des Volcæ Arecomici, dans la Narbonnaise, passa des Romains aux Goths, puis aux Francs. Au moyen âge, elle eut des vicomtes, puis des évêques souverains, qui eurent le droit de battre monnaie jusqu'en 1789. Elle fut prise et pillée par les Protestants en 1573. Patrie du cardinal Fleury.

LODI, ville de Lombardie, ch.-l. de délégation, sur la r. dr. de l'Adda, à 31 kil. S. E. de Milan ; 18 000 hab. Évêché, lycée, gymnases, bibliothèque. Vieille citadelle, belle église de l’Incoronata, etc. Faïence, fromages dits parmesan et stracchino. — Lodi fut bâtie en 1158 par l'empereur Frédéric près des ruines de l'antique Laus Pompeia ; elle fut fortifiée en 1655. Bonaparte y entra le 10 mai 1796, après avoir forcé le passage du Pont de Lodi. Il fut conclu dans cette ville en 1454 un traité qui unissait tous les États italiens en une seule confédération.

LODI VECCHIO (c.-à-d. vieux Lodi), Laus Pompeia, jadis ville, auj. simple village de Lombardie, à 17 k. O. de Lodi. Fondée par Pompée, détruite par les Milanais au XIIe siècle.

LODIANA, v. forte de l'Inde anglaise (Sirhind), sur la r. g. d'un bras du Setledge, à 200 kil. N. O. de Delhy, à 50 kil. N. O. de Sirhind ; environ 50 000 hab. Fabriques de cachemires. Fondée par les Musulmans lorsqu'ils conquirent l'Inde ; possédée longtemps par les Syks, auxquels les Anglais l'enlevèrent ; presque détruite en 1846 par les Syks, alors en guerre avec les Anglais, mais bientôt relevée.

LODOMIRIE (pour Wladimirie), anc. contrée de la Pologne occid., identique à la Galicie actuelle, fut ainsi nommée de Wladimir le Grand, qui régnait à la fin du Xe siècle. En 1198, Roman Mstislavitch, prince de Lodomirie, étant devenu maître de Halicz, ses États ne tardèrent point à être désignés sous le nom de Galicie-et-Lodomirie. Cette contrée fut réunie à l'empiré d'Autriche après le 1er partage de la Pologne, en 1772 ; depuis cette réunion, tout le pays porte le nom de Galicie, V. GALICIE,

LŒWENSTEIN, château fort de Hollande, près de Gorkum. Enlevé au duc d'Albe par H. Ruyter en 1571. Grotius y fut déténu et s'en évada.

LŒWENSTEIN (Principauté de), petit État de l'Allemagne, jadis dans la Franconie, auj. dans le N. du roy. de Wurtemberg, avec enclaves dans le roy. de Bavière et le grand-duché de Bade, a été médiatisé en 1711. Il est possédé actuellement par les deux branches de Lœwenstein-Wertheim-Freudenberg et Lœwenstein-Wertheim-Rosenberg, dont les possessions réunies comptent env. 75 000 h., partie catholiques (Rosenberg), partie évangéliques (Freudenberg).

LOFFODEN (îles), archipel de l'Océan Glacial arctique, sur la cote occid. de là Norvège, par 67° 30' 68° 45' de lat. N., se compose de 9 îles incultes ; 3500 h. Pêche de morues et de harengs, attirant jusqu'à 20 000 pêcheurs. C'est à l'extrémité S. O. de cet archipel qu'est le gouffre périlleux du Mal-Strœm.

LOGES (Les), ancien couvent situé au centre de la forêt de St-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise), à 2 k. N. O. de la ville. Il fut supprimé à la Révolution. Une succursale de la maison impériale d'éducation de St-Denis a été établie en 1810 dans les bâtiments du couvent. Il se tient, le 1er dimanche de septembre, sur la belle avenue qui conduit de St-Germain aux Loges, une foire très-fréquentée.

LOGHMAN, contrée de l'Afghanistan, entre les prov. de Kaboul à l'E., de Djelalabad et Peichaver au S. E., l'Hindou-Khouch au N.; env. 900 000 hab. Villes principales, Dir et Batchaour.

LOGOTHÈTE, c.-à-d. Qui tient les comptes, officier de l'empire d'Orient, qui était chargé de mettre en ordre les dépêches de l'empereur et qui remplissait les fonctions de garde des sceaux. Outre le logothète du palais, il y en avait un autre pour l'église, qui tenait le sceau du patriarche. Cette dernière fonction existe encore dans l'Église grecque.

LOGRONO, Juliobriga, ville murée d'Espagne (Vieille-Castille), ch.-l. d'intendance, sur l'Èbre, à 94 kil. S. de Vitoria ; 7000 hab. Chaises, canapés. cartes à jouer, chapeaux, eau-de-vie. Patrie du peintre F. Navarette el Mudo et du poëte Fr. Lopez de Zarate. Prise par les Français en 1823. — L'intend. de Logrono, formée de la partie N. E. de l'anc. Vieille-Castille, entre la Navarre et le Guipuzcoa au N., les prov. de Burgos à l'O., de Soria au S., et l'Aragon à l'E., compte env. 190 000 hab.

LOGUDORO. V. SASSARI.

LOHRASP, 4e roi de Perse de la dynastie des Kaïaniens, est regardé comme le même que Cambyse.

LOI AGRAIRE, SALIQUE, etc. V. le mot qui suit loi.

LOING (le), Lupia, riv. de France, naît à Ste-Colombe, dans le dép. de l'Yonne, entre dans celui du Loiret où elle arrose l'arrond. de Montargis, puis dans celui de Seine-et-Marne, et se joint à la Seine près de Moret, après 130 kil. de cours. Cette riv, n'est pas navigable, mais elle alimente le Canal du