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bres recevaient une pension proportionnelle à leur rang. Cet ordre, supprimé à la Révolution, fut rétabli par les Bourbons en 1815 ; il cessa d'être conféré après 1830.

LOUIS (Institut de St-), maison fondée à St-Cyr par Louis XIV pour les jeunes filles nobles, mais pauvres, est plus connue sous le nom de St-Cyr.

LOUIS XV (Place). V. CONCORDE (Place de la).

LOUISBOURG, v. et port de l'Amérique anglaise (Nouv.-Écosse), ch.-l. de l'île du Cap-Breton, sur la côte S. E., au fond d'une rade magnifique, mais qui gèle chaque hiver; 10 000 hab. — D'abord aux Français; prise par les Anglais en 1745 et 58. Il s'y livra en 1781 un combat naval entre les Français et les Anglais. — Ville de Wurtemberg. V. LUDWIGSBURG.

LOUISE DE SAVOIE, duchesse d'Angoulême, fille de Philippe, duc de Savoie, et de Marguerite de Bourbon, née en 1476, épousa en 1488 Charles d'Orléans, comte d'Angoulême, dont elle eut François I, et resta veuve à 18 ans. Régente pendant l'expédition de son fils dans le Milanais, 1515, elle souilla son administration par ses vices et sa cupidité. Secondée dans ses concussions par le chancelier Duprat, elle dissipa les fonds réserves pour la guerre et fut ainsi cause des revers de Lautrec en Italie, 1522; elle fit condamner à mort, après un procès inique, le surintendant Semblançay, qu'elle accusait de ses propres détournements. Déjà âgée, elle offrit sa main au connétable de Bourbon; mais elle n'en reçut qu'un refus injurieux : outrée de dépit, elle changea son amour en une haine violente, fit dépouiller le connétable d'une partie de ses biens, et le réduisit à quitter la France, dont il devint l'ennemi acharné (1523). Elle confia l'armée d'Italie à son amant Bonnivet, qui se fit battre, 1524. Régente de nouveau après la défaite de Pavie, pendant la captivité de son fils, 1525, elle montra plus de sagesse : elle assura la sécurité des frontières, organisa la ligue de Cognac contre l'Autriche, et conclut, en 1529, avec Marguerite d'Autriche, le traité de Cambrai, dit Paix des dames. Elle mourut en 1531 d'une maladie épidémique. Louise aimait les lettres et protégeait les savants. Elle a laissé un Journal qui contient des faits historiques assez curieux et des détails domestiques intéressants (dans les Mémoires relatifs à l'histoire de France).

LOUISE DE LORRAINE, reine de France, née en 1553, m. en 1601, était fille de Nicolas de Lorraine, comte de Vaudemont. Elle épousa Henri III en 1575. L'empire qu'elle sembla prendre sur son époux alarma Catherine de Médicis, qui lui conseilla perfidement de faire au roi de continuelles remontrances sur sa conduite : ces remontrances fatiguèrent bientôt Henri, et son amour se changea en indifférence. Après la mort du roi, elle se retira à Moulins, où elle se livra à des austérités excessives qui hâtèrent sa mort.

LOUISE-AUGUSTE-WILHELMINE-AMÉLIE, reine de Prusse, fille du duc de Mecklembourg-Strélitz et de Caroline de Hesse-Darmstadt, née en 1776, m. en 1810, épousa en 1793 le prince héréditaire de Prusse (depuis Frédéric-Guillaume III), et lui inspira le plus tendre attachement. Elle l'accompagna dans ses guerres : son courage et sa résignation le soutinrent après le désastre d'Iéna (1806).

LOUISE (d'Orléans), reine des Belges, l'aînée des filles de Louis-Philippe, née à Palerme en 1812, morte en 1850, fut mariée en 1832 à Léopold (de Saxe-Cobourg), roi des Belges, comme gage d'union entre les deux peuples. Elle se fit remarquer sur le trône par ses vertus et son inépuisable charité et gagna tous les cœurs. Elle mourut peu de semaines après son père, dont les malheurs l'avaient fortement ébranlée. Elle laissait deux fils, Léopold, duc de Brabant, né en 1835, et Philippe, comte de Flandre, né en 1837.

LOUISE DE GUZMAN, reine de Portugal. V. GUZMAN.

LOUISIADE (Archipel de la), groupe d'îles du Grand Océan équinoxial, à l'E. de la Papouasie, par 148° 20' 152° 10' long. E., 8°-12° lat. S., est formé d'un grand nombre d'écueils et de récifs. Découvert par Bougainville en 1769, visité en 1793 par les navigateur Français envoyés à la recherche de La Pérouse.

LOUISIANE, un des États-Unis de l'Amérique du Nord, a pour bornes au N. l'Arkansas, au S. le golfe du Mexique, à l'E. l'État du Mississipi, à l'O., le Texas; 2200 kil. sur 1350; env. 700 000 hab., (dont 330 000 esclaves); ch.-l., la Nouv.-Orléans, et depuis 1847 Bâton-Rouge, choisi comme plus central. L'intérieur du pays présente encore beaucoup de peuplades indigènes. Sur la côte la population est en grande partie d'origine française. Le bas Mississipi traverse la Louisiane et y reçoit beaucoup d'affluents. Climat chaud, malsain dans ses parties basses et marécageuses, parties où règne la fièvre jaune; sol fertile (surtout en coton, riz, sucre); riches pâturages : on y élève de gros et menu bétail en grande quantité; mines de zinc, de cuivre, de fer, de houille; nombreuses lignes de chemins de fer. — Par Louisiane on entendait jadis, outre la Louisiane actuelle, l'immense région qui s'étend au nord de ce pays et qui comprend l'État de Missouri, les districts des Mandanes, des Sioux, des Osages, et le territoire de l'Arkansas. — La Louisiane fut découverte par l'Espagnol Fernand de Soto, et vue ensuite par le Français Thomas Albert, 1504. Sous Louis XIV, en l'honneur de qui elle reçut son nom, elle fut l'objet de quelques tentatives peu heureuses de colonisation (La Salle en 1682, Yberville en 1698, Crozat en 1712); elle fut donnée pendant la minorité de Louis XV a la Compagnie du Mississipi, et servit de base aux spéculations du fameux Law (1717-1720), puis fut concédée à la Compagnie française des Indes. La Nouvelle-Orléans y avait été fondée en 1717; cependant le pays, toujours peuplé de tribus sauvages, n'offrait encore que quelques comptoirs sur les côtes, et restait nul entre les mains de la France. Louis XV céda à l'Angleterre en 1763 la partie de la Louisiane située à l'E. du Mississipi, et à l'Espagne la partie occidentale. Celle-ci fut rétrocédée à la France en 1800, par le traité de St-Ildefonse; mais Bonaparte, désespérant de la défendre contre les Anglais, la vendit en 1803 aux États-Unis, moyennant 80 millions. Envahie par les Anglais pendant la guerre de 1812, la Louisiane fut défendue par le général Jackson, qui remporta sur eux en 1815 à la Nouv.-Orléans une grande victoire. La Louisiane a été élevée au rang d’État en 1812. Elle est régie par une constitution votée en 1845. Dans la guerre civile de 1861, elle s'est rangée au nombre des États séparatistes.

LOUIS-PHILIPPE (Terre de), terre située dans l'Océan Atlantique austral, au S. des Nouv.-Shetland, par 63°-64° lat. S. et 59°-61° long. O., est inhabitable et couverte de glaces. Elle a été découverte en 1838, par Dumont d'Urville, commandant de l’Astrolabe, qui lui donna le nom du roi régnant.

LOUISVILLE, v. des États-Unis (Kentucky), sur la r. g. de l'Ohio, et près des chutes de cette rivière, à 80 kil. O. de Francfort; 55 010 hab. Évêché catholique (créé en 1843). Beau canal, qui unit cette ville à Portland; chemin de fer. Industrie et commerce très-actifs : grains, tabac excellent, étoffes de laine, de fil et de coton; fonderies de fer et de cuivre; construction de machines à vapeur; raffineries de sucre, distilleries; tanneries, chapelleries, manuf. de savon et de chandelles. — Fondée en 1780.

LOULAY, ch.-l. de canton (Charente-Inférieure) à 12 kil. N. de St-Jean-d'Angély; 600 hab.

LOULÉ, ville murée du Portugal (Algarve), à 14 kil. N. de Faro; 8250 hab. Vieux château. Titre d'un marquisat. Mines d'argent aux environs.

LOUNG-TCHOUAN-KIANG, rivière d'Asie, naît dans le Thibet par 93° 30' long. E., 31° lat. N.; traverse la province chinoise d'Yun-nan, puis arrose l'empire birman, et se perd dans l'Iraouaddy au N. E. d'Oumérapoura : cours, 900 kil.

LOUP (S.), Lupus, né à Toul vers 390, fut élevé sur le siége épiscopal de Troyes en 427, et alla peu après, avec S. Germain d’Auxerre, dans la Grande-