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de lui : Tablettes chronologiques pour l'histoire de l'Église et pour l'histoire profane, 1682; Hist. de l' origine et des progrès de la monarchie française, 1686.

MARCEL (J. Joseph), petit-neveu du préc., né à Paris en 1776, m. 1854, fut attaché en 1798 à la commission scientifique de l'expédition d'Égypte, organisa l'imprimerie qui suivait l'armée, fut de 1804 à 1815 directeur de l'Imprimerie impériale et de 1817 à 1820 professeur au Collége de France. On lui doit : Vocabulaire français-arabe vulgaire, publié au Caire, 17?9; Mélanges de littérature orientale, 1800; Fables de Lokman, teste arabe et traduction; Chrestomathies arabe et chaldaïque; Paléographie arabe, 1828; les Dix soirées malheureuses et les Contes du cheik El-Mohdy, trad. en franç., 1828-1832; Hist. de l'Égypte depuis la conquête des Arabes jusqu'à la domination française (dans l’Univers pittoresque de F. Didot); Hist. scientifique et militaire de l'expédition d'Égypte, 1830-36. — V. SERRES.

MARCELLIN (S.), pape de 295 à 304. C'est sous son pontificat qu'eut lieu la persécution de Dioclétien. Il est hon. comme martyr. On le fête le 26 avril.

MARCELLO (Benedetto), compositeur, né en 1686 d'une famille noble de Venise, m. en 1739, fut 14 ans membre du conseil des Quarante, puis provéditeur à Pola, enfin camerlingue à Brescia, et ne cultiva la musique qu'en amateur. Il n'en mérita pas moins d'être appelé de son temps le Prince de la musique. Les airs qu'il composa pour les cinquante premiers psaumes (1724-6) sont regardés comme le chef-d’œuvre de la musique sacrée. Il réussit aussi dans la poésie et composa des sonates, des canzoni, des, satires et des comédies burlesques.

MARCELLUS (M. Claudius), général romain, fut cinq fois consul. En 222 av. J.-C., il battit les Gaulois à Clastidium, tua de sa main leur roi Viridomare, remportant ainsi les troisièmes dépouilles opimes, prit Milan et réduisit la Gaule Cisalpine en province romaine. Envoyé contre Annibal après la bataille de Cannes, il releva les affaires des Romains, et remporta sur le général carthaginois deux avantages à Nole (216 et 215), puis il transporta en Sicile le théâtre de la guerre et s'empara de Syracuse après trois ans de siége (212) : c'est au sac de la ville que périt Archimède, quoique le général romain eût donné ordre de l'épargner. Il vainquit encore Annibal en 210, à Canusium; mais il périt deux ans après, dans une embuscade. On l'avait surnommé l’Épée de Rome, comme Fabius Cunctator en était le Bouclier, Plutarque a écrit sa Vie.

MARCELLUS (M. Claudius), de la famille du préc., consul l'an 51 av. J.-C., fut le premier à proposer au sénat de retirer à César le gouvernement des Gaules et fit voter cette mesure. Dans la guerre civile il prit parti pour Pompée. César, vainqueur à Pharsale, l'exila à Mitylène; mais dans la suite il le rappela à la prière du sénat : c'est à cette occasion que Cicéron prononça le célèbre discours : Pro Marcello, où il remercie César de sa clémence. Marcellus ne put jouir de ce bienfait; il fut tué par un de ses esclaves au moment de s'embarquer pour Rome.

MARCELLUS (M. Claudius), fils d'Octavie, sœur d'Auguste, et de M. Claudius Marcellus Æserninus, fut adopté par Auguste, son oncle, qui lui donna en mariage sa fille Julie, et le désigna pour son successeur. Ce jeune prince, qui donnait les plus grandes espérances, mourut à 18 ans, 23 av. J.-C. Virgile a déploré dans des vers touchants (au VIe liv. de l’Énéide) la mort prématurée de Marcellus : on raconte qu'Octavie s'évanouit à la lecture de ce passage, et qu'elle récompensa l'auteur en lui faisant compter 10 000 sesterces (environ 2000 fr.) pour chaque vers.

MARCELLUS (Ulpius), jurisconsulte, contemporain des Antonins, de la secte des Proculéiens, fut membre du conseil de l'empire et gouverneur de la Pannonie. Comme jurisconsulte, il jouit dans son temps de la plus grande autorité. On trouve dans les Pandectes des fragments de ses ouvrages.

MARCELLUS EMPIRICUS, médecin du IVe siècle, né à Bordeaux, fut, à ce qu'on croit, maître des offices sous Théodose de 379 à 395. On a de lui : De Medicamentis empiricis, recueil de recettes, le plus souvent absurdes, imprimé à Bâle en 1536, in-fol.

MARCELLUS (Aug. du TYRAC, comte de), l'un des fauteurs les plus ardents de la politique ultra-royaliste de la Restauration, né en 1776 au château de Marcellus (près de Meilhan, Lot-et-Garonne), m. en 1841, fut élu député en 1815, devint pair en 1823, refusa le serment en 1830 et vécut depuis dans la retraite, ne s'occupant que de littérature. On a de lui des Odes sacrées, tirées des psaumes, des Cantates sacrées, tirées de la Bible, et une trad. des Bucoliques de Virgile. — Son fils, André Charles de M., 1795-1861, suivit la carrière diplomatique, fut 1er secrétaire d'ambassade à Londres pendant que Chateaubriand y était ambassadeur, puis sous-secrétaire d'État aux affaires étrangères sous le ministère Polignac, et rentra dans la vie privée en 1830. Pendant une mission dont il avait été chargé dans le Levant, il enleva de l'île de Milo la Vénus victorieuse, dite Vénus de Milo, un des chefs-d'œuvre de la statuaire antique (1820). On lui doit un recueil des Chants du peuple en Grèce, avec le texte (1851), et les Dionysiaques de Nonnus, traduites en franç., avec le texte grec en regard et de savantes notes, 1855 : cet ouvrage n'avait encore été traduit complètement en aucune langue moderne. Il a aussi publié : Correspondance intime de Châteaubriant, 1855, et Châteaubriant et son temps, 1859.

MARCELLUS PALINGENIUS. V. MANZOLLI.

MARCENAT, ch.-l. de cant. (Cantal), à 30 kil. N. O. de Murat; 700 hab. Nombreuses émigrations.

MARCH ou MORAVA. V. MORAVA.

MARCHAND (Prosper), bibliographe, né vers 1675 à Guise, en Picardie, mort en 1756, ouvrit à Paris en 1698 un magasin de librairie qui devint le rendez-vous des bibliophiles; passa en Hollande pour y professer plus librement la religion réformée, et s'établit à Amsterdam comme libraire; puis renonça au commerce pour se livrer uniquement à l'étude : il eut part à la rédaction du Journal littéraire de La Haye de 1713 à 1737. On lui doit des éditions d'ouvrages rares ou importants, tels que le Dictionnaire de Bayle; les Voyages de Chardin; les Œuvres de Brantôme; mais il est surtout connu par un Dictionnaire historique, publié après sa mort (La Haye, 1758-9, 1 v. in-fol.), qui complète les Dictionnaires de Moréri, de Bayle et de Chauffepié.

MARCHAND (Étienne), capitaine de la marine marchande, né à l'île de la Grenade en 1755, m. à l'Île de France en 1793, fit de 1790 à 1792, pour le compte d'une maison de Marseille, un voyage autour du monde, et découvrit en 1791 le groupe N. O. des îles Marquises. L'histoire de son voyage a été écrite par Fleurieu, 1798, 4 vol. in-4.

MARCHANGY (L. Ant. de), né à Clamecy en 1782, mort en 1826, fut nommé en 1808 juge suppléant à Paris. Il entra en 1815 dans le ministère public, s'éleva par degrés jusqu'aux fonctions d'avocat général près la cour de cassation, et acquit comme magistrat une fâcheuse célébrité par des réquisitoires passionnés. Il s'était fait connaître dans les lettres dès 1813 par un ouvrage intitulé la Gaule poétique, 6 vol. in-8, où il envisageait l'histoire nationale dans ses rapports avec la poésie, l'éloquence et les arts; il publia en 1826 Tristan le Voyageur ou la France au XIVe siècle, qui est comme le complément de la Gaule poétique. Ces deux ouvrages se distinguent par l'étendue des recherches, par l'éclat et la fermeté du style. Plusieurs des plaidoyers de Marchangy ont été recueillis dans le Barreau français.

MARCHAUX, ch.-l. de cant. (Doubs), à 19 kil. N. E. de Besançon, 500 hab.

MARCHE, nom qui dans le moyen âge, surtout depuis Charlemagne, servit à désigner les provinces frontières d'un État, Les Marches étaient gouvernées