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par des commandants militaires nommés margraves (de marck, marche, et graff, comte), ou marquis, en latin marchio, et qui étaient charges de défendre les frontières. La plupart de ces contrées ont reçu dans la suite d'autres titres, tels que ceux des comtés, duchés, etc.; cependant le nom de marche a été conservé par quelques-unes d'entre elles, comme le comté de la Marche, en France, les Marches d'Italie, la Marche de Brandebourg, etc.

MARCHE (la), par abréviation pour la Marche limousine, prov., puis grand gouvt de l'anc. France,, ainsi nommée parce qu'elle était sur la frontière de France du côté du Limousin, était bornée au N. par le Berri et le Bourbonnais, au S. par le Limousin, à l'O. par le Poitou, à l'E. par l'Auvergne; capit., Guéret. Elle se divisait en Hte-Marche (ch.-l. Guéret), et Bse-Marche (ch.-l. Bellac). La Vienne, la Creuse, l'Anglin, la Gartempe, le Cher y ont leur source. Elle forme auj. le dép. de la Creuse et une forte partie de celui de la Hte-Vienne. — Du temps des Romains, ce pays était compris dans l'Aquitaine et faisait partie du territoire des Lemovices et de celui des Bituriges Cubi et des Pictavi. Au Xe siècle, Guillaume III, duc d'Aquitaine, détacha la Marche de ses domaines et l'érigea en comté en faveur de Boson I, petit fils de Roger, comte de Limoges et de Charroux. Depuis ce temps, la Marche eut des comtes souverains, parmi lesquels on remarque les seigneurs de Lusignan. Philippe le Bel l'acquit par confiscation (1309) et la légua à Charles le Bel, son 3e fils; ce prince l'échangea en 1327 contre le comté de Clermont en Beauvaisis qui appartenait à Louis I de Bourbon. Jacques, 2e fils de ce dernier (V. ci-après), lui succéda dans la possession du comté de la Marche; ce comté passa ensuite par mariage dans la maison d'Armagnac, puis dans celles de Bourbon-Beaujeu et de Bourbon-Montpensier. Il fut confisqué en 1525 sur le connétable de Bourbon par François I et définitivement réuni à la couronne en 1531.

MARCHE (la), Marca, anc. prov. des États de l’Église, au N. E., se divisait en Marche d'Ancône au N. et Marche de Fermo au S.

MARCHE D'ESPAGNE (la), nom donné par Charlemagne aux pays qu'il avait conquis au delà des Pyrénées; cette Marche était comprise entre les Pyrénées au N. et l'Èbre au S. Elle se divisait en Marche de Gascogne, capitale Pampelune, et Marche de Gothie ou Septimanie, capitale Barcelone. Cette contrée forma depuis le comté de Barcelone et une partie de la Navarre.

MARCHE DE PRIEGNITZ, — DE SAXE, — DE STADE, — TRÉVISANE, etc. V. PRIEGNITZ, SAXE, STADE, TRÉVISE, etc.

MARCHE-EN-FAMÈNE, Marca, v. de Belgique (Luxembourg belge), ch. d'arr., sur le ch. de fer, à 80 kil. d'Arlon et 108 de Bruxelles; 2000 hab. Cette ville existait dès le VIIe siècle, et était le ch.-l. d'un petit pays appelé Famène (Falmiensis pagus), dans le (territoire des Condrusi. En 1577, il y fut conclu entre le roi d'Espagne et les Provinces-Unies un traité connu sous le nom d’Édit perpétuel.

MARCHE (La), v. de France. V. LA MARCHE.

MARCHE (Jacques II DE BOURBON , comte de La), petit-fils de Jacques I de Bourbon, tige des comtes de La Marche de la maison de Bourbon (V. BOURBON), fut pris par les Turcs à la bataille de Nicopolis (1396), ne recouvra sa liberté qu'après avoir payé une forte rançon, prit parti pour les Bourguignons contre les Armagnacs, fut fait de nouveau prisonnier par ces derniers et détenu jusqu'en 1412. Veuf de Béatrix de Navarre qu'il avait épousée en 1406, il épousa en 1415 Jeanne II, reine de Naples et de Sicile; mais il ne reçut de cette princesse que le titre de duc de Calabre. Il fit mettre à mort plusieurs des favoris de Jeanne et la tint elle-même en captivité; mais le peuple se souleva contre lui, et il fut forcé de fuir (1419). De retour en France, il se retira chez les Franciscains de Besançon, où il mourut en 1438.

MARCHE (Olivier de La). V. LA MARCHE.

MARCHENA, Castra Gemina? v. d'Espagne (Séville), à 40 kil. E. S. E. de Séville; 12 000 hab. Palais des ducs d'Arcos, antiquités romaines; bains sulfureux.

MARCHENOIR, ch.-l. de c. (Loir-et-Cher), à 28 k. N. de Blois ; 600 hab. Combat des armées française et allemande (9 déc. 1870).

MARCHES (les), anc. pays de France, dans le S. de la Basse-Normandie, auj. dans le dép. de l'Orne, renfermait Alençon, Séez, Argentan.

MARCHFELD, lieu de la Basse-Autriche, sur les bords de la March, et près de Laa, où Rodolphe de Habsbourg vainquit Ottokar en 1278.

MARCHIENNES, ch.-l. de c. (Nord), sur la Scarpe et le canal du Décours, à 15 kil. E. de Douai; 2800 h. Filature de laine et tanneries; commerce de lin, d'arbres fruitiers, d'asperges, etc. Patrie des braves Corbineau. Anc. abbaye, fondée au VIIe siècle par S. Amand.

MARCHIENNES-AU-PONT, bg de Belgique (Hainaut), à 12 kil. S. O. de Namur; 1200 hab. Houille aux env, Kléber y battit les Impériaux en 1794.

MARCIAC, ch.-l. de c. (Gers), à 25 kil. O. de Mirande; 1500 hab. Verreries.

MARCIANOPOLIS, anc. capit. de la Mésie-Inf., est auj. Preslav ou Brahilov en Bulgarie. Elle reçut son nom en l'honneur de Marciana, sœur de Trajân. Prise par les Goths en 245, puis par les Bulgares qui la nommèrent Peristhlaba, d'où Preslav.

MARCIEN, Marcianus, empereur d'Orient de 450 à 457, né vers 391 en Thrace, d'une famille obscure, s'enrôla fort jeune, et s'éleva jusqu'au grade de tribun et au rang de sénateur, et fut, après la mort de Théodose le Jeune, épousé par Pulchérie, sœur de de cet empereur, qui avait été proclamée impératrice. Ce prince guerrier brava les menaces d'Attila, et par son attitude énergique le força à s'éloigner. Il fit triompher la foi catholique au concile de Chalcédoine, 451. L'Église grecque l'a canonisé et le fête avec Pulchérie, le 17 février.

MARCIEN, géographe grec du IVe siècle, né à Héraclée, sur le Pont-Euxin, écrivit un Périple dont il ne reste que des fragments. Il a été publié en 1600, avec trad. lat., dans les Geographi Græci minores de Dodwell, et en 1839, à Paris, par E. Miller.

MARCIGNY-LES-NONNAINS, ch.-l. de c. (Saône-et-Loire), à 25 kil. S. O. de Charolles; 5665 h. Linge de table. Anc. prieuré de femmes.

MARCILLAC, ch.-l. de c. (Aveyron), sur le Craynaux, à 22 kil. N. O. de Rhodez; 1500 hab. Bestiaux, vins, huile de noix.

MARCILLAT, ch.-l. de c. (Allier), à 25 kil. S. de Montluçon; 500 hab. Houille aux environs.

MARCILLY-LE-HAYER, ch.-l. de c. (Aube), à 25 k. S. E. de Nogent-sur-Seine; 600 hab.

MARCION, hérésiarque du IIe siècle, né à Sinope en Paphlagonie, avait été ordonné prêtre. Chassé de l'église pour avoir séduit une vierge, il se lia avec l'hérétique Cerdon, et se mit à dogmatiser; il enseignait qu'il y a deux principes, l'un auteur du bien, dont l'âme est une émanation, l'autre auteur du mal, dont le corps est l'ouvrage; il attribuait l'ancienne loi au mauvais principe et la nouvelle au bon; rejetait la plus grande partie du Nouveau Testament et des épîtres de S. Paul, etc. Il eut en Italie, en Égypte, en Syrie, en Perse, un grand nombre de partisans fanatiques, connus sous le nom de Marcionites.

MARCIUS. V. le surnom qui suit ce nom.

MARCK (La). V. LA MARCK.

MARCKOLSHEIM, v. d'Alsace-Lorraine, à 14 kil. S. E. de Schelestadt; 1500 hab. Tabac, chanvre, blanchisserie de toiles, poterie.

MARCODURUM, v. de Germanie, auj. Duren.

MARCOING, ch.-l. de cant. (Nord), à 8 kil. S. O. de Cambray; 1301 hab. Sucre de betterave.

MARCOMANS, Marcomanni, peuple de Germanie, habitait au temps d'Auguste sur les deux rives de l’Albis (Elbe), dans les monts Hercyniens; puis ils envahirent la Bohême actuelle d'où ils chassèrent les Boii et eurent alors les Quades pour voisins à l'E. Unis à ces derniers, ainsi qu'aux Iaziges et aux Van-