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dales, ils envahirent l’Italie sous Marc-Aurèle, de 167 à 174, mais ils furent repoussés.

MARCOMIR, nom de plusieurs princes que l’on fait régner sur les Francs bien avant Pharamond. Marcomir I serait le fils du Troyen Anténor et aurait conduit les Francs de la Troade en Germanie. — Marcomir III est placé sous le règne de l’empereur Claude. — Marcomir V est supposé le père de Pharamond. L’histoire de ces princes imaginaires est racontée sérieusement par l’abbé Trithême dans son livre De Origine Francorum.

MARCO-PAOLO ou POLO. V. POLO.

MARCOUSSIS, bourg de Seine-et-Oise, à 35 kil. E. de Rambouillet. Château qui appartenait au comte d’Entragues, père de la marquise de Verneuil. Condé y fut enfermé en 1650.

MARCQ-EN-BARŒUL, bourg du dép. du Nord, à 5 kil. N. de Lille ; 1831 hab. Importante maison d’éducation ecclésiastique. Brasseries, filatures de laines ; fabriques de sucre indigène, de bleu d’azur, d’huile, de vinaigre de grains.

MARCULFE, moine français que l’on présume avoir vécu dans le VIIe siècle, a réuni dans un recueil les formules des contrats et des actes publics les plus usités de son temps. Cette précieuse collection a été publiée par J. Bignon, Paris, 1613, et par Baluze, dans ses Capilulaires des rois de France, et réimpr. par M. de Rozières, 1860.

MARCUS, prénom très-commun chez les Romains ; on l’écrit M. par abréviation. V. le nom qui le suit.

MARCUS GRÆCUS, auteur d’un livre intitulé : Liber ignium ad comburendos hostes (publié en 1804, par Laporte du Theil) ; on y trouve, entre cent recettes ridicules, quelque chose d’analogue à la composition de la poudre, et de curieux détails sur le feu grégeois. On ne sait rien de cet auteur ; on conjecture qu’il vécut au Xe siècle et que son livre, qui n’existe auj. qu’en latin, fut originairement écrit en grec.

MARDES, peuple de la Médie, sur le bord méridional de la mer Caspienne, entre les Gelæ à l’O. et les Tapyres à l’E. Leur pays, à peu près le Mazandéran actuel, fit partie de l’empire Médo-Perse, puis de celui d’Alexandre, etc. Pauvres, belliqueux et adonnés au brigandage, les Mardes n’étaient sujets que de nom.

MARDICK, village du dép. du Nord, à 10 kil. O. de Dunkerque, sur la mer ; 250 hab. Il a donné son nom a un petit canal. C’est à Mardick que Chifflet place Itius Portus des anciens, port important sous les Romains. Mardick fut pris par Turenne en 1657 et assuré à la France par le traité des Pyrénées (1659) ; Louis XIV voulut en relever les fortifications ; mais les Anglais en obtinrent la destruction en 1717 ; en vertu du traité de la Quadruple alliance.

MARDIN, Marde ou Miride, v. de la Turquie d’Asie (Aldjézireh), à 81 kil. S. E. de Diarbekir ; 27 000 hab. Bâtie en amphithéâtre. Elle est ceinte de murs et a quelques fortifications. Plusieurs mosquées et des églises chrétiennes, une medresseh ou collége musulman. Maroquin estimé. — Ville fort ancienne, et longtemps importante ; mais elle souffrit beaucoup des invasions des Tartares au XIIIe siècle.

MARDOCENTÈS, roi arabe, conquit l’empire de Babylone sur les descendants de Nemrod, vers 2218 av. J.-C., et y fonda une dynastie qui régna 225 ans, jusqu’au renversement de Nabonad par Bélus, roi d’Assyrie (1993).

MARDOCHÉE, Juif célèbre, issu des Juifs qui avaient été emmenés en captivité à Babylone par Nabuchodonosor, fit épouser Esther, sa nièce, au roi Assuérus (Artaxerxès I ?), et découvrit une conspiration tramée contre ce prince. Mardochée ayant refusé de s’agenouiller devant l’Amalécite Aman, favori du roi, ce ministre voulut le faire mourir ainsi que tout son peuple ; mais la protection d’Esther le sauva, et Aman, convaincu de conspirer, subit à sa place le dernier supplice. On place cet événement vers 453 av. J.-C.

MARDONIUS, général des Perses, gendre de Darius, conduisit, en 492 av. J.-C., à travers la Thrace, une armée perse destinée à envahir la Grèce et soumit la Macédoine, mais vit sa flotte brisée par la tempête sur les rochers voisins du mont Athos. En 480, il combattit aux Thermopyles et à Salamine ; il fut complètement défait par Pausanias à Platées, 479 et périt dans la bataille.

MAREB, riv. qui naît eu Abyssinie, coule au S. O., puis au N. O., entre en Nubie, et se perd dans les sables. Quelques-uns croient qu’il reparaît ensuite et se jette dans l’Atbarah après un cours de 700 kil.

MARÉCHAL, marescallus, mot dont l’origine n’est pas bien connue, se rencontre dès les premiers temps de la monarchie. Il a désigné d’abord un officier supérieur placé sous les ordres du connétable ou du général en chef, et que l’on nommait maréchal de l’host (c.-à-d. de l’armée), maréchal de camp. Les maréchaux de camp de l’année du roi étaient appelés maréchaux de France, pour les distinguer des maréchaux de camp des autres seigneurs féodaux. Les maréchaux de France furent dès 1185 élevés au-dessus de tous les autres maréchaux de camp ; ils acquirent une importance de plus en plus grande, surtout après la suppression de la dignité de connétable, en 1627 ; depuis cette époque, la dignité de maréchal de France est la plus élevée de l’armée. Un bâton, appelé bâton de maréchal, est la marque distinctive de cette haute dignité. — Avant François I, les fonctions de maréchal étaient purement temporaires ; ce fut ce prince qui le premier nomma des maréchaux à vie. Supprimé en 1792, le maréchalat fut rétabli en 1804 par Napoléon Ier ; les titulaires furent appelés maréchaux d’Empire. Le nombre des maréchaux a beaucoup varié : fixé à 4 par François I, il fut porté jusqu’à 20 sous Louis XIV. Sous Napoléon il y en eut 18 ; auj. le maximum est 12. — Une dignité de maréchal général fut instituée en 1621, en faveur de Lesdiguières ; elle fut aussi conférée à Turenne, à Villars, au maréchal de Saxe, et à Soult en 1847. — Napoléon I créa en 1806 la charge de grand maréchal du palais, dont le titulaire était chargé de veiller spécialement à la sûreté de l’Empereur. Ce poste fut occupé sous Napoléon I par Duroc, par Bertrand, et sous Napoléon III par le maréchal Vaillant. — Chez les étrangers le titre de maréchal est porté par plusieurs grands officiers ; tels sont : le grand maréchal de l’Empire ; le maréchal de l’Église ; le maréchal de la diète ; le grand maréchal de Pologne ; les feld-maréchaux. — Dans la guerre des Albigeois, on donna le titre de maréchal de la Foi à Gui de Lévis, qui accompagna Simon de Montfort : ce titre resta héréditaire dans sa famille. — Le titre de lord maréchal est héréditaire en Écosse dans la famille des comtes de Keith. C’est un membre de cette famille qui fonda en 1593 le Collége Maréchal à Aberdeen. V. KEITH.

MARÉCHAL (Sylvain), écrivain, né à Paris en 1750, mort en 1803, commença à se faire connaître par des poésies pastorales dans lesquelles il prenait le nom de Berger Sylvain ; fut quelque temps bibliothécaire à la bibliothèque Mazarine, mais perdit sa place pour avoir publié des écrits irréligieux. Chaud partisan de la Révolution, il fut un des chantres de la liberté et de la déesse Raison ; il affichait un grossier athéisme, et fut particulièrement lié avec l’astronome Lalande, qui partageait ses opinions désolantes. On a de lui des Bergeries, 1770 ; le Pibrac moderne, 1781 ; Fragment d’un poëme sur Dieu, ou le Lucrèce moderne, 1781 ; l'Âge d’or, 1782 ; Code d’une société d’hommes sans Dieu, 1797 ; Voyage de Pythagore, 1799 ; Dictionnaire des Athées, 1800. Dans ce Dictionnaire, œuvre de folie, on voit figurer parmi les athées Bossuet, Fénelon, Leibnitz, à côté d’Épicure et du baron d’Holbach.

MARÉCHAUSSÉE, corps de cavaliers chargé en France, avant la Révolution, de veiller à la sûreté publique, était placé sous les ordres immédiats des