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Marie) subsistent encore. Elle fut ensuite la capit. d'un palatinat. Prise par Casimir IV en 1460, par les Suédois en 1626 et 1655.

MARIENBOURG, bourg et anc. place forte de Belgique (Namur), à 10 k. S. de Philippeville; 800 h. Bâti en 1542 par Marie d'Autriche, alors gouvernante des Pays-Bas. Pris en 1554 par les Français; rendu en 1559 aux Espagnols, qui le cédèrent à Louis XIV en 1659. Laissée à la France en 1814, cette place lui fut enlevée en 1815; elle a été démantelée en 1849.

MARIENDAL, MARIENTHAL. V. MERGENTHEIM.

MARIENWERDER, v. des États prussiens (Prov. de Prusse), ch.-l. de régence et de cercle, à 60 kil. S. de Dantzick; 6000 hab. Cour d'appel, école d'arts et métiers; haras. Belle cathédrale, bâtie en 1255; anc. château des grands maîtres de l'Ordre Teutonique. — La régence de Marienwerder, entre la Poméranie et la régence de Dantzick au N., la Prusse orient. à l'E., la Pologne et la Posnanie au S., le Brandebourg à l'O., a 200 k. sur 70, et 500 000 hab.

MARIENZELL (Cellule de Marie), v. des États autrichiens (Styrie), sur la Salza, à 16 kil. N. E. de Brück. Belle église, but d'un pèlerinage qui attire plus de 100 000 personnes chaque année. Eaux minérales; fonderie de canons, de boulets et de bombes.

MARIGNAN, Marignano et Melegnano en italien, v. du roy. Lombard-Vénitien, sur le Lambro, à 15 k. S. E. de Milan; 4000 hab. Vieux château fort. — Les Guelfes et les Gibelins y conclurent la paix en 1279. François I y remporta en 1515 sur les Suisses et le duc de Milan une victoire mémorable, qui dura 2 jours (13 et 14 sept.), et qui est connue sous le nom de bataille des Géants. Le maréchal Baraguey d'Hilliers y battit les Autrichiens le 8 juin 1859.

MARIGNY, ch.-l. de cant. (Manche), à 12 kil. O. de St-Lô; 500 hab.

MARIGNY (Enguerrand de), premier ministre de Philippe le Bel, né en Normandie, vers 1260, jouit pendant tout le règne de Philippe d'un pouvoir absolu. Ce prince le nomma successivement chambellan, comte de Longueville, châtelain du Louvre, surintendant des finances, premier ministre, et enfin son coadjuteur au gouvernement du royaume. Sa haute fortune excita beaucoup d'envieux, à la tête desquels était le comte de Valois, frère du roi, et, dès que Philippe fut mort, ils l'accusèrent auprès de son fils, Louis le Hutin, d'avoir surchargé le peuple d'impôts et dilapidé les finances. Marigny fut condamné par une commission sans avoir été entendu, et fut pendu en 1315 au gibet de Montfaucon. Il périt victime d'une réaction féodale : les nobles, opprimés par Philippe le Bel, se vengèrent sur le favori du prince. Sa mémoire fut réhabilitée.

MARIGNY (CARPENTIER de), ardent Frondeur, publia divers pamphlets contre Mazarin. On lui attribue le fameux traité : Tuer un tyran n'est pas un crime, qui parut en 1658.

MARIGOT (le), b. de la Martinique, sur la côte N. E., à 11 kil. N. O. de la Trinité; 1200 hab. — Bourgs de Marie-Galante (V. GRAND BOURG); de la Guadeloupe, de l'île St-Martin (partie française).

MARILLAC (Charles de), habile négociateur, né en Auvergne en 1510, mort en 1560, était fils du contrôleur général des finances du duc de Bourbon. Il entra dans l'état ecclésiastique et n'en donna pas moins tout son temps aux affaires politiques. Il fut chargé de missions importantes en Turquie, en Angleterre, et fut envoyé à la diète d'Augsbourg en 1552, pour maintenir la bonne intelligence entre l'empereur Ferdinand et le roi de France Henri II. En 1560, à l'assemblée des notables tenue à Fontainebleau, il s'éleva avec force contre les désordres de l'État. Il fut en récompense de ses services nommé maître des requêtes, puis évêque de Vannes et enfin archevêque de Vienne. Il a laissé des Mémoires sur les affaires du temps, qui sont restés manuscrits. Il était lié étroitement avec le chancelier L'Hôpital.

MARILLAC (Michel de), neveu du préc., né en 1563, fut nommé en 1624 garde des sceaux par Richelieu, après avoir rempli avec distinction les charges de maître des requêtes, de conseiller d'État et de surintendant des finances. Lorsque Richelieu se brouilla avec Marie de Médicis, il prit parti pour celle-ci. Richelieu ayant ressaisi son autorité à la célèbre journée des Dupes (11 novembre 1630), il se vit enlever les sceaux, fut impliqué dans le complot ourdi par son frère (V. ci-après), et jeté dans une prison, où il mourut en 1632, emportant la réputation d'un magistrat intègre. Michel de Marillac avait fait rendre une belle ordonnance sur l'administration de la justice, rédigée sur les doléances des États généraux tenus à Paris en 1614; mais cette ordonnance, qui fut surnommée dérisoirement par ses ennemis le Code Michau, par corruption de son prénom Michel, resta sans exécution, parce qu'elle froissait les préjugés du temps. On a de lui une traduction de l’Imitation de J. C. (rééditée par S. de Sacy, in-16, 1858); il a mis en vers les Psaumes.

MARILLAC (Louis de), maréchal de France, frère du précédent. Il servit d'abord sous Henri IV, et assista pendant la minorité de Louis XIII au siége de La Rochelle, où il était chargé des travaux de la digue; il fut ensuite nommé commandant de l'armée de Champagne, et enfin maréchal, en 1629. Dévoué, ainsi que son frère, à la reine mère, il entra dans le complot qui avait pour but d'éloigner Richelieu du gouvernement pour y ramener Marie de Médicis; Richelieu, ayant déjoué ce complot (11 nov. 1630), le fit arrêter à la tête de l'armée qu'il commandait en Piémont, l'accusa de concussion, et le fit condamner à mort et exécuter aussitôt (1632).

MARILLAC (Louise de). V. LEGRAS (Mme).

MARIN (Le), bourg de la Martinique, ch.-l. d'arr., au S. O., à 25 kil. S. E. de Fort-Royal; 3000 hab. Bon port. Commerce actif.

MARIN, philosophe platonicien. V. MARINUS.

MARIN (S.), ermite, né en Dalmatie au IVe siècle, avait d'abord travaillé comme ouvrier à la reconstruction du pont de Rimini. Sa piété le fit remarquer de Gaudens, évêque de Brescia, qui l'ordonna diacre. Il se retira sur le mont Titano, près de Rimini, se livrant tout entier à des pratiques de piété. La cellule qu'il avait habitée attira beaucoup de pieux solitaires qui s'établirent auprès : ce fut l'origine de la ville de St-Marin (V. ce nom). On l'honore le 4 sept.

MARIN (Claude), né à La Ciotat en 1721, m. en 1809, avocat au parlement de Paris, rédacteur de la Gazette de France, puis censeur royal, secrétaire de la direction de la librairie et enfin lieutenant général de l'amirauté, a publié une Histoire de Saladin, Paris, 1758; l’Histoire de la ville de La Ciotat, 1782; la Bibliothèque du Théâtre-Français, 1768, faussement attribuée au duc de La Vallière, et quelques pièces qui eurent peu de succès. Il eut des démêlés avec Beaumarchais, qui se plut à le couvrir de ridicule.

MARIN (le cavalier). V. MARINI.

MARINES, ch.-l. de c. (Seine-et-Oise), à 16 kil. N. O. de Pontoise ; 1350 hab. Ancien château.

MARINGUES, ch.-l. de c. (Puy-de-Dôme), à 20 k. N. O. de Thiers; 4262 hab. Tanneries.

MARINI (J. B.), dit le cavalier Marin, poëte, né à Naples en 1569, m. en 1625, fut secrétaire du grand amiral de Naples, puis alla à Rome où il se lia avec le Poussin, entra chez le cardinal Aldobrandini, neveu de Clément VIII, et l'accompagna dans son ambassade en Savoie. A Turin, le poëte Murtola, contre lequel il avait lancé quelques traits satiriques, tira sur lui, pour se venger, un coup de pistolet; mais il ne fut pas atteint. Il fut en 1615 appelé en France par Marie de Médicis, qui lui fit une pension. Il publia à Paris son poëme d’Adonis qui eut un grand succès lors de son apparition. Il passa ses dernières années à Naples. Ce poëte, qui rappelle Ovide, a de l'imagination, une versification facile et harmonieuse, mais il a une manière recherchée, il abuse de l'esprit et prodigue les concetti; en outre, ses poésies sont souvent