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MAXIMILIEN II, fils de l'empereur Ferdinand I, né en 1527, m. en 1576, fut élu roi des Romains en 1558, et succéda à son père sur le trône impérial en 1564. Il fut en guerre avec Jean Sigismond. prince de Transylvanie, avec les sultans Soliman II et Sélim II, et finit par conclure une paix avantageuse avec les Turcs (1568). Lorsque le duc d'Anjou, roi de France sous le nom de Henri III, eut quitté le trône de Pologne pour celui de France, Maximilien fut appelé par un parti à lui succéder; mais Étienne Bathori lui ravit cette couronne. Maximilien était un prince sage et équitable, évitant la guerre autant qu'il le pouvait, cultivant et encourageant les sciences et les lettres. Il était fort tolérant, et même il inclinait, dit-on, vers le Protestantisme.

MAXIMILIEN I, dit le Grand, duc de Bavière, fils du duc Guillaume V, lui succéda en 1598, devint très-puissant sous l'empereur Matthias, et fut chef de la ligue catholique qui avait pour but de résister à l'Union de Hall, formée par les Protestants. En 1619, il refusa l'empire qu'on lui offrait. Il défendit Ferdinand contre son rival Frédéric V, électeur palatin, gagna sur ce dernier la bataille de la Maison-Blanche près de Prague (1620), et fut nommé électeur en 1623, à la place de Frédéric, déclaré déchu : mais il vit peu après ses États envahis par Gustave-Adolphe et par les Français, ses troupes n'eurent plus guères que des échecs à subir et son général, Tilly, fut tué. Néanmoins, il fut confirmé par le traité de Westphalie, 1648, dans le titre d'électeur et dans la possession du Ht-Palatinat. Il mourut en 1651, à 70 ans.

MAXIMILIEN II, EMMANUEL, électeur de Bavière, petit-fils du préc., né en 1662, m. en 1726, entra d'abord au service de l'Autriche, se signala au siége de Neuhausel en 1685, à celui de Bude (1686), à la bataille de Mohacz (1687), emporta Belgrade le 6 septembre 1688, et fut nommé en 1692 gouverneur des Pays-Bas pour l'Espagne. Ayant pris le parti de la France dans la guerre de la succession d'Espagne, il fut mis au ban de l'empire et privé de ses États (1706), mais il y fut rétabli à la paix. Il eut pour successeur son fils Charles Albert, plus tard empereur sous le nom de Charles VII.

MAXIMILIEN III, JOSEPH, électeur de Bavière, né en 1727, m. en 1777, était fils de l'empereur Charles VII. Après la mort de son père, 1740, il fit quelques efforts pour faire valoir ses prétentions à l'empire; mais il dut bientôt les abandonner, et signa la paix de 1745, qui lui rendit ses possessions de Bavière. Il se consacra dès lors à l'administration de son pays, et y apporta beaucoup de réformes. Avec lui s'éteignit la ligne cadette de la maison de Wittelsbach. Ses possessions passèrent à Charles Théodore, électeur palatin, de la maison Sulzbach.

MAXIMILIEN IV, JOSEPH, électeur, puis roi de Bavière, né en 1756, succéda en 1799 à son oncle Charles Théodore comme électeur. Il adhéra en 1805 à la Confédération du Rhin, s'attacha dès lors à la fortune de Napoléon, donna sa fille à Eugène de Beauharnais (1806), et vit la même année ériger son duché en royaume : il prit alors le nom de Maximilien I. Cependant, en 1813, il consentit à entrer dans la ligue formée contre la France : il dut à cette conduite de conserver son trône après la chute de Napoléon. Il introduisit dans l'administration une foule d'améliorations, protégea les sciences et les arts et donna en 1818 une constitution à la Bavière. Il m. en 1825, laissant le trône à son fils Louis.

MAXIMIN, C. Julius Verus Maximinus, empereur romain, né en Thrace, de parents goths, avait d'abord été pâtre. S'étant enrôlé dans la milice, il s'éleva par sou courage aux plus hauts grades, et se fit proclamer empereur en 235, à la mort d'Alexandre-Sévère. Il remporta des avantages sur les Germains, les Sarmates et les Daces, qui ravageaient l'empire; mais il se rendit odieux par sa férocité : il fit périr plusieurs milliers de personnes soupçonnées d'avoir conspiré contre lui, et persécuta cruellement les Chrétiens. Le sénat lui opposa en 237 les deux Gordiens; mais ils furent bientôt battus et mis à mort par ses généraux. On nomma alors deux nouveaux empereurs, Maxime Pupien et Balbin. A cette nouvelle, Maximin, transporté de fureur, quitta la Germanie, où il faisait la guerre, et marcha contra l'Italie. Mais, s'étant arrêté pour assiéger Aquilée, il fut assassiné dans cette ville, en 238, par ses propres soldats, honteux de servir un tel tyran. Maximin était d'une taille colossale (de 7 à 8 pieds romains), d'une voracité et d'une force extraordinaires : il mangeait en un jour 40 livres de viande et buvait 80 pintes de vin: il déracinait de gros arbres, terrassait à lui seul dix hommes, brisait d'un coup de pied la jambe d'un cheval et broyait des cailloux entre ses doigts.

MAXIMIN DAÏA, neveu de Galérius, était fils d'un berger de Thrace, et fut d'abord berger lui-même. Galérius le fit nommer césar par Dioclétien en 305, au moment où ce prince abdiquait; il fut proclamé auguste en 307. A la mort de Galérius (311), il partagea l'empire avec Constantin et Licinius; mais il ne tarda pas à se brouiller avec ses collègues et s'allia contre eux avec Maxence. Il fut défait par Licinius à Andrinople, et se vit réduit à fuir déguisé; peu après il s'empoisonna à Tarse (313). Fort adonné au vin, Maximin avait eu la sage précaution d'exiger qu'on n'exécutât que le lendemain les ordres qu'il donnerait dans l'ivresse.

MAXIMIN (S.), évêque de Trêves, élu vers 332, mort vers 350, donna asile à S. Athanase exilé. On le fête le 29 mai.

MAY (Thomas), écrivain anglais, né en 1695 à Mayfield (Sussex), m. en 1650, jouit d'abord de la faveur de Charles I, puis embrassa le parti du Parlement et devint secrétaire et historiographe de cette assemblée. On a de lui, entre autres ouvrages, l’Histoire du Parlement de 1640 à 1643, des tragédies, des traductions en vers des Géorgiques de Virgile et de la Pharsale de Lucain, et une continuation de la Pharsale jusqu'à la mort de César, rédigée d'abord en anglais, 1639, puis en latin, 1640.

MAYA, divinité indienne, paraît être la même que Sakti ou Parasakti, épouse de Brahm, et est mère de la Trimourti. Elle est la nature divinisée, la mère de tous les êtres, le principe fécondateur féminin et passif. Comme le monde n'est, dans les croyances des Hindous, qu'apparence et illusion, elle est encore la mère des illusions, ou l'Illusion personnifiée.

MAYEN (île JEAN-), île de l'Océan Glacial arctique, par 71° lat. N. et 12° 24' long. O., au N. E. de l'Islande et au S. O. du Spitzberg. Sol volcanique : le Beereberg, haut de 2085m, fit éruption en 1818; immenses amas de glaces sur les côtes.— Découverte en 1611 par Jean Mayen, navigateur hollandais; souvent visitée par les navires baleiniers.

MAYENCE, Mainz en allemand, Moguntiacum en latin, v. de la Hesse-Darmstadt, ch.-l. de la prov. de Hesse-Rhénane.sur la r. g. du Rhin, en face de l'embouch. du Mein, à 25 kil. S. O. de Francfort-sur-le-Mein, à 814 kil. N. E. de Paris par chemin de fer; 36 000 hab., dont 6000 protestants et 2500 Juifs. Évêché suffragant de Fribourg (autrefois archevêché); cour d'appel; trib, de 1re inst. et de commerce; cour d'assises. Mayence est une des trois grandes forteresses fédérales de l'Allemagne : les Prussiens et les Autrichiens y tiennent garnison avec les Hessois. La ville, qui s'étend sur le penchant de plusieurs collines, est formée de deux quartiers, celui du Rhin, et celui du N. O. (ce dernier élégant et spacieux) : grand pont de bateaux, communiquant avec Cassel (long de 600m); chemin de fer pour Aix-la-Chapelle, Cologne, Francfort, etc.; cathédrale gothique renommée dite le Dom, églises St-Ignace, St-Jacques, S]-Étienne; arsenal et hôtel de l'ordre Teutonique; belle place Parade, place de Gutenberg, où s'élève, depuis 1837, la statue en bronze de cet homme célèbre; restes d'antiquités. Gymnase, école des arts et métiers; bi-