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art, toujours sérieux et méditatif, il était insensible à la richesse et aux aisances de la vie, austère dans ses mœurs, religieux et charitable. Sa Vie a été écrite par Vasari (dans ses Vies des peintres), par Condivi, Rome, 1533 (trad. par Hauchecorne, 1783), par Quatremère de Quincy, 1835, et, en allemand, par Hermann Grim, 1860.

MICHEL-ANGE DES BATAILLES ou DES BAMBOCHES (M. A. CERQUOZZI, dit), peintre, né à Rome en 1600, m. en 1660, se fit remarquer dès l'âge de 13 ans par son talent pour le dessin. Il s'appliqua d'abord à peindre des batailles, des naufrages, des sujets historiques; maïs la renommée que Pierre de Laar dit le Bamboche s'était acquise dans un genre moins sérieux le décida à suivre la manière de cet artiste, ce qui lui fit donner le surnom de Michel-Ange des Bamboches. On cite parmi ses nombreux ouvrages les tableaux qu'il exécuta pour le cloître de St-André delle Grotte à Rome, où il a retracé quelques traits de la vie de S. François de Paule; le Départ d'un courrier de l'armée; S. Jean prêchant dans le désert; la Place du marché de Naples, où des lazzaroni applaudissent à une harangue de Mazaniello: une Troupe de charlatans, au Louvre.

MICHELI, famille qui a fourni plusieurs doges à Venise. Le plus connu, Dominique M., doge de 1116 à 1130, alla en 1120 porter des secours à Baudoin II, roi de Jérusalem, battit la flotte du sultan près de Joppé et contribua beaucoup à la prise de Tyr en 1124.

MICHELOZZI (MICHELOZZO), architecte et sculpteur florentin, né vers 1400, m. vers 1468, était l'ami de Cosme de Médicis et le suivit dans son exil à Venise (1433). Élève de Brunelleschi pour l'architecture et de Donato pour la sculpture, il a élevé et orné un grand nombre de monuments, dont les principaux sont : le couvent de St-Marc, à Venise ;le palais de Médicis, auj. Ricardi, à Florence; la chapelle des Médicis à Ste-Croix dans la même ville; la villa Mozzi, à Fiesole; la villa Orsi, à Careggi. On lui doit aussi les réparations du vieux palais de Florence.

MICHIGAN, un des grands lacs des États-Unis, dans l'État de Michigan. entre le lac Supérieur à l'O. et le lac Huron à l'E., par 41° 30'-45° lat. N. et 87° 30'-89° 50' long. O., n'a pas moins de 500 kil. sur 160, avec une profondeur moyenne de 275m; les plus gros vaisseaux y naviguent. La rivière de Michillimackinac l'unit au lac Huron.

MICHIGAN, un des États-Unis de l'Amérique du Nord, sur la frontière septentrionale, entre les lacs Supérieur au N., Érié à l'O. et Huron à l'E., les États d'Ohio et d'Indiana au S. et de Wisconsin à l'E., a 580 k. sur 310 et compte plus de 400 000 h.; ch.-l., Détroit, puis Langsing (1847). Il doit son nom au lac Michigan qui le borne à l'O. Climat tempéré, salubre, quoique humide et un peu froid. Gibier et poisson en abondance. — Les Hurons occupaient jadis cette contrée; ils en furent chassés par les Iroquois. Les Français la colonisèrent au XVIIe s. : ils y fondèrent la ville de Détroit; à la suite des guerres du Canada, ils cédèrent, en 1763, le pays aux Anglais, qui, en 1796, furent obligés de l'abandonner aux États-Unis. Érigé en territoire en 1805, le Michigan fut admis dans l'Union comme État en 1836.

MICHILLI-MACKINAC, nom donné à une île située dans le détroit qui unit les lacs Huron et Michigan, et à ce détroit lui-même. Ce nom, qui signifie grande tortue, lui a été donné à cause de la forme de l'île.

MICHOL, fille de Saül, épousa David et favorisa sa fuite quand il était menacé par la fureur du roi; mais, l'ayant raillé plus tard de ce qu'il dansait devant l'arche, elle fut, en punition, frappée de stérilité.

MICIPSA, fils de Massinissa, roi des Numides, hérita des États de son père avec ses deux frères, Gulussa et Manastabal, qui moururent avant lui et le laissèrent seul maître. Il gouverna sous la protection de Rome, et partagea en mourant son empire entre ses fils Hiempsal et Adherbal, et Jugurtha, son neveu. Il avait régné 30 ans, de 149 à 119 av. J.-C.

MICKIEWICZ (Adam), poëte polonais, né en 1798 en Lithuanie, d'une famille noble, mais pauvre, m. en 1856, était professeur à l'école de Kowno lorsqu'il fut incarcéré, puis exilé en Russie à cause de son esprit d'indépendance (1824). Il fit paraître à St-Pétersbourg en 1828 le poëme de Konrad Wallenrod, qui contribua à réveiller dans la jeunesse polonaise le sentiment national; obtint l'année suivante la permission de voyager à l'étranger, visita l'Allemagne, la France, l'Italie; ne put prendre part, en 1830, à la révolution de la Pologne, mais anima l'ardeur de ses compatriotes par son Ode à la jeunesse; vint à Paris en 1831, y fit paraître de nouvelles poésies et y composa le Livre des pèlerins polonais, où il peint les malheurs de sa patrie, ainsi que Monsieur Thadée, tableau fidèle des mœurs de la Lithuanie. Il fut appelé en 1840, à une chaire de littérature slave au Collége de France, mais il se fit suspendre au bout de quelques années, pour avoir fait de sa chaire une tribune politique. Il fut néanmoins nommé bibliothécaire à l'Arsenal et chargé en 1855 d'une mission en Orient : il mourut pendant cette mission, à Constantinople, atteint du choléra. Comme poëte, ses compatriotes l'égalent à Byron et à Goethe. Ses Œuvres ont été réunies à Paris en 8 vol. in-8 (1838 et ann. suiv.). Longtemps proscrites en Russie, elles y ont été autorisées après sa mort par l'empereur Alexandre II. La plupart ont été traduites en français : le Livre des pèlerins, par M. de Montalembert, les autres par M. Chr. Ostrowski. Une statue lui a été élevée par ses compatriotes et une souscription nationale a pourvu, après sa mort, aux besoins de sa famille. Mickiewicz avait dans ses dernières années embrassé le Messianisme, nouvelle doctrine religieuse, qu'il prêcha avec plus de ferveur que de succès.

MICON, peintre grec du Ve s. av. J.-C., peignit avec Polygnote le portique du Pœcile, à Athènes, et décora le temple de Thésée. On lui reprochait d'avoir représenté, dans un tableau de la batailla de Marathon, les Perses d'une taille plus élevée que les Grecs.

MICRONÉSIE (c.-à-d. Petites îles), nom sous lequel on a désigné une des divisions de l'Océanie, celle qui réunit les plus petites îles. V. OCÉANIE.

MIDAS, roi de la partie de la Phrygie où coule le Pactole. Bacchus, qu'il avait accueilli dans ses États, promit de lui accorder tout ce qu'il demanderait : Midas demanda le pouvoir de changer en or tout ce qu'il toucherait; son vœu fut exaucé; mais bientôt, voyant se transformer ainsi sous sa main, même les mets qu'il portait à sa bouche, il reconnut l'imprudence de sa demande. Le dieu, pour le délivrer de ce funeste don, le fit baigner dans le Pactole, qui depuis, dit-on, roula de l'or dans ses flots. On raconte aussi que Midas ayant préféré Pan à Apollon dans le combat de la lyre et de la flûte, le dieu irrité changea ses oreilles en oreilles d'âne. Midas réussit à cacher à tous cette difformité, excepté à son barbier, qui, ne pouvant garder le secret, le confia à la terre, après y avoir creusé un fossé qu'il se hâta de combler; mais à cette place crûrent des roseaux qui, au moindre souffle du vent, trahissaient le secret en répétant les paroles du barbier :

Midas, le roi Midas a des oreilles d'âne.

MIDDELBOURG, Medioburgum, v. jadis forte du roy. de Hollande (Zélande), dans l'île de Walcheren,, à 136 kil. S. O. d'Amsterdam; 18 000 hab. Un canal de 2 kil., au bout duquel se trouve le petit port de Ramkens, la met en communication avec l'Escaut. Quelques belles rues, places spacieuses, 5 ou 6 monuments : l'hôtel de ville, l'hôtel du gouvernement, celui des anc. Compagnies des Indes occidentales et orientales, l'arsenal, la fonderie, la bourse, etc. Académie de peinture, sculpture et architecture; bibliothèque, musée, cabinet d'histoire naturelle; industrie : savon, vinaigre; fonderies en cuivre; tannerie, passementeries, etc. Commerce actif de sel et de grains. — Middelbourg tire son nom de sa situation au milieu de l'île de Walcheren; son importance ne