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tion. Trib. de 1re inst., collége, bibliothèque. Restes de fortifications. Source d'eau minérale. Aux environs se trouve un couvent de Trappistes. Liqueurs, nougats estimés; tanneries. Commerce de soie, huile de noix, miel, etc. Patrie de Faujas de St-Fond. — Jadis habitée par les Cavares. Cette ville fut prise plusieurs fois pendant les guerres de religion : elle résista héroïquement à Coligny en 1569.

MONTELOVEZ dite aussi Monclova et Cohahuila, v. du Mexique, anc. ch.-l. de l'État de Cohahuila, à 890 kil. N. de Mexico; 3600 hab. Magasin de poudre.

MONTEMAYOR ou MONTEMOR, v. de Portugal (Beira), sur le Mondego, à 22 kil. S. O. de Coimbre; 2550 hab. Murs flanqués de tours, château fort. Patrie du poëte Montemayor et du voyageur Mendez Pinto. — Enlevée dès le IXe s, par Ramire I, roi d'Oviédo, aux Arabes, qui la reprirent et peu après la ruinèrent; réédifiée en 1080.

MONTEMAYOR (George de), poëte portugais, né vers 1520 à Montemayor, près de Coimbre, m. à Lisbonne en 1562, fut d'abord attaché comme chanteur à Philippe II, et le suivit dans ses voyages. Il avait conçu une vive passion pour une dame espagnole : cette dame s'étant mariée pendant son absence, il en éprouva un vif chagrin et chercha une distraction dans la poésie. Il composa, sous le titre de Diana, un roman pastoral où, sous le voile d'une fiction, il exhale les sentiments dont son cœur était agité. Ce poëme, le premier essai du genre pastoral en Espagne, eut un grand succès et fut continué par Gil Polo. Il a été traduit en plusieurs langues, notamment en français, par Chapuis, Pavillon, etc. On a de Montemayor quelques autres productions poétiques, qui ont été publiées sous le titre de Cancionero, à Saragosse, 1561. Son style ne sent ni le travail ni l'affectation et se distingue par la noblesse et l'harmonie.

MONTEMBŒUF, ch.-l. de c. (Charente), à 29 kil. S. O. de Confolens: 1100 hab.

MONTEMOLIN (don Carlos, comte de), fils du prétendant don Carlos (dit Charles V), né en 1818, accompagna en France son père, qui s'y était réfugié en 1839, après avoir vainement disputé la couronne d'Espagne. Son père abdiqua en sa faveur en 1845; il fit quelques vaines tentatives pour faire valoir ses droits. Pris en 1860, il renonça à ses prétentions, puis rétracta sa renonciation. M. à Trieste, en 1861; son fils, Don Carlos, reprit ses prétentions en 1872. V. CARLOS.

MONTÉMONT (Albert de), littérateur, né en 1788 à Remiremont, m. en 1862, professa les humanités au collége de sa ville natale, puis occupa un emploi dans les finances et finit par se livrer exclusivement aux lettres. On a de lui des Lettres sur l'Astronomie, on vers et en prose, 1823, des traductions en vers des Plaisirs de l'Espérance de Campbell, 1824, des Plaisirs de la Mémoire de Rogers, 1825, des Odes d'Horace, 1839; et la Bibliothèque universelle des Voyages, 1833-37, 46 v. in-8. Il a coopéré à des traductions de W. Scott, de Cooper, et de Marryat.

MONTEMOR, v. de Portugal. V. MONTEMAYOR.

MONTEMURLO, bg de Toscane, à 19 kil. N.O. de Florence. Cosme de Médicis y battit Phil. Strozzi et Bacio Valori, chefs des républicains florentins, 1537.

MONTENDRE, ch.-l. de c. (Charente-Infér.), à 22 k. S. de Jonzac; 2500 hab. Eau thermale.

MONTÉNÉGRO, ou en slave Tchernagora, c.-à-d. Montagne noire, petit État de l'Europe, à l'O. de la Turquie, est enclavé dans l'Albanie et la prov. autrichienne de Cattaro; 98 kil. du N. au S., sur 47 au plus de l'E. à l'O.; env. 120 000 hab., dont plus de 20 000 portent les armes; ville princip., Cettigne; le couvent de Stanovitch, au S. de Cettigne, est la résidence du vladika ou évêque grec, qui exerçait seul autrefois l'autorité souveraine. Pays montagneux, sillonné par des ramifications des Alpes Dinarques, quelques riv., très-poissonneuses; sol peu fertile et négligemment cultivé (il est cultivé par les femmes, non par les hommes); vastes forêts. — Longtemps vassal de la Porte, le Monténégro est auj, indépendant. Il était naguères gouverné par un prince-êvêque appelé Vladika qu'assistait un gouverneur laïque. Aujourd'hui, il est régi par un prince indigène, assisté d'un sénat de 12 membres, renouvelés chaque année. Les Monténégrins sont braves et hospitaliers, mais défiants, vindicatifs et très-jaloux de leur indépendance. Ils ignorent la civilisation et méprisent le travail. Leur culte est la religion grecque; ils parlent la langue serbe. — Le Monténégro, jadis partie de l'Illyrie, puis de la Nouv. Épire, devint, sous Héraclius, la demeure de populations slaves qui, tantôt indépendantes, tantôt soumises à la Servie, passèrent sous le joug des Vénitiens au XIVe s., des Ottomans au XVe, mais qui restèrent presque toujours indépendantes de fait. Il eut presque constamment des princes indigènes. En 1516, le prince George Tchernojwitz abdiqua en faveur du métropolitain ou vladika de Cettigne, et depuis les Monténégrins vécurent pendant plus de trois siècles sous un gouvernement théocratique. A partir de 1697 la dignité de vladika resta dans la famille Niégotch. En 1851, après la mort du vladika Pierre II, Danilo, son successeur, sépara de nouveau le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel, prit le titre de prince (gospodar, dans la langue du pays), et, pour échapper entièrement à la domination ottomane, se fit investir par la Russie. Ce prince, tué accidentellement en 1860, fut aussitôt remplacé par son neveu Nicolas, qui donna à son peuple une nouvelle constitution et un nouveau code, et qui soutint pendant deux ans une guerre héroïque contre la Turquie. M. H Delarue a publié en 1862 le Monténégro, ouvrage offrant à la fois la description et l'histoire du pays.

MONTENOTTE, village d'Italie, à 37 kil. O. de Gênes, dans les Apennins. Le général Bonaparte y défit les Autrichiens en 1796. Sous l'Empire, ce lieu donna son nom au dép. qui avait Savone pour chef-lieu. — Ce même nom a été donné à une colonie agricole de l'Algérie, fondée en 1848 dans la commune de Tenez.

MONTEPELOSO, v. d'Italie, (Basilicate), à 37 kil. N. E. de Potenza; 4000 hab. Évêché.

MONTEPULCIANO, v. de Toscane, ch.-l. d'arr., à 43 kil. S. E. de Sienne; 3000 hab. Évêché. Savon, fonderies de suif, faïence renommée, pressoirs à huile; bon vin. Patrie d'A. Politien et du cardinal Bellarmin. — Près de cette ville est un lac de même nom qui a 8 k. de tour sur 3 de large et qui décharge ses eaux dans l'Arno.

MONTEREAU ou MONTEREAU-FAUT-YONNE, Condate Senonum, puis Monasteriolum, ch.-l. de c. (Seine-et-Marne), à 20 k. E. de Fontainebleau, au confluent de la Seine et de l'Yonne et à l'embranchement du chemin de fer de Lyon sur Troyes; 6000 h. Trib. de, commerce. Bas, ciment romain, pipes, faïence, poterie; bois flottés. Fort marché aux grains et aux bestiaux. Aux environs, château de Surville. — Sur le pont de Montereau, le duc de Bourgogne, Jean sans Peur, fut tué par Tanneguy du Châtel, lors de son entrevue avec le Dauphin (depuis Charles VII), en 1419. Philippe le Bon, duc de Bourgogne, s'empara de Montereau en 1420; Charles VII le reprit en 1438. Napoléon y battit les alliés le 18 fév. 1814.

MONTEREAU (Pierre de), architecte du XIIIe s., m. en 1266, vivait sous le règne de S. Louis. Il construisit la chapelle de Vincennes, le réfectoire de St-Martin des Champs, le dortoir, la salle capitulaire et la chapelle de l'Abbaye de St-Germain des Prés, la Ste-Chapelle de Paris, son chef-d'œuvre, construite de 1245 à 1248. Tous ces édifices sont dans le style gothique. — On l'a confondu à tort avec Eudes de Montreuil, architecte contemporain.

MONTEREY, v. du Mexique, ch.-l. du Nouv.-Léon; 15 000 hab. Évêché. Mines très-riches. Prise en 1846 par l'armée des États-Unis.

MONTEREY (SAN-CARLOS DE), ch.-l. de la Nouv.-Californie. V. SAN CARLOS.

MONTESA, bg d'Espagne (Valence), à 40 k. de Va-